Pratique récréative du véhicule tout-terrain et de la motoneige

La pratique récréative du véhicule tout-terrain1 (VTT) et de la motoneige est très populaire au Québec. On estime que plus de 600 000 personnes de 12 à 74 ans pratiqueraient régulièrement l’une ou l’autre de ces activités motorisées2. Cependant, cette popularité est assombrie chaque année par des événements causant blessures et décès qui peuvent survenir sur le réseau routier ou hors réseau routier.

Importance du problème

Au cours des 5 dernières années pour lesquelles les données complètes sont disponibles (2015 à 2020), il y a eu en moyenne annuellement 48 décès attribuables à la pratique récréative du VTT (n = 28) et de la motoneige (n = 20), ce qui représente 12 % de tous les décès associés aux véhicules à moteur3. Le pourcentage de conducteur parmi les victimes était de 88 % pour les VTT et 89 % pour les motoneiges. À ces décès s’ajoutent, pour les années 2011 à 2021, en moyenne 907 hospitalisations par année attribuables à la pratique du VTT (n = 619) ou de la motoneige (n = 288)4,5,6.

Circonstances

Le portrait des circonstances reflète une analyse des rapports d'investigation du Bureau du coroner pour les décès attribuables aux véhicules hors route entre 2009 et 2016.

Pour le VTT, outre les collisions avec un objet fixe ou un autre véhicule en mouvement (35 %), un nombre important de décès sont attribuables aux capotages et aux renversements (30 %), ainsi qu’aux éjections ou à une chute du véhicule (22 %). La consommation d’alcool et la vitesse excessive sont des facteurs de risque majeurs. Pour les années 2009 à 2016, 42 % (86/206) des conducteurs décédés avaient consommé de l’alcool et 67 % de ceux-ci présentaient un taux d’alcoolémie supérieur à la limite permise de 80 mg par 100 ml de sang. La vitesse excessive a contribué à l’accident ayant entraîné un décès dans au moins 30 % des cas7.

Pour la motoneige, les collisions avec un objet fixe ou un autre véhicule en mouvement (69 %), les noyades (12 %) et les éjections (11 %) constituaient les principaux événements à l’origine des décès3. La consommation d’alcool ainsi qu’une vitesse excessive pour les conditions de la piste sont deux comportements inadéquats fréquents. Entre les années 2009 à 2016, 47 % (86/184) des conducteurs décédés avaient consommé de l’alcool et 67 % de ceux-ci présentaient un taux d’alcoolémie supérieur à la limite permise de 80 mg par 100 ml de sang. La vitesse excessive a contribué à l’accident ayant entraîné un décès dans au moins 39 % des décès7. Pour plus de données sur les décès et les hospitalisations attribuables à la motoneige au Québec, consultez la mise à jour des données de décès et d'hospitalisations liés à la motoneige au Québec présentées dans la trousse média en prévention des traumatismes.

Mesures de prévention

Certaines mesures de prévention peuvent contribuer à rendre la pratique du VTT et de la motoneige plus sécuritaire. Il s’agit avant tout de circuler sur des sentiers conçus et entretenus à cette fin, de ne pas conduire sous l’effet de l’alcool, de porter les vêtements de protection adéquats, dont le casque certifié, et de respecter les limites de vitesse8. Des modifications apportées à la Loi sur les véhicules hors route concernant notamment l’encadrement de la location des véhicules hors route et l’exigence de détenir un permis de conduire pour circuler avec un tel véhicule sur des terres publiques ou des sentiers pourront contribuer à rendre la pratique récréative du VTT et de la motoneige plus sécuritaire (voir section suivante).

Réglementation en vigueur

Au Québec, l’utilisation et la circulation des véhicules tout-terrain et des motoneiges sur les terres publiques et privées est réglementée par la Loi sur les véhicules hors route. Cette loi précise notamment les endroits où ces véhicules sont autorisés à circuler ainsi que l’âge et les conditions requises pour conduire de tels véhicules, énonce les règles de circulation à suivre, fait état de l’équipement de sécurité obligatoire et prévoit des amendes en cas de non-respect de la limite de vitesse permise.

Dans le but d’assurer la sécurité du public et de favoriser une cohabitation harmonieuse entre la pratique récréative des véhicules hors route et les autres usagers du territoire, des modifications ont été apportées à la Loi sur les véhicules hors route et sont en vigueur depuis le 30 décembre 2020. Les principales modifications concernent l’exigence de détenir un permis de conduire pour circuler avec un tel véhicule sur des terres publiques ou des sentiers ainsi que l’encadrement de la location des véhicules hors route. À cet effet, la loi prévoit l’obligation de suivre une formation minimale pour pouvoir louer un véhicule hors-route et l’obligation d’avoir complété avec succès une formation reconnue par le ministre du Tourisme pour guider une excursion en véhicule hors route. La loi rend également les dispositions du Code de la sécurité routière concernant la conduite avec les facultés affaiblies applicables à la conduite d’un véhicule hors route.

Pour en savoir plus

Références

  1. La catégorie des véhicules tout-terrain regroupe les véhicules de type quad (3 roues et 4 roues) et les véhicules de type côte à côte.
  2. Hamel, D. et Tremblay, B. (2012). Étude des blessures subies au cours de la pratique d'activités récréatives et sportives au Québec en 2009-2010. Institut national de santé publique du Québec. https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1507_EtudeBlessuresActRecreaSportQc2009-2010.pdf
  3. Société de l'assurance automobile du Québec (2021). Bilan routier, parc automobile et permis de conduire 2020Société de l'assurance automobile du Québec. https://saaq.gouv.qc.ca/saaq/documentation/bilan-routier
  4. Bureau d'information et d'études en santé des populations (2022). Données statistiques sur les hospitalisations attribuables aux véhicules hors-route (2011-2021). Données produites à la suite d'une demande spéciale. Fichier des hospitalisations Med-Écho. Institut national de santé publique du Québec. 
  5. On note davantage de décès et d’hospitalisations à VTT. Les données concernant les hospitalisations ne tiennent compte que des blessures ayant nécessité une hospitalisation et excluent toutes les blessures traitées à l'urgence seulement. Ces données ne rendent donc compte que d’une partie des blessures attribuables à la pratique du VTT et de la motoneige (source : Infocentre de santé publique et Med-Echo).
  6. Les données ne comprennent pas les hospitalisations des résidents québécois survenues dans les autres provinces canadiennes ni les hospitalisations de non-résidents québécois. Les hospitalisations de non-résidents québécois représentent un fardeau additionnel de 2,9 % qui s'ajoute à l’ensemble des hospitalisations liées aux VHR qui ont été répertoriées au cours de la période allant de 2011-2012 à 2020-2021.
  7. Bureau d'information et d'études en santé des populations (2020). Données complémentaires sur les décès attribuables aux véhicules hors-route (2009-2016). Données produites à la suite d'une demande spéciale. Institut national de santé publique du Québec.
  8. Légaré, G. et Gagné, M. (2011). Surveillance des blessures associées aux véhicules hors-route au Québec. Tendances des 20 dernières années et données récentes. Direction de l'analyse et de l'évaluation des systèmes de soins et services, Institut national de santé publique du Québec. http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1375_SurvBlessuresVHR_Tendance20AnsDonneesRecentes.pdf
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