Vapotage de nicotine et de cannabis : identifier et comprendre les risques pour la santé

L’usage de la cigarette électronique avec ou sans nicotine a doublé chez les adolescents québécois au cours des dernières années. Quant au vapotage de cannabis, la Société québécoise du cannabis (SQDC) ne vend pas pour le moment de produits liquides de vapotage de cannabis. Toutefois, une proportion croissante de jeunes utiliserait des extraits contenant des concentrations élevées de THC (la composante psychoactive principale du cannabis) dans des dispositifs de vapotage (vape pen) ou de vaporisation (wax pen, dab pen).

Malgré les différences entre le vapotage de nicotine et de cannabis, ces pratiques ont en commun deux préoccupations de santé publique : le risque pour les jeunes de développer une dépendance et celui d’inhaler des substances nocives dont on connaît peu les effets à long terme.

Pour plus d’informations sur le tabagisme et le cannabis, consultez nos pages thématiques.

L’INSPQ a reçu le mandat de développer rapidement un document sur le vapotage répondant aux principales questions des intervenants qui travaillent auprès des jeunes, afin de soutenir le développement d’outils adaptés à leurs besoins. Cette production fait partie des publications convenues avec le ministère de la Santé et des Services sociaux dans le cadre d’une entente découlant du Fonds de prévention et de recherche en matière de cannabis octroyé à l’Institut national de santé publique du Québec, ainsi que dans le cadre de l’entente sur la lutte contre le tabagisme, dans l’axe prévention. Ce document a été élaboré à partir d’une recension non systématique de la littérature scientifique et de la littérature grise (voir les précisions méthodologiques). D’autres sources ont pu être utilisées pour pallier le manque d’informations dans la littérature.

Cigarette électronique avec ou sans nicotine

En 2019, 21 % des élèves québécois du secondaire (habituellement âgés de 12 à 17 ans) ont rapporté avoir utilisé une cigarette électronique avec ou sans nicotine au cours des 30 jours précédents, une augmentation importante comparativement à la prévalence qui se situait à 4 % six ans plus tôt, en 2013, selon l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (ETADJES)(1). Près de quatre élèves sur dix (38 %) en auraient fait usage au moins une fois au cours de leur vie. Cette enquête révèle aussi que :

  • la prévalence augmente à chaque niveau scolaire, allant de 7 % en secondaire 1 à 35 % en secondaire 5;
  • neuf élèves sur 10 ayant vapoté au cours des 30 jours précédents rapportent avoir utilisé un liquide contenant de la nicotine;
  • une majorité de vapoteurs (84 %) se considèrent peu ou pas du tout dépendant des produits de vapotage;
  • 38 % de ceux ayant utilisé un produit de vapotage au cours des 12 mois précédents ont fait une tentative pour y renoncer.

En comparaison, selon la même enquête réalisée auprès des élèves du secondaire en 2019, moins d’un élève sur 10 (9 %) a rapporté avoir utilisé un produit du tabac au cours des 30 jours précédents, une proportion plus faible qu’en 2013 (12 %)(1) et en constante diminution depuis 1998(2).

Les données recueillies au Québec par l’entremise de l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et la drogue chez les élèves (ECTADÉ) 2018-2019, indiquent que la hausse substantielle de la prévalence d’usage serait survenue entre 2016-2017 (9,8 %) et 2018-2019 (16,7 %; tableau 1). Cette étude révèle également que la proportion d’utilisateurs de cigarette électronique est beaucoup plus élevée parmi les élèves québécois qui fument la cigarette de tabac (77 %) que parmi ceux qui ne fument pas (13 %). Toutefois, en nombre absolu, les non-fumeurs qui utilisent la cigarette électronique (47 400) sont plus nombreux que les fumeurs (17 300(3).

Des données recueillies en 2020 (juillet à novembre) par l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage (EQTPV) auprès de Québécois âgés de 15 ans et plus indiquent que la prévalence de l’usage de produits de vapotage au cours des 30 jours précédents est plus élevée chez les adolescents (18 % chez les 15-17 ans) et chez les jeunes adultes (15 % chez les 18-24 ans) que chez les adultes plus âgés (5 % chez les 25-34 ans et 2 % chez les 35-64 ans)(4).

Tableau 1 - Prévalence de l’usage de la cigarette électronique, de la cigarette de tabac, de cannabis fumé et de cannabis vapoté chez les élèves du secondaire, Québec, 2016-2017 et 2018-2019

  2016-2017 2018-2019
Cigarette électronique avec ou sans nicotine (30 jours) 9,8 % 16,7 %
Cigarette de tabac (30 jours) 6,0 % 5,9 %
Cannabis fumé (12 mois) 15,6 % 15,0 %
Cannabis vapoté (12 mois) 4,3 % 6,0 %
Source : Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et les drogues chez les élèves (ECTADÉ), 2016-2017 et 2018-2019. Centre pour l’avancement de la santé des populations Propel, Université de Waterloo.

Cannabis

Les données de l’ECTADÉ 2018-2019 révèlent que 6 % de tous les élèves québécois du secondaire (habituellement âgés de 12 à 17 ans) rapportent avoir vapoté du cannabis au cours des 12 mois précédents (tableau 1), ce qui correspond à environ 30 % des élèves ayant déjà consommé du cannabis(5). Il est à noter que les participants ont été interrogés immédiatement après la légalisation du cannabis, de octobre 2018 à juin 2019, ce qui signifie qu’une partie des réponses concerne la période pré-légalisation.

Selon les données de l’Enquête québécoise sur le cannabis (EQC) de 2021, la proportion de consommateurs de cannabis de 15 ans et plus ayant vapoté du cannabis au cours des 12 mois précédents s’établit à près de 19 %(6). Les plus grands utilisateurs sont les jeunes de 15 à 17 ans (44 %) et les 18 à 24 ans (29 %). Une hausse de la consommation de cannabis par vapotage est observable de 2019 à 2021 chez les jeunes consommateurs de 15 à 17 ans, passant de 25 % à 44 %(6).

Si on compare les formes de cannabis consommées au cours de l’année précédente, les données de l’EQC 2021 révèlent qu’environ 79 % des consommateurs de 15 ans et plus en ont pris sous la forme de fleurs ou feuilles séchées, 28 % en ont pris sous la forme de haschich et près de 9 % en ont pris sous la forme de concentré solide (p. ex. la wax [cire], le budder et le shatter)(6). On constate que le cannabis a été consommé sous cette dernière forme davantage par les 15-17 ans (16 %) que par les personnes de plus de 25 ans (6-10 % selon le groupe d’âge)(6). Il est également à noter que tous les concentrés solides ne sont pas disponibles sur le marché légal québécois à l’heure actuelle.

Quant aux méthodes de consommation, bien que le mode fumé soit encore le plus utilisé par les jeunes et les jeunes adultes (87 % chez les 15 à 17 ans, et 90 % chez les 18 à 24 ans), le vapotage (43,5 % chez les 15 à 17 ans et 29 % chez les 18 à 24 ans) et la consommation dans un produit alimentaire suivent en popularité (43,5 % chez les 15 à 17 ans et 48,6 % chez les 18 à 24 ans)(6).

