Dengue : risques en voyage
L’incidence de la dengue est à la hausse dans les régions les plus fréquentées par les voyageurs canadiens. Peu de publications font l’objet d’une évaluation du risque spécifique pour le voyageur, mais en extrapolant les données obtenues à partir d’études faites chez des expatriés, on estime qu’il se situerait autour de 1/1000 voyageurs.
Un séjour dans une zone où sévit une épidémie, une durée de séjour prolongée ainsi que l’inobservance des mesures de protection personnelles sont des facteurs associés à un risque accru de contracter la maladie. Une étude réalisée chez 105 voyageurs suédois a révélé des taux d’incidence de l’ordre de 58/10 000 voyageurs pour le sous-continent indien et de 30/10 000 voyageurs pour la Thaïlande, la Malaisie et Singapour. Un taux inférieur à 10/10 000 voyageurs a été observé pour les autres destinations.
Zones à risque
Des données de surveillance du réseau GeoSentinel (cliniques spécialisées en médecine de voyage réparties sur 6 continents), compilées entre 1996 et 2004, indiquent que la dengue représente la première cause de consultation pour syndrome fébrile chez les voyageurs de retour d’Asie du sud-est ou des Caraïbes, tandis qu’elle arrive ex æquo avec la malaria pour ce qui est des voyageurs provenant d’Amérique centrale ou du Sud. Par contre, chez les voyageurs de retour d’Afrique sub-saharienne, la malaria demeure de loin la cause la plus fréquente de fièvre au retour du voyage.
Au Canada et au Québec
Au Canada, on rapporte une cinquantaine de cas confirmés de dengue par année et quelques cas de dengue hémorragique ont été décrits chez des voyageurs canadiens ayant séjourné sous les tropiques.
Au Québec, le nombre de sérologies positives pour le virus de la dengue a augmenté au cours de la dernière décennie et se situe maintenant à une quinzaine de cas annuellement.
La probabilité d’une fièvre de dengue hémorragique est faible chez le voyageur. Une étude européenne effectuée entre 2003 et 2005 en a identifié 2 cas sur 219 patients atteints de dengue confirmée ou probable. Toutefois, des manifestations cliniques sévères ont été répertoriées chez une plus grande proportion des cas (11 %). Parmi les facteurs de risques associés à une manifestation sévère, on retrouvait une infection préalable par un virus de la dengue.