Interprétation de rapports d’investigation : généralités à considérer
De façon générale, l’interprétation de rapports d’investigation fongique doit considérer les aspects importants mentionnés ci-dessous.
- Un rapport d’investigation fongique d’un bâtiment représente un portrait de la situation à un moment précis dans le temps.
En effet, les résultats obtenus peuvent différer si l’inspection visuelle et les mesures environnementales ont été réalisées à un autre moment. Conséquemment, le rapport doit indiquer le moment précis où les observations et les mesures ont été effectuées. Il doit également présenter de manière factuelle les diverses conditions notées à ce même moment et pouvant être la cause du problème.
- Les données colligées lors de l’investigation à l’aide des diverses méthodes de mesures et de prélèvements doivent toujours être interprétées en considérant l’ensemble des informations recueillies.
Ces informations incluent tout particulièrement les informations sur le bâtiment (c’est-à-dire les informations disponibles passées et présentes sur l’extérieur et l’intérieur) ainsi que les observations de signes d’humidité excessive ou de contamination fongique.
- L’avis d’un ou de plusieurs professionnels expérimentés ayant une expertise pertinente peut être nécessaire pour interpréter adéquatement les résultats, tant positifs que négatifs.
La section Approche collaborative interdisciplinaire fournit de plus amples informations à ce sujet.
- L’évaluation des risques avérés ou potentiels pour la santé des occupants du bâtiment, en lien avec la présence d’un problème de contamination fongique ou de conditions le favorisant, doit être réalisée par des professionnels de la santé, à la lumière de l’ensemble des informations disponibles.
Il peut arriver, lors de la démarche d’investigation de la contamination fongique d’un bâtiment, que les occupants soulèvent des préoccupations de santé ou se plaignent de symptômes qu’ils attribuent à l’état du bâtiment. De telles informations devraient être notées dans le rapport, particulièrement si elles sont la raison ayant motivé l’investigation du bâtiment. Par ailleurs, ces mêmes occupants devraient être confiés à leur médecin traitant ou à une clinique spécialisée en médecine du travail et de l’environnement afin qu’ils soient pris en charge individuellement. Cependant, les rapports d’investigation de la contamination fongique de bâtiments réalisés par des firmes de consultants ne devraient jamais inclure d’appréciation sur un lien de causalité entre les symptômes rapportés par les occupants et l’état du bâtiment.
- Les informations incluses dans le rapport d’investigation doivent être suffisamment détaillées, claires et précises pour permettre l’élaboration d’un plan d’action pour le nettoyage ou la réhabilitation des lieux concernés, incluant les mesures de protection des travailleurs qui procéderont aux mesures correctives (16) ainsi que celles des occupants (ex. : mesures de confinement); au besoin, elles pourront aussi servir à l’élaboration de nouveaux objectifs pour une investigation plus approfondie.
- Chaque situation est unique et le jugement professionnel aura toujours une place prépondérante dans l’interprétation.
L’annexe 4 présente, sous forme de grille, les sections et contenu types d’un rapport d’investigation de la contamination fongique d’un bâtiment. Les informations générales qu’il devrait contenir sont exposées section par section, c’est-à-dire : contexte, objectifs, méthodologie (en particulier lorsque des appareils sont utilisés), résultats et interprétation (notamment les informations qui devraient figurer dans la légende accompagnant les photographies), recommandations et conclusions, références. Pour plus d’informations sur l’interprétation de données et de mesures spécifiques (ex. : mesures de l’humidité relative), le lecteur est invité à se référer aux fiches correspondantes.
L’annexe 5 présente un rapport type d’investigation de la contamination fongique d’un bâtiment avec, en marge, une liste de vérification des informations générales qui devraient s’y trouver.