Arsenic inorganique
Cette fiche technique est destinée aux autorités de santé publique dans l’exercice de leur mission.
Si la présence d’arsenic dans l’eau que vous consommez vous préoccupe, vous pouvez consulter la page du gouvernement du Québec et la page du gouvernement du Canada.
Sur cette page
L’arsenic inorganique dans l’environnement
Cette fiche traite uniquement de l’arsenic inorganique ou iAs, car l’eau potable contient rarement des composés organiques d’arsenic (l’arsenic organique est surtout trouvé dans certains aliments comme les poissons et les crustacés)1,2.
L’iAs (CAS RN 7440-38-2) est un solide aux propriétés métallique et non métallique (solide métalloïde). Il est non inflammable.
Sa présence dans l’environnement est notamment attribuable2 :
- à l’érosion et à la minéralisation des roches et du sol;
- à la production de métaux comme l’or ou le cuivre;
- au lessivage du bois traité à des fins de contrôle parasitaire.
L’arsenic dans l’eau
- La présence d’iAs dans l’eau est généralement d’origine naturelle3,4. L’iAs forme des composés inorganiques avec plusieurs éléments présents dans l’eau comme l’oxygène, le soufre et le fer.
- L’iAs est mesuré autant dans les eaux souterraines qu’à la surface (fleuve, rivières et lacs)4–6.
- Les concentrations d’iAs sont généralement plus élevées lorsque la source est d’origine souterraine par rapport à celle de surface1.
En savoir plus sur les concentrations d’iAs mesurées dans l’eau potable au Québec
La concentration moyenne d’arsenic mesurée dans l’eau potable d’environ 1 000 municipalités du Québec, approvisionnées en eau de surface ou souterraine, était d’environ 2 µg/L entre 1990 et 20024.
Une concentration maximale de 82 µg/L a été rapportée entre 2013 et 2018 par les exploitants de réseaux d’eaux de surface ou souterraine qui desservent une eau potable à au moins 21 personnes3.
Exposition de la population
Données de biosurveillance
L’iAs peut être mesuré dans l’urine, les cheveux, le sang et les ongles7. Les données d’iAs dans ces biomarqueurs reflètent l’exposition des individus à toutes les sources d’exposition (aliments, eau, air, sol, produits de consommation).
L’urine est un très bon marqueur de l’exposition récente à l’iAs. Elle peut aussi correspondre à l’exposition chronique, si celle-ci est constante sur une base quotidienne.
En savoir plus sur les données d’iAs urinaire mesurées au Québec
- L’enquête canadienne sur les mesures de santé (ECMS) mesurent chez des Canadiens et Canadiennes les concentrations urinaires sommées d’iAs et de ses métabolites, soit l’arsénate, l’arsénite, l’acide diméthylarsinique (DMA) et l’acide monométhylarsonique (MMA)7.
- Des données ont été recueillies auprès de personnes québécoises âgée de 3 à 79 ans. Selon les résultats les plus récents (2016-2019), la moyenne géométrique d’iAs et de ses métabolites, mesurée chez ces 1 297 personnes, est de 5,0 µg/L d’urine. Le 95e centile de la distribution est de 37 µg/L d’urine8. Toutefois, ces résultats sont à utiliser avec prudence, car le coefficient de variation de ces paramètres statistiques est supérieur à 16,6 %.
- Dans les années précédentes (2012-2015), la moyenne géométrique au Québec était très similaire, mais le 95e centile était plus faible, soit 18 µg/L. Il est à noter que la concentration urinaire d’iAs et de ses métabolites peut être influencée par la consommation de poissons et de fruits de mer d’une personne dans les jours précédents la collecte d’urine.
- Les concentrations urinaires sommées des espèces de l’iAs chez les personnes québécoises ne sont pas différentes de celles obtenues chez les autres personnes canadiennes.
- Le seuil de déclaration obligatoire de l’iAs total urinaire par les laboratoires au Québec est de 0,5 µmol/L ou de 37,5 µg/L9,10.
Principales sources d’exposition
- La population est exposée à l’iAs principalement par les aliments et l’eau potable2,11,12. Certains aliments comme les jus de fruits et le riz sont riches en iAs13.
- L’air et les particules du sol contribuent peu à l’exposition totale, sauf dans certaines circonstances (p. ex. contamination industrielle).
- La consommation de tabac est une autre source d’exposition à l’iAs2.
En savoir plus sur les doses quotidiennes d’exposition à l’iAs par les aliments et par l’eau
- Selon Santé Canada, chez la population générale canadienne (de 0 à ≤ 80 ans), la dose quotidienne moyenne d’ingestion d’iAs par les aliments est de 0,105 µg/kg de p.c./jour.
