Bulletin d'information en santé environnementale

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Étude de cas de personnes se disant atteintes d’hypersensibilité aux champs électromagnétiques

Verrender et al. (1) ont publié les premiers résultats d’une nouvelle approche, soit l’utilisation d’un devis de type étude de cas, pour l’étude du lien entre l’exposition aux champs électromagnétiques (CEM) et les symptômes des personnes se disant atteintes d’hypersensibilité aux champs électromagnétiques.

Résumé scientifique

Le khôl, un cosmétique responsable d’intoxications au plomb

Au cours des dernières années, plusieurs cas d’intoxication au plomb chez de jeunes enfants ont été déclarés à la Direction de santé publique (DSP) de Montréal, dans le cadre du système québécois des maladies à déclaration obligatoire (MADO) par agents chimiques. Dans cet article, nous résumerons trois épisodes d’intoxications, le premier survenu en 2002 et les deux autres, en 2005, puis nous présenterons le produit en cause, ses effets sur la santé ainsi que quelques exemples d’interventions réalisées à travers le monde.

En 2002, un médecin rapporte trois cas d’intoxication au plomb chez des enfants âgés de 7 mois, 11 mois et 2 ans et demi, dont deux provenant de la même famille. Les valeurs de plombémie sont respectivement de 1,18 µmol/L, de 1,17 µmol/L et de 0,54 µmol/L. Après investigation, la principale source d’exposition suspectée pour ces cas s’avère être l’application d’un cosmétique pour les yeux, un produit appelé khôl. Une analyse du contenu de ce produit utilisé sur les enfants est alors demandée. Le khôl en question provient de l’extérieur du Canada. Les deux échantillons analysés révèlent une composition en plomb de 78 % et de 92 %. Du counselling est alors offert à la famille. L’événement est considéré, à ce moment, comme isolé. À la suite du retrait de l’exposition au produit contaminé, le suivi des enfants démontre une diminution de la plombémie à 0,81 µmol/L après six mois pour l’enfant de 7 mois et à 0,62 µmol/L après un mois pour l’enfant de 11 mois. Aucun autre résultat ne fait l'objet d'une déclaration par la suite.

Article

Pierre Ayotte, toxicologue

Dans le cadre de la refonte du BISE, le Comité de rédaction vous propose le portrait d’un acteur du Québec œuvrant dans le domaine de la santé environnementale. L’objectif de ce portrait est de mettre en lumière le travail, mais aussi le parcours, la vision et les réalisations de professionnels du réseau de la santé environnementale qui rayonnent à l’échelle régionale, provinciale, nationale et internationale.

Portrait

Chaleur accablante et usage de médicaments – Étude exploratoire en Estrie

L’exposition prolongée aux chaleurs intenses constitue un stress non négligeable pour l’organisme humain. En plus d’être la cause initiale d’accidents potentiellement graves tels que le coup de chaleur, cette exposition peut aggraver des maladies préexistantes et accentuer, de diverses façons, la vulnérabilité des populations faisant usage de certains types de médicaments. Lors de vagues de chaleur accablante, les mécanismes d’adaptation à la chaleur sont mis à l’épreuve. Or, ces mécanismes physiologiques peuvent être confrontés à l’effet antagoniste de médicaments agissant sur l’hydratation, la balance électrolytique, le système de thermorégulation et le niveau de vigilance. À l’inverse, les effets de la chaleur sur certains médicaments (p. ex. la déshydratation) peuvent avoir pour conséquence d’affecter leur profil pharmacodynamique. Il s’agit ici d’un volet essentiel pour l’identification des groupes vulnérables.

Ayant identifié les principaux médicaments problématiques en situation de chaleur accablante, nous avons cherché à estimer la taille de la population faisant usage de tels médicaments afin de mieux connaître l’ampleur de la tâche à accomplir si nous devions communiquer à ces individus de l'information claire et pratique quant à leur risque accru. Afin de bien documenter la proportion de la population vulnérable à la chaleur en Estrie, nous avons d’abord analysé les données populationnelles, principalement chez les personnes âgées.

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Le radon dans l’environnement intérieur – État de la situation au Québec

Le radon (222Rn) est un gaz radioactif d’origine naturelle incolore, inodore et insipide, qui provient de la désintégration de l’uranium présent dans la croûte terrestre et qui migre du sol vers la surface par divers interstices. Sa présence est ubiquitaire à la surface du globe bien que sa production et, par conséquent, sa concentration, ne soient pas uniformes. Les concentrations de radon sont généralement faibles dans l’air extérieur (environ 15 Bq/m3), mais peuvent atteindre des valeurs élevées dans les endroits clos, particulièrement dans les sous-sols, en raison de la densité importante de ce gaz. Ainsi, le radon peut s’infiltrer dans les bâtiments essentiellement par les fissures et autres voies d’entrée au niveau du soubassement.

Le radon est considéré cancérigène pour l’humain et fait partie des classes « A » du système de classification du National Toxicology Program (NTP) et « 1 » de celui de l'International Agency for Research on Cancer (IARC). Le radon 222 est un gaz chimiquement inerte, subissant toutefois des désintégrations radioactives spontanées. Les produits de filiation de la désintégration du radon (polonium 218, plomb 214, bismuth 214, polonium 214) sont des radionucléides solides qui, une fois adsorbés sur les aérosols en suspension dans l’air, sont inhalés dans les poumons. En se désintégrant, ces radionucléides émettent des rayonnements alpha qui, malgré leur faible pénétrance, ont la capacité d’altérer les cellules qui tapissent les parois bronchiques engendrant ainsi les mécanismes génotoxiques susceptibles de causer le cancer. Le cancer du poumon représente le seul effet connu du radon sur la santé.

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Trafic routier et risque d’hospitalisation pour problèmes respiratoires chez les personnes âgées de Montréal

Les données actuellement disponibles sur l’impact sanitaire des particules fines (particules dont le diamètre est égal ou inférieur à 2,5 µm, ou PM2.5) démontrent que les taux de mortalité et d’hospitalisation pour problèmes respiratoires sont plus élevés lors de pics de pollution de courtes durées (d'un ou de plusieurs jours). D’autres études montrent aussi que sur une longue période, les populations qui vivent dans des villes ou des secteurs où la concentration de PM2.5 est élevée, présentent des taux de mortalité et d’hospitalisation pour problèmes respiratoires plus élevés comparativement à des populations vivant dans des villes moins polluées. Les enfants et les personnes âgées, notamment celles souffrant de maladies respiratoires et cardiovasculaires, seraient plus susceptibles à certains effets associés aux particules fines.

Les PM2.5 peuvent être directement émises dans l’atmosphère ou être formées à partir de gaz, eux-mêmes directement émis dans l’air ambiant. La masse des PM2.5 est dominée par les particules formées à partir de gaz émis dans l’atmosphère (particules secondaires). Les PM2.5 peuvent être transportées sur de longues distances et possèdent une durée de vie de plusieurs jours. Ainsi, les données environnementales révèlent que bien qu’il existe des différences à grande échelle, la distribution des PM2.5 dans l’air est relativement stable à l’échelle régionale. Toutefois, les concentrations de PM2.5 dans l’air varient dans le temps en fonction, entre autres, de leur vitesse de formation et des conditions climatiques. En effet, la provenance des vents, leur vélocité, les inversions thermiques, etc. vont influencer les concentrations de particules à un endroit donné. Il est aussi connu que plus il fait chaud, plus les niveaux de particules sont élevésa.

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