Indications de dépistage

Le dépistage doit être répété 3 à 6 mois après le traitement d’une infection à Chlamydia trachomatis ou d’une infection gonococcique. Que doit-on faire dans le cas des syndromes cliniques pour lesquels les résultats des analyses de laboratoire sont négatifs pour l’infection à Chlamydia trachomatis et l’infection gonococcique?

Il n’y a pas d’indication de répéter le test de dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis ou de l’infection gonococcique 3 à 6 mois après un diagnostic d’un syndrome clinique en l’absence d’un test positif pour ces infections.

Le dépistage sera plutôt réalisé en fonction des facteurs de risque.

Dans le cadre du dépistage périodique, est-il toujours nécessaire d'évaluer tous les facteurs de risque?

Non, il n'est pas toujours nécessaire de faire une évaluation exhaustive des facteurs de risque. Par exemple, si l'évaluation de l'ensemble des facteurs de risque a été réalisée dans le cadre d'une démarche prétest antérieure, le professionnel pourra s'informer d'un changement depuis la dernière consultation (ex.: nouveau partenaire, consommation de drogues par injection, nouvelles pratiques sexuelles). Cette évaluation non exhaustive permettra d’ajouter ou de retrancher des infections à rechercher et de préciser les analyses à effectuer. Elle permettra aussi d’orienter le counseling préventif.

Source :

Lorsqu’une personne a consommé des drogues par inhalation, pour quel type d’inhalation (par la bouche ou le nez) doit-on faire un dépistage?

La consommation de drogues par inhalation est une indication de dépistage des hépatites B et C et de l'infection par le VIH. L'inhalation, buccale ou nasale, dont il est question doit comporter un risque de transmission sanguine. Certaines substances telles que la cocaïne et le crack peuvent entraîner une dilatation ou une rupture des vaisseaux sanguins. Les objets utilisés pour inhaler (ex.: paille, pipe) risquent donc d'être contaminés par du sang. 

Quelles infections doit-on dépister chez une personne qui se présente pour un dépistage et qui n'a pas de facteur identifié selon l'outil ITSS à rechercher selon les facteurs de risque?

Si après avoir reçu l’information prétest, la personne maintient sa demande, le professionnel peut considérer que, pour diverses raisons, elle ne souhaite pas dévoiler ses facteurs de risque. Le professionnel procédera donc au dépistage des ITSS que la personne demande.

Source :

Doit-on offrir systématiquement le dépistage des ITSS à une personne qui a été victime d’agression sexuelle?

Cela dépend de la situation. Lorsque le professionnel reçoit une personne victime d’agression sexuelle, il évalue ses besoins et réalise l'intervention appropriée dans le contexte. Il considère notamment le temps écoulé depuis l'agression sexuelle (voir le Guide d’intervention médicosociale - Étape 2 Orientation de l'intervention) pour décider s’il doit référer immédiatement la personne vers un Centre désigné pour l'intervention médicosociale auprès des victimes d'agression sexuelle ou s’il peut réaliser le dépistage et référer ensuite. Le Centre désigné de la région peut répondre à des questions spécifiques à une situation.

Source :

Pourquoi le dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis et de l’infection gonococcique n’est pas recommandé chez les personnes incarcérées ou l’ayant été et chez leurs partenaires?

Les données épidémiologiques actuelles ne justifient pas d’emblée un dépistage de l’infection à Chlamydia trachomatis et de l’infection gonococcique chez les personnes incarcérées ou l’ayant été, à moins qu’elles ne présentent en plus des facteurs de risque spécifiques à ces deux infections.

Par contre, le dépistage de l’infection par le VIH, l’hépatite B et l’hépatite C est recommandé, car la prévalence de ces infections est élevée parmi les personnes incarcérées ou l’ayant été. Ces personnes présentent souvent plusieurs facteurs de risque pendant ou avant le séjour en milieu carcéral (ex. : consommation de drogues par injection ou inhalation, tatouage et perçage dans des conditions non stériles) et elles peuvent éprouver de la difficulté à dévoiler leurs facteurs de risque.

Le dépistage de l’infection par le VIH et l’hépatite B est aussi recommandé pour les personnes dont le partenaire est incarcéré ou l’a été.

Source :

Comment déterminer les ITSS à rechercher chez une personne originaire d’une région où les ITSS sont endémiques?

Un tableau a été ajouté à l’outil ITSS à rechercher selon les facteurs de risque décelés pour soutenir la décision du professionnel.

Doit-on dépister l’hépatite B chez une personne vaccinée à 19 ans qui consomme des drogues par injection ou inhalation et qui a été vaccinée adéquatement avant le début de la consommation?

Pour toute personne qui présente un risque d’exposition au VHB, il est recommandé de vérifier si elle a un résultat antérieur d’anti-HBs ≥ 10 UI/L. Si les anti-HBs sont ≥ 10 UI/L, la personne est immunisée et le dépistage n’est pas recommandé.