- La dose quotidienne alimentaire moyenne d’iAs varie en fonction du groupe d’âge. Par exemple, chez les nourrissons de 0 à < 1 an, elle est de 0,180 µg/kg de p.c./jour (95e percentile de 0,630 µg/kg de p.c./jour)14. Chez l’adulte, elle varie entre 0,07 et 0,10 µg/kg de p.c./jour (95e centile entre 0,190 et 0,280 µg/kg de p.c./jour).
- La dose quotidienne associée à l’ingestion de 5 µg d’iAs/L d’eau potable est de 0,085 µg/kg de p.c./jour (tableau 1). Cette dose est inférieure à la dose quotidienne moyenne alimentaire de 0,105 µg d’iAs/kg de p.c./jour pour la population générale. À partir de 7 µg d’iAs/L, la dose quotidienne de la population générale par l’eau potable passe à 0,119 µg/kg de p.c./jour (tableau 1), soit une valeur supérieure à la dose quotidienne moyenne alimentaire.
- Chez les nourrissons, la dose quotidienne associée à l’ingestion de 3 µg d’iAs/L d’eau potable est de 0,237 µg/kg de p.c./jour (tableau 1), ce qui dépasse la dose quotidienne moyenne alimentaire chez ce groupe d’âge de 0,180 µg d’iAs/kg de p.c./jour.
Tableau 1 – Doses quotidiennes moyennes de la population générale et des nourrissons associées à l’ingestion d’iAs par l’eau potable
Dose quotidienne moyenne d’exposition par l’eau potable (µg iAs /kg de p.c./jour) | |||||
---|---|---|---|---|---|
Concentration d’iAs dans l’eau potable (µg/L) | 1 | 3 | 5 | 7 | 10 |
Population généraleA | 0,017 | 0,051 | 0,085 | 0,119 | 0,170 |
NourrissonsB | 0,079 | 0,237 | 0,395 | 0,553 | 0,790 |
En gras : Dose quotidienne moyenne d’exposition d’iAs par l’eau potable supérieure à la dose d’exposition moyenne d’iAs par les aliments, soit 0,105 µg/kg de p.c./jour pour la population générale et de 0,180 µg/kg de p.c./jour pour les nourrissons14.
A Dose quotidienne moyenne d’exposition par l’eau potable pour la population générale = (concentration d’iAs dans l’eau) × (taux d’ingestion quotidien d’eau moyen de 0,017 L/kg de p.c./jour) chez les 0 à ≤ 80 ans15.
B Dose quotidienne moyenne d’exposition par l’eau potable chez les nourrissons = (concentration d’iAs dans l’eau) × (taux d’ingestion quotidien d’eau moyen de 0,079 L/kg de p.c./jour) chez les 0 à < 1 an15.
Voies d’exposition par l’eau potable
L’ingestion est la principale voie d’absorption par l’eau potable, puisque l’iAs n’est pas volatil. Le contact cutané par l’eau potable est une voie d’absorption mineure2,7.
L’iAs dans l’eau potable est inodore, sans saveur et ne colore pas l’eau.
Toxicocinétique et mode d’action
La toxicocinétique réfère aux processus d’absorption, de distribution, de métabolisation et d'excrétion des contaminants dans le corps après une exposition. Le mode d’action comprend l’ensemble des mécanismes biochimiques, cellulaires et physiologiques nécessaires pour que le contaminant produise un effet.
Absorption | Rapide, entre 45 % et 80 % de la dose ingérée |
---|---|
Distribution | Presque tous les organes |
MétabolitesA | MMA (III), MMA (V) et DMA (III) et DMA (V) |
Élimination | Environ 2 à 3 jours (iAs et ses métabolites) |
Bioaccumulation | Cheveux, ongles et peau |
Traverse la barrière placentaire? | Oui |
Transféré au lait maternel? | Peu |
A L’iAs est principalement métabolisé dans le foie par des processus de méthylation, bien que d’autres organes comme la vessie et les reins peuvent jouer ce rôle2,7.
L’iAs n’interagit pas directement avec l’ADN. Cependant, l’iAs et ses métabolites (présentés au tableau 2) peuvent réagir avec de nombreuses macromolécules de l’organisme, comme les enzymes et l’adénosine triphosphate (ATP).
En savoir plus sur le mode d’action de l’iAs
- Les réactions biochimiques induites par l’iAs et ses métabolites provoquent un stress oxydatif susceptible d’altérer les fonctions cellulaires de plusieurs systèmes comme la respiration cellulaire ainsi que le matériel génétique (p. ex. notamment par des cassures double brin et la formation d’aberrations chromosomiques)1.
