Bulletin d'information en santé environnementale

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Changements climatiques et risque pour la santé : une première conférence canadienne

Une première Conférence annuelle sur les politiques de santé et de bien-être et la planification sur les mesures d’adaptation au changement climatique a eu lieu du 5 au 7 novembre dernier à Canmore, en Alberta. Organisée par Santé Canada, la conférence visait à sensibiliser les intervenants et les analystes en politiques de santé et de services sociaux aux impacts du changement climatique sur la santé et à favoriser l’intégration de ces enjeux dans les programmes et les politiques de santé publique. La conférence visait également à favoriser la création de réseaux multidisciplinaires en vue de définir des mesures stratégiques concernant le changement climatique et la santé.

De concert avec l’OMS, Santé Canada a identifié huit catégories d’effets importants sur la santé qui devraient s’intensifier au fur et à mesure que le climat changera: la morbidité et la mortalité liées à la température, les effets de conditions météorologiques exceptionnelles, les effets liés à la pollution atmosphérique, la contamination par l’eau et la nourriture, les maladies infectieuses à transmission vectorielle, l’exposition accrue au rayonnement ultraviolet dû à l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, les populations particulièrement vulnérables et les impacts socio-économiques sur la santé et le bien-être des populations (voir tableau).

Article

Choix d’un adulticide pour le contrôle de la transmission du virus du Nil occidental au Québec

Le contrôle des insectes piqueurs au moyen d’insecticide constitue, en situation épidémique, une alternative employée par plusieurs états dans la lutte contre la transmission du virus du Nil occidental. Or, l’utilisation d’insecticides chimiques à cette fin n’est pas sans présenter certains risques pour la santé humaine. Dans ce contexte, il devient essentiel de choisir, au cas où un tel usage s’avérerait nécessaire au Québec, le produit qui offre la meilleure innocuité, tant pour la population que pour les travailleurs qui auront à effectuer les traitements. Dans le cadre de cet avis, les principaux indices de toxicité des insecticides homologués au Canada pour le contrôle des populations d’insectes adultes, soit le malathion, la resméthrine, la perméthrine, le propoxur et le dichlorvos, ont été évalués.

Cet exercice de comparaison des données toxicologiques disponibles a entre autres servi à faire une première sélection d’insecticides en fonction de leur innocuité et à orienter les priorités d’évaluation des risques toxicologiques associés à l’utilisation d’adulticides dans le cadre d’un programme de contrôle vectoriel de la transmission du virus du Nil occidental.

Article

Enjeux de variabilité et de classification dans les études épidémiologiques utilisant la biosurveillance pour mesurer l’exposition aux contaminants non persistants

Il est fréquent que les études épidémiologiques portant sur les effets des contaminants environnementaux utilisent la biosurveillance, soit la mesure de ces substances ou de leurs métabolites dans les matrices biologiques, afin de caractériser l’exposition passée ou présente des participants. Pour des raisons de coûts et de logistique, la biosurveillance repose souvent sur la collecte d’un nombre limité d’échantillons biologiques par participant, voire sur un échantillon unique. Dans le cas des dioxines, des furannes ou des pesticides organochlorés qui ont été l’objet des premières études épidémiologiques ayant eu recours à cette approche, le nombre limité d’échantillons n’était pas considéré comme une limite méthodologique importante. En effet, la longue persistance de ces substances dans l’organisme humain, de l’ordre de plusieurs mois ou années, permettait de considérer que l’évaluation de l’exposition à l’aide de cette approche demeurait robuste.

Résumé scientifique

Nouvelles lignes directrices de l’Organisation mondiale de la Santé sur le bruit environnemental : changement d’approche

Le bureau régional pour l’Europe de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié le 10 octobre 2018 une mise à jour de ses lignes directrices (LD) sur le bruit environnementalOrganisation mondiale de la Santé. Environmental Noise Guidelines for the European Region [En ligne]. Copenhague : Organisation mondiale de la Santé; 2018. Disponible : http://www.euro.who.int/en/publications/abstracts/environmental-noise-guidelines-for-the-european-region-2018. Ce document succède aux révisions de 1999 (Community Noise Guidelines) et de 2009 (Noise Night Guidelines). En plus du document original en anglais, un résumé en français est disponible (2). Ces LD remplacent toutes les recommandations faites depuis 1999, sauf pour les valeurs de bruit intérieur et les sources de bruit non couvertes par les nouvelles LD (bruit industriel, zones commerciales). Dans ces cas particuliers, les valeurs auparavant applicables demeurent valides. Bien que ces LD soient d’abord destinées à l’Europe, l’OMS mentionne clairement que « les niveaux d’exposition recommandés peuvent être considérés comme applicables à d’autres régions et adaptés au public à l’échelle mondiale ».