Lorsque les anti-HBs sont inférieurs à 10 UI/L ou que ce résultat n’est pas disponible, la conduite variera selon les situations. Chez les personnes vaccinées à 19 ans ou avant :

  • Si la personne n’a pas été exposée au VHB avant la vaccination , le dépistage n’est pas recommandé. L’efficacité de la vaccination à 19 ans ou avant nous permet de considérer que cette personne est immunisée. Même si l’exposition persiste, aucun rappel du vaccin n’est nécessaire.
  • S'il est possible que la personne ait été exposée à l’hépatite B avant la vaccination, un prélèvement pour la détection des Ag HBs et de l’anti-HBs est recommandé afin de s’assurer que la personne n’a pas été infectée avant la vaccination.

Sources :

Quels sont les critères pour déterminer que la vaccination contre l’hépatite B est complétée?

La vaccination est considérée comme complétée lorsque la personne :

  • présente une preuve écrite

ou

  • exprime une affirmation convaincante basée sur son souvenir, son âge et l’année d’introduction du programme de vaccination contre l’hépatite B en 4e année du primaire (1994).     

Sources :

Quelles sont les indications de dépistage de l’hépatite C chez les HARSAH?

Le dépistage de l’hépatite C est recommandé chez les HARSAH :

  • vivant avec le VIH au moment de l’évaluation qui suit l’annonce du diagnostic d’infection par le VIH. Il est recommandé de dépister à nouveau l’hépatite C chez tout HARSAH vivant avec le VIH qui a des relations anales sans condom,
  • à qui on envisage de prescrire une prophylaxie préexposition au VIH (PPrE) ou qui en reçoivent une.

À ce jour, les autres HARSAH non infectés par le VIH n’ont pas été identifiés comme un groupe pour lequel le risque de transmission sexuelle de l’hépatite C est plus élevé.

Pourquoi le dépistage de l’hépatite C est recommandé chez les HARSAH chez qui on envisage de prescrire une prophylaxie préexposition au VIH (PPrE) ou qui en reçoivent une?

Le risque de contracter l’hépatite C pourrait être plus élevé pour les HARSAH qui ont des comportements sexuels à risque justifiant la prescription d’une prophylaxie préexposition pour le VIH. 

Pourquoi le dépistage de l’hépatite C n’est pas recommandé chez les partenaires sexuels d’une personne originaire d’une région où les ITSS sont endémiques?

La transmission sexuelle demeure rare chez les couples hétérosexuels.

Sources :

Doit-on dépister l’hépatite C chez les baby-boomers?

Non, au Québec, le dépistage de l’hépatite C chez les baby-boomers qui ne présentent pas de facteurs de risque de contracter cette infection n’est pas recommandé.

En Amérique du Nord, le dépistage de l’hépatite C a fait l’objet de diverses recommandations. Au Canada, le Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs (GECSSP) ne recommande pas le dépistage du VHC chez les adultes qui ne sont pas à risque élevé. Le GECSSP précise que le risque n’est pas élevé pour les personnes nées entre 1950-1975. En 2018, l’INSPQ a publié l’Avis sur la pertinence d’un dépistage du VHC chez les baby-boomers au Québec. Les deux principales recommandations de l’INSPQ sont de :

  • ne pas concevoir un programme de dépistage systématique du VHC, une fois à vie, pour toutes les personnes nées entre 1950 et 1969;
  • d’envisager une offre ciblée de dépistage aux personnes nées entre 1950 et 1969, sur une base opportuniste, une fois à vie même en l'absence d'autres facteurs de risque pour l'hépatite C.

L’INSPQ souligne toutefois que des activités de surveillance et recherche sont recommandées afin d’évaluer l’impact et la pertinence de cette offre de dépistage ainsi que le lien vers les soins pour la prise en charge et le suivi des cas positifs.

Dans l’état actuel des connaissances, compte tenu :

  • des limites décrites dans l’avis de l’INSPQ (portrait épidémiologique de l’infection inconnu dans ce groupe d’âge au Québec, données présentant des limites ou manquantes dans la littérature scientifique),
  • de la controverse au sein des experts canadiens sur les bénéfices et les risques du traitement chez des personnes asymptomatiques sans facteurs de risque et de la possibilité de « surtraitement »,

il n’est pas recommandé, au Québec, d’offrir le dépistage de l’hépatite C aux baby-boomers qui ne présentent pas les facteurs de risque de contracter cette infection décrits dans le GQDITSS. Cette recommandation pourra évoluer selon l'acquisition de nouvelles connaissances.

Sources :

Pourquoi il n’est pas recommandé de dépister la trichomonase (infection vaginale à Trichomonas vaginalis)?

Il n'y a pas d'indication de dépistage de la trichomonase chez les personnes asymptomatiques incluant les femmes enceintes et les partenaires d’une personne atteinte d’une infection vaginale par Trichomonas vaginalis (Tv).

En effet, les critères justifiant le dépistage ne sont pas tous rencontrés, notamment :

  • une évolution naturelle de la maladie bien connue
  • des avantages à un traitement précoce par rapport à un traitement tardif
  • des critères précis permettant de déterminer chez qui doit se faire le dépistage

Sources :