Effets potentiels des PFAS sur la santé

Des études indiquent que l’exposition à long terme à certaines PFAS peut être associée à des effets sur la santé comme la diminution de la réponse immunitaire à la vaccination, le débalancement des lipides dans le sang comme le cholestérol, la baisse du poids de naissance et l’augmentation du risque de cancer du rein. Des incertitudes subsistent concernant la probabilité d’occurrence et la gravité de ces effets selon le niveau d’exposition.

Plusieurs connaissances concernant les effets à la santé demeurent encore incomplètes. Par exemple, les problèmes de santé associés aux PFAS sont aussi liés à de nombreux facteurs de risque documentés et caractérisés (génétique, habitudes de vie, exposition à des contaminants environnementaux, etc.). Il est difficile de départager la contribution spécifique des PFAS. On ne connaît pas non plus avec précision les niveaux d’exposition individuels qui pourraient causer les différents effets à la santé. Les effets de différentes PFAS sont aussi souvent inconnus, ceux les plus étudiés sont associés avec le PFOA et le PFOS. Il se peut que les effets présentés ne concernent pas tous les types de PFAS. Cette page sur les effets à la santé doit être reçue comme une réponse qui peut changer. L’état des connaissances évolue constamment.

Effets d’une exposition à court terme

Des situations d’exposition accidentelle ou non de plus courte durée à des niveaux très élevés (par exemple, l’ingestion massive de la substance pure) ne sont pas documentées chez les humains dans la littérature scientifique.

Effets d’une exposition à long terme et effets cancérogènes

Les quatre effets potentiels les plus importants sur la santé retenus par les National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine qui les ont recensés sont la diminution de la réponse immunitaire à la vaccination, le débalancement des lipides dans le sang comme le cholestérol, la baisse du poids de naissance et l’augmentation du risque de cancer du rein. La littérature scientifique portant sur les PFAS et leurs effets potentiels sur la santé est abondante et elle s’enrichit continuellement. Les effets étudiés sont des maladies ou encore des réponses physiologiques aux répercussions cliniques parfois incertaines.

De nombreuses études démontrent un lien entre l’exposition aux PFAS et une réduction de la réponse immunitaire à certains vaccins, entre autres à ceux contre la diphtérie et le tétanos. Ces données indiquent une atteinte du système immunitaire, mais elles ne permettent pas de tirer des conclusions quant à l’efficacité des vaccins ou la fréquence de maladies dans la population. Il faut mener davantage de recherches à ce sujet.

Certaines études constatent une association entre les PFAS et un trouble des lipides sanguins, particulièrement en ce qui concerne la hausse du cholestérol total. Cependant, plusieurs de ces études ont des limites. Par ailleurs, les connaissances actuelles ne permettent pas d’établir un lien avec d’autres maladies comme l’obésité, le diabète ou les maladies cardiovasculaires. Les études se poursuivent sur ce sujet.

L’exposition maternelle aux PFAS semble liée à une faible réduction du poids de naissance des bébés dans diverses études.

Une association entre une plus grande exposition aux PFAS et le cancer du rein se dessine dans les études. Les données actuelles ne permettent pas de statuer pour d'autres types de cancers. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié une de ces substances, le PFOA, comme étant cancérogène pour l’humain. L’OMS a aussi qualifié le PFOS comme étant possiblement cancérogène.

Nombre d’autres effets potentiels des PFAS sur la santé ont été étudiés, mais les résultats restent variables, par exemple pour les impacts sur le foie et la glande thyroïde.

Somme toute, malgré les incertitudes et les limites soulevées, l’état actuel des connaissances scientifiques indique clairement que l’exposition aux PFAS peut affecter la santé humaine. La recherche continue activement pour mieux caractériser cette association.

Personnes susceptibles de subir des effets à la santé

Deux groupes de personnes pourraient davantage subir des effets à la santé liés à l’exposition aux PFAS :

  1. Les personnes davantage susceptibles à une exposition aux PFAS. Les femmes enceintes, leur fœtus et les jeunes enfants pourraient être plus sensibles aux effets des contaminants environnementaux. La recherche se poursuit activement en vue de caractériser cette potentielle sensibilité aux PFAS. Ces dernières considérations ne nécessitent pas forcément la mise en place de mesures de santé publique spécifiques pour le moment;
  2. Les personnes qui sont davantage exposées aux PFAS, comme les personnes qui les manipulent au travail (voir la fiche Source d’exposition aux PFAS).

Mesure de la concentration de PFAS dans le corps

Selon l’INSPQ, plusieurs facteurs justifient actuellement que les médecins poursuivent leur approche clinique usuelle sans égard à la concentration de PFAS dans le corps. Les facteurs principaux sont :

  1. Les incertitudes sur certains effets à la santé des PFAS et les concentrations de PFAS dans le corps qui pourraient produire des effets;
  2. La difficulté d’obtenir, à partir de prélèvements sanguins, des informations qui permettent aux cliniciens d’intervenir (p. ex. la source ou le moment précis de l’exposition);
  3. Les possibles effets négatifs des investigations à la suite d’un test positif.

Toute personne soucieuse de son exposition aux PFAS peut bénéficier de conseils pour réduire cette dernière (voir la fiche Limiter l’exposition aux PFAS).

Pour en savoir plus

Agency for Toxic Substances and Disease Registry. (2021). Toxicological profile for perfluoroalkyls. U.S. Department of Health and Human Services.

Centre international de Recherche sur le Cancer/International Agency for Research on Cancer. (2016). Some chemicals used as solvents and in polymer manufacture. IARC Monographs on the Evaluation of Carcinogenic Risks to Humans, 110.

National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. (2022). Guidance on PFAS exposure, testing, and clinical follow-up.

Auteurs :
Julien Michaud-Tétreault, Stéphane Perron, Caroline Huot, (Institut national de santé publique du Québec)

Révision scientifique : 
Stéphane Caron, Fabien Gagnon et Vicky Huppé (Institut national de santé publique du Québec);
Sonia Boivin (Direction de santé publique de l’Estrie);
Julie Brodeur, Yun Jen (Direction de santé publique de Montréal);
Gille Delaunais (Direction de santé publique de l’Outaouais);
Christiane Dupont (ministère de la Santé et des Services Sociaux);
Michel Savard (Direction de santé publique des Laurentides);
Yannick Auclair, Julie Brunet et Julie Lessard (Institut national d’excellence en santé et en services sociaux),
Jin Hee Kim, Vince Spilchuk, Rena Chung et Alvin Ching Wai Leung (Public Health Ontario).

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