Typhoïde : épidémiologie
La typhoïde est une maladie fébrile aiguë causée par la bactérie Salmonella typhi.
Cette maladie est courante dans les pays en voie de développement où les conditions de salubrité et d’hygiène sont déficientes. Elle se transmet par voie fécale-orale, principalement par la consommation d’aliments ou d’eau contaminés par les selles d’une personne infectée. L’être humain est le seul réservoir de S. typhi. La maladie prend habituellement de une à trois semaines à se manifester après que la personne ait été infectée. Les symptômes les plus fréquents sont de la fièvre, des maux de tête, de la diarrhée ou de la constipation, de la fatigue et une perte d’appétit. Des complications plus graves, comme par exemple une hémorragie intestinale, peuvent parfois survenir.
La résistance aux antibiotiques étant de plus en plus répandue, des souches de S. typhi multirésistantes, incluant ou non une résistance à la ciprofloxacine, sont présentes dans plusieurs parties du monde, ce qui complique le traitement de cette infection. Par exemple, le Pakistan est aux prises depuis quelques années avec une épidémie causée par une souche de S. typhy ultra-résistante, pour laquelle seuls l'azithromycine et les carbapenems sont efficaces.
On estime que le taux de mortalité de la fièvre typhoïde est de moins de 1 % lorsqu’elle survient dans un pays développé, mais peut atteindre jusqu’à 10% dans les pays sous-développés.
Au Québec
De 1991 à 2007, entre 8 et 30 cas de fièvre typhoïde ont été déclarés annuellement au Québec. Parmi les cas répertoriés de 2004 à 2007 chez les voyageurs québécois et pour lesquels l’enquête épidémiologique était disponible, 94 % sont survenus lors de visites à la famille et aux amis, et près de 75 % impliquaient des voyageurs ayant séjourné plus d’un mois à l’étranger.
Pour la même période, 74 % des cas ont été acquis en Asie tandis que 18 % des cas provenaient des Amériques et 8 % de l’Afrique et du Moyen-Orient. Le risque de typhoïde est proportionnellement plus élevé dans le sous-continent indien qui représente 71 % des cas alors que seulement 0,7 % des voyageurs québécois avaient séjourné dans cette région d’après les données de Statistique Canada.
Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) de l’Agence de la santé publique du Canada a publié en février 2014 une déclaration concernant les voyageurs internationaux et la typhoïde. Malgré le manque de données précises sur l’incidence de la maladie chez les voyageurs, il a été évalué que le risque estimatif de contracter la typhoïde est d’environ :
- 1 voyageur sur 3 000 pour les déplacements en Asie du Sud, définie comme étant l’Afghanistan, le Bangladesh, le Bhoutan, l’Inde, le Népal, les Maldives, le Pakistan et le Sri Lanka (risque élevé);
- 1 voyageur sur 50 000 à 100 000 pour les déplacements en Afrique subsaharienne, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Amérique du Sud ainsi que dans les autres pays d’Asie en dehors de l’Asie du Sud (risque intermédiaire);
- moins d’un voyageur sur 300 000 pour les déplacements dans les Caraïbes et en Amérique Centrale (risque faible).
Dans le Guide, le risque estimatif pour certains pays a été modifié en fonction des conditions de salubrité et d’hygiène, afin de tenir compte de ces éléments qui pourraient affecter le niveau de risque pour le voyageur. Pour ce faire, l'indice de développement humain (IDH) des pays a été utilisé. Par exemple, un pays moins développé situé dans une région à risque faible pourrait être considéré à risque intermédiaire, et vice-versa. Également, la mention « risque indéterminé » dénote le manque de données pour certains pays. Il est à noter que le risque estimatif sert uniquement à guider l'intervenant dans sa discussion avec le voyageur et ne devrait pas être le seul critère décisionnel.