Infection à Chlamydia trachomatis et infection gonococcique : généralités

Le délai minimal pour détecter ces deux infections est inconnu. La période fenêtre pour l'infection à C. trachomatis se termine quatorze jours après l'exposition.  Celle pour l'infection à N. gonorrhoeae n’est pas clairement établie. Il est recommandé de considérer qu’elle se termine 14 jours après l’exposition.

Au Québec, il est recommandé de faire les prélèvements nécessaires au moment de la consultation. Il n'y a pas de délai minimal à respecter. Si les résultats sont négatifs, de nouveaux prélèvements seront effectués à partir de 14 jours après l'exposition.

Source :

Oui, si la trousse utilisée par le laboratoire est homologuée pour ce site. Les trousses homologuées pour le prélèvement vaginal le sont en général pour un prélèvement effectué par le/la professionnel.le de la santé ou par la personne elle-même dans un contexte clinique.

La sensibilité et la spécificité de l’auto- prélèvement se comparent à celles d’un prélèvement effectué par le/la professionnel.le de la santé.

Ce type de prélèvement est acceptable dans un contexte clinique et devrait s’accompagner d’explications claires pour procéder au prélèvement.

Sources :

Le TAAN a une sensibilité supérieure à la culture. Le TAAN ET la culture sont recommandés pour le dépistage des partenaires sexuels d’une personne atteinte d’une infection gonococcique. Si la culture n’est pas possible, le TAAN seul est le deuxième choix. Dans la mesure du possible, une culture visant à déterminer la sensibilité de la souche devrait être effectuée avant le début du traitement. La culture ne doit toutefois pas retarder le traitement. 

Source :

  • Guide québécois de dépistage des ITSS, section 8.2.3. L’infection gonococcique et tableau 5 - Prélèvements et analyses recommandés chez une personne asymptomatique : infections à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae et lymphogranulomatose vénérienne, MSSS, 2019.

Le TAAN est beaucoup plus sensible que la culture. Il est donc prévisible d'avoir un résultat de TAAN positif et une culture négative. Par contre, on ne peut exclure un TAAN dont le résultat est faussement positif. Pour évaluer la probabilité d'un résultat TAAN faussement positif, il faudra tenir compte du contexte dans lequel le prélèvement a été fait et du site de prélèvement. Y avait-il une indication de dépister l’infection gonococcique ou seulement une indication de dépistage pour l’infection à Chlamydia trachomatis (mais détection simultanée de l’infection à Chlamydia trachomatis et de l’infection gonococcique par le laboratoire) ? Est-ce que le test de contrôle a été effectué trop tôt (moins de deux semaines) après le traitement ? Est-ce que le prélèvement a été fait au niveau du pharynx (voir pages 2 et 9 : Prise en charge clinique des tests d’amplification des acides nucléiques pharyngés positifs pour Neisseria gonorrhoeae)?

En absence d'indication de dépistage de l'infection gonococcique, un résultat faussement positif au TAAN est possible, mais avec la performance de la plupart des trousses de détection, il est raisonnable de se fier au résultat.

Le/la microbiologiste de votre laboratoire connaît la performance des trousses qu'il utilise et peut donc vous soutenir pour l'interprétation, particulièrement lorsque le résultat est discordant (TAAN positif et culture négative).

Une autre raison peut expliquer un résultat faussement négatif pour la culture : le gonocoque étant très sensible aux conditions de transport, si le prélèvement pour culture n’a pas été transmis au laboratoire dans les délais recommandés, on peut obtenir un résultat faussement négatif. Il est très important de respecter les consignes du laboratoire quant aux procédures pour le prélèvement, la conservation et le transport du spécimen.

Lorsqu'il faut prélever des spécimens pour un TAAN et une culture, l'ordre de prélèvements (culture, TAAN et cytologie) n'influence généralement pas le rendement de la culture.

Toutefois, lorsqu’une culture sur un prélèvement urétral et un TAAN sur un prélèvement urinaire sont recommandés, le prélèvement urétral pour la culture doit être réalisé avant le prélèvement urinaire pour le TAAN, car, idéalement, le prélèvement urétral pour la culture doit être fait au moins une heure après que le/la patient.e ait uriné.

Pour l’infection à C. trachomatis ou l’infection gonococcique :

  • Si un test de contrôle effectué par TAAN à la suite du traitement d'une infection a été réalisé trop tôt après la fin du traitement, un résultat positif peut indiquer la présence de particules non viables (infection guérie). Il faut donc répéter le test de contrôle le plus tôt possible à partir de 3 semaines après la fin du traitement pour l'infection gonococcique l'infection à C. trachomatis.
  • S'il s’agit d’un résultat positif au dépistage d'une infection à C. trachomatis ou d'une infection gonococcique, le personnel infirmier autorisé à prescrire se réfère au Protocole national pour le traitement d’une infection à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae chez une personne asymptomatique. Le personnel infirmier non autorisé à prescrire oriente la personne vers un médecin ou un.e IPS.
  • En 2019, le LSPQ a rendu disponible un TAAN de confirmation pour Neisseria gonorrhoeae. Cette validation est requise pour certains échantillons positifs pharyngés. La validation est aussi offerte pour les résultats positifs de spécimens obtenus dans le contexte d’abus sexuels (peu importe le site de prélèvement).

Pour diminuer le risque de résultat faussement positif :

  • respecter les indications de dépistage
  • respecter les recommandations des prélèvements et analyses en fonction de l’ITS recherchée
  • respecter les indications de faire un test de contrôle
  • respecter les délais pour un contrôle post-traitement

Pour les autres ITSS, le personnel infirmier oriente la personne vers un médecin ou un.e IPS.

Le choix des sites à prélever est déterminé en fonction des pratiques sexuelles et des analyses disponibles.

Si un HARSAH a eu une exposition génitale (fellation) ou anale (anulingus), le/la professionnel.le de la santé réalisera un prélèvement urétral ou rectal pour une culture suivi d’un prélèvement pour un TAAN urinaire ou rectal .

Source :

  • Guide québécois de dépistage des ITSS, Tableau 5 - Prélèvements et analyses recommandés chez une personne asymptomatique : infections à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae et lymphogranulomatose vénérienne, MSSS, 2019.

Le Guide sur le traitement pharmacologique des ITSS - Approche syndromique indique que : « Les analyses microbiologiques appropriées doivent être réalisées pour tous les sites exposés. La culture pour la recherche de Neisseria Gonorrhoeae demeure un test de choix en présence de signes et de symptômes, en plus de faire un prélèvement pour la recherche de Chlamydia trachomatis et N. gonorrhoeae par test d'amplifications des acides nucléiques (TAAN). »

Sources :

Selon le Guide sur le traitement pharmacologique des ITSS - Approche syndromique, l'intervention auprès d'un partenaire d'une personne qui a un syndrome compatible avec une infection à Chlamydia trachomatis ou avec une infection gonococcique devrait inclure une évaluation clinique comprenant l’identification des facteurs de risque d’ITSS, un dépistage des ITSS selon le Guide québécois de dépistage des ITSS (GQDITSS) et un traitement épidémiologique lorsque requis.

Cela signifie qu'il faut questionner les partenaires asymptomatiques de personnes atteintes d'un syndrome compatible avec une infection à Chlamydia trachomatis ou une infection gonococcique sur les sites d'exposition et effectuer les prélèvements requis, pour les deux infections, tel que recommandé dans le tableau 5 du GQDITSS.

Sources :