Indications de dépistage

Il n’y a pas d’indication de répéter le test de dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis ou de l’infection gonococcique 3 à 6 mois après un diagnostic d’un syndrome clinique en l’absence d’un test positif pour ces infections.

Le dépistage sera plutôt réalisé en fonction des facteurs de risque.

Non, il n'est pas toujours nécessaire de faire une évaluation exhaustive des facteurs de risque. Par exemple, si l'évaluation de l'ensemble des facteurs de risque a été réalisée dans le cadre d'une démarche prétest antérieure, le professionnel pourra s'informer d'un changement depuis la dernière consultation (ex.: nouveau partenaire, consommation de drogues par injection, nouvelles pratiques sexuelles). Cette évaluation non exhaustive permettra d’ajouter ou de retrancher des infections à rechercher et de préciser les analyses à effectuer. Elle permettra aussi d’orienter le counseling préventif.

Source :

La consommation de drogues par inhalation est une indication de dépistage des hépatites B et C et de l'infection par le VIH. L'inhalation, buccale ou nasale, dont il est question doit comporter un risque de transmission sanguine. Certaines substances telles que la cocaïne et le crack peuvent entraîner une dilatation ou une rupture des vaisseaux sanguins. Les objets utilisés pour inhaler (ex.: paille, pipe) risquent donc d'être contaminés par du sang. 

Si après avoir reçu l’information prétest, la personne maintient sa demande, le professionnel peut considérer que, pour diverses raisons, elle ne souhaite pas dévoiler ses facteurs de risque. Le professionnel procédera donc au dépistage des ITSS que la personne demande.

Source :

Cela dépend de la situation. Lorsque le professionnel reçoit une personne victime d’agression sexuelle, il évalue ses besoins et réalise l'intervention appropriée dans le contexte. Il considère notamment le temps écoulé depuis l'agression sexuelle (voir le Guide d’intervention médicosociale - Étape 2 Orientation de l'intervention) pour décider s’il doit référer immédiatement la personne vers un Centre désigné pour l'intervention médicosociale auprès des victimes d'agression sexuelle ou s’il peut réaliser le dépistage et référer ensuite. Le Centre désigné de la région peut répondre à des questions spécifiques à une situation.

Source :

Les données épidémiologiques actuelles ne justifient pas d’emblée un dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis et de l’infection gonococcique chez les personnes incarcérées ou l’ayant été, à moins qu’elles ne présentent en plus des facteurs de risque spécifiques à ces deux infections.

Par contre, le dépistage de l’infection par le VIH, l’hépatite B et l’hépatite C est recommandé, car la prévalence de ces infections est élevée parmi les personnes incarcérées ou l’ayant été. Ces personnes présentent souvent plusieurs facteurs de risque pendant ou avant le séjour en milieu carcéral (ex. : consommation de drogues par injection ou inhalation, tatouage et perçage dans des conditions non stériles) et elles peuvent éprouver de la difficulté à dévoiler leurs facteurs de risque.

Le dépistage de l’infection par le VIH et l’hépatite B est aussi recommandé pour les personnes dont le partenaire est incarcéré ou l’a été.

Source :

Un tableau a été ajouté à l’outil ITSS à rechercher selon les facteurs de risque décelés pour soutenir la décision du professionnel.

Pour toute personne qui présente un risque d’exposition au VHB, il est recommandé de vérifier si elle a un résultat antérieur d’anti-HBs ≥ 10 UI/L. Si les anti-HBs sont ≥ 10 UI/L, la personne est immunisée et le dépistage n’est pas recommandé.

Lorsque les anti-HBs sont inférieurs à 10 UI/L ou que ce résultat n’est pas disponible, la conduite variera selon les situations. Chez les personnes vaccinées à 19 ans ou avant :

  • Si la personne n’a pas été exposée au VHB avant la vaccination , le dépistage n’est pas recommandé. L’efficacité de la vaccination à 19 ans ou avant nous permet de considérer que cette personne est immunisée. Même si l’exposition persiste, aucun rappel du vaccin n’est nécessaire.
  • S'il est possible que la personne ait été exposée à l’hépatite B avant la vaccination, un prélèvement pour la détection des Ag HBs et de l’anti-HBs est recommandé afin de s’assurer que la personne n’a pas été infectée avant la vaccination.