- On soupçonne que ces mécanismes se produisent en parallèle et qu’ils participent au mode d’action toxique de l’iAs. Cependant, ce mode d’action n’est pas encore complètement élucidé1,16.
Effets à la santé
- L’exposition court terme, sous-chronique et chronique à l’iAs cause plusieurs effets à la santé chez l’humain1,2.
- L’ensemble des atteintes observées découle surtout de résultats d’études menées auprès de populations humaines exposées à l’iAs par l’eau potable. Ces études ont été réalisées autant en Asie qu’aux États-Unis, en Hongrie et au Chili.
- Ces populations comprenaient toutes des groupes exposés entre 10 µg/L (voire moins) et 150 µg/L dans l’eau.
- Même si l’iAs cause de nombreux effets, ces derniers ne surviennent pas tous aux mêmes doses. Pour connaître les doses auxquelles surviennent ces effets, voir la section Relations dose-réponse.
En savoir plus sur les revues des effets à la santé de l’iAs par les organismes de référence
- Une multitude d’études sont publiées depuis des décennies sur les effets à la santé de l’iAs. L’évaluation du poids de la preuve, issue des résultats de ces études, a été effectuée par plusieurs organismes reconnus par le Groupe scientifique sur l’eau (GSE) de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)1,2,4,12,16–23 (voir aussi l’annexe Approche méthodologique).
- L’EFSA1 et la U.S. FDA16 ont procédé à leur évaluation respectivement en 2024 et en 2016. Les autres évaluations remontent à plus de 10 ans. La U.S. EPA et Santé Canada ont entamé un processus de révision de leur document (date de leur publication à déterminer)24,25. La description des effets santé présentés ci-dessous s’appuie principalement sur les constats de l’EFSA.
Exposition chronique
L’exposition chronique correspond à une exposition répétée à un contaminant pendant plusieurs années, généralement plus de 10 % d’une vie (p. ex. > 7 ans pour un humain dont la durée de la vie est fixée à 70 ans lors des évaluations du risque).
Effets cancérigènes
- Une relation causale peut être établie entre l’exposition à l’iAs dans l’eau potable et le développement de cancer de la peau autre que le mélanome (carcinomes basocellulaire et spinocellulaire), de la vessie et des poumons4,12,16,18–23,26.
- C’est également sur la base d’associations positives mesurées pour ces trois sites de cancer que le CIRC reconnaît l’iAs comme un cancérigène pour l’humain (groupe 1)11.
- Bien que des associations positives soient aussi observées pour les cancers du sein, de la prostate, des reins, du foie, du pancréas et de la vésicule biliaire, le poids de la preuve est insuffisant pour conclure en des relations causales selon la plus récente évaluation1.
Effets non cancérigènes
- L’exposition chroniqueà l’iAs dans l’eau potable cause plusieurs effets non cancérigènes aux poumons, au cœur, à l’appareil circulatoire, aux reins et à la peau1.
- Pour les effets cutanés, l’association causale est démontrée seulement chez des populations de l’Asie dont le statut nutritionnel et l’état de santé diffèrent de ceux des populations occidentales. La pertinence de ces associations pour d’autres populations est donc incertaine1.
- Pour plusieurs autres effets, une association causale n’a pas pu être démontrée en raison du poids de la preuve (p. ex. neurotoxicité, reprotoxicité).
En savoir plus sur les effets non cancérigènes de l’iAs
Le tableau 3 détaille les effets non cancérigènes qui découlent d’une exposition chronique à l’iAs selon l’évaluation de l’EFSA de 20241. La section Relations dose-réponse présente les doses associées à ces effets.
Tableau 3 – Effets non cancérigènes d’une exposition à l’iAs pour lesquels une association causale est démontrée selon l’EFSA (2024)
Organe ou système cible | Effet(s) |
---|---|
Poumons | Atteintes des fonctions pulmonaires par une réduction du volume des poumons |
Système cardiovasculaire | Cardiopathies ischémiquesA, dont les maladies coronariennes, les infarctus du myocarde et les « maladies du cœur »B Athéroscléroses carotidiennes |
Reins | Maladies rénales chroniques, caractérisées par un faible taux de filtration glomérulaire, une mortalité par maladies rénales, un traitement par dialyse ou une transplantation |
Peau | Lésions de la peau caractérisées par des altérations de la pigmentation et des kératosesC |
A C’est-à-dire qui implique une réduction de l’apport en oxygène au cœur.
