L'intimidation vécue par les jeunes
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Fiche synthèse : L'intimidation et la cyberintimidation chez les jeunes
Faits saillants
- Au Québec, environ une ou un jeune sur quatre serait victime d’intimidation.
- Pour mieux comprendre l’intimidation et pouvoir la prévenir, il faut s’intéresser au contexte dans lequel les jeunes évoluent (p. ex. communauté, école, famille).
- L’intimidation peut entraîner différentes conséquences pour les personnes auteures et les personnes victimes qui peuvent perdurer dans le temps, telles que l’anxiété, des symptômes dépressifs ou des effets néfastes à long terme sur la santé physique. Néanmoins, certains facteurs de protection, notamment une réaction adéquate des témoins lors de situations d’intimidation, peuvent parfois les atténuer.
- La prévention de l’intimidation chez les jeunes passe par la mise en place de différentes stratégies visant à prévenir la violence, telles que la modification des normes sociales et le développement des compétences personnelles et sociales des enfants et des adolescentes et adolescents, ainsi que par la mise en place de programmes qui visent spécifiquement à prévenir l’intimidation.
Dans les références consultées, le terme « jeunes » inclut des jeunes d’âge primaire et secondaire jusqu’à la majorité (18 ans). Certaines études incluent également de jeunes adultes (19 à 25 ans) et les résultats qui s’y rapportent ont été traités dans L’intimidation vécue par les adultes.
Fréquence de l’intimidation dans le vécu des jeunes
En raison de différentes considérations méthodologiques entourant la mesure de la prévalence de l’intimidation, les données canadiennes et québécoises présentées ici sont celles qui semblent correspondre le plus à la définition de l’intimidation énoncée dans la Loi sur l’instruction publique.
Selon les données de l’Étude québécoise sur les rapports sociaux dans un contexte scolaire, de travail et dans la communauté (EQRS), 27 % des jeunes de 12 à 17 ans ont déclaré avoir été victimes d’intimidation en 2022 au moins deux à trois fois par mois au cours des 12 mois précédant l’étude. Plus spécifiquement, 24 % ont rapporté avoir vécu de l’intimidation en contexte scolaire, 8 % en contexte de travail et 11 % dans la communauté. Les jeunes de 12 à 17 ans ont davantage rapporté avoir subi de l’intimidation que les personnes des autres groupes d’âge1.
Manifestations d’intimidation vécue par les jeunes en contexte scolaire
Selon le plus récent Portrait de la violence dans les établissements d’enseignement du Québec réalisé en 2017, les manifestations d’intimidation les plus fréquemment rapportés par les élèves du primaire et du secondaire sont le fait d’avoir été insulté ou traité de noms (16 % des élèves du primaire et 15 % des élèves du secondaire), avoir été la cible de commérages pour éloigner les amis (9 % et 6 %), et avoir été bousculé intentionnellement (7 % et 5 %)2.
Où sont commis les gestes d’intimidation?
Les lieux où se produisent les gestes d’intimidation peuvent également varier selon l’âge des jeunes. Selon le Portrait de la violence dans les établissements d’enseignement du Québec, les agressions qui se produisent au primaire ont principalement lieu sur le terrain de l’école, dans le quartier, au gymnase ou sur le chemin de l’école. Celles qui se produisent au secondaire ont principalement lieu sur le terrain de l’école, dans le quartier, dans la salle des casiers et dans les corridors2.
Facteurs associés à l’intimidation
Facteurs associés au risque d’être victime ou de poser des gestes d’intimidation
Un facteur pouvant être associé à l’intimidation est une caractéristique de l’environnement ou des relations ou une caractéristique personnelle pour laquelle il y a une association statistique avec l’intimidation. Il ne s’agit cependant pas d’une relation de cause à effet.
D’ailleurs, certains facteurs qui placent les jeunes à risque d’être victimes d’intimidation peuvent aussi être considérés comme des conséquences potentielles de l’intimidation. Par exemple, la relation entre l’intimidation et certains problèmes, comme les problèmes de comportements et le manque de liens sociaux, peut refléter un processus cyclique au fil du temps3.