Sources :

La vaccination est considérée comme complétée lorsque la personne :

  • présente une preuve écrite

ou

  • exprime une affirmation convaincante basée sur son souvenir, son âge et l’année d’introduction du programme de vaccination contre l’hépatite B en 4e année du primaire (1994).     

Sources :

Le dépistage de l’hépatite C est recommandé chez les HARSAH :

  • vivant avec le VIH au moment de l’évaluation qui suit l’annonce du diagnostic d’infection par le VIH. Il est recommandé de dépister à nouveau l’hépatite C chez tout HARSAH vivant avec le VIH qui a des relations anales sans condom,
  • à qui on envisage de prescrire une prophylaxie préexposition au VIH (PPrE) ou qui en reçoivent une.

À ce jour, les autres HARSAH non infectés par le VIH n’ont pas été identifiés comme un groupe pour lequel le risque de transmission sexuelle de l’hépatite C est plus élevé.

Le risque de contracter l’hépatite C pourrait être plus élevé pour les HARSAH qui ont des comportements sexuels à risque justifiant la prescription d’une prophylaxie préexposition pour le VIH. 

La transmission sexuelle demeure rare chez les couples hétérosexuels.

Sources :

Non, au Québec, le dépistage de l’hépatite C chez les baby-boomers qui ne présentent pas de facteurs de risque de contracter cette infection n’est pas recommandé.

En Amérique du Nord, le dépistage de l’hépatite C a fait l’objet de diverses recommandations. Au Canada, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) ne recommande pas le dépistage du VHC chez les adultes qui ne sont pas à risque élevé. Le GECSSP précise que le risque n’est pas élevé pour les personnes nées entre 1950-1975. En 2018, l’INSPQ a publié l’Avis sur la pertinence d’un dépistage du VHC chez les baby-boomers au Québec. Les deux principales recommandations de l’INSPQ sont de :

  • ne pas concevoir un programme de dépistage systématique du VHC, une fois à vie, pour toutes les personnes nées entre 1950 et 1969;
  • d’envisager une offre ciblée de dépistage aux personnes nées entre 1950 et 1969, sur une base opportuniste, une fois à vie même en l'absence d'autres facteurs de risque pour l'hépatite C.

L’INSPQ souligne toutefois que des activités de surveillance et recherche sont recommandées afin d’évaluer l’impact et la pertinence de cette offre de dépistage ainsi que le lien vers les soins pour la prise en charge et le suivi des cas positifs.

Dans l’état actuel des connaissances, compte tenu :

  • des limites décrites dans l’avis de l’INSPQ (portrait épidémiologique de l’infection inconnu dans ce groupe d’âge au Québec, données présentant des limites ou manquantes dans la littérature scientifique),
  • de la controverse au sein des experts canadiens sur les bénéfices et les risques du traitement chez des personnes asymptomatiques sans facteurs de risque et de la possibilité de « surtraitement »,

il n’est pas recommandé, au Québec, d’offrir le dépistage de l’hépatite C aux baby-boomers qui ne présentent pas les facteurs de risque de contracter cette infection décrits dans le GQDITSS. Cette recommandation pourra évoluer selon l'acquisition de nouvelles connaissances.

Sources :

Il n'y a pas d'indication de dépistage de la trichomonase chez les personnes asymptomatiques incluant les femmes enceintes et les partenaires d’une personne atteinte d’une infection vaginale par Trichomonas vaginalis (Tv).

En effet, les critères justifiant le dépistage ne sont pas tous rencontrés, notamment :

  • une évolution naturelle de la maladie bien connue
  • des avantages à un traitement précoce par rapport à un traitement tardif
  • des critères précis permettant de déterminer chez qui doit se faire le dépistage

Sources :