Infection gonococcique

Doit-on traiter lorsque la culture pour l’infection à N. gonorrhoeae est négative alors que le TAAN est positif?

Lorsque le résultat du TAAN est positif, il y a généralement indication de traitement. Le TAAN est beaucoup plus sensible que la culture. Il est donc prévisible d'avoir des résultats de TAAN positif et des cultures négatives.

Pour l’infection pharyngée, il est généralement recommandé de traiter sans attendre le résultat de confirmation du LSPQ.  Si le professionnel croit que la personne s’abstiendra de relation sexuelle ET qu’elle se présentera pour recevoir le résultat de confirmation du LSPQ, dans certains cas, il peut être acceptable d’attendre le résultat de la confirmation.

Source :

Lorsqu’une infection gonococcique est détectée avec un TAAN (résultat positif), si la culture ne doit pas retarder le traitement, cela veut dire qu'on donnera un antibiotique sans savoir si la souche de gonorrhée détectée est résistante et que, le cas échéant, on devrait retraiter la personne avec un autre antibiotique?

Oui. Le traitement sera administré sur la base du résultat du TAAN initial. Certains patients devront être traités de nouveau, mais ce sera rare.

Si le traitement est conforme aux recommandations des Guides sur le traitement pharmacologique des ITSS - infection à Chlamydia trachomatis et infection à Neisseria gonorrhoeae de l'INESSS, il sera efficace dans la très grande majorité des cas.

Compte tenu de l’émergence de souches non sensibles aux céphalosporines de 3e génération et de la progression de la résistance à l’azithromycine, le risque d’échec au traitement est présent et justifie la recommandation d’effectuer un test de contrôle pour tous les cas d’infection gonococcique.

Source :

Dans quelles situations doit-on effectuer un test de contrôle de l’efficacité du traitement d’une infection gonococcique?

Un test de contrôle de l’efficacité du traitement doit être effectué dans tous les cas d’infection gonococcique.

Le test de contrôle est particulièrement important dans les situations suivantes :

  • persistance ou apparition de signes ou symptômes,
  • grossesse,
  • problème anticipé d’observance du traitement,
  • utilisation d’un schéma thérapeutique autre que ceux recommandés,
  • infection pharyngée (même si traitée avec ceftriaxone),
  • traitement en monothérapie (incluant azithromycine 2 g, même si la souche est sensible à l’azithromycine),
  • résistance démontrée à l’un des antibiotiques utilisés,
  • partenaire d’une personne chez qui une résistance à l’un des antibiotiques utilisés a été démontrée.

Quels sites doivent être prélevés pour s’assurer de l’efficacité du traitement d’une infection gonococcique génitale chez une femme asymptomatique qui a obtenu un TAAN positif?

Le prélèvement vaginal est le premier choix (meilleure performance). Le prélèvement du col utérin est le deuxième choix. Le prélèvement urinaire est une option si des raisons le justifient (ex. : si la femme risque de ne pas se présenter de nouveau, si le laboratoire n'accepte pas le spécimen vaginal, etc.) même si sa sensibilité est moindre. L’analyse recommandée est un TAAN.

Sources :

  • CALI, communication personnelle, 6-7 mars 2017

Combien de temps après le traitement d’une infection gonococcique chez une personne asymptomatique doit-on réaliser le test de contrôle de l’efficacité du traitement?

En cas d’infection pharyngée :

  • la culture doit être effectuée le plus tôt possible à partir de 3 jours et jusqu’à 2 semaines après la fin du traitement.

ou

  • le TAAN et la culture doivent être effectués le plus tôt possible à partir de 2 semaines après la fin du traitement.

En cas d’infection autre que pharyngée, le TAAN doit être effectué le plus tôt possible à partir de 2 semaines après la fin du traitement. Si la personne présente des symptômes au moment de la visite de contrôle, procéder également à un prélèvement pour culture.

Lors d’un traitement avec de la ceftriaxone intramusculaire, est-ce que la lidocaïne, utilisée comme diluant, est couverte par le Programme de gratuité des médicaments pour le traitement des MTS?

Oui. L’utilisation de la lidocaïne comme diluant pour diminuer l’inconfort associé à l’injection de la ceftriaxone est recommandée dans le Guide sur le traitement pharmacologique des ITSS - Infection à Chlamydia trachomatis et infection à Neisseria gonorrhoeae.

Pour que ce diluant soit couvert, il faut employer les codes K et L et indiquer sur la prescription de ceftriaxone que la lidocaïne est utilisée comme diluant. Ce diluant sera couvert même si le produit est généralement fourni avec un autre diluant régulier.

Le pharmacien doit utiliser le code de service approprié pour l'utilisation d'un diluant/solvant lorsqu'il fait sa facturation. Au besoin, il peut contacter la Régie d’assurance maladie du Québec pour obtenir du soutien pour la facturation.

Sources :

  • Guide sur le traitement pharmacologique des ITSS : Infection non compliquée à Chlamydia trachomatis et infection à Neisseria gonorrhoeae, 2018
  • Collège des médecins du Québec et Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (2017), Comité de vigie interordres prescription infirmière-sous-comité d’experts volet ITSS. La Direction générale de l’assurance médicaments de la Régie de l’assurance maladie du Québec a été consultée pour étayer la réponse en regard du remboursement dans le cadre du programme de gratuité pour le traitement des MTS.