Glossaire des aléas et risques sanitaires - VRAC-PARC

Pour faire face aux aléas climatiques et s’y adapter, le réseau de la santé publique a dressé une liste de près d’une vingtaine d’aléas d’intérêt pour le Québec. Voici les principaux aléas notés et les risques sanitaires qui leur sont associés. Parmi ceux-ci, certains peuvent être classés comme événements météorologiques extrêmes, alors que d’autres comme événements à évolution plus lente tels que la sécheresse et le dégel du pergélisol.

Événements météorologiques extrêmes

Les changements climatiques entraînent une augmentation générale des températures moyennes ainsi que de la survenue de vagues de chaleur plus intenses et de plus longue durée. Les répercussions directes de cet aléa sur la santé comprennent : des coups de chaleur, de la déshydratation, des blessures, des conséquences sur la santé mentale, des complications liées à la grossesse, des maladies cardiovasculaires et respiratoires et des décès. Les risques sanitaires associés à la chaleur sont aussi exacerbés par une exposition aux îlots de chaleur urbains.

Les fluctuations de température plus fréquentes en période hivernale et les épisodes de froid extrême représentent les plus grandes menaces associées au froid dans un climat changeant. Ces phénomènes accroissent le risque de mortalité et de maladies, plus particulièrement en ce qui concerne les maladies touchant les systèmes cardiovasculaire, respiratoire et cérébrovasculaire. Ils se répercutent aussi sur les infections et les traumatismes, par exemple, en influençant la résistance de certains pathogènes aux conditions ambiantes ou en changeant les habitudes de la population.

Les divers débordements d’eau qui submergent les habitations entraînent des conséquences très diversifiées sur la santé des personnes touchées. Selon le degré d’exposition et la vulnérabilité de la population sinistrée, on dénote des effets psychosociaux, des blessures, des problèmes cardiovasculaires, des maladies d’origine hydrique, des maladies respiratoires, des maladies vectorielles et d’autres maladies infectieuses. Ces répercussions peuvent survenir pendant l’inondation, mais aussi longtemps après.

Les précipitations extrêmes, comme les chutes de neige ou de pluie en grande quantité sur une courte période, peuvent avoir un impact sur la santé des individus. En hiver, la présence d’une chaussée glissante peut causer des traumatismes en cas de chutes à l’extérieur et des accidents de la route. Par temps plus doux, le ruissellement d’agents pathogènes dans les eaux destinées à la consommation peut engendrer des maladies gastriques et hydriques. Les précipitations extrêmes peuvent également causer des inondations et des glissements de terrain.

Les changements climatiques peuvent entraîner une augmentation de l’intensité des tempêtes comme les ouragans, les tornades, les orages, les blizzards et les tempêtes de neige. Les tempêtes peuvent perturber les services de santé et entraîner des pannes d’électricité, des ruptures d’approvisionnement en eau potable et des difficultés d’accès aux soins de santé d’urgence. Ces situations peuvent accroître le risque de blessures, d’intoxications, de maladies respiratoires et de maladies infectieuses. Les tempêtes peuvent également se répercuter sur la santé mentale des populations touchées, en provoquant du stress, de l’anxiété, une dépression et des traumatismes psychologiques. Les pertes matérielles et de vies humaines, la destruction des communautés et la précarité économique peuvent contribuer à ces problèmes de santé mentale.

Le réchauffement de la température et la diminution de l’humidité créent un climat propice à des feux de forêt plus fréquents, plus intenses et plus imprévisibles. Le fardeau sanitaire associé aux feux de forêt est principalement lié aux émissions de polluants atmosphériques. Parmi ceux-ci, les particules fines constituent le plus grand risque, puisqu’elles pénètrent plus loin dans les tissus pulmonaires. En plus des maladies respiratoires et cardiovasculaires, on peut s’attendre à des effets sur la santé psychosociale découlant, entre autres, de la perte de biens, des évacuations et de la dénaturation du milieu.

Les changements climatiques peuvent aggraver les risques de glissements de terrain. Les précipitations accrues, la fonte des neiges et du pergélisol de même que l’érosion des berges peuvent en être la cause. Selon leur ampleur, les glissements de terrain engendrent des blessures et des traumatismes physiques comme des lacérations, des contusions, des commotions, des fractures et des décès imputables à l’ensevelissement sous des débris. Ils peuvent également endommager les bâtiments, les routes, les ponts et les réseaux d’approvisionnement en eau potable, et perturber la vie quotidienne. Enfin, ils peuvent entraîner le déplacement forcé de populations, en plus de soulever des défis liés à la réinstallation et à l’accès aux soins de santé. Tout cela peut se répercuter sur la santé mentale et émotionnelle des personnes touchées.