B L’expression « maladies du cœur » est rapportée telle quelle par l’EFSA.
C Selon le NRC19, les lésions cutanées sont des marqueurs cliniques d’une susceptibilité accrue aux cancers de la peau. Cependant, aucune preuve ne permet de démontrer que les lésions cutanées soient des précurseurs directs de ces cancers.
- La U.S. EPA, l’OEHHA, l’ATSDR, l’EFSA (en 2009) et l’OMS ont aussi considéré que les preuves des associations entre l’exposition à l’iAs et le développement de lésions cutanées sont suffisantes12,18,20–22.
- De même, tout comme l’EFSA, l’OEHHA et le NRC ont également jugé que l’exposition à l’arsenic cause des cardiopathies ischémiques19,20.
- Selon l’EFSA, une association causale n’a pas pu être démontrée pour la neurotoxicité, l’hypertension, les accidents vasculaires cérébraux, le métabolisme du glucose, le diabète, les infections respiratoires, l’asthme, le syndrome métabolique et les effets à la fertilité masculine1. Toutefois, contrairement à l’EFSA, l’OEHHA a considéré que les preuves d’une association entre l’exposition à l’arsenic et l’hypertension et le diabète sont suffisantes20.
Exposition sous-chronique
L’exposition sous-chronique correspond à une exposition répétée à un contaminant allant de 30 jours à 10 % d’une vie (p. ex. < 7 ans par défaut pour un humain dont la durée de la vie est fixée à 70 ans lors des évaluations du risque).
- L’exposition sous-chronique à l’iAs durant la grossesse cause des effets au développement du nouveau-né (maladie cardiaque congénitale) et de l’enfant (mortalité infantile, altérations de fonctions pulmonaires et troubles cognitifs)1.
- L’exposition prénatale à l’iAs cause probablement des avortements spontanés, une mortinatalité et une diminution du poids à la naissance1,16. Ces associations sont observées seulement auprès de populations du Bangladesh dont le statut nutritionnel durant la grossesse n’est pas toujours optimal.
- Bien que des associations positives soient aussi observées pour d’autres effets comme le trouble du spectre de l’autisme et les naissances prématurées, le poids de la preuve est insuffisant pour conclure en des relations causales selon la plus récente évaluation1,16.
Exposition à court terme
L’exposition à court terme correspond à une exposition répétée à un contaminant allant de plus de 24 heures à 30 jours.
- L’exposition à court terme à l’iAs occasionne des effets pratiquement à tous les systèmes physiologiques chez l’humain, plus particulièrement le système gastro-intestinal, cardiovasculaire et nerveux1,2.
- Aucune évaluation du lien causal n’a toutefois été effectuée par les organismes consultés.
Relations dose-réponse
- L’effet le plus sensible de l’iAs, c’est-à-dire celui qui survient à la dose la plus faible, est le cancer de la peau1.
- Les effets suivants surviennent ensuite en ordre croissant de dose : altérations de fonctions pulmonaires, maladies rénales chroniques, lésions cutanées, cancer de la vessie, cardiopathies ischémiques, avortements spontanés et mortinatalités, mortalités infantiles, effets cognitifs développementaux et cancer du poumon.
- Les effets à court terme sont ceux qui se produisent aux plus hautes doses, soit les nausées, les vomissements, les diarrhées et l’œdème facial.
En savoir plus sur les relations dose-réponse de l’iAs
- Afin de caractériser les relations dose-réponse, des doses repères ou points de départ (POD; Point of Departure en anglais) sont déterminés par les organismes reconnus. Un POD est une dose d’exposition, exprimée en µg/kg de p.c./jour, obtenue à partir d’une analyse de la courbe dose-réponse. Aucun facteur d’incertitude n’est appliqué aux POD afin de tenir compte, par exemple, de la variabilité interindividuelle.
- L’EFSA a calculé des POD associés à plusieurs effets chroniques et sous-chroniques de l’iAs chez l’humain1. Toutefois, pour certains des effets énumérés ci-dessus, il n’a pas été possible d’obtenir de courbe dose-réponse et donc d’établir un POD.
- Les POD modélisés par l’EFSA sont de type BMDL5, soit la limite inférieure de l’intervalle de confiance à 95 % de la dose repère, qui est déterminée par modélisation. La dose repère correspond à une augmentation, considérée comme statistiquement significative, de 5 % de la fréquence de l’effet néfaste dans la population étudiée (Anses, 2017).
- Un POD pour les effets à court terme a aussi été calculé par l’ATSDR2. Ce dernier est un LOAEL (Lowest Observed Adverse Effect Level en anglais), soit la dose la plus faible à laquelle un effet toxique néfaste statistiquement significatif a été observé dans une population.
