Évaluation du Programme québécois de dépistage du cancer du sein
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En place depuis 1998, le Programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) vise à réduire le taux de mortalité par cancer du sein tout en minimisant les effets indésirables du dépistage chez les femmes ciblées. Mis sur pied par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, ce programme invite les Québécoises âgées de 50 à 74 ans à passer une mammographie de dépistage du cancer du sein tous les 2 ans, dans un des centres désignés. En 20 ans, il a permis de détecter près de 35 000 cancers du sein.
Depuis les touts débuts, l’INSPQ évalue les avantages et les inconvénients du programme de façon continue. À partir d’indicateurs de performance, il suit l’ensemble des étapes du processus de dépistage et vérifie si les objectifs à court terme sont atteints.
Admissibilité
Le Programme s’adresse aux femmes résidentes du Québec âgées de 50 à 74 anset admissibles à la RAMQ. Au départ, les femmes de 50 à 69 ans étaient visées. Toutefois, depuis 2024, le programme inclut également les femmes de 70 à 74 ans. Le PQDCS offre l’ensemble des services liés au dépistage du cancer du sein. Cela inclut l’invitation à y participer, le dépistage par mammographie avec suivi des résultats, ainsi que l’investigation et le diagnostic final à la suite d’une mammographie de dépistage anormale.
Historique
De nombreux pays se sont engagés dans la mise sur pied de programmes de dépistage populationnel du cancer du sein depuis la démonstration, dans les années 1980, de l’efficacité du dépistage par mammographie pour réduire la mortalité. Au Québec, la décision de développer un tel programme s’est appuyée sur deux avis produits par le Conseil d’évaluation des technologies de la santé. En 1996, le Cadre de référence du PQDCS venait préciser les orientations, normes et exigences du Programme, ainsi que le processus d’implantation. Pour en savoir plus, consultez notre étude sur le processus d’implantation du PQDCS.
Des indicateurs précieux
Le nombre de mammographies, le nombre de cancers détectés, la participation, la fidélisation et le taux de référence à des examens complémentaires sont cinq exemples parmi la vingtaine d’indicateurs de performance du Programme.
Participation et fidélisation
Entre mai 1998 et décembre 2023, 1 646 167 femmes ont participé au PQDCS, pour un total de 7 207 254 mammographies de dépistage. Les taux de participation ont augmenté depuis les débuts du Programme. Ils sont passés de 49,6 % en 2001 à 64,3 % en 2023. Quant aux taux de fidélisation, ils ont aussi progressé, passant de 69,6 % en 2000 à 77,7 % en 2020 à l’échelle du Québec.
Taux de référence
Le taux de référence représente la proportion de mammographies de dépistage dont le résultat s’est avéré anormal et qui ont donc nécessité une investigation diagnostique. Dans la plupart des cas, celle-ci permettra d’écarter le diagnostic de cancer et on qualifiera le dépistage de faux positif. Les résultats faussement positifs constituent l’un des principaux effets indésirables du dépistage, puisqu’ils entraînent une investigation complémentaire qui peut générer de l’anxiété, de la douleur et parfois même des examens invasifs non nécessaires, tels que des biopsies.
En 2023, les taux de référence étaient de 22,4 % pour les mammographies initiales et 8,5 % pour les mammographies subséquentes. Ces résultats sont plus élevés que les cibles énoncées par le Cadre de référence.
Détection des cancers du sein
Pour que le PQDCS puisse réduire la mortalité par cancer du sein, il doit maximiser le nombre de cancers détectés au dépistage, et détecter les cancers le plus précocement possible. Un traitement précoce favorise la survie des femmes atteintes d’un cancer.
Entre 1998 et 2022, les taux de détection des cancers du sein ont augmenté au Québec. En 2022, le taux de détection était de 9,6 cancers pour 1000 dépistages initiaux et de 7 cancers pour 1000 dépistages subséquents. Cette hausse pourrait être le résultat d’une augmentation de l’incidences des cancers du sein chez les participantes au PQDCS, dû notamment au fait que la proportion de participantes avec des facteurs de risque de cancer du sein a augmenté avec le temps. Par ailleurs, elle est certainement aussi en partie attribuable à une hausse de la sensibilité du dépistage, laquelle a été observée dans le PQDCS.
Pour en savoir plus les indicateurs du PQDCS et leur évolution dans le temps, consultez notre publication :
- Le Programme québécois de dépistage du cancer du sein : 20 ans d’expérience, 20 ans de statistiques (2023)
Les résultats des indicateurs sont mis à jour annuellement. Consultez notre tableau de bord à cet effet.
Système d’information du Programme québécois de dépistage du cancer du sein (SI‑PQDCS)
L’INSPQ assure la gestion et le développement du système d’information du Programme québécois de dépistage du cancer du sein. Ce système soutient l’ensemble des activités du programme, tant pour le dépistage, la gestion des données que pour l’évaluation du programme.
Infocentre de santé publique
Un onglet dédié au PQDCS est disponible via l’Infocentre. Cet onglet donne accès aux mesures des indicateurs de performance du Programme et propose divers outils pour l’exploration de celles-ci. Les résultats, présentés à l’échelle provinciale, régionale et par centre de détection désigné, sont disponibles pour les personnes dont le mandat est associé à l'évaluation et à la coordination du PQDCS.
Nous joindre
Si vous avez des questions ou des commentaires sur l’évaluation de la performance du Programme québécois de dépistage du cancer du sein, écrivez-nous par courriel : [email protected]