Infection à Chlamydia trachomatis et infection gonococcique : sites extra-génitaux

À titre indicatif, selon l’avis Analyses de laboratoire recommandées lors du dépistage des infections à Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae - Mise à jour des recommandations du CALI (2019) :

« Échantillons rectaux : Insérer un écouvillon stérile dans le canal anal sur une longueur de 2 à 3 cm en le pressant sur la paroi pour éviter les matières fécales, et afin de prélever des cellules épithéliales cylindriques. »

Votre laboratoire demeure la meilleure source d'information pour préciser les analyses disponibles, les sites de prélèvements acceptés et les conditions à respecter pour le prélèvement, la conservation et le transport des spécimens.

Le dépistage des infections rectales à Chlamydia trachomatis et à Neisseria gonorrhoeae n’est pas recommandé chez les hommes hétérosexuels.

Chez les hommes hétérosexuels, la très faible prévalence d’infections à C. trachomatis et à N. gonorrhoeae au niveau rectal, combinée à la très rare exposition des hommes à ce site anatomique via des jouets, la langue ou les doigts, ne justifient pas une recommandation de dépistage à ce site.

Le/la professionnel.le effectuant le prélèvement doit juger de la pertinence de refaire le prélèvement selon l’aspect de l’écouvillon au retrait de l’anus. En cas de contamination fécale visible, jeter l’écouvillon et répéter le prélèvement.

Sources :

Non, sauf s’il s’agit de partenaires sexuels de personnes atteintes d’une infection gonococcique.

Par ailleurs, si le résultat du TAAN est positif :

  • dans la mesure du possible, une culture visant à déterminer la sensibilité de la souche devrait être effectuée avant le début du traitement (voir les guides sur le traitement pharmacologique des ITSS, publiés par l’INESSS). La culture ne doit toutefois pas retarder le traitement.
  • aviser la personne que le spécimen sera acheminé au LSPQ pour confirmation car il se peut que le résultat soit faussement positif.

Sources :

Les TAAN que la plupart des laboratoires du Québec utilisent pour détecter l’infection à Chlamydia trachomatis ou l’infection gonococcique détectent en fait ces deux infections simultanément. Ces laboratoires obtiendront deux résultats, qu’ils transmettront au professionnel ou à la professionnelle. Quand il s’adresse à l’un de ces laboratoires, le/la professionnel.le :

Si le dépistage est indiqué pour une seule des deux infections, le/la professionnel.le avise la personne, au moment du dépistage, que le/la microbiologiste pourra aussi chercher l'infection non indiquée et que, le cas échéant, les deux résultats pourraient lui être transmis.

Sources :

  • Guide québécois de dépistage des ITSS, Tableau 3 - ITSS à rechercher selon les facteurs de risque décelés,  Tableau 5 – Prélèvements et analyses recommandés chez une personne asymptomatique : infections à Chlamydia trachomatis ou à Neisseria gonorrhoeae et lymphogranulomatose vénérienne, sections 10.3.2. Le formulaire de demande d’analyse, 11.1. La démarche post-test lorsque le résultat du dépistage d’une ITS bactérienne est négatif et 11.2. La démarche post-test lorsque le résultat du dépistage d’une ITS bactérienne est positif, MSSS, 2019.

Lorsqu’il y a une indication de dépistage, les sites de prélèvement et le choix de l'analyse à utiliser sont déterminés selon les pratiques sexuelles. Dans ce cas, il est donc indiqué d’effectuer un prélèvement pharyngé pour détecter l’infection gonococcique par un TAAN.

Sources :

Des espèces saprophytes de Neisseria sp (autres que N. gonorrhoeae) peuvent être présentes dans les échantillons, particulièrement ceux prélevés au pharynx. Ces espèces possèdent des acides nucléiques homologues à N. gonorrhoeae, ou ont subi des échanges génétiques avec N. gonorrhoeae; elles peuvent donc être détectées par les amorces utilisées pour la recherche de N. gonorrhoeae, entraînant alors l’émission d’un résultat faussement positif. La probabilité d’un résultat de TAAN pharyngé faussement positif pour N. gonorrhoeae varie selon la population testée et la trousse de TAAN utilisée.

Dorénavant, la confirmation est requise seulement pour certains échantillons positifs pharyngés par TAAN pour N. gonorrhoeae (voir Annexe 1 du Guide de pratique professionnelle - Prise en charge clinique des tests d’amplification des acides nucléiques pharyngés positifs pour Neisseria gonorrhoeae)

Non. Il est généralement recommandé de traiter sans attendre le résultat de confirmation du LSPQ.  Si le/la professionnel.le croit que la personne s’abstiendra de relation sexuelle ET qu’elle se présentera pour recevoir le résultat de confirmation du LSPQ, dans certains cas, il peut être acceptable d’attendre le résultat de la confirmation.

Le guide de pratique professionnelle de l’INSPQ - Prise en charge clinique des tests d’amplification des acides nucléiques pharyngés positifs pour Neisseria gonorrhoeae propose un algorithme de prise en charge : Annexe 2 – « Algorithme du LSPQ pour la confirmation de N. gonorrhoeae par TAAN ».

Vous pourriez mentionner que :

  • au niveau de la gorge, parce qu’il y a une possibilité que le résultat soit faussement positif, une confirmation a été demandée : le prélèvement a été acheminé au Laboratoire de santé publique du Québec; le résultat devrait être disponible d’ici une semaine;
  • il est difficile de dire qu’elle est la probabilité que le résultat positif soit confirmé; cela peut varier selon plusieurs facteurs;
  • dans une optique de prudence, il est recommandé de traiter tout de suite et d’aviser les partenaires qu’ils ont peut-être été exposés à une infection gonococcique et qu’ils devraient consulter rapidement à cet effet.

Le guide de pratique professionnelle de l’INSPQ propose des « Éléments de counseling en lien avec la réalisation d’une analyse de confirmation pour les échantillons pharyngés positifs pour N. gonorrhoeae », voir l’annexe 4.