- Plus la valeur du POD d’un effet néfaste est faible, plus cet effet est sensible. Les POD sous-chroniques et chroniques sont associés à une augmentation statistiquement significative de 5 % du risque d’effet néfaste dans la population étudiée. Lorsque plusieurs POD ont été calculés par l’EFSA pour un effet donné, alors la valeur médiane est présentée à la figure 1.
- La figure 1 illustre les POD publiés par l’EFSA et l’ATSDR. Sauf pour les effets à court terme, les POD sont environ de l’ordre de 0,01 à 1 µg/kg de p.c./jour.
Figure 1 – Dose repères ou POD (µg/kg de p.c./jour) calculés par l’ATSDR2 pour les effets court terme et par l’EFSA1 pour les effets sous-chroniques et chroniques de l’iAs.
Facteurs modifiants
Plusieurs facteurs sont susceptibles de modifier la force de l’association entre l’exposition à un contaminant et le risque d’effets sanitaires27,28. La force de l’association peut ainsi être amplifiée (effet synergique) ou au contraire atténuée (effet protecteur).
Les facteurs modifiants peuvent être inhérents à des groupes d’individus (p. ex. âge, genre, formes différenciées d’un même gène – polymorphisme génétique –, habitudes de vie). Il peut aussi s’agir d’une autre substance qui, lorsqu’on y est exposé, interagit avec le contaminant.
Interactions possibles avec d’autres substances
Il y aurait un effet synergique entre l’usage du tabac et l’exposition à l’iAs par d’autres sources et le risque de développer le cancer du poumon ou de la vessie1.
Groupes sensibles de la population
Les principaux groupes sensibles, c’est-dire-ceux qui, pour une même dose d’exposition, peuvent présenter une réponse toxique accrue à l’iAs, sont1,17,19 :
- les nourrissons et les enfants (notamment pour les effets cancérigènes);
- les personnes qui présentent certains polymorphismes génétiques
L’état de santé et nutritionnel de la population modifie aussi le risque de lésions cutanées observé chez les populations asiatiques.
Normes et valeurs guides de gestion pour l’eau potable
Les normes et les valeurs guides de gestion (VGG) prennent en compte les limites de faisabilité technique (limite analytique ou de traitement). Les normes ont une valeur légale tandis que les VGG n’en ont pas.
Les normes et les VGG présentées au tableau 4 pour le Québec, le Canada, les États-Unis et l’international sont toutes de 10 µg/L4,12,29,30.
Organisme | Gouvernement du Québec | Santé Canada | U.S. EPA | OMS |
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Annéeréférence | 202330 | 20064 | 200129 | 201112 |
Valeur (µg/L) | 10 | 10+ALARA | 10 | 10+ALARA |
Type | Norme | VGG | Norme | VGG |
Nom | Norme de qualité de l’eau potable | Concentration maximale acceptable (CMA) | Maximum Contaminant Level (MCL) | Provisional guideline value |
Durée d’exposition applicable | Chronique | Chronique | Chronique | Chronique |
Fondée sur des contraintes analytiques ou de traitement? | Oui | Oui | Oui | Oui |
ALARA : les concentrations dans l’eau potable devraient être maintenues aussi basses qu’il soit possible d’atteindre (acronyme anglais de As low as reasonably achievable).
Norme québécoise
Le règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP) prévoit une norme pour l’arsenic de 10 µg/L30. Il s’agit de la même valeur que la concentration maximale acceptable (CMA) de Santé Canada (voir ci-dessous).
Tous les systèmes de distribution d’eau destinée à la consommation humaine, incluant les puits qui alimentent une seule résidence (puits individuels), sont assujettis à cette valeur de 10 µg/L (article 3 du RQEP).
