La rage

Au Québec, les ratons laveurs, les renards, les moufettes et les chauves-souris sont les mammifères sauvages agissant comme réservoirs des différents variants du virus de la rage (genre Lyssavirus). 

  • La morsure et/ou le contact avec la salive d’un mammifère infecté est le principal mode de transmission de la rage.
  • Aucun traitement n’existe pour guérir la rage à partir du moment où une personne infectée présente des symptômes. La mort est alors inévitable et survient habituellement dans les 14 jours.
  • Une action rapide est primordiale pour prévenir l’apparition des symptômes après une morsure, une griffure ou le contact avec la salive d’un animal possiblement infecté.
  • Des mesures préventives déployées rapidement après l’exposition à un animal rabique permettent d’éviter que l’infection ne se développe.

Surveillance humaine

La rage est une maladie à déclaration obligatoire au Québec. Les cas humains de rage sont toutefois très rares. La chauve-souris est l’espèce animale à l’origine de la majorité des cas chez l’humain en Amérique du Nord. Les derniers cas humains dans la province étaient d’ailleurs associés à un contact avec une chauve-souris infectée (2000).

Surveillance animale

La surveillance de la rage chez les animaux est réalisée sur l’ensemble du territoire, sous la responsabilité partagée du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) et de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), en lien avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS).

Cette surveillance dépend de l’occupation du territoire et des moyens logistiques pour mener les opérations, ce qui représente une limite dans les régions du Québec moins densément peuplées et plus éloignées des centres urbains et des laboratoires diagnostiques.

La surveillance animale cible trois variants du virus de la rage :

  1. Les variants de la rage de la chauve-souris (vRCS) sont enzootiques sur l’ensemble du territoire québécois et capables d’infecter tous les mammifères. Ces variants n’engendrent habituellement pas de chaîne de transmission secondaire et ne sont habituellement pas responsables de foyers d’éclosion localement.
  2. Le variant de la rage du renard arctique (vRRA) est enzootique dans les régions circumpolaires dont le nord de la province du Québec. Des vagues de cas descendant vers le sud de la province ont été documentées dans le passé. La surveillance actuelle, sommes toute minimale, permet de confirmer occasionnellement la présence d’animaux positifs à ce variant sur le territoire touché, mais sans en délimiter précisément la zone enzootique.
  3. Le variant de la rage du raton laveur (vRRL) est enzootique sur la côte est américaine et détecté dans les provinces canadiennes frontalières au Québec (Ontario, Nouveau-Brunswick), d’où ils peuvent se réintroduire sur le territoire québécois. Une surveillance rehaussée est effectuée dans certaines régions du Québec pour détecter précocement une nouvelle présence. La situation est analysée régulièrement afin de déterminer le besoin de mettre en place des opérations de contrôle.

Évaluation et gestion des expositions humaines

Au Québec, une personne qui consulte un professionnel de la santé à la suite d’une exposition significative à un animal sauvage ou domestique doit bénéficier d’une évaluation du risque d’exposition au virus de la rage pour déterminer l’indication d’une prophylaxie post-exposition (PPE).

Attention 

Toute exposition significative à un mammifère sauvage, incluant la chauve-souris, pose un risque d’exposition potentielle au virus de la rage. Seule une évaluation de risque complète réalisée par un professionnel de la santé, intégrant les niveaux de risque ci-après lorsque l’espèce animale impliquée le requiert, permet de déterminer l’indication d’une PPE contre la rage.

Outils pour déterminer l’indication de la PPE contre la rage

Pour aider les professionnels de la santé dans l’évaluation individuelle du risque d’exposition au virus de la rage afin de décider de l’indication de la PPE, le MSSS rend disponibles plusieurs outils, dont l’Outil d’aide à la décision – Gestion des expositions à risque de rage (outil interactif), basé sur l’Algorithme d’aide à la décision pour la PPE contre la rage du Protocole d’immunisation du Québec (PIQ).

Outil complémentaire – Risque du secteur géographique

La carte de risque du secteur géographique s’utilise uniquement en complément des outils présentés dans la section précédente pour la détermination de l’indication de la PPE contre la rage lorsqu’une personne a eu une exposition significative à :

  • un mammifère domestique non disponible pour observation, par exemple un animal :
    • de compagnie (ex. : chien, chat, furet)
    • d’élevage (ex. : bovin, chèvre, mouton, lama, alpaga, zébu, yak) ;
  • un gros rongeur sauvage (ex. : marmotte, castor, porc‑épic) ;
  • un lagomorphe sauvage (ex. : lièvre, lapin à queue blanche).
 

