Vaccination contre la COVID-19 chez les jeunes âgés de 5 à 11 ans au Québec, questions-réponses

La vaccination des enfants de 5 à 11 ans soulève de nombreuses questions et préoccupations auprès de la population. Nos experts apportent des réponses aux questions les plus fréquentes.

Bien que les enfants et les adolescents soient moins susceptibles que les adultes d'être très malades s'ils sont infectés par la COVID-19, ils peuvent développer des symptômes entraînant notamment une maladie grave nécessitant une hospitalisation dans certains rares cas. Quelques semaines après l'infection, ils peuvent aussi être atteints du rare mais grave syndrome inflammatoire multisystémique (SIME). De plus, ils peuvent transmettre la COVID-19 à d'autres personnes. Par ailleurs, à la mi-novembre, les enfants âgés de 5 à 11 ans présentaient le taux d'incidence de cas de COVID-19 le plus élevé parmi tous les groupes d'âge.

Le vaccin COVID-19 Pfizer-BioNTech Comirnaty avec la formulation pédiatrique de 10 microgrammes (10 µg), peut être proposé aux enfants âgés de 5 à 11 ans pour leur conférer une protection contre le COVID-19. Le vaccin confère une très bonne protection contre l'infection symptomatique d'après les résultats de l'essai clinique dans ce groupe d'âge. Au fur et à mesure que des données supplémentaires s'accumuleront sur l'efficacité vaccinale de la formulation pédiatrique au Canada et dans le monde, nous mettrons à jour les conseils au besoin afin d'assurer la meilleure protection possible aux enfants du pays.

En date du 16 octobre 2021, il y a eu 52 hospitalisations et aucun décès associé à la COVID-19 depuis le début de la pandémie dans le groupe des 5-11 ans au Québec. Pour suivre l’évolution des données, consultez notre page Données COVID-19 par âge et sexe

Cette recommandation du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) signifie que le vaccin est offert aux enfants, mais que la décision doit être prise en tenant compte de facteurs tels que les avantages et les risques individuels, ou l'épidémiologie locale. Il est essentiel de respecter le choix des parents dans la vaccination des enfants de 5 à 11 ans. Le CIQ continuera de surveiller les informations relatives au vaccin Pfizer-BioNTech pour les enfants, y compris son efficacité et son profil de sécurité, et mettra à jour ses recommandations au besoin.

Il a été constaté que la dose de 10 microgrammes chez les enfants entraîne une réponse immunitaire similaire peu importe l’âge parmi le groupe des 5 à 11 ans et aussi élevée que celle observée avec un dosage de 30 µg utilisé chez les personnes plus âgées. Le dosage pédiatrique entraîne moins d'effets secondaires que des doses plus élevées dans ce groupe d'âge. Une même dose pour tous les enfants réduit le risque d’erreur de dosage.

Il n’est pas nécessaire de retarder la vaccination des enfants de 11 ans pour qu’ils reçoivent la dose adulte. Les enfants qui reçoivent la formulation pédiatrique (10 µg) pour leur première dose, et qui ont 12 ans au moment de leur seconde dose, peuvent recevoir la formulation pour adolescents/adultes du vaccin (30 µg) pour compléter leur série primaire. Si un enfant qui a atteint l'âge de 12 ans au moment de sa deuxième dose reçoit par inadvertance la formulation pédiatrique (10 µg), sa série doit quand même être considérée comme valide et complète.  

La vaccination obligatoire relève des autorités ministérielles. Considérant les bénéfices directs moindres de la vaccination en termes de réduction des hospitalisations et des décès dans ce groupe d’âge, le CIQ a recommandé d’éviter de pénaliser un jeune de 5 à 11 ans sur la base de son statut vaccinal.

Le CIQ et le Comité consultatif national de l’immunisation (CCNI) recommandent un intervalle d'au moins 8 semaines entre la première et la deuxième dose, au lieu de l’intervalle de 3 semaines prescrit par le fabricant. Des données chez les adolescents et les adultes montrent que, par rapport à des intervalles plus courts, ces intervalles plus longs entre la première et la deuxième dose entraînent une réponse immunitaire plus robuste et une plus grande efficacité du vaccin, qui devrait durer plus longtemps.