Les données d’enquêtes disponibles ne permettent pas de connaître la proportion de jeunes qui utilisent les dispositifs pour consommer à la fois (mais pas nécessairement en même temps) du cannabis et des liquides de vapotage avec ou sans nicotine.

Tant dans la sphère commerciale que dans celle de la recherche, les termes vapotage et vaporisation sont très fréquemment considérés comme une même pratique de consommation de cannabis.

Dans son sens strict, le terme vaporisation désigne avant tout un processus qui consiste à transformer une substance solide ou liquide en aérosol.

Dans le cadre de la consommation de cannabis, on parle généralement de vaporisation pour décrire la consommation de cannabis séché ou de certains extraits de cannabis solides (hash, kief), en les chauffant, sans atteindre le point de combustion, pour en inhaler l’aérosol produit. Quant au vapotage, il réfère à l’inhalation d’un liquide impliquant la présence de diluants comme le propylène glycol ou la glycérine végétale ou de terpènes (agissent comme liquéfiants).

Avec la diversification des extraits de cannabis et l’évolution des dispositifs, il devient de plus en plus difficile de tracer une ligne claire entre ces différentes pratiques. Vapotage ou vaporisation, la délimitation n’est pas toujours claire et les définitions diffèrent entre les fabricants, les utilisateurs, les législateurs, les chercheurs, etc. Le phénomène de « la wax pen » observé dans les dernières années serait en fait du vapotage d’extraits hautement concentrés de cannabis1, contribuant ainsi à la confusion en raison de son appellation (wax ou cire).

Un troisième terme est également employé : le tamponnage ou dabbing. Cette pratique implique l’utilisation de dispositifs électroniques de vaporisation adaptés (wax pen, dab pen) ou des dab rigs pour consommer des extraits de cannabis semi-solides (wax, budder, etc.) ou solides (diamants, shatter). Cette pratique implique généralement des températures supérieures à 200 °C, des températures plus hautes que pour la vaporisation et le vapotage.

Dabbing. Cette pratique consiste à utiliser une petite quantité (un dab) d'extrait de cannabis et à le vaporiser rapidement à une température supérieure à 200 °C

La nicotine peut être consommée par vapotage lorsqu’elle est diluée dans d’autres produits, habituellement du propylène glycol et de la glycérine végétale, sa forme pure étant beaucoup trop irritante pour les voies respiratoires. Les produits de tabac chauffés ou heat-not-burn (p. ex. marque IQOS) sont des dispositifs qui s’utilisent avec des bâtonnets de tabac, qui sont chauffés à une température n’atteignant pas le point de combustion, et qui permettent de vaporiser la nicotine et les autres substances contenues dans ceux-ci. L’usage de ces produits étant peu documenté au Québec, ils ne seront pas discutés ici. Les informations présentées ne concernent pas les vaporisateurs de nicotine utilisés pour cesser de fumer (p. ex. VapoÉclair).


1Cannabis 101 et jeunes - IUD

Composantes : Quel que soit le type de dispositif de vapotage/vaporisation, ceux-ci comportent certains éléments en commun : un embout buccal, un atomiseur, une batterie et un compartiment pour le liquide ou l’extrait destiné à être inhalé.

Les liquides de vapotage sont contenus dans un réservoir (figure 1). Celui-ci est souvent visible et transparent, mais pas nécessairement dans le cas des dispositifs jetables. Les bobines (coils) qui chauffent le liquide ou l’huile sont situées au centre de l’atomiseur. Le liquide ou l’huile est acheminé à la bobine au centre de l’atomiseur à l’aide d’un matériau absorbant, une mèche de coton ou un matériau poreux comme la céramique. Le matériau choisi dépend de la viscosité du produit.

Figure 1 - Configuration typique d’un dispositif de vapotage.

Configuration typique d’un dispositif de vapotage

Dans les dispositifs de vaporisation, à cause de leur consistance plus solide, les autres extraits de cannabis comme la wax sont placés en petite quantité dans un compartiment en céramique, généralement directement sur les bobines dans la chambre de chauffage de l’atomiseur. Par conséquent, ces dispositifs de vaporisation demandent un entretien régulier et le remplacement de pièces pour fonctionner correctement.

 Fonctionnement : En appuyant sur le bouton d’activation de la batterie (ou en aspirant, selon le modèle), cela déclenche le mécanisme et envoie du courant à travers le circuit du dispositif de vapotage. Lorsque le courant de la batterie passe à travers la résistance, celle-ci chauffe et le liquide en contact avec la résistance s’évapore pour former l’aérosol.

Une puissance normale pour une cigarette électronique est de 10 à 30 watts (W). Certains dispositifs de types mod peuvent dépasser les 200 W. Une puissance plus élevée se traduit par une température de chauffage plus élevée, ce qui peut augmenter la quantité de substances toxiques générées dans l’aérosol.

Il est possible d’augmenter la puissance d’un dispositif en augmentant le voltage (lorsque le dispositif permet différents réglages) ou en utilisant une résistance plus basse. D’ailleurs, le vapotage sub-ohm (avec une résistance inférieure à 1), principalement utilisé avec des liquides de nicotine, est associé à des bouffées de volume plus grand, une consommation accrue de liquide par bouffée (plus de 30 mg/bouffée) et peut résulter en une consommation journalière plus importante(7,8).

 Température : L’absence de combustion est le principal avantage des dispositifs de vapotage comparativement à la forme fumée, car l’absence de combustion réduirait le nombre et la quantité de substances nocives produites. Bien souvent, les températures d’opération des dispositifs de vapotage se situent sous 230 °C. La raison est simple, c’est à partir de cette température que peut survenir la combustion de nombreux végétaux (mais pas nécessairement de toutes les substances contenues dans les liquides de vapotage). Toutefois, selon certaines études, des températures bien supérieures auraient été mesurées avec certains dispositifs, et des traces calcinées auraient été détectées sur certaines composantes. Des températures au-dessus de 500 °C ont été rapportées pour certains dispositifs en fonction des paramètres d’utilisation (réglages, topographie d’inhalation, composition du liquide, etc.)(9-11). Les dispositifs de dabbibg sont aussi plus susceptibles d’être utilisés à des températures élevées, les extraits requérant plus d’énergie pour former un aérosol à cause de leur consistance.

À noter : puisqu’il n’existe pas de recueil de tous les types de dispositifs disponibles et considérant le développement rapide du nombre de marques et de types de produits, cette section fait la présentation des principaux types de dispositifs et donne des exemples de produits vendus, sans toutefois être exhaustive. Pour plus d’informations et d’images, consultez ce document en anglais : https://www.cdc.gov/tobacco/basic_information/e-cigarettes/pdfs/ecigarette-or-vaping-products-visual-dictionary-508.pdf.

Les dispositifs de vapotage et de vaporisation peuvent prendre différentes formes et noms, et tendent à se ressembler de plus en plus. Il est donc souvent difficile de les différencier. Les principales différences demeurent dans le fonctionnement. Les différents types de dispositifs ont souvent été classifiés selon leur génération : première génération pour les dispositifs jetables, deuxième génération pour les vape pen, troisième pour les mods, et quatrième pour les systèmes à capsules. La grande diversification des produits et le retour d’un nouveau type de dispositifs jetables remet en question l’utilité de cette classification pour le présent document. Selon des intervenants qui travaillent auprès des jeunes, les mêmes dispositifs de vapotage seraient parfois utilisés pour consommer autant du cannabis que de la nicotine, et il serait difficile pour un observateur d’identifier la substance consommée en voyant le dispositif.