En savoir plus sur les exigences du RQEP pour l’arsenic
Exigences de contrôle | Systèmes de distribution d’eau qui desservent au moins 21 personnes : exigence de contrôle dans l’eau distribuée une fois par année entre le 1er juillet et le 1er octobre afin de vérifier la conformité (article 14 du RQEP). Systèmes de distribution d’eau qui desservent moins de 21 personnes : pas d’exigence de contrôle. Cependant, obligation de vérifier la conformité sans délai s’il y a motif de soupçonner que l’eau distribuée est non conforme à la norme de 10 µg/L (article 42 du RQEP). |
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Prélèvements | Selon les exigences de prélèvement prévues (article 30 et annexe 4 du RQEP). |
Analyses | Selon les exigences d’analyse prévues (article 31 du RQEP). Liste des laboratoires accrédités par région disponible sur le site Web du CEAEQ . Méthode d’analyse du CEAEQ pour l’analyse de l’arsenic dans l’eau potable MA.203 – Mét.-Trace32. Limite de détection : 0,03 µg/L, limite de quantification : 0,09 µg/L (MELCCFP, communication personnelle). |
Taux de conformité | Selon le dernier bilan de mise en œuvre du RQEP, le taux de conformité des systèmes assujettis au contrôle annuel était de 98 % entre 2013 et 20183. |
Gestion des dépassements | Les obligations réglementaires s’appliquent à tous les systèmes de distribution d’eau concernés, à l’exception de ceux qui alimentent seulement une résidence (article 34 du RQEP). Voir aussi la rubrique ci-dessous Soutien à la gestion des risques en complément aux exigences du RQEP. |
Valeur guide de gestion de Santé Canada
- Santé Canada recommande une concentration maximale acceptable (CMA) d’arsenic dans l’eau potable de 10 µg/L4. Cette CMA s’appuie sur les effets cancérigènes de l’arsenic de même qu’une évaluation des capacités analytiques et de traitement.
- Santé Canada spécifie aussi que les concentrations dans l’eau potable devraient être maintenues aussi basses qu’il soit possible d’atteindre (principe ALARA).
- Le processus de révision de cette recommandation est entamé (aucune date de publication officielle n’a été communiquée)25.
Valeurs guides sanitaires pour l’eau potable
Une valeur guide sanitaire (VGS) est une concentration dans l’eau potable qui correspond à un objectif optimal de santé. Une VGS peut avoir une valeur légale. Contrairement à une VGG, elle ne prend pas en compte les contraintes potentiellement liées à son application (limite analytique ou efficacité de traitement). Une VGS peut être utilisée en complément d’une norme ou en son absence pour soutenir l'évaluation et la gestion des risques à la santé.
- Le tableau 5 détaille les VGS chroniques publiées par les organismes reconnus. Toutes les VGS s’appliquent aux effets cancérigènes sans seuil de l’iAs; elles varient entre zéro et 0,3 µg/L.
- L’écart entre les VGS et la norme de 10 µg/L est important en raison des enjeux liés aux capacités d’analyser et de traiter l’arsenic dans l’eau destinée à la consommation humaine.
- Aucune VGS sous-chronique ou court terme n’a été repérée parmi les organismes consultés.
Organisme | Santé Canada | U.S. EPA | OEHHA |
---|---|---|---|
Annéeréférence | 20064 | 200129 | 200420 |
Valeur (µg/L) | 0,3 | Objectif de zéroA | 0,004B |
Nom de la VGS | Concentration acceptable dans l’eau potable qui présenterait un niveau de risque « essentiellement négligeable » | Maximum contaminant level goal (MCLG) | Public Heath Goal (PHG) |
Groupe d’âge | Adulte | S. O. | Vie durant |
Risque unitaire (VTR) (µg d’iAs/kg p.c./jour)-1 | De 0,0001 à 0,0022C | S. O. | 0,0087D |
Étude clé (espèce) | (36), (37) (H) | S. O. | (38–44), (H) |
Effet(s) le(s) plus sensible(s) retenu(s) | Cancer (poumon, vessie, foie) | S. O. | Cancer (poumon, vessie) |
Consommation d'eau (litre/kg de p.c./jour) | S. O.E | S. O. | S. O.E |
Niveau de risque cancérigène négligeable | De 1,9 × 10-6 à 1,39 × 10-5 | S. O. | 1 × 10-6 |
A Selon la réglementation américaine, une substance cancérigène normée se voit attribuer automatiquement un maximum contaminant level goal (MCLG) de zéro s’il y a des évidences que cette substance peut causer le cancer et s’il n’y a pas de dose sous laquelle l’exposition à cette substance est considérée comme sécuritaire47.
B L’OEHHA a retenu une VGS plus élevée, soit 0,9 µg/L pour les effets non cancérigènes de l’iAs, laquelle est basée sur les maladies cérébrovasculaires. Au final, la VGS la plus faible, soit celle pour les effets cancérigènes, a été retenue par l’OEHHA comme Public Health Goal (PHG)20.
C Santé Canada présente une plage de risques unitaires, exprimés en (µg/L)-1. La plage de VTR exprimées en (µg/kg de p.c. par jour)-1 présentée au tableau 5 a été calculée par le GSE à partir des paramètres d’exposition chez l’adulte utilisés par Santé Canada, soit un poids corporel chez l’adulte de 74 kg et une consommation d’eau de 1,53 L/jour46.
