Résultats rapportés et interprétation

Résultats rapportés

Les résultats sont rapportés sous forme de pourcentage (%) et sont généralement accompagnés de mesures de température réalisées aux mêmes endroits.

Interprétation

  • Afin d’assurer le confort des occupants et de minimiser la croissance fongique, il est généralement recommandé de maintenir l’humidité relative entre 30 % et 50 %.

Certaines valeurs minimales doivent être respectées afin d’assurer le confort des occupants. Selon le Règlement sur la santé et la sécurité du travail et le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail (CCHST), la valeur minimale dans les édifices de bureaux ne doit pas descendre en dessous de 20 %[1], afin d’éviter de l’inconfort causé par l’assèchement des muqueuses et de la peau (32,33). En effet, des symptômes de sécheresse des yeux, du nez, de la gorge et de la peau peuvent être rapportés chez certaines personnes exposées à de faibles taux d’humidité relative (34).

Pour minimiser la prolifération fongique, la valeur maximale d’humidité relative devrait théoriquement être inférieure à 65 %, la valeur à ne pas dépasser variant entre 60 % et 70 % selon les organisations (voir Annexe 6 - Écarts d'humidité relative recommandés). Une lecture d’humidité relative au-delà de ces valeurs peut donc signifier une condition propice à la croissance de moisissures. Par ailleurs, une humidité relative élevée favorise le développement d’autres organismes tels que les bactéries et les acariens (11), ainsi que l’émission, par certains matériaux, de composés organiques volatils comme le formaldéhyde, un gaz irritant (35).

  • Une humidité relative inférieure à la plage de valeurs recommandées pourrait tout de même entraîner de la condensation sur les surfaces et favoriser le développement de moisissures, en particulier en hiver. Conséquemment, l’humidité relative devrait être maintenue assez basse en tout temps, pour prévenir la formation de condensation sur les surfaces (3,10,23,25).

Lorsque la température extérieure est en dessous de -10 °C, la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) recommande de maintenir l’humidité relative à 30 % – voire à 25 % en conditions très froides – pour éviter la formation de condensation à la surface des fenêtres ou des murs froids (25). L’air chaud pouvant contenir davantage d’humidité que l’air froid, son contact avec une surface froide ou mal isolée peut entraîner la formation de condensation sur celle-ci, même si le taux d’humidité relative à l’intérieur respecte les valeurs recommandées. Alors qu’une telle situation observée de manière ponctuelle et sur une très courte période n’est généralement pas préoccupante, une condition chronique d’humidité relative élevée (observée de manière intermittente ou à répétition) peut résulter en une contamination fongique et doit être corrigée (23). Dans un tel contexte, une bonne ventilation peut contribuer à diminuer l’humidité relative.

  • Plusieurs facteurs peuvent influencer les mesures de l’humidité relative, à la hausse comme à la baisse. En plus des conditions météorologiques extérieures (l’humidité relative dans l’air ambiant étant plus élevée lors d’une journée pluvieuse, par exemple), certaines caractéristiques et conditions présentes à l’intérieur au moment de la prise de mesure peuvent avoir un impact sur les lectures et devraient être notées dans le rapport, notamment :
  • le nombre d’occupants dans la pièce et leurs activités (ex. : cuisson des aliments, douches, compostage, utilisation d’un humidificateur ou d’un déshumidificateur);
  • la température ambiante, l’air chaud pouvant contenir davantage d’humidité que l’air froid;
  • les conditions de ventilation lors de la prise de mesure (ex. : présence et fonctionnement d’un système de ventilation central [et type de système], d’un ventilateur d’extraction dans la ou les salles de bain ou d’une hotte de cuisine, fenêtres ouvertes ou fermées, etc.);
  • la présence d’un spa ou d’une piscine intérieure ou, encore, de nombreux végétaux en culture ou d’aquariums.

Les mesures de l’humidité relative peuvent aussi varier à l’intérieur d’une même pièce. Par exemple, la valeur notée au centre d’une pièce peut être différente de celle observée le long d’un mur extérieur, plus froid (3,4).

  • Des mesures de l’humidité relative qui se situent à l’intérieur de la plage de valeurs recommandées (entre 30 % et 50 %) indiquent généralement une condition normale. Elles n’excluent toutefois pas la présence d’un problème potentiel d’humidité excessive et/ou de contamination fongique. Il demeure donc important d’interpréter les résultats en considérant l’ensemble des informations disponibles.

Les conditions favorisant la prolifération fongique peuvent être transitoires ou intermittentes, et être absentes au moment de l’inspection des lieux. Conséquemment, il est important de considérer que les mesures d’humidité relative reflètent uniquement les conditions présentes au moment de l’investigation, et qu’elles peuvent différer si elles sont prises à un autre moment (13).

Par ailleurs, il convient de noter que, malgré l’absence de problèmes d’humidité relative au moment de l’inspection des lieux, il est possible que d’autres conditions pouvant favoriser la contamination fongique soient présentes, telles qu’un problème de moiteur dans les matériaux causé par une infiltration d’eau localisée.

Résumé des informations à vérifier

En accompagnement des résultats de mesures de l’humidité relative, certaines informations devraient être indiquées dans le rapport et peuvent être vérifiées afin d’assurer une interprétation adéquate, en particulier :

  •  
  • les résultats des mesures de température réalisées, qui devraient être effectuées aux mêmes endroits que les mesures d’humidité relative;
  • les endroits précis où les mesures ont été effectuées, par exemple à l’aide de photos;
  • les conditions météorologiques extérieures (ex. : journée pluvieuse, température, humidité relative, etc.);
  • les caractéristiques et conditions présentes à l’intérieur au moment de la prise de mesure et qui peuvent influencer les lectures.

Le document L’air et l’humidité – Un guide pour comprendre et régler les problèmes d’humidité dans les habitations fournit des informations sur les causes des problèmes d’humidité et de condensation et leurs solutions, ainsi que des listes de vérification des problèmes d’humidité en milieu résidentiel (SCHL, 2004).

L’annexe 4 présente, sous forme de grille, les sections et contenu types d’un rapport d’investigation de la contamination fongique d’un bâtiment. Les informations générales qu’il devrait contenir sont exposées section par section, c’est-à-dire : contexte, objectifs, méthodologie (en particulier lorsque des appareils sont utilisés), résultats et interprétation (notamment les informations qui devraient figurer dans la légende accompagnant les photographies), recommandations et conclusions, références.

L’annexe 6 présente les écarts d’humidité relative recommandés par différentes organisations reconnues à l’intérieur des bâtiments.

 

[1]     Selon le Règlement sur la santé et la sécurité du travail (32), ce pourcentage doit être maintenu pendant les heures d’ouverture, dans tout édifice de bureaux ou établissement commercial construit ou mis en exploitation après le 19 décembre 1979.