On peut distinguer quatre principaux types de dispositifs de vapotage et des dispositifs de vaporisation :

Dispositifs de vapotage jetables : Ces derniers réunissent toutes les composantes d’un dispositif de vapotage en un même appareil à usage unique, destiné à être jeté lorsque le produit est entièrement consommé ou que la batterie est complètement déchargée. Le réservoir ne peut être rempli après son utilisation et la batterie des vapoteuses jetables ne peut pas être rechargée. On observe une montée en popularité d’une nouvelle génération de dispositifs jetables de nicotine aux États-Unis depuis 2021 à la suite de l’interdiction de vendre certaines saveurs de liquides de vapotage dans les systèmes à capsules en 2020. Ces produits contiennent des liquides beaucoup plus concentrés en nicotine que les modèles de première génération. Ils sont faciles à utiliser et peu coûteux. Ce type de dispositif est particulièrement populaire auprès des jeunes. Parmi les marques populaires, on retrouve Puff Bar, VICE, Allo, GHOST, ENVI, etc. Il est à noter que les dispositifs de marque PuffBar utiliseraient une formule à base de nicotine synthétique et s’afficheraient aux États-Unis comme étant des produits de nicotine « sans tabac » (tobacco-free nicotine)(12). Selon des données de vente préliminaires, ce nouveau type de dispositif jetable contenant de la nicotine serait disponible au Québec. Des dispositifs jetables de vapotage de cannabis sont également disponibles dans les provinces canadiennes qui les autorisent.

Dispositifs de vapotage à cartouche 510 : Standard dans l’industrie du cannabis, ces dispositifs contiennent des cartouches filetées qui peuvent être attachées à n’importe quelle batterie qui accepte les cartouches 510. La cartouche est jetée lorsque le liquide de vapotage est entièrement consommé pour être remplacé par une nouvelle cartouche. La batterie de la vapoteuse peut être rechargée. Ces dispositifs correspondraient aux dispositifs de 2e génération dans le cas du vapotage de nicotine et sont fréquemment appelés vape pen. Dans le cas des dispositifs destinés aux liquides de vapotage avec ou sans nicotine, les cartouches sont souvent remplissables.

Dripping. Pratique qui consiste à verser directement quelques gouttes de liquide de vapotage (avec ou sans nicotine) sur les bobines.

Cloud chasing. Pratique qui consiste à maximiser la production d'un aérosol dense en utilisant la glycérine végétale et des dispositifs modifiables.

Dispositifs de vapotage mod (systèmes ouverts) : Certains dispositifs, principalement destinés au vapotage de liquides de nicotine, peuvent être modifiés, d’où l’appellation mod. Ces dispositifs sont souvent plus gros, plus puissants et peuvent contenir un volume de liquide plus important que les autres types de dispositifs. Ils sont souvent utilisés par les usagers plus expérimentés qui apprécient des pratiques particulières comme le dripping ou le cloud chasing. Ils sont également utilisés par de nombreux fumeurs de tabac qui utilisent un dispositif de vapotage pour cesser de fumer. Ces dispositifs sont peu utilisés pour le vapotage de cannabis.

Dispositifs de vapotage « propriétaires » (systèmes à capsule) : Certains dispositifs de vapotage emploient des cartouches remplaçables avec des connecteurs dits « propriétaires », puisqu’ils sont propres à chaque marque. Ces cartouches propriétaires sont souvent nommées pods par les utilisateurs. L’usage du pod d’une vapoteuse propriétaire est régi par le fabricant de la vapoteuse. Ces vapoteuses sont souvent plus minces et élancées que les autres types(13). Ces capsules contiennent généralement peu de liquide, soit environ 1 ml, qui peut être très concentré en nicotine ou en THC. Parmi les marques connues se trouvent JUUL et Vuse pour le vapotage de nicotine et PAX ou The Dosist pour le vapotage de cannabis. Les capsules sont généralement prévues pour être à usage unique, mais certaines peuvent être remplies.

Dispositifs portables de vaporisation d’extraits de cannabis : Les dispositifs de vaporisation d’extraits de cannabis peuvent ressembler aux divers types de dispositifs de vapotage, tant de cannabis que de nicotine (voir figure 2). Les dispositifs de vaporisation de fleurs séchées sont quant à eux généralement plus gros que les autres types de vaporisateurs. Plusieurs de ces dispositifs viennent cependant avec des pièces interchangeables permettant d’alterner la consommation de fleurs séchées ou de hash et d’extraits solides de cannabis, et parfois même de vapoter des liquides de cannabis. Contrairement aux dispositifs de vapotage, ces dispositifs sont typiquement remplis avant chaque utilisation avec une petite quantité d’extrait ou de cannabis et la bobine (dans le cas des extraits) et le bol (chambre chauffante) doivent être nettoyés régulièrement. Les wax pen et dab pen font partie de cette catégorie.

Figure 2 - Ressemblance visuelle entre les dispositifs de vapotage et de vaporisation
A) dispositifs pour le vapotage d’huile de cannabis, B) dispositifs pour le vapotage de nicotine, C) dispositifs pour la vaporisation d’extraits de cannabis (wax pen).

Configuration typique d’un dispositif de vapotage

Cigarette électronique avec ou sans nicotine

Les liquides de vapotage sont principalement constitués d’une base, de nicotine et d’agents aromatisants. La grande variété de saveurs des liquides de vapotage de nicotine est une caractéristique importante de ces produits, et en constitue le principal attrait pour les jeunes. La base est généralement un mélange de propylène glycol et de glycérine végétale. Les liquides de vapotage peuvent ne pas contenir de nicotine.

Dans les systèmes à capsules, le liquide est caractérisé par la présence de sels de nicotine. Ceux-ci permettent une plus grande concentration de nicotine sans entraîner de sensation d’irritation de la gorge lors de l’inhalation.

La concentration limite permise en nicotine pour les produits de vapotage au Canada est fixée à 20 mg/ml (ou 2 %) depuis juillet 2021. Les concentrations peuvent donc varier de 0 à 20 mg/ml dans les produits vendus légalement. Avant juillet 2021, la majorité des liquides de vapotage vendus dans les dépanneurs et stations d’essence au Québec contenait plus de 20 mg/ml, pouvant aller jusqu’à 59 mg/ml(14). Il est possible que des produits plus concentrés en nicotine continuent d’être disponibles sur le marché illicite depuis juillet 2021.

Liquide de cannabis

Sur le marché légal canadien, la plupart des liquides de vapotage de cannabis sont en fait composés d’un extrait de cannabis (huile, résine, distillat) et contiennent une certaine quantité de terpènes ajoutés, réintroduits ou conservés durant le processus d’extraction, qui diminue la viscosité des produits tout en permettant de les aromatiser. Les produits de vapotage de cannabis pourraient théoriquement contenir un agent diluant tel que le propylène glycol. La grande majorité des produits de vapotage disponibles sur le marché canadien ne contiennent cependant pas de diluants et présentent par conséquent des concentrations importantes de cannabinoïdes, souvent plus de 80 % de THC. Au Québec, la limite de 30 % de THC pour les extraits inhalables fait en sorte que le hash et le kief sont actuellement les seuls vendus par la SQDC. Ces produits ne sont pas destinés au vapotage, mais plutôt à la vaporisation.

