La rage est une maladie virale fatale généralement transmise à l’humain par morsure (via la salive) d’un animal infecté par le virus. Seuls les mammifères peuvent transmettre la rage. Selon le pays où a eu lieu l’exposition, différents mammifères sont à risque d’être infectés par le virus de la rage. Le chien, la chauve-souris, le raton laveur, le renard, la moufette, le chat et le singe sont les animaux les plus fréquemment impliqués dans la transmission du virus à l’humain. L’incubation de la rage est en moyenne de 8 à 13 semaines, mais s’étend de 9 jours à 1 an. Des cas anecdotiques ont été rapportés plusieurs années après l’exposition présumée. Les soins de plaie et l’immunisation postexposition sont les interventions qui permettent de prévenir la maladie. Après l’apparition des symptômes, il est déjà trop tard; le décès est inévitable. Ce virus neurotrope cause une encéphalite incurable. Les symptômes de la maladie sont la fièvre, les céphalées, l’excitabilité, les hallucinations, les spasmes musculaires, les convulsions et le délire. Le décès survient dans les quelques jours qui suivent l’apparition des symptômes.
On estime que, mondialement, plus de 55 000 personnes meurent annuellement de la rage et que 40 % des victimes sont des enfants de moins de 15 ans. Ces décès surviennent surtout dans les pays en voie de développement.
Les morsures qui mettent le voyageur le plus souvent à risque sont celles des chiens. Plus de 90 % des morsures sont attribuables aux chiens selon l’OMS. Une étude récente démontre que 75 % des morsures auraient pu être prévenues si les voyageurs n’avaient pas eu d’interaction avec les chiens.
L’approvisionnement en immunoglobulines et en vaccins antirabiques est problématique dans beaucoup de pays en voie de développement. Ces éléments pourraient influencer la décision de vacciner un voyageur en préexposition.
Définition des termes
Les niveaux de risques par pays
Dans la section Recommandations par pays, les niveaux de risque fournis sont tirés des données de l'OMS. Vous pouvez consulter la carte mondiale de l'OMS à l'adresse suivante : http://gamapserver.who.int/mapLibrary/Files/Maps/Global_Rabies_ITHRiskMap.png. Il est important de noter que la définition des niveaux de risque de l’OMS est différente de celle utilisée par l’INSPQ pour les expositions au Québec. Dans tous les pays ayant un statut de risque faible, moyen ou élevé, la présence de rage animale est documentée chez les mammifères terrestres. Lorsque le pays a un statut de risque nul, la rage est absente ou n’est documentée que chez la chauve-souris.
Pour plus d'information sur l'épidémiologie mondiale de la rage, vous pouvez consulter le site de l'OMS : https://www.who.int/rabies/epidemiology/en/
Les recommandations pour la vaccination préexposition selon les catégories de risque de l'OMS
- Pays de catégorie à risque nul et à risque faible : signifie que la vaccination préexposition peut être envisagée pour les groupes particuliers de voyageurs qui seront probablement exposés à des chauves-souris.
- Pays de catégorie à risque modéré : signifie que la vaccination préexposition peut être envisagée pour les groupes particuliers de voyageurs qui seront probablement exposés à des chauves-souris ou des animaux sauvages.
- Pays de catégorie à risque élevé : signifie que la vaccination préexposition peut être envisagée pour les groupes particuliers de voyageurs susceptibles d’être exposés à des chauves-souris, des animaux sauvages ou des animaux domestiques, en particulier les chiens.
Certains pays ont un risque inconnu. Cela indique que les données sont manquantes et/ou que la rage n’a jamais été déclarée, mais qu’elle n’est pas à déclaration obligatoire chez les animaux. Une recommandation ne peut être émise.
Les groupes particuliers
La notion de groupes particuliers de voyageurs susceptibles d’être exposés est définie dans la section Rage – Immunisation. Dans certains pays où il a été décrit une incidence élevée de morsure chez les voyageurs[1], la mention « Incidence élevée de morsure chez les voyageurs » est inscrite dans la section Recommandations par pays.
La définition d’exposition à significative
Les expositions significatives qui représentent un risque d’acquisition de la rage sont les suivantes :
- Mammifères terrestres : une morsure, une griffure, ou un contact de la salive ou du liquide céphalorachidien (LCR) de l’animal avec une plaie fraîche (ayant saigné ou suinté depuis moins de 24 heures) ou avec une muqueuse.
- Chauve-souris : Il faut que les deux conditions suivantes soient respectées :
- un contact physique reconnu a eu lieu
ET - on ne peut exclure qu'une exposition significative a pu se produire (une morsure, une griffure ou un contact de la salive ou du liquide céphalorachidien (LCR) de l'animal avec une plaie fraîche ou avec une muqueuse).
- un contact physique reconnu a eu lieu
Prévention de la rage
Plusieurs activités peuvent être à risque de morsures animales. Pour trouver les conseils préventifs en lien avec la rage, veuillez consulter le Portail santé mieux-être du gouvernement du Québec en cliquant sur le lien suivant :https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/rage/
[1] Rabies post-exposure prophylaxis started during travel: A GeoSentinel observational survey, Gautret, EID, 2015; présenté au Congrès ISTM de Barcelone, mai 2017