En 2017-2018, le taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) est de 0,03 / 10 000 jours-présence pour l’ensemble des installations participantes (tableau 2). Les taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC dans les installations non universitaires sont comparables à ceux des installations universitaires (tableau 2).

Tableau 2 – Percentiles des taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) selon la mission de l’installation, ensemble du Québec, 2017-2018 (taux d’incidence par 10 000 jours-présence [I.C. à 95 %])

[I.C. 95 %] : Intervalle de confiance à 95 %.

Parmi les 60 installations qui ont participé aux 4 années de surveillance, le taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC de 2017-2018 est de 0,03 / 10 000 jours-présence et identique à celui observé en 2016-2017 (tableau 3). 

Tableau 3 – Évolution du nombre de cas et des taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) dans les installations ayant participé antérieurement à la surveillance (N = 60) selon la mission de l’installation, ensemble du Québec, 2014-2015 à 2017-2018 (taux d’incidence par 10 000 jours-présence [I.C. à 95 %])

Note : Les données analysées sont celles des installations ayant participé à la surveillance de chaque année entre 2014-2015 et 2017-2018

Au total, 24 infections (dont 11 infections chez de nouveaux porteurs) et 286 colonisations à BGNPC ont été déclarées (tableau 4). Parmi les infections, 15 (62,5 %) sont acquises dans les milieux de soins participants, soit en cours d’hospitalisation (11 infections dont 5 chez de nouveaux porteurs) ou lors d’une hospitalisation antérieure (4 infections dont 1 chez un nouveau porteur) mais aucune infection n’est liée aux soins ambulatoires (cat. 1a, 1b et 1c). Un total de 9 infections (dont 5 chez de nouveaux porteurs) est relié à un séjour dans une installation non déclarante, ou est d’origine communautaire ou inconnue (cat. 2, 3 et 4).

Parmi les colonisations, 220 (76,9 %) sont acquises dans les milieux de soins participants, soit en cours d’hospitalisation (183 colonisations et 5 infections chez un nouveau porteur), lors d’une hospitalisation antérieure (26 colonisations et une infection chez un nouveau porteur), aux soins ambulatoires (10 colonisations) et en psychiatrie (une colonisation) (cat. 1a, 1b,1c, et 1e). Un total de 66 colonisations (dont 5 infections chez de nouveaux porteurs) est soit relié à un séjour dans une installation non déclarante, soit d’origine communautaire ou inconnue (cat. 2, 3 et 4).

Tableau 4 – Répartition des infections et des colonisations à BGNPC selon l’origine présumée de l’acquisition, ensemble du Québec, 2017-2018 (N, %)

Note : Les colonisations incluent les infections chez les nouveaux porteurs.

En 2017-2018, 2 bactériémies primaires et 2 bactériémies secondaires à une infection ont été rapportées parmi les 24 infections (tableau 5). 

Tableau 5 – Nombre de cas d’infection selon le type d’infection, et nombre de bactériémies secondaires à BGNPC de toute origine, ensemble du Québec, 2017-2018 (N = 24) 

BBM-BAC : bactériémie primaire associée à un cathéter avec bris de barrière muqueuse.
BAC : bactériémie primaire associée à un cathéter.
Non-BAC : bactériémie primaire non associée à un cathéter.
HD : hémodialyse.

Un total de 4 décès a été observé dans les 30 jours suivant le début de l’infection est observé en 2017-2018, avec une létalité de 16,7 % (tableau 6).

Tableau 6 – Nombre de décès et létalité à 30 jours parmi les infections à BGNPC de toute origine, ensemble du Québec, 2014-2015 à 2017-2018

Dans la grande majorité des cas d’infections et de colonisations (204/299 = 68,2 %), il n’y a pas eu de contact identifié avec un autre cas de BGNPC (tableau 7). Lorsque spécifié, la majorité des colonisations et la totalité des infections surviennent suite à un contact élargi avec un patient connu porteur du même gène au cours des trois dernières semaines ou lors d’une éclosion. Les colonisations nosocomiales sont davantage en lien avec la présence de contact alors que les colonisations non nosocomiales sont plutôt en lien avec les facteurs de risque géographique. 