Les liquides de vapotage du marché non légal peuvent contenir d’autres agents diluants qui ne sont pas reconnus sécuritaires et des drogues illicites. L’ajout d’extraits de cannabis à des liquides de vapotage à base de propylène glycol (avec ou sans nicotine) semble aussi une pratique existante chez les jeunes.

Les concentrés de cannabis sont fabriqués à partir du plant de cannabis frais, séché ou congelé. Selon la partie de la plante utilisée et les processus impliqués (température, solvants, pression, agitation, etc.), les concentrés peuvent prendre différentes couleurs et textures (Figure 3). Certains concentrés tels que le distillat de cannabis et la live resin peuvent être vapotés, alors que les autres extraits sont généralement vaporisés.

Figure 3 - Noms et descriptions de différents extraits de cannabis. Les extraits peuvent varier en couleur et en texture comparativement aux images ici présentées.

Configuration typique d’un dispositif de vapotage

Des chercheurs ont estimé qu’une capsule de 0,7 ml de liquide de vapotage de type JUUL contenant 5 % de nicotine (soit 59 mg/ml) correspondrait à la quantité de nicotine libérée par 13 à 30 cigarettes de tabac, soit grosso modo un paquet de cigarettes(15). Maintenant que les liquides de vapotage de nicotine autorisés au Canada ne doivent pas contenir plus de 20 mg/ml, une capsule présentant une concentration maximale de nicotine correspondrait à environ un demi-paquet de cigarettes.

Toutefois, la quantité de nicotine absorbée par l’utilisateur pourrait varier et dépend d’un ensemble de facteurs tels que :

  1. Concentration et forme de la nicotine (les sels de nicotine sont davantage distribués au niveau du poumon et absorbés rapidement);
  2. Ratio de propylène glycol et de glycérine végétale;
  3. Additifs aromatisants (certains arômes peuvent augmenter les concentrations sanguines de nicotine, mais les mécanismes sont mal définis);
  4. Type de dispositif et réglages (les dispositifs plus puissants administrent généralement plus de nicotine);
  5. Topographie d’inhalation (force d’aspiration, durée de la bouffée, nombre de bouffées, usager expérimenté comparativement à un nouvel utilisateur, etc.)

Cigarette électronique avec ou sans nicotine

Le gouvernement fédéral a légalisé la vente de produits de vapotage avec nicotine aux personnes de 18 ans et plus en mai 2018. Auparavant, la vente de ces produits était tolérée. Depuis 2015, au Québec, la Loi concernant la lutte contre le tabagisme assujettit la cigarette électronique (avec ou sans nicotine) aux mêmes dispositions que les produits du tabac (à quelques exceptions près).

  • La loi interdit à un adulte ou à quiconque d’acheter ou de fournir un produit de vapotage à une personne mineure.
  • La promotion et la publicité des produits de vapotage sont interdites, sauf dans les médias écrits où le lectorat est composé d’au moins 85 % d’adultes.
  • L’étalage des produits de vapotage dans un point de vente ne doit pas être visible pour les personnes mineures, que ce soit de l’intérieur ou de l’extérieur des commerces. Les exploitants de boutiques spécialisées de produits de vapotage qui veulent étaler leurs produits à la vue de leurs clients à l’intérieur doivent en interdire l’accès aux mineurs, et transmettre au ministre le nom et l’adresse du point de vente.
  • La vente de liquides aromatisés de vapotage avec ou sans nicotine est autorisée par la loi québécoise2, contrairement aux produits du tabac aromatisés qui sont interdits depuis 2015.
  • La loi québécoise interdit de vapoter dans les mêmes lieux où il est interdit de fumer, ce qui signifie à l’intérieur des établissements d’enseignement primaire et secondaire, des centres de formation professionnelle, des cégeps et des universités. Il est aussi interdit de vapoter à l’extérieur sur les terrains des établissements d’enseignements primaires et secondaires, et des centres de formation professionnelle. Les établissements d’enseignement ont l’obligation légale d’afficher ces interdictions de fumer et de vapoter, sous peine d’amende.
  • Les établissements d’enseignement collégial et universitaire ont l’obligation légale d’adopter une politique concernant la lutte contre le tabagisme visant à établir un environnement sans fumée, ce qui signifie que les politiques concernant le vapotage sur les terrains extérieurs peuvent varier d’un établissement postsecondaire à l’autre.
  • Il est interdit de vapoter dans tous les lieux intérieurs publics et les lieux de travail, ainsi qu’à neuf mètres des portes, des fenêtres et des prises d’air de ces lieux ; sur les terrains des centres de la petite enfance et des garderies, dans les établissements de santé et de services sociaux et les lieux d’hébergement touristiques (sauf certaines exceptions) ; sur les terrasses de restaurants et de bars, dans les transports en commun et les abribus ; dans les aires de jeux pour enfants et les aménagements sportifs, de même que dans les véhicules privés lorsque des personnes de moins de 16 ans y prennent place.

Tableau 2 - Conséquences légales relatives à l’achat, la vente, la distribution ou la consommation de produits du tabac ou de vapotage avec ou sans nicotine

Aspects légaux Interdictions Sanctions
Achat Mineur (moins de 18 ans) — acheter un produit du tabac ou de vapotage pour soi ou autrui 100 $
Adulte — Acheter un produit du tabac ou de vapotage pour un mineur 500-1 500 $ - doublé pour récidive
Détaillant - Omettre d’afficher l’interdiction de vente de tabac aux mineurs 1000 $ à 25 000 $ - doublé pour récidive
Vente ou distribution Vente ou don d’un produit de tabac ou de vapotage à un mineur ou à un adulte sachant qu’il achète pour un mineur :  
  • Exploitant du point de vente
2 500-62 500 $ - doublé pour récidive
  • Employé
500-1 500 $ - doublé pour récidive
Lieu de consommation Fumer ou vapoter dans un lieu public intérieur ou à moins de 9 mètres d’un lieu public intérieur, d’une aire de jeu ou d’un terrain sportif, le terrain d’un établissement scolaire ou d’une garderie et tout autre endroit spécifiquement identifié. 250-750 $ - doublé pour récidive
Omettre d’indiquer au moyen d’affiches les endroits où il est interdit de fumer ou tolérance qu’une personne vapote où c’est interdit de le faire. 500 $ - 12 500 $ - doublé pour récidive

Cannabis

Depuis octobre 2019, la vente d’extraits de cannabis, comprenant les produits de vapotage, est légale au Canada pour les adultes de 18 ans et plus. Au Québec, la vente de produits du cannabis est légale pour les adultes de 21 ans et plus en vertu de la Loi encadrant le cannabis. Toutefois, à la suite de la publication d’une mise en garde du directeur national de santé publique concernant le vapotage de cannabis3, la SQDC a décidé de ne pas vendre de produits liquides de vapotage de cannabis pour le moment. Les produits vendus par la société d’État incluent des extraits de cannabis, comprenant des huiles (non destinées à l’inhalation), du haschich, du kief et des concentrés destinés à l’ingestion. Aucune vapoteuse, cartouche ou accessoire de vapotage n’est vendu à la SQDC. De plus, selon la réglementation, la teneur des extraits disponibles au Québec est limitée à 30 % (poids par poids) de THC dans les produits du cannabis, alors que les produits de vapotage et de vaporisation disponibles dans d’autres provinces contiennent souvent de 65 à 96 % de THC.