L’intimidation chez les jeunes est un phénomène complexe et il est impossible de prédire avec exactitude qui posera des gestes d’intimidation ou en sera victime. Au-delà des caractéristiques individuelles des jeunes et de leur fonctionnement sociocognitif, l’étude des facteurs pouvant être associés à l’intimidation doit s’intéresser au contextedans lequel le jeune grandit et avec lequel il interagit (p. ex. communauté, école, famille). Cela implique de tenir compte des facteurs sociétaux, communautaires et relationnels qui influencent le fait qu’une ou un jeune soit ou non une personne auteure ou victime d’intimidation. Il faut également considérer les facteurs qui peuvent moduler le risque associé à certaines caractéristiques individuelles4.
Le rôle des témoins qui sont souvent présents lorsque des gestes d’intimidation sont posés est également à prendre en considération lorsqu’on s’intéresse aux facteurs pouvant être associés à l’intimidation. Leur réaction peut notamment avoir un impact sur la fréquence de l’intimidation dans un groupe5-7. Le rôle des témoins sera à son tour influencé par les normes sociales qui prévalent dans le groupe ou dans l’école4.
Le fait qu’une ou un jeune présente un ou plusieurs facteurs pouvant être associés à l’intimidation ne signifie pas que ce jeune deviendra une personne auteure ou sera victime d’intimidation. Cela signifie simplement que le risque pourrait être plus élevé. Évidemment, plus une ou un jeune cumule de facteurs associés au risque d’être une personne auteure ou victime d’intimidation, plus le risque peut être élevé. Par exemple, une étude a démontré que les élèves qui sont inquiètes ou inquiets de ce que les autres pensent d’elles ou eux ou qui évitent d’inviter les autres à faire une activité de peur qu’elles ou ils refusent sont davantage victimes d’intimidation lorsqu’elles ou ils fréquentent des classes où les témoins renforcent les comportements d’intimidation, en demeurant passifs ou en encourageant la personne qui pose les gestes d’intimidation8.
Facteurs associés à un plus grand risque d’être victime d’intimidation§
Facteurs sociétaux
- Dévaluation de certaines caractéristiques individuelles (p. ex. apparence physique), identités (p. ex. identité de genre) ou statuts (p. ex. statut socioéconomique)4.
Facteurs communautaires
- Désordre perçu dans le voisinage*9-11
- Quartier présentant des taux élevés de crimes violents motivés par la haine d’une orientation sexuelle – risque pour les jeunes de la diversité sexuelle et de genre12
- École avec un taux élevé d’élèves ayant reçu une suspension13
- École située en banlieue plutôt qu’en milieu urbain ou rural14
- École avec un haut niveau d’insécurité perçue15
- Présence de jeunes ayant des comportements délinquants dans le milieu scolaire16
- Consommation de drogues et d’alcool dans le milieu scolaire16
- Milieu scolaire où des jeunes apportent des armes à feu16,17
- Milieu scolaire où il y a des activités liées aux gangs de rue16,17
- Punitions fréquentes par les professeurs17
- Comportements d’élèves nuisant à la réalisation de travaux scolaires17
- Nombre plus élevé d’élèves par professeur9,14
- École dont la clientèle présente des difficultés économiques se manifestant par exemple par une proportion élevée d’élèves bénéficiant d’un programme d’aide alimentaire9,14
- Tolérance des comportements d’intimidation en classe9
Facteurs relationnels
- Famille où les parents sont peu impliqués auprès de leurs enfants*10
L’association entre l’intimidation et certaines caractéristiques individuelles, identités ou statuts est influencée par le contexte dans lequel l’intimidation se produit. Par exemple, une orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité peut augmenter le risque qu’une personne subisse des gestes d’intimidation dans un contexte hétéronormatif.
