Autotest du VIH

Une personne se procure et effectue elle-même le test dans le lieu de son choix. Elle obtient son résultat immédiatement (comme pour un test de grossesse à domicile). Si le résultat est négatif, elle n’a pas à se déplacer pour rencontrer un.e professionnel.le de la santé concernant son test. Comme pour tout autre test de dépistage du VIH, il faut tenir compte de la période fenêtre pour interpréter le résultat négatif.  Si le résultat est positif, elle doit rencontrer un.e professionnel.le de la santé pour effectuer un test de laboratoire qui confirmera ou infirmera la présence de l’infection.

Source :

L’autotest du VIH s’ajoute aux stratégies existantes telles que le dépistage standard en milieu clinique et le dépistage au point de service à l’aide d’une trousse de dépistage rapide. Cette nouvelle alternative vise à accroître le recours au dépistage du VIH. Elle pourrait permettre de joindre des personnes vulnérables ou à risque élevé de contracter l’infection par le VIH qui ne se feraient pas dépister autrement.

Plusieurs revues systématiques et méta-analyses démontrent les avantages de l’autotest soit : l’acceptabilité (Pai, 2013), l’intérêt des personnes vulnérables au VIH et leur préférence (Pai, 2013, Qin, 2019), l'arrimage avec les services pour le test de confirmation, la prévention, le traitement et les soins (Zhang et al., 2024), l’augmentation de la probabilité d’aboutir au dépistage du partenaire (Pai, 2013), l’autonomisation des personnes (Qin, 2019), l’augmentation de la fréquence du dépistage (Johnson, 2017), une augmentation de la probabilité de trouver de nouvelles infections (Johnson, 2017) et l’élargissement de l’offre de service (Qin, 2019).

Les préjudices semblent absents et l’augmentation des comportements à risque minime (Johnson, 2017).

L’autotest VIH INSTI® est semblable au « test de dépistage rapide » approuvé pour le dépistage au point de service (INSTI HIV-1/HIV-2 Antibody Test®). Il est produit par le même fabricant.

Il se compare à d’autres autotests comme les tests de diabète ou de grossesse : une personne effectue elle-même son test et voit le résultat en quelques minutes.

Source :

L’autotest VIH INSTI® est très sensible et spécifique. Les essais cliniques montrent une sensibilité de 99,6 % (c’est-à-dire le pourcentage de résultats qui seront positifs en présence du VIH). Cela signifie qu’on peut s’attendre à un maximum de 4 résultats faussement négatifs parmi 1 000 autotests chez des personnes séropositives.

La spécificité (c’est-à-dire le pourcentage de résultats qui seront négatifs en l’absence de VIH) de l’autotest VIH INSTI® a été établie à 99,5 % dans une étude canadienne où l’autotest était effectué par des personnes utilisatrices non formés. Cela signifie que l’on peut s’attendre à un maximum de 5 résultats faussement positifs sur 1 000 autotests chez des personnes séronégatives.

Pour garantir une précision maximale de l’autotest, il est extrêmement important que les personnes qui l’utilisent lisent attentivement et suivent toutes les instructions fournies dans la trousse. Même si le test est utilisé conformément aux instructions, il y aura un petit nombre de résultats faussement négatifs ou faussement positifs.

Source :

Il est possible de se procurer gratuitement des autotests dans le cadre du programme de recherche « J’agis » et dans certains organismes communautaires participants. Présentement, le programme “J’agis” est accessible pour les personnes résidentes au Québec. Malgré la fin du financement fédéral le 31 mars 2024, certains organismes communautaires pourraient encore avoir des trousses disponibles, mais il est préférable de les contacter pour confirmer.

Il est également possible d’acheter des autotests en ligne sur le site du fabricant (bioLytical Laboratories). Présentement l’utilisation de l’autotest du VIH n’est pas financée par le MSSS.

Sources :

La personne qui utilise l’autotest VIH INSTI® doit suivre les instructions qui l’accompagnent pour réaliser la ponction capillaire (doigt), faire le test et interpréter le résultat. Le test détecte la présence d’anticorps anti-VIH 1 et 2 à partir d’une goutte de sang prélevée sur le doigt. L’ensemble du processus peut prendre aussi peu de temps qu’une minute. Chaque trousse de test ne peut être utilisée qu’une seule fois.

Une vidéo présente le fonctionnement du test : INSTI HIV Self Test Training Video

Sources :

Résultat négatif : Un point signifie signifie que le résultat du test est négatif (non réactif). Il s’agit du point de contrôle du test. Il est situé dans le haut, près du C.

Résultat positif : Deux points signifient que le résultat du dépistage est positif (réactif).

Résultat non valide : Le test n’a pas fonctionné et le résultat ne peut pas être interprété. Le point de contrôle doit être visible afin d’indiquer que le dépistage a été effectué correctement.

Source :

Si le résultat est négatif mais que la personne a eu un comportement à risque pour le VIH au cours des trois derniers mois, elle pourrait être dans la « période fenêtre » de l’infection – et il est recommandé de répéter le test après la période fenêtre. Si la personne n’a pas eu de comportement à risque depuis au moins trois mois, le résultat négatif est fiable.