  • La loi interdit à une personne de moins de 21 ans d’avoir en sa possession du cannabis ou d’en donner.
  • La promotion et la publicité des produits de cannabis sont interdites. Seule la publicité visant à communiquer des renseignements factuels sur le cannabis est autorisée et ne doit être visible que de l’intérieur des points de vente autorisés ou placée dans des journaux et magazines écrits qui sont expédiés et adressés à une personne âgée de 21 ans ou plus désignée par son nom.
  • Au Québec, en vertu de la Loi encadrant le cannabis, il est interdit de fumer ou de vapoter du cannabis dans tous les lieux publics intérieurs comme extérieurs, incluant la voie publique4.
  • Les municipalités peuvent cependant autoriser de fumer du cannabis dans un parc municipal, à certaines conditions, après l’adoption d’un règlement en ce sens5.
  • Les établissements d’enseignement ont l’obligation légale d’afficher les interdictions de fumer et de vapoter, sous peine d’amende.

Tableau 3 - Conséquences légales relatives à l’achat, la possession ou la consommation de cannabis

Aspects légaux Interdictions Sanctions
Achat Personne âgées de moins de 21 ans — Acheter et posséder du cannabis ou en donner. 100 $
Possession Possession d’un plant de cannabis 250-750 $
Possession inférieure ou égale à la limite
  • Dans un lieu spécifiquement interdit par la loi (art. 8, p. ex : écoles)
250-750 $ - doublé pour récidive
Lieu de consommation Vapoter dans tout lieu public intérieur ou extérieur  
  • Lieux publics fermés et extérieurs en général
500 à 1 500 $ (doublé en cas de récidive)
  • Lieux publics fermés ou extérieurs visés par les interdictions de possession
750 $ à 2 250 $(doublé en cas de récidive)
  • Omission d’afficher les interdictions de consommation dans les lieux visés ou tolérance qu’une personne vapote du cannabis où c’est interdit de le faire
500 à 12 500 $ - doublé pour récidive

2 Une consultation a été réalisée par Santé Canada en août 2021 au sujet d’une mesure visant à interdire les liquides aromatisés de vapotage à l’exception des arômes de menthe, de menthol et de tabac.
3 https://www.msss.gouv.qc.ca/professionnels/tabagisme-et-vapotage/vapotage/mise-en-garde-contre-le-vapotage-de-cannabis/
4 Il n’est pas interdit de fumer un produit du tabac ou d’utiliser une cigarette électronique dans la plupart des lieux extérieurs et sur la voie publique.
5 https://encadrementcannabis.gouv.qc.ca/loi/cadre-legal-en-bref/

Cigarette électronique avec ou sans nicotine

Deux enquêtes québécoises permettent de documenter les sources d’approvisionnement de cigarettes électroniques : l’ETADJES réalisée auprès des élèves du secondaire (12 à 17 ans) et l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage (l’EQTPV) auprès de la population générale âgée de 15 ans et plus. Les différences entre les résultats des enquêtes s’expliquent notamment par des différences dans les questionnaires.

 Les principales sources d’approvisionnement en cigarettes électroniques avec ou sans nicotine chez les élèves du secondaire, qui en ont utilisées au cours des 30 jours précédents sont sociales (ETADJES 2019). Celles-ci incluent un don provenant d’amis (72 %), d’un membre de la famille (12 %) ou de quelqu’un d’autres (16 %), ou encore un achat par quelqu’un d’autre (39 %).

Peu d’élèves rapportent se procurer leurs produits dans une boutique spécialisée (10 %), un dépanneur (3 %) ou en ligne (8 %)(1). Il est à noter que les élèves pouvaient indiquer plus d’une source d’approvisionnement.

Selon l’EQTPV 2020, qui demandait aux répondants d’identifier leur source habituelle d’approvisionnement d’appareils et de liquides de vapotage, les jeunes de 15 à 17 ans ayant vapoté au cours des 30  jours précédents citent une source sociale (47 % ami, connaissance ou famille), alors que 28 % rapportent s’approvisionner le plus souvent auprès d’une boutique spécialisée de vapotage et 23 % dans un dépanneur, une tabagie ou une station-service(16). Le portrait est différent chez les utilisateurs de produits de vapotage de 18 ans et plus, qui rapportent s’approvisionner principalement auprès des boutiques spécialisées de vapotage (58 %-70 % selon le groupe d’âge), et beaucoup moins auprès de sources sociales (19 % et moins) ou d’un dépanneur, d’une tabagie ou d’une station-service (21 %-14 %)(16). Les sources d’approvisionnement des liquides de vapotage sont similaires à celles des dispositifs.

Cannabis

Selon l’EQC 2021, les jeunes de 15 à 17 ans ayant consommé du cannabis (toutes formes confondues) au cours des 12 mois précédant l’enquête ont indiqué se l’être procuré principalement auprès de(6) :

Groupe de personnes Membres de la famille, d’amis ou de connaissances (80 %) Logo SQDC À la SQDC (17 %)

Icône cannabis illégal Auprès d’un fournisseur illégal (28 %) Icône map du Canada Source légale dans une autre province (2 %6)

Bien que les produits de vapotage de cannabis et les extraits vaporisables contenant plus de 30 % de THC ne soient pas vendus à la SQDC, un survol des sites Web des détaillants provinciaux et des marques de cannabis vendues dans les autres provinces et plus largement sur le Web (incluant les réseaux sociaux) permet d’observer une grande disponibilité des produits promus et de la promotion auprès des consommateurs québécois. Selon un reportage réalisé au Québec, de nombreux sites web permettraient de réaliser des achats en ligne illégalement et offriraient la livraison à domicile en payant par carte de crédit ou encore par virement Interac, permettant ainsi d’obtenir des produits non disponibles sur le marché québécois, et ce peu importe l’âge7.

De plus, il est possible de retrouver tous les types de produits du cannabis sur le marché noir, qu’ils soient autorisés au Canada ou non. Ces produits peuvent contenir de nombreux contaminants non réglementés (pesticides, moisissures, métaux, etc.), des cannabinoïdes synthétiques ou d’autres drogues.


6 À interpréter avec prudence, car les estimations sont imprécises à cause d’un coefficient de variation élevé.
7 https://www.lapresse.ca/actualites/sante/2022-05-13/produits-de-vapotage-de-cannabis/faciles-d-acces-et-dangereux.php

Liquides de vapotage avec ou sans nicotine

Les deux principaux risques associés au vapotage de nicotine chez les jeunes concernent la forte dépendance à la nicotine et les risques pour la santé d’inhaler les substances contenues dans le liquide. Le cerveau des adolescents étant plus sensible à la nicotine que celui des adultes, la consommation de nicotine peut mener à la dépendance très rapidement, bien avant que la consommation ne soit régulière. La nicotine entraîne une dépendance physique et psychologique. Les symptômes de sevrage sont très incommodants et comprennent entre autres de l’irritabilité, de l’anxiété, une humeur dépressive, des difficultés de concentration, de l’insomnie, une augmentation de l’appétit. Plusieurs utilisateurs de produits de vapotage tentent de cesser de vapoter, dont les adolescents. Malheureusement, alors que plusieurs mesures de soutien au renoncement au tabac qui ont démontrées leur efficacité sont disponibles gratuitement au Québec, les interventions de renoncement au vapotage sont peu développées, peu documentées et plusieurs questions demeurent non résolues.