Facteurs individuels
- Jeune âge (niveau primaire)18,19
- Homosexualité, bisexualité, ou questionnement quant à son orientation sexuelle ou son identité de genre*12,20-28
- Incapacité physique ou intellectuelle29
- Surplus de poids*3,30-32
- Troubles de l’humeur*31,33
- Symptômes dépressifs29
- Problèmes émotionnels ou comportementaux3,18,34
- Différence quant aux normes du groupe par son attitude ou son apparence physique3
- Victime de mauvais traitements durant l’enfance*10,35,36
- Problèmes internalisés*8,10
- Problèmes externalisés*10
§ Les facteurs associés au risque ne sont pas présentés par ordre d’importance ni de fréquence.
*Les facteurs suivis d'un astérisque ont été documentés pour les personnes à la fois auteures et victimes d’intimidation.
Facteurs associés à un plus grand risque de poser des gestes d’intimidation§
Facteurs communautaires
- Défavorisation socio-économique du milieu*37
- Milieu perçu comme tolérant la transgression des règles38
- École avec un haut taux de suspension14
- Tolérance des comportements d’intimidation en classe9
- Renforcement des comportements d’intimidation par les témoins en classe5
Facteurs individuels
- Surplus de poids3,30,32
- Troubles d’apprentissage29
- Comportements antisociaux*30,31,33,39
- Comportements délinquants30
- Comportements agressifs ou impulsifs18,30,34,40
- Hyperactivité30
- Consommation d’alcool ou de drogue30,31
- Faible rendement scolaire et peu d’intérêt pour les études4
- Rejet de la part des pairs4
- Problèmes internalisés10
- Exposition à la violence conjugale10
§Les facteurs associés au risque ne sont pas présentés par ordre d’importance ni de fréquence.
*Les facteurs suivis d'un astérisque ont été documentés pour les personnes à la fois auteures et victimes d’intimidation.
Facteurs de protection
Certains facteurs peuvent contribuer à prévenir l’intimidation. Tout comme les facteurs associés au risque, les facteurs de protection se situent à différents niveaux.
Facteurs communautaires – victimes§
- Présence de règles claires, bien appliquées et considérées comme étant justes à l’école ou en classe vis-à-vis des comportements d’intimidation9,16,17
- Niveau élevé de soutien des enseignantes et enseignants et relations positives entre les enseignantes et enseignants et les élèves9
- Règles de vie de l’école et conséquences associées à leur non-respect connues des élèves17
- Présence de surveillantes et surveillants dans les corridors17
- Soutien perçu du milieu scolaire dans le cheminement scolaire41
- Comportements proactifs des témoins pour défendre les victimes d’actes d’intimidation en classe5,8
- Forte proportion d’élèves pouvant miser sur leurs ressources personnelles dans différentes situations de leur vie (p. ex. compétences sociales, attitudes positives)15
Facteurs relationnels – victimes§
- Relations sociales significatives (p. ex. connaître les parents des amies et amis de ses enfants)38
- Soutien d’un réseau social en cas de problème16
- Sentiment d’appartenance envers son milieu scolaire41
Facteurs communautaires – auteurs et auteures§
- École ou classe où les règles entourant les comportements d’intimidation sont claires, bien appliquées et considérées comme étant justes4,9,16,17
- Qualité du climat scolaire : niveau élevé de soutien des enseignantes et enseignants et relations positives entre les enseignantes et enseignants et les élèves4,9
- Soutien perçu du milieu scolaire dans le cheminement scolaire41
Facteurs relationnels – auteurs et auteures§
- Sentiment d’appartenance envers son milieu scolaire41
§ Les facteurs de protection ne sont pas présentés par ordre d’importance ni de fréquence.
Conséquences potentielles
En raison de la méthodologie des études, il est difficile de déterminer avec exactitude les conséquences pouvant être associées à l’intimidation, certaines conséquences potentielles pouvant tout simplement ne pas avoir été étudiées. Les conséquences présentées sont celles pour lesquelles une association avec l’intimidation a été démontrée par une ou des études.
Le lien entre l’intimidation vécue pendant l’enfance et l’adolescence et les conséquences qui peuvent en découler à l’âge adulte peut également être difficile à établir, notamment en raison du fait que d’autres événements vécus pendant cette période peuvent avoir des conséquences similaires4.