Si la personne a été exposée dans les 72 dernières heures, elle doit consulter un.e professionnel.le de la santé sans délai. Une évaluation pour une prophylaxie post-exposition (PPE) est recommandée. Si jugée pertinente, la PPE doit être amorcée idéalement dans les deux heures suivant l’exposition et moins de 72 heures après l’exposition.

Source :

La personne doit consulter un.e professionnel.le de la santé dès que possible et lui dire qu’elle a fait un autotest du VIH et obtenu un résultat positif. L’autotest est un test de dépistage initial. Tout résultat positif devra être confirmé par un test de laboratoire effectué par un.e professionnel.le de la santé pour diagnostiquer ou infirmer l'infection à VIH.

En attendant le résultat du test de confirmation, la personne doit éviter les comportements à risque pour ne pas transmettre le VIH à ses partenaires.

Source :

La personne doit refaire le test avec une nouvelle trousse ou consulter un.e professionnel.le de la santé pour se faire dépister.

Source :

Comme d’autres tests de troisième génération, l’autotest VIH INSTI® détecte les anticorps anti-VIH 1 et 2. Le délai minimal pour détecter l’infection est donc de 3 semaines. Les anticorps anti-VIH sont détectables dans plus de 95 % des cas entre quatre et six semaines après une exposition menant à une infection. La période fenêtre se termine 12 semaines après l’exposition. En effet, les anticorps sont détectables dans 99 % des cas douze semaines après une exposition menant à une infection.

Source :

Certaines personnes pourraient choisir de le faire seules, dans le lieu privé de leur choix. D’autres pourraient désirer un certain soutien, avant ou après, voire pendant la procédure d’autotest. Toute personne devrait réfléchir soigneusement à la question afin de savoir si elle veut qu’une autre personne voit son résultat de test au même moment qu’elle. La personne devrait se sentir à l’aise et en sécurité avec quiconque serait présent lors de son dépistage, et dans le lieu où elle l’effectuera; de plus, elle devrait savoir à qui s’adresser si elle a besoin de soutien à un moment ou un autre pour faire face à son résultat de test.

Source :

Plusieurs mécanismes de soutien sont offerts aux individus qui ont besoin d’aide pour l’autotest :

  • La trousse contient un mode d’emploi complet et facile à suivre pour effectuer le test. Ce mode d’emploi, en français ou en anglais, inclut une foire aux questions et les coordonnées pour joindre des services de soutien téléphonique. Le mode d’emploi présente également un code QR à balayer [numérisation] qui reliera la personne à la vidéo expliquant la procédure de l’autotest.
  • Une personne qui participe au programme “J’agis” peut obtenir du soutien par des pairs navigateurs qui informent ou accompagnent la personne par clavardage, appel audio ou vidéo, avant, pendant ou après le test.

Des ressources locales et nationales peuvent également répondre aux personnes qui utilisent l’autotest :

  • Info-Santé (811) et Portail VIH/SIDA du Québec : peuvent diriger la personne vers la ressource la plus appropriée de son territoire (ex. : un milieu clinique pour un test de confirmation, une évaluation pour la prophylaxie pré ou post-exposition, un organisme communautaire pour un soutien psychosocial).
  • Médecin de famille ou autre professionnel.le de la santé : peut effectuer le test de confirmation et offrir les soins requis.
  • Clinique de santé sexuelle : peut fournir des services de dépistage et de counseling et offrir les soins requis.
  • Organismes communautaires en matière de VIH/sida : ces organismes locaux fournissent du soutien à de nombreuses personnes dont les personnes à risque et celles vivant avec le VIH. Ils peuvent répondre à des questions et préoccupations, offrir du soutien psychosocial et référer vers d’autres ressources. Certains organismes sont partenaires du programme de recherche J’agis.
  • CATIE : centre national de ressources d’information sur le VIH et l’hépatite C. Écrire un courriel à [email protected] ou consulter https://www.catie.ca
  • VIH411 : cet outil en ligne offre de l’information sur les programmes locaux en VIH et en hépatite C. https://vih411.ca/

Source :

Les autotests sont spécifiquement autorisés pour que les personnes puissent effectuer elles-mêmes leur test. Cela signifie qu’une personne qui utilise un autotest assume la responsabilité de faire le test correctement. Si une personne demande de l’aide à un.e intervenant.e communautaire pour effectuer son autotest, ce dernier ou cette dernière devrait uniquement guider la personne utilisatrice de l’autotest à l’aide du mode d’emploi fourni dans la trousse et ne pas interpréter le résultat du dépistage ou indiquer si la personne est séropositive.