 L’exposition à la nicotine durant l’adolescence peut affecter le cerveau, encore en développement à cet âge, et nuire à certaines fonctions cognitives. De plus, l’usage de la cigarette électronique augmente les risques d’essayer la cigarette de tabac chez les adolescents et les jeunes adultes non-fumeurs.

Comparativement aux adultes, les adolescents seraient plus enclins à percevoir les produits de vapotage comme étant moins risqués que les cigarettes traditionnelles(16). Selon les études, on retrouverait beaucoup moins de substances chimiques dans l’aérosol des produits de vapotage que dans la fumée de tabac et des niveaux de biomarqueurs reliés aux composantes toxiques beaucoup moins élevés chez les vapoteurs exclusifs que chez les personnes qui fument des cigarettes de tabac(17). Toutefois, l’aérosol des cigarettes électroniques contient des composantes potentiellement néfastes pour la santé, dont certaines se retrouvent dans la cigarette de tabac, d’autres non. Les effets sur la santé des composantes qui ne se retrouvent pas dans la cigarette sont mal connus, mais préoccupants, particulièrement pour la santé des jeunes. Ces composantes comprennent les agents aromatisants et les diluants, mais aussi certaines substances produites par la dégradation d’autres ingrédients. Dans la plupart des cas, la sécurité de ces composés est établie pour l’ingestion plutôt que pour l’inhalation.

Le vapotage a été associé à des symptômes respiratoires tels que la toux, une production accrue de mucus, une respiration sifflante et la dyspnée(18-21). Il n’est pas possible pour le moment d’affirmer que le vapotage cause de l’asthme(22). Les études à court terme existantes pour l’humain suggèrent que le vapotage peut aggraver l’asthme et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC), induire des changements pathologiques dans les petites voies respiratoires et déréguler l’immunité innée du poumon(23). Les études à long terme chez l’animal observent de l’inflammation et le développement d’une obstruction au niveau des voies respiratoires(24). Des effets indésirables sur le système cardiovasculaire sont aussi associés à l’usage de cigarettes électroniques(23,25).

Les données probantes concernant l’impact des produits de vapotage sur la santé sont très limitées. Le risque d’empoisonnement, de brûlures et de toxicité aiguë (comme les convulsions) est augmenté, de même que le risque de maladies pulmonaires sévères (MPAV ou EVALI). Aux États-Unis, ces maladies ont été grandement associées (mais pas complètement) aux liquides contenant du THC et de l’acétate de vitamine E ajoutée dans les produits illégaux. Les données probantes sont manquantes concernant les risques associés à plusieurs conditions de santé comme les maladies cardiovasculaires ou les cancers(26). Pour des personnes qui ne sont pas déjà dépendantes de la cigarette de tabac, l’inhalation de ces substances présente donc des risques non négligeables pour la santé.

Extraits de cannabis

 Les fortes concentrations de THC souvent retrouvées dans les produits de vapotage et de vaporisation de cannabis sont associées au risque de développer une dépendance sévère, de ressentir des effets intenses et indésirables.

 Des complications cardiaques et l’induction de psychoses constituent les principaux effets graves relevés de l’usage de wax(27-31). De plus, les produits acquis illégalement n’affichent pas nécessairement les concentrations réelles en THC, ce qui limite la possibilité d’évaluer adéquatement la consommation et peut conduire à des intoxications involontaires.

Il existe très peu de données permettant de déterminer si l’inhalation de terpènes à des concentrations importantes est sécuritaire. L’ajout de terpènes aux extraits de cannabis, dont plusieurs sont déjà présents dans la plante de cannabis, permet de créer certains profils aromatiques. Leur ajout vise principalement à diminuer la viscosité des extraits de cannabis pour leur utilisation dans des dispositifs de vapotage. Le myrcène ou le pulégone, par exemple, sont des terpènes retrouvés en petite quantité dans certaines souches de cannabis et sont identifiés comme des cancérigènes probables(32-33). De plus, les terpènes se dégradent en sous-produits toxiques lorsqu’ils sont chauffés. Cette dégradation est d’autant plus importante lorsque la température augmente.

 Bien que moins commune sur le marché légal, l’utilisation de diluants dans les produits de vapotage de cannabis est permise. Certaines études suggèrent que le propylène glycol et plus particulièrement le PEG 400 peuvent se dégrader en formaldéhyde et en acétaldéhyde, deux composés qui présentent des risques pour la santé lorsqu’inhalés(34). Le phytol et le squalène sont naturellement retrouvés en très petites quantités dans le cannabis. Ces composés ont été identifiés dans des produits de vapotage de cannabis comme diluants et ont été associés à des effets graves sur les poumons.

La survenue de cas de maladies pulmonaires associées au vapotage (MPAV (ou EVALI) et le rapport du CDC suggérant que l’acétate de vitamine E (agent diluant) soit en partie responsable de la plupart des cas recensés aux États-Unis ont eu un impact sur le marché du cannabis. Le marché légal tend désormais à favoriser la mise en marché de produits du cannabis inhalables ne contenant que des extraits de cannabis et des terpènes, sans autre diluant. Cette pratique a toutefois pour conséquence directe de favoriser l’offre de produits souvent très concentrés en THC.

Les produits du cannabis sur le marché illégal peuvent présenter des niveaux plus élevés de pesticides, de métaux et contenir des drogues indésirables, comme des opioïdes ou des cannabinoïdes synthétiques. Ils contiennent également des concentrations variables et souvent inconnues de THC. Pour toutes ces raisons, les produits illégaux peuvent entraîner des effets indésirables plus fréquents et plus intenses que les produits réguliers du cannabis.

Rappelons enfin que les effets ressentis et les risques liés à la consommation d’une substance dépendent d’un ensemble de facteurs autres que la substance elle-même, comme l’état physique et psychologique, l’âge, le sexe et l’expérience de la personne, de la quantité, la qualité, la forme de la substance, du contexte de consommation, etc. C’est ce que l’on appelle la Loi de l’effet.

Les symptômes d’une intoxication aiguë aux produits du cannabis, incluant le vapotage, et aux produits de vapotage de nicotine, particulièrement lorsque très concentrés, peuvent être similaires : étourdissements, nausées, vomissements, maux de tête et palpitations, par exemple.

En plus de ces symptômes, une petite quantité d’extrait de cannabis très concentré en THC (p. ex. wax) est suffisante pour déclencher d’autres effets indésirables, particulièrement chez les non-initiés. Chez certains, les symptômes créent un « bad trip » (caractérisé par une angoisse intense, panique, sentiment de perte de contrôle), de la paranoïa, des hallucinations et peuvent même nécessiter l’hospitalisation.