L’intimidation peut entraîner des conséquences à court, moyen et long terme pour les personnes qui posent ou subissent des gestes d’intimidation, ainsi que pour celles qui sont à la fois auteures et victimes d’intimidation. Les problèmes internalisés et externalisés sont parmi les conséquences les plus étudiées. Bien qu’il soit probable que l’intimidation puisse avoir des conséquences pour l’entourage des personnes auteures et des personnes victimes, pour leur famille, ainsi que pour la communauté, ces conséquences ne sont pas documentées.
Les conséquences pouvant découler de l’intimidation peuvent varier selon le genre de la personne qui pose les gestes d’intimidation ou de celle qui les subit, la nature, la gravité et la répétition des gestes d’intimidation et selon certaines caractéristiques propres à la personne. À titre d’exemples, des gestes d’intimidation posés envers une personne qui présente déjà des problèmes internalisés peuvent venir exacerber ces problèmes42. De la même façon, l’intimidation vécue par les jeunes de la diversité sexuelle et de genrepourrait avoir davantage de conséquences sur leur santé mentale que celle vécue par les jeunes hétérosexuelles et hétérosexuels27.
Conséquences potentielles à court et moyen terme§
Victimes
- Dépression36,43-45
- Problèmes internalisés44
- Anxiété36
- Automutilation avec36 ou sans comportements suicidaires46
- Problèmes de concentration en classe*47
- Problèmes externalisés* (ex. : agressivité, impulsivité)*44,47
- Troubles du sommeil48,49
- Problèmes de poids50
- Problèmes psychosomatiques (p. ex. maux de tête ou de ventre, problèmes de sommeil)51
- Pensées ou comportements suicidaires*11,45,52-54
Auteurs et auteures
- Automutilation46
- Problèmes de concentration en classe47
- Problèmes de comportements en classe (ex. : agressivité, impulsivité)47
- Diminution de la motivation scolaire47
- Pensées ou comportements suicidaires52
§Les conséquences ne sont pas présentées par ordre d’importance ni de fréquence.
*Les conséquences suivies d’un astérisque (*) ont été documentées pour les personnes à la fois auteures et victimes d’intimidation.
Conséquences potentielles à l’âge adulte de l’intimidation vécue dans l’enfance et à l’adolescence§
Victimes
- Problèmes internalisés (sauf dépression)56
- Anxiété*57,58
- Symptômes dépressifs*57,58
- Agoraphobie* (pour les filles et les garçons victimes, pour les filles qui sont à la fois auteures et victimes d’intimidation)57
- Douleurs chroniques59
- Maux de tête*59
- Effets néfastes à long terme sur la santé physique*57,59
- Comportements délinquants*60,61
- Comportements violents*60,61
- Pensées ou comportements suicidaires* (pour les filles victimes, pour les garçons qui sont à la fois auteurs et victimes d’intimidation)62
Auteurs et auteures
- Dépression44
- Consommation d’alcool44
- Effets négatifs sur les trajectoires d’emploi (ex. : chômage, assistance sociale)59
- Personnalité antisociale57
- Comportements délinquants61
- Comportements violents60
§Les conséquences ne sont pas présentées par ordre d’importance ni de fréquence.
*Les conséquences suivies d’un astérisque ont été documentées pour les personnes à la fois auteures et victimes d’intimidation.
Le lien entre l’intimidation et le suicide chez les jeunes
Les études qui ont examiné le lien entre l’intimidation et le suicide indiquent que les jeunes qui sont victimes52-55 ou auteurs d’intimidation52 seraient environ deux fois plus à risque d’avoir des pensées ou des comportements suicidaires comparativement aux jeunes qui ne sont ni auteur ni victime54,55. Les jeunes qui sont à la fois des personnes auteures et victimes d’intimidation seraient plus à risque d’avoir des comportements ou des idéations suicidaires que les jeunes qui sont soit des personnes victimes, soit des personnes auteures d’intimidation55. Certaines études ont également fait ressortir le lien entre le fait d’avoir été fréquemment victime d’intimidation et le risque de suicide à l’âge adulte, plus particulièrement chez les filles (mesuré à l’âge de 25 ans)62.