Événements à évolution lente

Imprévisibles, les aléas côtiers entraînent la modification ou la dégradation du rivage en bordure de mer ou d’un cours d’eau. L’intensité de ces aléas et la probabilité qu’ils surviennent peuvent être influencées par des facteurs anthropiques ou par des phénomènes naturels liés aux changements climatiques, notamment l’élévation du niveau de la mer et les tempêtes. Les principaux aléas côtiers sont l’érosion et la submersion côtières. Ces événements peuvent se répercuter sur la santé mentale des populations touchées, en provoquant du stress, de l’anxiété, une dépression et des traumatismes psychologiques. D’ailleurs, la perte de biens, la destruction des communautés et la précarité économique sont susceptibles d’y contribuer.

Les changements climatiques affectent significativement l’occurrence et l’intensité des sécheresses, ce qui peut avoir de nombreuses répercussions sur la santé humaine. Les sécheresses prolongées peuvent entraîner une pénurie d’eau potable, diminuer la sécurité alimentaire, augmenter les maladies hydriques de même que les conséquences sanitaires des vagues de chaleur simultanées. Par ailleurs, elles peuvent conduire à une concentration accrue de polluants dans les sources d’eau restantes, rendant l’eau plus susceptible d’être contaminée par des agents pathogènes et des toxines.

Les pollens présents dans l’air profitent du climat changeant en raison des températures plus élevées et des saisons de culture plus longues. Quant aux pollens allergènes, ils représentent une menace pour la santé de la population. L’influence humaine sur l’environnement, notamment du point de vue des changements climatiques et de la pollution de l’air, explique en partie la hausse de la présence des pollens allergènes, du potentiel allergénique et de la concentration de ces pollens. Ceux-ci causent notamment une rhinite allergique, de l’asthme, une détérioration de la qualité de vie et des atteintes à la santé mentale.

Le climat changeant peut affecter la qualité de l’air en modifiant les vents, la température et les précipitations, ce qui peut accroître la formation de polluants atmosphériques tels que l’ozone et les particules fines. Divers polluants inhalés peuvent mener notamment à la survenue de maladies respiratoires telles que l’asthme et la bronchite, de maladies cardiovasculaires, d’allergies, d’infections respiratoires, voire de cancers pulmonaires, et de décès prématurés.

Les zoonoses sont des maladies ou des infections causées, entre autres, par des virus, des bactéries et des parasites. Elles se transmettent naturellement entre les animaux, incluant les insectes, et les humains. Influencée notamment par la hausse des températures, la modification de l’aire de répartition des animaux et des insectes augmente le risque de contracter la maladie de Lyme, le virus du Nil occidental ou la rage.

Les variations de précipitations et de température attribuables aux changements climatiques se répercutent sur la qualité et la quantité d’eau. Elles perturbent à la fois les sources d’eau naturelles ainsi que les réseaux d’approvisionnement en eau potable et d’évacuation des eaux usées. Les contaminants présents dans l'eau, lorsqu’ils sont ingérés, inhalés ou entrent en contact avec la peau, peuvent entraîner des troubles gastro-intestinaux, des maladies de la peau, des infections respiratoires, des maladies chroniques comme le cancer et des effets psychosociaux. La pollution de l’eau peut aussi influer sur la sécurité alimentaire et les maladies vectorielles.

Les changements climatiques peuvent conduire à une diminution de la couche d’ozone qui agit comme un filtre naturel pour protéger les humains des rayons ultraviolets (UV) nocifs du soleil. L’augmentation de l’intensité des UV et une exposition excessive à ces rayons accroissent le risque de dommages à long terme pour la peau comme les taches de vieillesse, les rides et le cancer de la peau. L’exposition prolongée aux UV peut également endommager les yeux.

Le pergélisol est une couche du sol gelé depuis au moins deux années consécutives. Environ un tiers du territoire québécois en est recouvert, surtout le nord de la province. Or, l’augmentation de la température liée aux changements climatiques engendre peu à peu un dégel du pergélisol. Ce phénomène entraîne des affaissements et des mouvements de terrain, qui ont à la fois un impact sur les écosystèmes, les infrastructures, les routes et les communautés nordiques. En conséquence, les communautés nordiques dépendent plus du transport aérien pour l’importation d’aliments et de produits essentiels comme les médicaments. De plus, le dégel du pergélisol accroît le risque de contracter une maladie d’origine hydrique en libérant des agents infectieux et des concentrations importantes de métaux lourds. Enfin, il perturbe les modes de vie traditionnels et a un impact sur la sécurité alimentaire et l’alimentation des populations locales.

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