En principe, il n’est pas possible de mourir d’une surdose de cannabis. Toutefois, des concentrations de THC trop importantes, la présence de cannabinoïdes synthétiques ou l’interaction avec d’autres médicaments pourraient entrainer des complications graves, voire la mort chez des individus ayant certains problèmes de santé cardiaques ou respiratoires, par exemple.

Les principales mesures à prendre en présence d’une personne présentant des signes d’intoxication sont de ne pas la laisser seule, de la rassurer et de la maintenir calme. Dans les cas graves ou si les symptômes sont inquiétants, il est conseillé de contacter les services d’urgence ou de conduire la personne dans un centre hospitalier pour recevoir un suivi médical.

 Toute personne intoxiquée présentant des vomissements à plus d’une reprise, des douleurs abdominales, de l’hypersalivation, de la pâleur ou de la transpiration doit être évaluée à l’hôpital.

Peu d’études permettent de connaître les effets de la consommation à long terme de cigarettes électroniques avec nicotine puisque celles-ci sont relativement récentes. Les effets à long terme de la consommation de produits du cannabis sont souvent limités à des associations, la causalité ne pouvant être prouvée faute de connaissances des mécanismes impliqués. Les risques à long terme liés à l’inhalation d’agents diluants comme le propylène glycol, la glycérine, les terpènes ou leurs produits de dégradation sont peu documentés, mais demeurent préoccupants.

La pratique du vapotage étant relativement nouvelle et certaines maladies pouvant prendre de nombreuses années avant de se manifester (p. ex. cancer), il est difficile d’évaluer pleinement les risques à long terme. De plus, la variabilité dans les modes de consommation, dans le type et la composition des produits et le co-usage de substances compliquent également l’évaluation des risques liés à cette pratique.

Certains dispositifs de vapotage ou de vaporisation offrent un contrôle de la température très imparfait (températures variables et parfois trop élevées). Lorsque les dispositifs atteignent de hautes températures, cela génère davantage de dérivés toxiques dans l’aérosol. De plus, les dispositifs peuvent constituer un risque supplémentaire selon la composition, la disposition et la qualité de fabrication des différentes composantes qui entrent en contact avec les produits de vapotage ou de vaporisation. En effet, plusieurs études ont observé que des niveaux de métaux supérieurs à ceux mesurés dans les produits de vapotage ou de vaporisation sont parfois retrouvés dans l’aérosol produit, ce qui suggère qu’ils proviennent de la dégradation thermique de différents éléments des dispositifs(35-39). Alors que les liquides de vapotage du marché légal respectent normalement les limites imposées pour plusieurs métaux, les aérosols générés pourraient ne pas toujours respecter ces limites et constituer un risque supplémentaire pour la santé. Enfin, des incidents de brûlures et d’explosion de dispositifs de vapotage ont été également rapportés(40). Ces événements demeurent tout de même rares.

L’utilisation de dispositifs de vapotage altérés, de produits maison ou encore de produits de cannabis non prévus pour être utilisés dans ces dispositifs peut entraîner des risques plus importants de fuites de liquides, de températures élevées, d’inhalation de gouttelettes de liquide ou de sous-produits toxiques, de brûlures et d’explosions.

Un liquide trop visqueux, une température trop élevée ou un matériau absorbant inadéquat peuvent limiter la quantité de liquide se rendant à l’atomiseur par rapport à la quantité vaporisée, ce qui peut conduire à une bouffée à sec, aussi appelée dry puff. En plus d’être désagréable pour l’utilisateur, ce phénomène est plus susceptible de générer des composés toxiques. À l’opposé, l’utilisation d’un liquide trop fluide pourrait se traduire par des fuites ou par l’inhalation de gouttelettes de liquide, ce qui serait très nocif pour la santé pulmonaire. La viscosité désirée pour le produit dépend majoritairement des caractéristiques des dispositifs utilisés pour les consommer. Utiliser n’importe quel liquide de vapotage dans n’importe quel dispositif n’est donc pas recommandé. Pour cette même raison, utiliser les produits vendus à la SQDC et non destinés à être chauffés et inhalés (gouttes orales, vaporisateur oral, teintures, etc.) est fortement déconseillé. De plus, ces produits contiennent des agents diluants comme les triglycérides à chaine moyenne (MCT), de l’huile de coco ou autres composés qui peuvent endommager les voies respiratoires lorsqu’ils sont vapotés(41). Plusieurs de ces produits sont d’ailleurs interdits dans les produits de vapotage d’autres juridictions ayant légalisé le cannabis (p. ex. Colorado, Oregon).

Les extraits de cannabis maison ou illégaux sont généralement préparés en mélangeant le cannabis avec du butane, une méthode abordable, simple, mais dangereuse. Le mélange est ensuite chauffé pour faire évaporer le butane et obtenir ce qui est communément appelé du BHO pour butane hasch oil. Comme le butane est un gaz hautement inflammable, les risques de brûlures et d’explosion lors de la préparation sont très élevés(42,43). Lorsque l’évaporation est incomplète, une partie du butane peut demeurer présente dans le produit fini, ce qui constitue un risque supplémentaire pour la santé(44). L’inhalation de butane peut causer des étourdissements et des maux de tête. En quantité très importante, le butane peut causer des vomissements, des hallucinations, des pertes de mémoire, la perte de conscience ou de la fibrillation cardiaque entre autres.

Certaines pratiques de consommation qui consistent à conserver l’aérosol dans les poumons pour une durée prolongée (ghosting, 100 %) ou se traduisant par l’inhalation d’un volume d’aérosol plus important (cloud-chasing, dosing, cut-off) peuvent augmenter les quantités de substance psychoactive et de substances nocives absorbées par l’usager. Ces techniques peuvent donc aggraver les effets déjà associés au vapotage de cannabis et de nicotine.

Quelques pratiques associées au vapotage*

Ghosting 8 Dosing 9 100% 10 Cut-off 8
Pratique qui consiste à inhaler l’aérosol et à le maintenir pour une durée prolongée dans les poumons pour qu’il devienne invisible lors de l’expiration. Pratique qui consiste à consommer rapidement une dose fixe de liquide de vapotage (1 capsule par exemple). Pratique qui consiste à inhaler l’aérosol et à le maintenir dans les poumons aussi longtemps que possible. Pratique qui consiste à inhaler un aérosol jusqu’à ce que la batterie du dispositif s’arrête (7 à 16 secondes selon le modèle).

*Les définitions présentées dans ce tableau proviennent de sources variées dont des communications personnelles avec des intervenants terrain.


8 Chadi et al., 2021
9 CQTS – balado, époside 2
10 Cannabis 101 et jeunes - YouTube

La pratique du vapotage est relativement récente et les études disponibles ne permettent pas de déterminer avec certitude l’ampleur et la nature des risques pour la santé de cette pratique, particulièrement à long terme. Les informations présentées ici seront donc amenées à évoluer au cours des prochaines années. Néanmoins, les connaissances actuelles sont suffisantes pour mettre en garde les adolescents contre les risques associés à la pratique du vapotage et de la vaporisation, de nicotine comme de cannabis, qui connaissent un engouement depuis quelques années.