Résumé scientifique

Exploration des changements de perception de l’énergie éolienne chez des propriétaires terriens du Michigan (États-Unis) après la construction

L’acceptation sociale des projets de développement éolien est modulée par plusieurs facteurs, tels que le processus décisionnel, les retombées économiques et les effets appréhendés sur le paysage et le milieu de vie (1). Afin de mieux anticiper ces fluctuations, plusieurs chercheurs ont tenté de mettre au jour une trajectoire type, la plus connue étant la courbe en « U » proposée par un expert américain pro-éoliennes des années 1990 (2), laquelle est encore soutenue par des scientifiques contemporains. Cette trajectoire suggère une attitude au départ favorable, qui se détériore avec l’accumulation de renseignements sur les impacts potentiels, et qui redevient à un niveau favorable lorsque les impacts anticipés s’avèrent moins importants que prévu et qu’une familiarité s’installe à l’égard du nouvel environnement. D’autres études observent toutefois d’autres trajectoires et, surtout, mettent en garde contre l’interprétation de la courbe en « U », qui serait plutôt le résultat de l’essoufflement des opposants.

Résumé scientifique

Portrait des appels au Centre antipoison du Québec de 2013 à 2015 par catégorie de pesticides : pertinence et implications

Les appels au Centre antipoison du Québec (CAPQ) pour intoxications réelles ou suspectées aux pesticides sont publiés à l’Infocentre de santé publique en considérant différentes variables. Cependant, ces données sont regroupées sans tenir compte des différentes catégories de pesticides. Le CAPQ possède toutefois les données pour certaines de ces catégories. Cet article dresse le portrait des appels au CAPQ pour intoxications de 2013 à 2015 au Québec selon les trois catégories suivantes : insecticides, herbicides et fongicides. Les données d’appels impliquant les trois catégories de pesticides ont été extraites, cumulées séparément, puis exprimées en fréquence relative d’appels pour chacune des variables d’intérêt. Des différences par catégorie de pesticides ont été observées pour l’âge, le sexe, la voie d’exposition, la toxicité potentielle et le lieu de traitement. Il appert qu’un portrait par catégorie de pesticides est pertinent et utile pour mieux caractériser les intoxications aux pesticides au Québec et dégager certaines pistes d’intervention et de recherche.

Article

Adaptation municipale aux problèmes d’allergies liées au pollen de l’herbe à poux : portrait des actions prises à l’échelle des municipalités québécoises

Cette étude dresse le portait des actions entreprises par les municipalités québécoises en lien avec le contrôle de l’herbe à poux (ambrosia artemisiifolia). Les données proviennent d'un questionnaire en ligne envoyé au cours de l'été 2018 à des responsables municipaux de 817 municipalités et arrondissements du Québec (n = 262; taux de réponse = 32 %). Les résultats indiquent qu’environ la moitié des municipalités à l’étude effectuent la coupe des plants pour contrôler l’herbe à poux et qu’environ la moitié ont effectué de la sensibilisation auprès de leurs citoyens. Il appert que les méthodes de prévention de l’établissement de l’herbe à poux sont encore peu utilisées.

Article

Dre Brigitte Pinard, médecin-conseil

Pour ce numéro, nous vous invitons à découvrir le parcours, les expériences et les réflexions de la Dre Brigitte Pinard, médecin-conseil à la Direction de santé publique du CISSS de l’Outaouais depuis 2013. La Dre Pinard détient un doctorat en médecine de l’Université d’Ottawa (2005) et une spécialisation en santé publique et médecine préventive de la même université (2012). Elle occupe depuis 2013 le poste de coordonnatrice médicale de l'équipe de santé environnementale au CISSS de l’Outaouais, en plus d’être chargée d’enseignement clinique à McGill. Elle donne un cours en santé environnementale à l’Unité de médecine familiale de Gatineau et supervise des stages en santé environnementale. Depuis 2017, elle est aussi chercheure associée au CISSS de l’Outaouais.

Portrait

Mot du rédacteur en chef

Mot de la rédaction

Logements insalubres cherchent partenaires pour partage de responsabilités : compte rendu de la journée thématique des JASP 2018

D’importantes difficultés perdurent toujours au Québec quant à la prise en charge et à la résolution des problèmes d’insalubrité dans les logements. Un nouveau guide réalisé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en 2017 proposait d’entreprendre une réflexion pour assurer une prise en charge intégrée des situations d’insalubrité. Pour ce faire, une journée thématique a été organisée aux 22e Journées annuelles de santé publique (JASP) et a permis de réunir un éventail d’acteurs. Différents enjeux ont été abordés, comme la complexité des situations d’insalubrité, l’absence de réglementation municipale, la variabilité des interventions, les délais judiciaires, le manque de ressource et de financement, etc. Face à ces défis, plusieurs pistes de solution ont été proposées (ex. : ententes intersectorielles, code du logement provincial, sensibilisation, politiques globales et intégrées, etc.), mais il demeure que le partage des responsabilités et la collaboration entre partenaires dans le cadre de leurs mandats respectifs doivent être encouragés pour permettre la résolution de problématiques d’insalubrité complexes.

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