Tableau 7 – Caractéristiques liées aux colonisations à BGNPC, ensemble du Québec, 2017-2018

*    Aucun des trois types de contact (rapproché, élargi ou éclosion) n’a été indiqué.
Note : Afin de détailler les caractéristiques des colonisations, ces dernières n’incluent pas les infections chez les nouveaux porteurs.
Note : Les types de contact sont mutuellement exclusifs. Dans la situation où plusieurs contacts sont spécifiés, le type le plus étroit est sélectionné.
Note : Les colonisations et les infections nosocomiales font référence aux catégories 1a et 1b.

En 2017-2018, le taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) est de 0,36 / 10 000 jours-présence parmi les 60 installations qui ont participé aux 4 années de surveillance et a baissé significativement par rapport à 2016-2017 (tableau 8). Cette baisse significative est aussi observée pour les installations universitaires. Au niveau provincial, le taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) est de 0,42 pour l’ensemble des installations participantes en 2017-2018 (tableau 13). 

Tableau 8 – Évolution du nombre et du taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) dans les installations ayant participé antérieurement à la surveillance selon la mission de l’installation, ensemble du Québec, 2014-2015 à 2017-2018 (taux d’acquisition par 10 000 jours-présence [I.C. à 95 %])

Note : Les données analysées sont celles des installations ayant participé à la surveillance de chaque année entre 2014-2015 et 2017-2018.
* Différence significative (p < 0.05) entre les taux d’acquisition de 2016-2017 et 2017-2018.

Le tableau 9 présente l’évolution du nombre d’installations ayant indiqué le nombre de dépistages (non universitaire : 62 sur 63; universitaire : 24 sur 25). 

Tableau 9 – Évolution du nombre d’installations ayant indiqué le dépistage total, selon la mission de l’installation, ensemble du Québec, 2014-2015 à 2017-2018

Les tableaux 10 et 11 présentent l’évolution du nombre total de tests de dépistage ainsi que la moyenne des tests de dépistage pour les BGNPC. En 2016-2017, le nombre total de tests de dépistage était de 194 089 alors que la moyenne des tests de dépistage était de 0,30 test par admission. En 2017-2018, une augmentation de 44,5 % est observée pour le nombre total de tests de dépistage (N = 280 815) et de 23,3 % pour la moyenne des tests de dépistage (0,37).

Tableau 10 – Évolution du nombre total de tests de dépistage, selon la mission de l’installation, ensemble du Québec, 2014-2015 à 2017-2018

Tableau 11 – Moyenne des tests de dépistage pour les BGNPC, selon la mission de l’installation, ensemble du Québec, 2014-2015 à 2017-2018 (moyenne des tests de dépistage pour les BGNPC par admission) 

La figure 1 présente la répartition des microorganismes isolés pour tous les cas. Un total de 314 microorganismes ont été isolés parmi les 290 cas de colonisations et d’infections. Ces microorganismes sont majoritairement des Citrobacter freundii (29,6 %), des Enterobacter cloacae (20,7 %), des Escherichia coli (18,8 %), ou des Klebsiella pneumoniae (15,3 %). Pour deux cas de colonisations et un cas d’infection, trois microorganismes différents ont été isolés. Pour 10 cas de colonisations, 2 microorganismes ont été isolés. 

Figure 1 – Répartition des catégories de microorganismes isolés, pour tous les cas (N = 314), ensemble du Québec, 2017-2018

Tous microorganismes isolés (N = 314)

Le tableau 12 présente le gène codant pour une carbapénémase, identifié chez les différents microorganismes isolés. La grande majorité des gènes de résistance reliés aux différents microorganismes est de type KPC. Dix-sept souches d’Escherichia coli, neuf souches de Klebsiella pneumoniae, une souche de Citrobacter freundii, une souche d’Enterobacter cloacae, une souche de Serratia marcescens et une souche d’une autre entérobactérie étaient porteuses du gène NDM. Chez un même patient, une souche de Klebsiella pneumoniae porteuse du gène KPC et une souche d’Escherichia coli porteuse du gène NDM ont été observés.

