Épidémiologie du choléra

Le choléra est une infection diarrhéique aiguë provoquée par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par le bacille Vibrio cholera, une bactérie productrice de toxines. L’infection dans la plupart des cas est asymptomatique. Dans les cas légers, la diarrhée ne s’accompagne d’aucun autre symptôme. Dans les cas graves, après une brève période d’incubation de deux heures à cinq jours, la maladie se caractérise par l’apparition brusque de diarrhées aqueuses avec des nausées et des vomissements. Un individu atteint peut perdre jusqu’à un litre de liquide à l’heure risquant ainsi la déshydratation. En l’absence de traitement de support, le collapsus circulatoire dû à la déshydratation rapide peut entraîner la mort en seulement quelques heures. Les taux de létalité signalés varient de 0,01 % à 25,71 % dans les pays avec accès limité aux soins de santé. Le traitement se compose essentiellement d’une réhydratation intensive par voie orale ou parentérale et parfois d’antibiotiques.  

Le choléra touche surtout les pays en voie de développement dont les services d’assainissement et l’approvisionnement en eau potable laissent à désirer, les pays en guerre dont les infrastructures sont détruites, de même que les pays où sévissent des pluies diluviennes ou des désastres naturels majeurs. Après plusieurs années d’augmentation régulière depuis 2007, le nombre de cas de choléra notifiés à l’OMS a accusé une baisse. En 2015, 42 pays ont notifié un total de 172 454 cas de choléra, dont 1 304 décès, soit un taux de létalité (TL) global de 0,8 %. Cela représente une baisse de 9 % par rapport à l’an dernier. Des cas ont été rapportées dans 16 pays d’Afrique, 13 pays d’Asie, 6 pays d’Europe, 6 pays des Amériques et 1 pays d’Océanie. Les pays en voie de développement sont davantage touchés par des éclosions, notamment en Afrique et en Asie, ainsi que, dans une moindre mesure, en Amérique centrale et du sud. Les chiffres de l’OMS ne prennent cependant pas en compte, selon les estimations, plusieurs centaines de milliers de cas attribués à la «diarrhée aqueuse aiguë» qui se produisent surtout en Asie du Sud-Est et en Asie centrale pouvant être associés au cholera. La sous-notification des cas est cependant un phénomène connu en lien avec les difficultés d’accès aux laboratoires ou tout simplement par crainte d’un impact négatif sur le tourisme ou les échanges commerciaux.

Pays ayant rapporté des éclosions d’importance (plus de 100 cas) depuis 2011 :

  • Afghanistan, Angola, Bénin, Burundi, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée Guinée-Bissau, Haïti, Inde, Iran, Iraq, Kenya, Libéria, Malaisie, Malawi, Mali, Mozambique, Niger, Nigéria, Ouganda, Pakistan, Philippines, République Dominicaine, République démocratique du Congo, République dominicaine, Sierra Leone, Somalie, Soudan du Sud, Tanzanie et Tchad.

En 2015, l’Afghanistan, Haïti, le Kenya, la République démocratique du Congo et la République Unie de Tanzanie ont représenté 80 % du total des cas de choléra dans le monde.

Définitions des termes

Dans la section Recommandations par pays du site, le terme «Immunisation seulement dans des circonstances exceptionnelles» nous signale une situation d’endémicité de la maladie dans le pays.