D La VTR de l’OEHHA est de 2,5 × 10-4 (µg/L)-1, après un ajustement pour tenir compte du taux de mortalité de base par cancer du poumon aux États-Unis ainsi que des différences entre le volume d’eau ingéré quotidiennement par les populations des études retenues et celui de la population américaine20. La conversion de la VTR en (µg/kg de p.c. par jour)-1 a été effectuée par le GSE selon les paramètres d’exposition de l’OEHHA , soit un poids corporel chez l’adulte de 70 kg et une consommation d’eau de 2 L/jour.
E Puisque cet organisme présente une VTR déjà exprimée en µg/L d’eau potable, il n’a pas retenu de valeur de consommation d’eau pour le calcul de la VGS.
H : Humain; kg de p.c. : kilogramme de poids corporel; RU : risque unitaire (effet sans seuil); S. O. : sans objet; VTR : valeur toxicologique de référence; VGS : valeur guide sanitaire.
En savoir plus la détermination des VGS
- Les VGS sont construites de manière à protéger contre l’ensemble des effets chez l’humain, y compris les effets les plus sensibles (soit ceux qui apparaissent aux doses les plus faibles). Aussi, elles tiennent compte de facteurs d’incertitude qui protègent toute la population, y compris les groupes sensibles.
- Les VGS sont donc strictement basées sur un risque négligeable d’effets néfastes, soit un risque pour lequel l’apparition d’effets cancérigènes ou non cancérigènes est improbable chez la population exposée33. Ainsi, une exposition supérieure à la VGS ne signifie pas que la population exposée développera des effets néfastes.
- Les VGS sont déterminées à partir d’une valeur toxicologique de référence (VTR)34. Une VTR reflète le potentiel toxique des contaminants à l’égard de la santé humaine. Elle est fondée soit sur un effet toxique avec seuil de dose, soit sur un effet toxique sans seuil de dose.
- S’il s’agit d’effets avec seuil, la VTR correspond à la dose de référence (RfD) exprimée en µg/kg de p.c./jour. En revanche, s’il s’agit d’effets sans seuil, la VTR correspond au risque unitaire (RU) exprimé en (µg/kg de p.c./jour)-1. Cette unité correspond à la proportion de cas de cancer supplémentaires estimés au sein d’une population exposée à 1 µg/kg de p.c./jour d’un contaminant donné pendant la vie entière, par rapport à la proportion de cas attendus dans une population non exposée à ce même contaminant.
- Pour dériver des VGS, le volume d’eau consommé quotidiennement est aussi utilisé34. De même, pour les effets non cancérigènes chroniques ou sous-chroniques, la contribution relative de l’exposition par l’eau potable sur l’exposition totale au contaminant (RSC) est prise en compte. Pour les effets cancérigènes, un niveau de risque négligeable est aussi utilisé, habituellement de 1 × 10-6 ou 1 × 10-5.
- Pour en savoir plus sur la manière dont sont dérivées les diverses valeurs guides sanitaires, consultez la Méthodologie d’élaboration de valeurs guides sanitaires chroniques pour les contaminants chimiques de l’eau potable (INSPQ, 2021).
Valeur guide sanitaire (VGS) de Santé Canada
- Santé Canada retient une VGS de 0,3 µg/L, laquelle correspond à un risque de cancer du foie, de la vessie et des poumons qui varie entre 1,9 × 10-6 à 1,39 × 10-5 4. Le risque le plus élevé est associé au cancer du poumon, tandis que le plus faible est associé au cancer du foie.
- Cette VGS s’appuie sur des études épidémiologiques réalisées en Asie. Elle est associée à une augmentation de 1 % du risque de cancer pour ces trois sites (c’est-à-dire le foie, la vessie et les poumons).
- Le processus de révision de la VGS est entamé (aucune date de publication officielle n’a été communiquée)25.
Soutien à la gestion des risques
- La gestion des risques liées à la présence de contaminants dans l’eau potable se fait au cas par cas, car elle tient compte de plusieurs facteurs comme l’ampleur du risque, la spécificité de la contamination, le contexte régional, l’applicabilité des options de gestion ou l’acceptabilité sociale. Des outils peuvent être utilisés afin de guider les autorités de santé publique à cet effet49-52.
- Pour en savoir plus sur les mesures de traitement communautaires ou domestiques (ou individuel) de l’iAs dans l’eau potable, il est possible de se référer à Santé Canada4.
