Charge virale et transmission sexuelle de l'infection par le VIH

Lorsque les deux conditions suivantes sont présentes, il n’y a aucune preuve de transmission sexuelle de l’infection par le VIH pendant les relations sexuelles orales, vaginales ou anales sans condom :

  1. la personne vivant avec le VIH prend son traitement comme prescrit
  2. sa charge virale, mesurée par des analyses consécutives de laboratoire tous les 4 à 6 mois, se maintient à moins de 200 copies/ml de sang.

Cela signifie qu’il y a un potentiel de transmission parce que les conditions permettant la transmission du VIH sont présentes, mais elles ne sont pas optimales. La faible quantité de liquides biologiques ou de l’agent infectieux et l’efficacité relative du vecteur de transmission semblent limiter grandement le risque de transmission. Il n’y a aucun cas de transmission rapporté.

Quand une personne vivant avec le VIH commence un traitement, le temps requis pour abaisser la charge virale peut varier entre quelques semaines et quelques mois. Le médecin effectuera des tests afin de quantifier la charge virale et suivre l’efficacité du traitement. Afin de confirmer que le risque de transmission sexuelle est devenu négligeable, au moins deux mesures (analyses) consécutives à un intervalle de 4 à 6 mois sont nécessaires pour confirmer le maintien de la charge virale à moins de 200 copies/ml.

Les études démontrent l’absence de transmission sexuelle de l’infection par le VIH lorsque la personne vivant avec le VIH prend un traitement et maintient une charge virale, mesurée par des analyses consécutives de laboratoire tous les 4 à 6 mois, à moins de 200 copies/ml de sang.

La définition de la charge virale indétectable repose essentiellement sur la capacité des trousses de laboratoire à mesurer la charge virale et à détecter la présence du virus. Le seuil « indétectable » dépend donc de la trousse utilisée et peut varier d’un laboratoire à un autre et selon l’évolution des technologies. Le seuil de 200 copies/ml de sang permet de donner un seul seuil clair à interpréter en ce qui concerne le risque de transmission.

Par ailleurs, il est important de distinguer l’évaluation du risque de transmission et les objectifs thérapeutiques. Ces derniers visent l’atteinte et le maintien d’une charge virale indétectable.

La situation individuelle de toutes les personnes infectées par le VIH qui envisagent une grossesse ou deviennent enceintes devrait être discutée avec des spécialistes ; ces personnes devraient être dirigées à la fois vers des programmes de traitement du VIH ou, au besoin, de prophylaxie préexposition.

L’usage du condom et le traitement antirétroviral qui maintient la charge virale à moins de 200 copies/ml de sang sont deux stratégies hautement efficaces de prévention du VIH.  L’une n’est pas meilleure que l’autre en ce qui concerne la prévention de la transmission du VIH puisqu’elles ont des modes d’action différents. Il est important de noter que le condom protège aussi contre plusieurs infections transmissibles sexuellement comme la syphilis ou la gonorrhée.

Il revient aux personnes vivant avec le VIH et à leurs partenaires de mettre en place des stratégies de prévention adaptées à leur situation. Il existe différentes stratégies pour prévenir la transmission du VIH et des autres ITSS. Les personnes vivant avec le VIH et leurs partenaires sont invités à discuter avec un.e professionnel.le de la santé pour explorer les options selon leur situation.

Non, elle s’applique uniquement à la transmission sexuelle. Il n’y a pas de données sur l’effet de la charge virale sur la transmission par le sang, par exemple, lors du partage de matériel d’injection.

Il est recommandé de traiter le plus tôt possible toutes les personnes ayant une infection chronique à VIH, peu importe la charge virale. Le fait de commencer le traitement le jour même où elle reçoit son diagnostic pourrait être bénéfique pour la personne lorsque l’attente qu’implique l’approche traditionnelle au regard de l’instauration de son traitement représente une barrière à la liaison aux soins.

Le moment du début du traitement de la primo-infection doit être évalué pour chaque personne. S’il existe un risque de transmission du virus, le traitement est recommandé pour faire diminuer ce risque, après discussion avec la personne sur les avantages et les inconvénients d’une telle approche.