Tempêtes

Les effets des changements climatiques sur l’occurrence et l’intensité des tempêtes au Québec demeurent incertains. Prenant la forme de tornades et d’orages violents, les tempêtes peuvent affecter la santé des individus par des effets sur plusieurs déterminants de la santé : la sécurité du logement, la pollution de l’air, l’accès aux services de santé et sociaux, le revenu, le travail et la cohésion sociale.

Tendances et projections

Au Québec, il est difficile d’isoler des tendances historiques ou futures significatives des vents forts et des vents de tempête, selon Ouranos. Cela rend très difficile la création de tendances claires sur plusieurs années.

Tornades

De 1985 à 2018, le Québec a subi minimalement 181 tornades, soit une moyenne de 5,3 tornades par année. Elles surviennent principalement d’avril à septembre dans le sud du Québec, autour du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais.

Environ 85 % de ces tornades sont d’intensité F0 (64 à 116 km/h) ou F1 (117 à 180 km/h). Aucune n’a atteint le niveau F4 ou F5. Pour le moment, aucune tendance claire ne s’affiche quant à la fréquence des tornades. Une augmentation pourrait être due à un meilleur recensement au fil des années (p. ex. radar, communication de masse, expansion urbaine, etc.). L’effet des changements climatiques sur les tornades demeure incertain, étant donné la plus petite échelle de ces événements et l’importance de facteurs locaux dans leur caractérisation. Consultez l’échelle Fujita pour connaître la vitesse des vents en lien avec les dégâts potentiels.

Orage

Le réchauffement des températures devrait augmenter la quantité d’énergie disponible dans l’air et le risque d’instabilité. Cela pourrait mener à des orages plus fréquents, voire plus intenses. L’effet sur la foudre, les vents ou les précipitations de grêle demeure à déterminer, mais pourrait croître avec un nombre plus élevé d’orages.

Vents forts et autres tempêtes

Les tendances historiques et les projections quant aux vents et aux tempêtes sont très incertaines. Dans le futur, leurs trajectoires pourraient progresser vers le nord et toucher davantage l’est du Québec. Elles pourraient aussi s’accompagner de précipitations plus intenses. Ces projections restent toutefois à confirmer.

Impacts sur la santé

Les tempêtes peuvent causer des chutes, divers accidents, du stress et de l’anxiété, de même que des problèmes pulmonaires ou des intoxications. Plusieurs de ces effets sur la santé se produisent après l’événement, lors du rétablissement ou de pannes électriques qu’elles peuvent occasionner. Les tempêtes peuvent aussi directement provoquer des décès (p. ex. foudre, tornade).

Décès et traumatismes

Les tempêtes auraient entraîné le décès de 130 personnes de 1975 à 2016, souvent des personnes circulant sur les eaux du Saint-Laurent. Plus spécifiquement, les tornades au Québec auraient causé une douzaine de décès et 171 blessés de 1971 à 2022, en plus de forcer l’évacuation de quelques milliers de personnes. Quant à la foudre, elle aurait causé une dizaine de décès en moyenne par année au Canada de 1994 à 2003 et de deux à trois décès de 2002 à 2017, avec une moyenne annuelle de 172 blessures reliées pour la dernière période. Plus de 75 % de ces décès et de ces blessures sont survenus durant les mois de juin, de juillet et d’août.

Les vents de 70 km/h et plus augmentent également le risque de blessure et de traumatisme. À cette vitesse, le vent transporte une quantité importante de débris, soulève les personnes et endommage les infrastructures et les arbres. Ils peuvent aussi balayer les véhicules sur les routes et provoquer des accidents. Consultez les effets de la vitesse des vents.

Par ailleurs, une augmentation des blessures est observée lors de l’effort de rétablissement suivant une tempête. Par exemple, des lacérations, des perforations, des électrocutions et des chutes peuvent survenir à cause de la fragilité et de l’insécurité des infrastructures à remettre en état. L’utilisation inadéquate de scies mécaniques pour couper des arbres tombés ou abîmés est souvent en cause. Enfin, les communautés sinistrées démontrent une hausse des cas de violence conjugale pendant et après les épisodes de tempêtes.

Lorsqu’elle n’est pas mortelle, la foudre peut aussi engendrer plusieurs traumatismes, dont des ruptures du tympan, des lésions oculaires, des troubles musculaires et rénaux de même que des atteintes neurologiques, cardiaques et cutanées.

Allergies et maladies

Les tempêtes peuvent soulever les grains de pollen dans l’air, les éclater et en accroître ainsi l’exposition et le potentiel allergène. Consultez notre page Pollens allergènes. De plus, des vents forts peuvent transporter sur plusieurs kilomètres des particules fines infectées par des virus ou des bactéries. Celles-ci peuvent causer la grippe ou la pneumonie. Lorsque de forts vents détruisent les nids d’insectes, le nombre de piqûres peut également augmenter et représenter un danger pour les personnes qui y sont allergiques.

Enfin, les vents forts représentent l’une des principales causes de pannes électriques au Québec. L’utilisation de sources alternatives de chauffage ou d’énergie lors de pannes augmente les risques d’intoxication au monoxyde de carbone chez les populations sinistrées. Ces interruptions peuvent entraîner aussi d’autres impacts à la santé.

Troubles psychosociaux

Le stress lié à une évacuation et à une perte monétaire découlant d’une tempête peut se répercuter sur la santé psychosociale des communautés touchées. L’évacuation lors d’une tempête diminue l’exposition, mais elle peut aussi interrompre l’accès aux services essentiels (p. ex. soins, médicaments) et aggraver les effets psychologiques dans certains cas. Les communautés sinistrées démontrent une hausse des cas de violence conjugale pendant et après l’événement. Le stress subi par la femme enceinte peut aussi entraîner des conséquences à long terme pour l’enfant en devenir (p. ex. asthme, indice plus élevé de masse corporelle, système immunitaire affaibli, troubles alimentaires, trouble du spectre de l’autisme). Enfin, les tempêtes peuvent aussi réduire ou détruire la production agricole et ainsi augmenter le stress chez les agriculteurs et les agricultrices.

Populations à risque

• Personnes âgées
• Enfants
• Personnes avec des maladies préexistantes
• Personnes à faible revenu
• Adeptes de plein air
• Femmes enceintes
• Équipes de premiers secours et d’intervention psychosociale
• Employé(e)s agricoles