Dernière mise à jour : 15 octobre 2025.

 

Navigation de la carte interactive :

  • Déplacez le curseur sur la carte pour obtenir les informations sur une municipalité et son niveau de risque.
  • Recherchez une municipalité par son nom en cliquant sur la loupe.
  • ATTENTION : La carte et la liste sont des outils qui sont mis à jour régulièrement. Assurez-vous d’utiliser la dernière version.

 

Un soutien professionnel additionnel à l’évaluation du risque d’exposition à la rage est offert par :

  • Direction régionale de santé publique du territoire concerné
    En tout temps
  • MAPAQ
    Pour les expositions impliquant un animal domestique
    Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30
    1 844 - ANIMAUX
  • MELCCFP
    Pour les expositions impliquant un animal sauvage, indigène ou exotique, en liberté ou gardé en captivité
    Du lundi au vendredi de 8 h 30 à 16 h 30
    1 877 - 346 - 6763

Pour une description détaillée de la méthodologie, voir le rapport Analyse du risque de rage chez les animaux terrestres au Québec : Risque du secteur géographique (INSPQ).

Critères de la méthodologie d’évaluation du risque du secteur géographique :

  • S’appuie sur des critères permettant de caractériser le risque de présence de rage chez les mammifères terrestres sur le territoire du Québec;
  • Considère le risque attribuable à tous les variants du virus de la rage susceptibles de circuler chez les mammifères terrestres au Québec;
  • Prend également en considération des critères relatifs aux dimensions environnementale, sociale, éthique, organisationnelle et économique, telles que définies dans le Cadre de référence en gestion des risques en santé publique.

Variables prises en compte:

  • La distance entre les cas découverts (animaux positifs à un variant de la rage terrestre) et l’unité géographique évaluée;
  • Le temps écoulé depuis la découverte des cas;
  • La présence de barrières naturelles, comme un fleuve ou certaines autres caractéristiques physiographiques comme une chaîne de montagnes;
  • Certaines particularités régionales, comme l’occupation et l’utilisation du territoire;
  • L’acceptabilité sociale du risque attribué.

Mise à jour des niveaux de risque du secteur géographique :

  • En continu : À chaque fois qu’un nouveau cas de rage terrestre est détecté au Québec ou dans les territoires limitrophes, une analyse de risque est effectuée pour intégrer toutes les particularités du contexte. Celle-ci est conduite par l’INSPQ, en collaboration avec le Comité scientifique du comité interministériel sur la rage au Québec et certaines directions de santé publique, selon les critères établis pour le variant de la rage terrestre identifié;
  • À l’expiration de la période de temps selon le critère : Chaque année, une analyse de risque est effectuée pour l’ensemble du Québec. Elle tient compte du critère temps défini par variant;
  • Les Directions régionales de santé publique, la Table de concertation nationale en maladies infectieuses (TCNMI), le MSSS et Santé Québec sont informés de tout changement dans les niveaux de risque publiés dans les outils de l’INSPQ (cartographie et tableaux téléchargeables).

Tableau - Niveaux de risque selon le variant

  vRRL vRRA vRCS
Territoire cibléLe sud du QuébecLe territoire nordique québécoisTout le Québec
Élevé

Municipalités à ≤ 50 km d’un casvRRL :

  • Détecté il y a ≤ 2 ans 
    (ou 3 ans lorsque la situation le justifie)

Municipalités à ≤ 200 km d’un casvRRA :

  • Détecté il y a ≤ 10 ans

Municipalités dans l’aire de répartition continue du renard arctique

Municipalités dans les RSS suivantes :

  • 10-Nord-du-Québec
  • 17-Nunavik
  • 18-Terres-Cries-de-la-Baie-James
Non applicable
Faible

Municipalités à ≤ 50 km d’un casvRRLL :

  • Détecté il y a > 2 ans
    (ou 3 ans lorsque la situation le justifie)

Municipalités > 50 km d’un casvRRL

Municipalités en dehors des RSS10, 
17 ou 18 et situées :

  • À > 200 km d’un casvRRA détecté 
    il y a ≤ 10 ans
  • À ≤ 200 km d’un casvRRA détecté 
    il y a > 10 ans
  • En dehors de l’aire de répartition continue du renard arctique
Toutes les municipalités du Québec1

1 Niveau déterminé en raison du risque attribuable aux vRCS, enzootiques dans toute la province et capables d’infecter tous les mammifères terrestres.

Dernière mise à jour :