En outre, des données émergentes indiquent que des intervalles plus longs sont associés à un risque plus faible de myocardite et/ou de péricardite chez les adolescents et les jeunes adultes.

Si un parent ou un tuteur souhaite vacciner son enfant de 5 à 11 ans avec une deuxième dose dans un intervalle inférieur à 8 semaines, mais supérieur à 21 jours après la première dose, la décision pourrait s’effectuer au cas par cas selon le risque d'exposition de l'enfant ou le risque d'effets graves de la COVID-19 si l'enfant est infecté (en raison de comorbidités sous-jacentes par exemple). Le parent devra être informé que l’efficacité de la vaccination pourrait être légèrement moindre avec un intervalle plus court entre les deux doses et le risque de myocardites augmenté.

Pour les enfants de 5 à 11 ans immunodéprimés, le CIQ recommande de favoriser un intervalle d’environ 4 semaines entre les deux doses du vaccin de Pfizer- BioNTech, sachant que ces personnes répondent moins bien à une seule dose et que la probabilité qu’ils développent une forme grave de la maladie est plus élevée (ne pas trop attendre avant de les protéger).

La maladie récente réduit grandement les risques de refaire l’infection. Par contre, la vaccination augmente la réponse immunitaire et devrait allonger la période de protection. Une seule dose de vaccin contre la COVID-19 est recommandée et jugée suffisante pour une personne ayant un antécédent de COVID-19 confirmé par TAAN (personne immunocompétente).

La plupart des réactions indésirables (douleur ou gonflement au site d'injection, fièvre, etc.) a été d’intensité légère à modérée, est survenue dans les 2 jours suivant la vaccination et a été de courte durée. En comparaison avec les personnes âgées de 16 à 25 ans et ayant reçu 30 µg de vaccin, les enfants vaccinés avec une dose de 10 μg présentaient des fréquences similaires ou légèrement moindres de douleur au site d'injection, mais des fréquences un peu plus élevées de gonflement et de rougeur au bras.

Les manifestations systémiques rapportées étaient principalement de la fatigue, des céphalées, des douleurs musculaires, des frissons et de la fièvre et sont survenues plus fréquemment après la deuxième dose, mais pour la plupart moins fréquemment que celles observées parmi les jeunes adultes de 16 à 25 ans ayant reçu le dosage de 30 μg.

La survenue d’une lymphadénopathie (ganglion à l’aisselle) de courte durée (médiane de 3,5 jours) a été notée chez moins de 1 % des vaccinés. Le profil des lymphadénopathies survenues chez les 5 à 11 ans était similaire à celui observé chez les 12 ans et plus.

Il n’y a pas eu de cas de myocardite rapporté chez les quelque 3 000 enfants de 5 à 11 ans vaccinés pendant l’essai clinique, mais il n’est pas possible avec un tel échantillon d’exclure un risque qui serait plus rare que 1 évènement pour 1 000 doses. La fréquence de myocardites rapportées chez les 12-17 ans au Québec est d’environ 3 pour 100 000 doses administrées et est plus faible chez les plus jeunes de ce groupe. Des données émergentes au Canada indiquent un risque plus faible de myocardite lorsqu’un intervalle allongé entre les deux doses est utilisé.

Cet effet secondaire rare est bien décrit pour les autres groupes d’âge vaccinés. L’évolution des rares patients l’ayant développé a été bonne. La surveillance se poursuit.

Ce document « questions-réponses » a été développé par Pascale Laveault-Allard, Shana Mesbah et Laura Miles, externes en médecine à l’Université Laval, sous la supervision de Chantal Sauvageau et Ève Dubé, de l’INSPQ. 


Pour consulter l'avis : Vaccination contre la COVID-19 chez les jeunes âgés de 5 à 11 ans au Québec

Les recommandations du Comité sur l’immunisation du Québec (CIQ) concernant la vaccination des enfants de 5 à 11 ans ainsi que ces questions-réponses ont été élaborées sur la base des connaissances disponibles en novembre 2021. Elles seront ajustées au besoin en fonction de l’évolution de ces connaissances.

 

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