Si un organisme choisit de fournir ce que l’on appelle un autotest « supervisé », ou « service de supervision de l’autotest » (c’est-à-dire être présent ou sur un lien virtuel pour guider la personne dans le processus d’autotest), l’employé.e/bénévole de l’organisme NE DOIT PAS :

  • effectuer le dépistage à la place de la personne – et en particulier ne doit pas faire la ponction capillaire du doigt, car il s’agit d’une pratique réservée à certaines professions;
  • indiquer à la personne si elle a le VIH; plutôt, il est possible de confirmer le nombre de points apparaissant sur le dispositif du test, diriger la personne vers le feuillet de mode d’emploi de la trousse pour voir les détails sur l’interprétation du résultat, et lui rappeler que l’autotest du VIH est un test initial qui, lorsque positif (ou « réactif »), nécessite un test de confirmation.

Une fois qu’une personne a effectué son autotest, un organisme peut jouer un rôle très important en l’orientant vers des cliniques de dépistage pour un test de confirmation, des services de prophylaxie préexposition (PPrE) ou de prophylaxie post-exposition (PPE), et/ou d’autres services selon le cas.

Source :

De manière générale, on peut procéder de la même façon que pour un dépistage des ITSS, mais certains éléments de l’intervention doivent être adaptés en raison du résultat positif de l’autotest du VIH. Le/la professionnel.le pourra adapter son intervention en :

  • s’informant du contexte de l’autotest (ex. : dépistage régulier, 1er test de dépistage, crainte à la suite d’une exposition etc…) et de sa réaction face au résultat,
  • évaluant les besoins de la personne et ses questions en lien avec l’autotest du VIH,
  • évaluant les facteurs de risque d’infection par le VIH (aidera à évaluer la probabilité d’un résultat faussement positif ou la pertinence de discuter des partenaires des 72 dernières heures pour une PPE),
  • offrant un test de confirmation du VIH (un test de dépistage standard) en expliquant l’importance de ce test et les limites de l’autotest,
  • offrant un dépistage des autres ITSS (tenir compte du fait que si le résultat du dépistage du VIH est positif, les infections à Chlamydia trachomatis et à Neisseria gonorrhoeae, la syphilis et les hépatites B et C devraient être dépistées),
  • abordant les mesures à prendre pour prévenir la transmission du VIH en attendant le résultat du test de confirmation,
  • mentionnant les implications légales liées à la non-divulgation de son statut sérologique à ses partenaires sexuels,
  • évaluant si une intervention auprès des partenaires des 72 dernières heures est envisagée sans attendre le résultat du test de confirmation (voir question suivante de la FAQ),
  • offrant un soutien pendant la période d’attente du résultat de confirmation. Au besoin, orienter la personne vers les ressources appropriées.

Source :

  • Consultation d’expert.es effectuée par l’INSPQ en mars 2021.

Généralement, l’intervention auprès des partenaires (relation sexuelle et partage de matériel de préparation, d’injection ou d’inhalation de drogues) est effectuée seulement lorsque le diagnostic est confirmé.

Toutefois, lorsqu’une personne pour qui le risque d’infection par le VIH est élevé obtient un résultat positif à l’autotest, la probabilité que ce résultat soit faussement positif est faible. Or, une intervention auprès des partenaires exposés dans les 72 dernières heures pourra être envisagée sans attendre le résultat du test de confirmation. Cette intervention vise à offrir une prophylaxie post-exposition (PPE) aux personnes exposées.

Différents éléments devraient alors être pris en compte, notamment :

  • la prévalence de l’infection dans la population dont fait partie la personne qui a obtenu le résultat positif à l’autotest du VIH (puisque plus la prévalence est élevée, plus le résultat positif risque d’être confirmé, la proportion de résultats faussement positifs sera faible);
  • le risque de transmission (plus le risque de transmission lié au comportement est élevé, plus l’évaluation pour une PPE s’avère pertinente). 

Pour proposer une intervention auprès des partenaires exposés dans les 72 dernières heures, le/la professionnel.le de la santé pourra :

  • discuter avec la personne des avantages à informer ses partenaires des 72 dernières heures pour l’obtention d’une PPE en tenant compte du fait que la notification est volontaire et non obligatoire,
  • évaluer avec elle les possibles inconvénients associés à la notification (par ex. il pourrait être difficile de maintenir l’anonymat pour une notification dans ce contexte),
  • si la personne accepte, identifier les partenaires des 72 dernières heures avec qui la personne a eu une activité à risque élevé de transmission et pour lesquels la PPE serait recommandée,
  • soutenir l’intervention auprès de ces partenaires. Consulter l’outil Soutenir la personne atteinte d'une infection par le VIH pour qu'elle avise ses partenaires.

La décision d’intervenir auprès des partenaires sera prise avec la personne qui a reçu un résultat positif à l’autotest en tenant compte des avantages et des inconvénients. C’est la personne qui décidera si cette intervention sera faite.

Source :

  • Consultation d’expert.es effectuée par l’INSPQ en mars 2021.

L’autotest du VIH ne convient pas aux personnes de moins de 18 ans, aux personnes sous traitement antirétroviral, aux personnes ayant participé à une étude portant sur un vaccin contre le VIH, aux personnes ayant un trouble de coagulation ou celles ayant peur des aiguilles.

L’autotest du VIH ne convient donc pas aux personnes sous prophylaxie pré ou post-exposition au VIH. Un test standard de 4e génération détectant les Ag p24 est recommandé pour ces personnes.