Changements climatiques froid

Froid

Le réchauffement des températures relié aux changements climatiques devrait augmenter la moyenne des températures hivernales, mais les effets du froid sur la santé ne disparaîtront pas. Des vagues de froid et une grande variabilité des températures demeureront. Les vagues de froid pourraient même représenter un plus grand danger pour la santé étant donné la perte potentielle de l’acclimatation au froid de la population.

Tendances et projections

Pour visualiser les divers indices de froid de votre région des années 1981 à 2010 et ceux projetés pour les années 2041 et 2070, consultez les Portraits climatiques d’Ouranos.

Impacts sur la santé

Les températures froides accroissent le risque de mortalité et de maladies, plus particulièrement pour les maladies touchant les systèmes cardiovasculaire, respiratoire et cérébrovasculaire. Les températures froides peuvent aussi avoir un impact sur les infections et les traumatismes, par exemple, en influençant la résistance de certains pathogènes aux conditions ambiantes ou en changeant les habitudes de la population.

Maladies non transmissibles

Le corps humain réagit au froid en accentuant le rythme cardiaque et respiratoire, la constriction des vaisseaux sanguins périphériques ainsi que la contraction musculaire afin de produire davantage de chaleur et de la distribuer aux organes vitaux. Par conséquent, les températures froides peuvent accentuer le risque d’incidents cardiovasculaire, respiratoire et cérébrovasculaire, ainsi que le risque de mortalité lié à ces affections.

  • Au Québec, les températures les plus froides de 1989 à 2006 ont été associées à un excédent d’admissions à l’urgence allant jusqu’à 12 % l’hiver, en raison d’incidents cardiaques. Plus la saison hivernale avançait, plus cet excédent diminuait, mettant ainsi en évidence un effet d’acclimatation physique et sociale ainsi qu’une application volontaire des mesures d’adaptation promues par la santé publique.

La durée d’exposition individuelle au froid nécessaire pour que ces effets sur la santé se manifestent n’est pas bien connue. Les effets peuvent s’observer jusqu’à deux semaines après un froid extrême et parfois même davantage. L’humidité peut également influer sur les conséquences du froid sur la santé, mais les mécanismes en cause sont encore mal compris. De plus, des températures plus près du point de congélation ou des épisodes hivernaux gel-dégel plus fréquents pourraient accroître le risque de chutes, de fractures et de problèmes musculosquelettiques.

Le froid augmenterait aussi la probabilité de survenue d’effets indésirables au cours de la grossesse, en particulier lors du troisième trimestre, tels que la prééclampsie, l’éclampsie, ainsi qu’à la naissance, tels qu’un faible poids et la prématurité.

Enfin, les froids extrêmes entraînent une consommation accrue d’électricité de même que l’utilisation de poêles à bois, de foyers et d’autres sources de chaleur. L’usage de ces appareils peut toutefois détériorer la qualité de l’air (extérieur et intérieur), en plus d’augmenter le risque de brûlure. D’ailleurs, les épisodes de smog hivernal (qui se manifeste en présence de certaines conditions météorologiques) ont aussi des impacts sur le système respiratoire des personnes vulnérables, dont l’augmentation de l’asthme.

Infections

Les températures froides coïncident avec l’incidence maximale de grippes et d’infections respiratoires comme la pneumonie et la bronchite. Cette association s’expliquerait principalement par le fait que le froid contribue à la promiscuité et au maintien de l’infectiosité de certains virus. D’autres maladies infectieuses peuvent être plus facilement transmises de cette façon, quoique le froid soit aussi associé à une diminution de maladies d’origine hydrique.

Décès

La proportion de décès toutes causes confondues qui sont attribuables au froid a été calculée pour 21 villes canadiennes et variait de 1,96 % à 5,53 % de 1986 à 2012, selon la ville. L’hypothermie ne représentait qu’une faible fraction des décès associés au froid, comparativement aux maladies cardiovasculaires ou respiratoires.

Ce sont la variation et l’écart avec la température moyenne qui influencent le plus la mortalité, car même dans les pays plus chauds, une surmortalité apparaît lorsque les températures s’avèrent plus froides que la moyenne. Autant les variations des températures quotidiennes, hebdomadaires que mensuelles coïncident avec l’augmentation de la mortalité et de la morbidité, surtout cardiaques et respiratoires.

  • D’après une étude qui a couvert 384 lieux dans 13 pays, dont le Canada, 90 % des décès attribuables au froid se produisaient à des températures non extrêmes.

Au Québec, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) et l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) ont établi les seuils où une surmortalité de 25 à 30 % est observée. Ces seuils se situent à une température quotidienne maximale de -15 °C à -20 °C, combinée à une température minimale de -23 °C à -29 °C, selon les régions climatiques. Des seuils ont aussi été proposés pour observer des excès d’hospitalisation. Ils ressemblent à ceux suggérés pour la mortalité.

Populations à risque

Les impacts des périodes de froid varient en fonction non seulement des conditions météorologiques et de l’exposition au froid, mais aussi des caractéristiques cliniques et physiologiques individuelles telles que l’âge, le sexe ou la présence de maladies préexistantes. Parmi les personnes vulnérables au froid, on retrouve les :

  • Personnes âgées
  • Enfants
  • Personnes travaillant à l’extérieur
  • Personnes vivant avec des maladies chroniques
  • Personnes consommant de façon excessive des substances psychoactives
  • Personnes sportives ou adeptes d’activités de plein air
  • Personnes en situation d’itinérance
  • Personnes à faible revenu ou vivant seules
  • Personnes habitant dans un logement inadapté
  • Femmes enceintes

Pour en savoir plus

Consultez nos publications pour accéder aux références de ce texte :

Prenez connaissance du rapport de l’Agence de santé publique du Canada La santé des Canadiens et des Canadiennes dans un climat en changement (2022)

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