Les urgences toxicologiques sont depuis toujours pour le clinicien un défi clinique et ce, pour plusieurs raisons. Ce sont des situations qui évoluent dans le temps, souvent de façon favorable mais des complications soudaines et inattendues peuvent parfois survenir. Le clinicien qui, le premier, a la tâche d'évaluer le patient, doit très souvent se contenter d'informations incomplètes ou erronées sur la situation clinique : nature de l'ingestion, quantité ingérée, délai écoulé depuis l'ingestion, état prémorbide du patient et ainsi de suite. De plus, même si les circonstances peuvent suggérer une intoxication, il est également possible que la situation clinique réelle soit tout autre et que le problème présenté par le patient soit de nature non toxicologique : neurologique, métabolique, infectieux ou traumatique, par exemple. Même si, de prime abord, le défi semble grand, le clinicien qui respectera certains principes thérapeutiques importants parviendra, dans la grande majorité des cas, à un résultat satisfaisant. La clé du succès réside dans la capacité pour le clinicien d'anticiper les complications et d'intervenir de façon efficace au bon moment. La prise en charge des voies respiratoires chez le patient intoxiqué est à ce titre d'une importance primordiale pour l'évolution favorable du patient intoxiqué.