Les études ne permettent cependant pas d’établir un lien de causalité entre l’intimidation et le suicide4. L’impact de l’intimidation sur les idéations ou les comportements suicidaires pourrait être modulé par des facteurs tels que la dépression63. D’autres facteurs pourraient également atténuer les effets de l’intimidation sur les idéations et les comportements suicidaires.
Facteurs pouvant atténuer ou diminuer les conséquences de l’intimidation
Certains facteurs associés au contexte dans lequel les jeunes évoluent ou à des caractéristiques qui leur sont propres peuvent, dans certains cas, atténuer ou diminuer les conséquences pouvant découler de l’intimidation. À titre d’exemple, la réaction des témoins pourra avoir un impact sur les conséquences pouvant découler de l’intimidation. En effet, l’intervention ou le support de la part des témoins (en faveur de la personne victime) au moment où les gestes d’intimidation sont posés peut contribuer à atténuer ou à diminuer les conséquences de l’intimidation pour les personnes victimes64. À noter qu’une réaction favorable aux personnes auteures d’intimidation de la part des témoins ou l’absence de réaction peut exacerber les conséquences de l’intimidation pour les personnes victimes65.
Facteurs pouvant atténuer ou diminuer les conséquences de l’intimidation pour les victimes§
Facteurs communautaires
- Caractéristiques du voisinage : cohésion sociale, peu de violence, sentiment de sécurité66
Facteurs relationnels
- Relations positives entre les membres de la fratrie66
- Relations positives avec le professeur*47,66
- Soutien de la part des membres de la famille66
- Qualité de l’attachement parental66
- Stabilité de la structure familiale66
- Soutien de la part des amis66
- Intervention ou support de la part des témoins (en faveur de la victime) au moment où les gestes d’intimidation sont posés64
Facteurs individuels
- Compétences sociales66
- Réussite scolaire66
§Les facteurs ne sont pas présentés par ordre d’importance ni de fréquence.
*Les facteurs suivis d’un astérisque ont été documentés pour les personnes à la fois auteures et victimes d’intimidation.
Facteurs pouvant atténuer ou diminuer les conséquences de l’intimidation pour les auteurs et auteures§
Facteurs communautaires
- Caractéristiques du voisinage : cohésion sociale, peu de violence, sentiment de sécurité66
Facteurs relationnels
- Qualité de l’attachement parental66
- Stabilité de la structure familiale66
- Supervision parentale66
- Participation à la vie familiale66
Facteurs individuels
- Compétences sociales66
- Réussite scolaire66
- Comportements prosociaux66
§Les facteurs ne sont pas présentés par ordre d’importance ni de fréquence.
La prévention de l’intimidation chez les jeunes
Une des avenues intéressantes à explorer pour prévenir l’intimidation chez les jeunes est de s’inspirer plus largement des stratégies reconnues efficaces en prévention de la violence. Il existe en effet différentes stratégies de nature universelle visant à agir directement sur les contextes relationnels, communautaires et sociétaux (p. ex. stratégie visant à changer les normes sociales qui cautionnent l’intimidation) ou visant à agir sur certains facteurs de risque ou de protection qui auront un impact sur les différents contextes (p. ex. développer les compétences personnelles et sociales des enfants et des adolescents afin de prévenir l’agressivité et améliorer les aptitudes sociales).
Une approche globale et positive peut également être mise de l’avant pour contrer l’intimidation. Cette approche implique que la vie scolaire soit organisée dans le but d’offrir un milieu de vie stimulant et soutenant tous ceux qui s’y trouvent. Le fait d’évoluer dans un climat scolaire positif contribue à améliorer la qualité de la vie scolaire, favorise l’acceptation des différences et peut permettre d’éviter certains comportements problématiques en créant des opportunités d’apprentissages multiples et stimulantes67.
Il est également possible de mettre en place des programmes de prévention visant plus spécifiquement l’intimidation. À cet effet, différentes dimensions pouvant contribuer à la réussite d’un programme ainsi que des facteurs pouvant en limiter l’efficacité ont été documentés et peuvent être utiles pour faciliter le choix d’un programme de prévention ou pour en favoriser la réussite. Pour en savoir davantage, consultez la section Prévention.
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