- Dans le cas des purificateurs d’eau domestiques, il est important que ces derniers soient certifiés selon la norme NSF/ANSI31. D’autres pages Web peuvent être utiles à consulter pour ces méthodes de traitement53–55.
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Approche méthodologique
Le contenu des fiches synthèses repose principalement sur les revues toxicologiques effectuées par les organismes de référence cités dans la Méthodologie de recherche et de sélection de valeurs toxicologiques de référence48. Cette recension permet de faire la revue des organismes qui ont évalué le contaminant de manière exhaustive, avec pour la plupart, une révision par les pairs. Elle constitue donc une base de données probantes des sources d’exposition, des mécanismes d’action et des principaux effets à la santé retenus par ces organismes. Dans le cas de l’iAs, plusieurs sources ont été repérées1,2,4,11,12,17,18,20–23,26,56.
D’autres sources peuvent également être consultées lorsque des données sont disponibles au sujet du contaminant qui fait l’objet de la fiche synthèse. Elles complètent les informations extraites des sources citées ci-dessous : généralités sur les substances (p. ex. caractéristiques physico-chimiques, présence dans l’environnement), sources d’exposition, données de biosurveillance, toxicocinétique et effets santé. Le GSE examine d’abord si de telles publications ont déjà été colligées en raison de travaux antérieurs sur le contaminant. Une recherche de la littérature grise peut aussi être effectuée. Les documents avec révision par les pairs et pour lesquels la méthodologie d’élaboration est explicite sont priorisés. De fait, des sources additionnelles avaient été repérées au début de la mise à jour de la fiche synthèse sur l’iAs3,7,9,14,16,19,24,57. Aussi, les effets à la santé décrits dans la présente fiche synthèse s’appuient en grande partie sur la plus récente évaluation, soit celle de l’EFSA.
Les normes québécoises dans l’eau (Règlement sur la qualité de l’eau potable) sont recensées30. Les valeurs guides, soit les valeurs guides sanitaires (VGS) ou les valeurs guides de gestion (VGG) publiées par des organismes reconnus, sont également recensées pour des durées d’exposition à court terme, sous-chronique et chronique. Ces sources sont énumérées dans la Méthodologie d’élaboration de valeurs guides sanitaires chroniques pour les contaminants chimiques de l’eau potable34. Une liste des sources de valeurs guides pour l’iAs a pu être consolidée4,12,20,29.
Enfin, le contenu des fiches synthèses est révisé auprès de collaboratrices et collaborateurs reconnus pour leur expertise dans le domaine et qui n’ont pas participé à la rédaction de la fiche. Ces collaborateurs et collaboratrices incluent des réviseurs et réviseuses internes à l’INSPQ (p. ex. membres du GSE ou de l’Équipe scientifique sur les risques toxicologiques et radiologiques [ESRTR]) ainsi que des réviseurs externes de l’INSPQ tels que des directions régionales de santé publique, des partenaires universitaires, des organisations de santé (p. ex. Santé Canada) et des ministères (p. ex. ministère de la Santé et des Services sociaux, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs).
Rédaction
Rédactrice : Marie-Hélène Bourgault, Institut national de santé publique du Québec
Sous la coordination de : Jean-Bernard Gamache, Institut national de santé publique du Québec
Collaboratrices : Geneviève Grenier, Vicky Huppé et Gabriela Ponce, Institut national de santé publique du Québec
Révision scientifique :
Richard Carrier, Santé Canada;
Jean-François Duchesne, Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Capitale-Nationale;
Fabien Gagnon, Geneviève Hamelin et Marie-Eve Levasseur, Institut national de santé publique du Québec;
Danic Joncas, Centre intégré de santé et de services sociaux de la Gaspésie;
Michel Savard, Centre intégré de santé et de services sociaux des Laurentides.
Les réviseurs ont été conviés à apporter des commentaires sur la version préfinale de ce document et en conséquence, n’en ont pas révisé ni endossé le contenu final.
Révision linguistique (texte seulement) : Aurélie Franco, Institut national de santé publique du Québec
Remerciements : Le groupe scientifique sur l’eau remercie Daria Pereg et Félix Légaré-Julien du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, pour leurs précisions concernant les exigences du Règlement québécois sur la qualité de l’eau potable pour l’arsenic.
Citation suggérée : Groupe scientifique sur l'eau (2024). Arsenic inorganique. Dans Fiches synthèses sur l'eau potable et la santé humaine. Institut national de santé publique du Québec. Repéré à www.inspq.qc.ca/eau-potable/arsenic.
Cette fiche synthèse a été réalisée dans le cadre de l’entente spécifique La protection de la santé publique financée par le ministère de la Santé et des Services sociaux.