Les meilleures politiques publiques pour diminuer les conséquences de la consommation d’alcool

Les politiques publiques efficaces pour diminuer la consommation d’alcool et les problèmes qu’elle engendre sont bien connues (1, 2). Cela dit, trois politiques clés ont été identifiées par l’OMS considérant leur efficacité, leur faisabilité et leur rentabilité (la rentabilité faisant référence au rapport coût-efficacité) (1). Ces politiques sont : l’augmentation des prix des boissons alcoolisées, la limitation ou l’interdiction de la publicité de l’alcool et l’encadrement de la distribution de l’alcool.

Une récente évaluation montre que plusieurs politiques publiques en matière d’alcool sont déjà appliquées au Québec et qu’une amélioration de la réponse pancanadienne aux méfaits de l’alcool est encore possible (3).

Le Québec dispose de politiques de contrôle de la publicité et de la commercialisation de l'alcool.

1. L’augmentation des prix des boissons alcoolisées

L’accessibilité économique, qui réfère principalement au prix de l’alcool, est le moyen le plus efficace pour diminuer la consommation d’alcool et les conséquences qui en découlent (2). Les études démontrent de façon claire que l’augmentation des prix de l’alcool est associée à une réduction de l’usage nocif de l’alcool et à une réduction de la mortalité et de la morbidité attribuables à l’alcool (1).

2. Limiter ou interdire la publicité

Des études longitudinales ont démontré que les jeunes exposés aux publicités de l’alcool sont plus enclins à commencer à consommer ou, s’ils consomment déjà, à consommer davantage (1). Limiter ou interdire la publicité sur l’alcool fait donc partie des meilleures mesures identifiées par l’OMS pour diminuer la consommation d’alcool et ses conséquences (1).

3. Encadrer la distribution de l’alcool

L’encadrement de la distribution de l’alcool a pour objectif de limiter l’accessibilité physique aux boissons alcoolisées. La littérature scientifique démontre que la restriction des heures et des jours d’ouverture des détaillants d’alcool de même que la réduction de la densité des points de vente sont des moyens efficaces pour diminuer la consommation d’alcool et les conséquences qui en découlent (1).

4. D’autres mesures efficaces

D’autres mesures jugées efficaces sont également recommandées par l’OMS (1) :

  • ajuster les prix de l’alcool selon l’inflation;
  • établir des prix minimums pour les boissons alcoolisées;
  • établir un âge minimal pour l’achat et la consommation d’alcool;
  • restreindre ou bannir les promotions de boissons alcoolisées en lien avec les commandites et les activités qui ciblent les jeunes;
  • offrir des services en prévention et de traitement des troubles liés à l’alcool et aux conditions de comorbidité.

  1. World Health Organization. (2018). Global status report on alcohol and health 2018. https://www.who.int/substance_abuse/publications/global_alcohol_report/en/
  2. Babor, T., Caetano, R., Casswell, S., Edwards, G., Giesbrecht, N., Graham, K. et coll. (2010). Alcohol: No ordinary commodity - Research and public policy (2e ed.). Oxford : Oxford University Press, 360p. https://www.ndphs.org/documents/2253/Babor_alc%20no%20ordinary%20comm%20second%20edition.pdf
  3. Stockwell, T., Wettlaufer, A., Vallance, K., Chow, C., Giesbrecht, N., April, N., Asbridge, M., Callaghan, R.C., Cukier, S., Davis-MacNevin, P., Dubé, M., Hynes, G., Mann, R., Solomon, R., Thomas, G., Thompson, K. (2019). Réduction des méfaits et des coûts liés à l'alcool au Québec : Examen de politiques. Victoria, C. B. : Canadian Institute for Substance Use Research, Université de Victoria. https://www.uvic.ca/research/centres/cisur/assets/docs/report-cape-qc-fr.pdf