La meilleure façon de prévenir les risques associés au vapotage de nicotine chez les non-fumeurs est de ne pas utiliser ces produits. Des incertitudes subsistent sur l’ampleur des risques d’inhaler les substances utilisées dans les liquides de vapotage, notamment en raison des nombreux agents aromatisants utilisés pour créer la grande panoplie de saveurs disponibles. La nicotine cause une dépendance très forte qui peut se comparer à celle de l’héroïne. Plusieurs études démontrent que les jeunes non-fumeurs qui utilisent les produits de vapotage augmentent leurs risques d’essayer la cigarette de tabac, un produit qui tue un fumeur sur deux. Il y a consensus parmi les experts sur la pertinence d’interdire la vente de produits de vapotage aux mineurs et pour limiter au maximum les incitatifs à utiliser ces produits, comme la promotion, la publicité, l’accès financier et géographique. Les interventions de prévention de l’initiation aux produits du tabac et de vapotage ont pour objectif de promouvoir et mettre en place des environnements favorables au non-usage des produits du tabac et de vapotage, et de sensibiliser les jeunes et développer leurs compétences afin de prévenir l’usage de ces produits et s’assurer qu’ils demeurent non-fumeurs et non-vapoteurs.

L’encadrement de la vente et de l’usage de cannabis au Québec partage plusieurs éléments avec l’encadrement des produits du tabac, notamment en ce qui concerne l’interdiction de vente aux personnes mineures, et les restrictions de publicité et de promotion. Toutefois, puisque la majorité des personnes utilisatrices de cannabis consomment de manière occasionnelle, contrairement à la majorité des personnes fumeuses de cigarettes, qui fument tous les jours, les objectifs de santé publique entourant ces deux produits diffèrent.

Les lignes directrices canadiennes sur la consommation de cannabis à faible risque rappellent que toute consommation de cannabis présente des risques et que le seul moyen de les éviter est de ne pas en consommer. Pour ceux qui choisissent de consommer, elles recommandent de retarder le plus possible le moment de la première consommation, d’opter pour des produits à faible teneur en THC, d’éviter de prendre de grandes bouffées ou de retenir sa respiration, etc.

Certaines autres pratiques devraient également être évitées afin de diminuer les risques associés à l’usage de produits de vapotage ou de vaporisation contenant du cannabis :

  • Éviter de créer ses propres recettes de liquides, de mélanger des liquides ou de fabriquer ses propres extraits;
  • Éviter les produits de vapotage aromatisés;
  • Ne pas acheter des produits issus d’une source non réglementée ou illégale;
  • Si les réglages peuvent être ajustés sur le dispositif, prioriser les températures plus basses lors de l’utilisation (voltage ou puissance);
  • Ne pas mélanger les produits de vapotage de nicotine et de cannabis;
  • Ne pas consommer de manière concomitante avec d’autres substances comme l’alcool ou des drogues;
  • Limiter la fréquence d’usage : consommer moins d’une fois par semaine pourrait prévenir plusieurs des effets négatifs à long terme;
  • Utiliser les extraits inhalables de cannabis dans des dispositifs conçus pour ce type de produit; l’atomiseur et la puissance du dispositif pourraient être incompatibles avec la viscosité du produit;
  • Ne pas mettre de produits du cannabis non destinés à l’inhalation dans ces dispositifs (ex. huile de cannabis, gouttes orales, poudre à dissoudre, etc.);
  • Lors de la consommation d’extraits de cannabis pour la première fois, prendre une bouffée à la fois et privilégier les inhalations de courte durée et moins rapides ou moins intenses.

Bien qu’elles ne fassent pas l’objet du présent document, diverses interventions peuvent être faites auprès des jeunes et de leurs parents concernant la consommation de produits de vapotage de nicotine ou de cannabis. Par exemple, le Conseil québécois sur le tabac et la santé (CQTS), l’Association québécoise des centres d’intervention en dépendance (AQCID), le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS), Santé Canada, etc. offrent de la documentation et des formations spécifiques à l’intervention (p. ex. techniques d’intervention, approches reconnues) en lien avec cette problématique.

Les éléments de réponse fournis dans le cadre de ce livrable n’ont pas fait l’objet d’une recherche de littérature exhaustive ni systématique. Les principales sources de données employées pour réaliser ce document d’information sont :

  • Les données d’enquêtes canadiennes et québécoises : l’Enquête québécoise sur le cannabis (EQC) 2021 ; l’Enquête canadienne sur le tabac, l’alcool et la drogues chez les élèves (ECTADÉ) 2016-2017, 2018-2019, l’Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage (EQTPV) 2020, l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (ETADJES) 2013, 2019 et l’Enquête canadienne sur la consommation d’alcool et de drogues dans les établissements d’enseignement postsecondaire (ECCADEEP) 2019-2020.
  • Les sites officiels hébergeant les lois et règlements canadiens et québécois portant sur le vapotage et les produits du cannabis ou du tabac (canlii.org ; Légis Québec, site Web de la législation [Justice] du gouvernement fédéral).
  • Des documents de référence reconnus à propos du cannabis et de la nicotine (45–47).
  • Moteurs de recherche de littérature grise : Google et Ophl@ à l’aide des mots clés suivants : wax, vape, vaping, concentrates, extracts, THC, cannabis, nicotine, ecig, ecigarette, e-cigarette, electronic cigarette, ENDS.
  • Les sites spécifiques suivants ont également été explorés :
    • CDC
    • Santé Canada
  • Des bases de données scientifiques, dont PubMed, ont également été explorées à l’aide des mots clés suivants : Wax ou Vape ou Vaping ou ecig ou ENDS ou extract ou concentrate ou THC ou cannabis ou nicotine.
  • Obtention d’articles par le biais des activités de veilles scientifiques sur le tabac et les produits de vapotage, et de veilles sur le cannabis.
  • Plusieurs sites d’informations (non scientifiques) sur le cannabis comme des sites de vente, des sites de compagnies, des blogues, etc. pour avoir une information représentative de celle à laquelle s’exposent les consommateurs et reflétant les termes propres à l’industrie, ou les pratiques auxquelles s’adonnent les usagers.
  1. Traoré I, Simard M, Camirand H, Conus F, Contreras G. Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2019 : Principaux résultats de l’enquête et évolution des phénomènes [Internet]. Institut de la Statistique du Québec. 2021 [cité 10 juin 2022].
  2. Traoré I, Pica L, Camirand H, Cazale L, Berthelot M, Plante N, et al. Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire, 2013 : évolution des comportements au cours des 15 dernières années [Internet]. Institut de la Statistique du Québec; 2014 [cité 10 juin 2022].
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Axelle Marchand
Direction de la santé environnementale, du travail et de la toxicologie

Annie Montreuil
Marie-Eve Levasseur

Direction du développement des individus et des communautés

Collaboration

Léa Gamache
Benoit Lasnier
Réal Morin
Michèle Tremblay

Direction du développement des individus et des communautés

Sous la coordination de

Thomas Paccalet
Direction du développement des individus et des communautés

Révision

Mathieu Morissette Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie du Québec (IUCPQ)

Remerciements

Les auteurs souhaitent remercier David-Martin Milot et Virginie Lacoste du CISSS de la Montérégie-Centre, Manon Lachapelle et Annabel Asselin du CIUSSS de la Capitale-Nationale, Natalia Gutierrez et Kim Loranger du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’île-de-Montréal pour leur contribution au document.

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