Tableau 12 – Proportion des gènes codant pour une carbapénémase pour les microorganismes isolés, ensemble du Québec, 2017-2018

KPC : Klebsiella pneumoniae carbapenemase (classe A).
OXA-48 : Gène de la famille Oxacillinase-48 (Classe D).
IMI/NMC : Imipenem-hydrolysing B-lactamase / Not metalloenzyme carbapenemase.
NDM : New-dehli metallo--lactamase (Classe B).
SME : Serratia marcescens enzyme.
IMP : Imipenemase (IMP) metallo-β-lactamase
VIM : Verona imipenemase

Les taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC et les percentiles des taux d’incidence selon la mission sont représentés aux figures 2 et 3. Les taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC selon la mission sont représentés aux figures 4 et 5.

Figure 2 – Taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) et percentiles des taux d’incidence dans les installations non universitaires, ensemble du Québec, 2017-2018 (taux d’incidence par 10 000 jours-présence) 

Note : les installations 9, 10, 11, 14, 23, 26, 32, 34, 35, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 46, 47, 49, 51, 52, 53, 56, 58, 59, 61, 62, 63, 65, 67, 70, 71, 72, 74, 75, 77, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 88, 89, 91, 95, 96, 97, 99, 100, 103, 107, 109, 111, 112, 113 et 130 n’ont déclaré aucune infection en 2017-2018.

Figure 3 – Taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) et percentiles des taux d’incidence dans les installations universitaires, ensemble du Québec, 2017-2018 (taux d’incidence par 10 000 jours-présence)

Note : les installations 1, 2, 3, 6, 7, 12, 13, 18, 20, 24, 27, 28, 30, 31, 33. 48. 62, 76 et 118 n’ont déclaré aucune infection en 2017-2018.

Figure 4 – Taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) et percentiles des taux d’acquisition dans les installations non universitaires, ensemble du Québec, 2017-2018 (taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC par 10 000 jours-présence)

Note : les installations 10, 11, 23, 32, 34, 35, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 44, 46, 47, 49, 51, 52, 53, 56, 59, 61, 63, 65, 67, 70, 71, 72, 74, 75, 77, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 88, 89, 91, 95, 96, 97, 99, 100, 103, 107, 109, 111, 112, 113 et 130 n’ont déclaré aucune colonisation en 2017-2018.

Figure 5 – Taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b) et percentiles des taux d’acquisition dans les installations universitaires, ensemble du Québec, 2017-2018 (taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC par 10 000 jours-présence)

Note : les installations 1,  2, 6, 12, 13, 18, 20, 24, 27, 28, 29, 30, 31, 62, 76 et 118 n’ont déclaré aucune colonisation en 2017-2018.

Sur le plan local, en 2017-2018, le taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC a varié de 0 à 0,90 / 10 000 jours-présence, alors que le taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC a varié de 0 à 4,11 / 10 000 jours-présence. Un total de 67 installations (76,1 %) n’ont déclaré aucune infection ni colonisation d’origine nosocomiale en 2017-2018. Un sommaire détaillé des données de surveillance des infections nosocomiales à BGNPC par installation est présenté au tableau 13.

Tableau 13 – Taux d’incidence des infections nosocomiales à BGNPC (cat. 1a et 1b), taux d’acquisition des colonisations nosocomiales à BGNPC et moyenne des tests de dépistage des BGNPC par admission et par installation, ensemble du Québec, 2017-2018 (taux d’incidence par 10 000 jours-présence [I.C. à 95 %]; taux d’acquisition des colonisations par 10 000 jours-présence [I.C. à 95 %]) 

* Nombre de tests de dépistage réalisés, divisé par le nombre d’admissions.

Comité de surveillance provinciale des infections nosocomiales (SPIN)

Rédacteurs 

Christophe Garenc, Direction des risques biologiques et de la santé au travail, Institut national de santé publique du Québec

Christian Lavallée, Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Danielle Moisan, Centre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent, Centre hospitalier régional du Grand-Portage

Muleka Ngenda Muadi, Direction des risques biologiques et de la santé au travail, Institut national de santé publique du Québec

Natasha Parisien, Direction des risques biologiques et de la santé au travail, Institut national de santé publique du Québec

Claude Tremblay, Centre hospitalier universitaire de Québec – Université Laval

Jasmin Villeneuve, Direction des risques biologiques et de la santé au travail, Institut national de santé publique du Québec