Bonnes pratiques sur la couverture médiatique du suicide
- La connaissance des bonnes pratiques à privilégier lorsque le sujet du suicide est couvert dans les médias est un élément essentiel à la prévention du suicide1,2;
- Cette page vise à rendre accessibles les bonnes pratiques pour une couverture médiatique du suicide qui soit appropriée et qui minimise les risques d’imitation;
- Elle s’adresse aux personnes œuvrant en santé publique, celles du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) et aux organismes en prévention du suicide qui sont susceptibles d’interagir avec les médias au moment où un événement suicidaire fait l’objet d’un intérêt journalistique;
- Les bonnes pratiques présentées sur cette page synthétisent en français des documents publiés ou soutenus par des instances de santé publique reconnues à l’échelle mondiale3–7.
Besoin d’aide?
- Si vous pensez au suicide ou vous vous inquiétez pour un proche, des intervenants sont disponibles pour vous aider, partout au Québec, 24/7.
- Téléphone : 1 866 APPELLE (277-3553)
- Texto : 535-353
- Téléphone ou texto : 988
- Clavardage, informations et outils : www.suicide.ca
Pourquoi les bonnes pratiques sur la couverture médiatique du suicide sont-elles importantes pour la prévention du suicide?
Lorsqu’une nouvelle sur le sujet est communiquée de manière factuelle, sensible et responsable, elle peut contribuer à la prévention du suicide en encourageant les personnes en situation de vulnérabilité face au suicide ou celles qui s’identifient à la personne décédée à trouver de l’aide rapidement. Cette manière de communiquer un événement suicidaire pourrait susciter l’espoir, permettre de diminuer le risque d’un passage à l’acte suicidaire et aider la personne à prendre conscience de ses raisons de vivre, de ses forces ainsi que de ses ressources. Cet effet préventif est appelé Pagageno8–11.
À l’inverse, une couverture médiatique sans précaution particulière représente un risque d’imitation chez les personnes dans une situation de vulnérabilité face au suicide. C’est ce qui est appelé l’effet Werther8,9,12. Des recherches montrent en effet que la couverture médiatique d’un décès par suicide peut influencer certaines personnes et pourrait être associée, par la suite, à des taux de suicide plus élevés8,9,13–17. Le phénomène a d’ailleurs été observé au Québec18. Ces constats ont mené à l’élaboration de bonnes pratiques visant à baliser la couverture médiatique du suicide. Différentes organisations professionnelles, de santé publique et journalistiques à travers le monde ont publié de bonnes pratiques destinées aux médias (par ex., l’Association québécoise de prévention du suicide, le Forum des journalistes canadiens sur la violence et le traumatisme, l’Association des psychiatres du Canada, etc.).
La réflexion sur l’équilibre entre l’intérêt public de la diffusion d’un décès par suicide et les risques qu’une telle nouvelle pourrait présenter est bien présente dans les médias d’ici et d’ailleurs20–23. Au Canada, même si plusieurs soulignent que l’adhésion des médias aux bonnes pratiques est assez élevée (par ex., éviter le mot « suicide » dans un titre)19, 20, on note aussi que certaines d’entre elles sont moins régulièrement suivies (par ex., rapporter des récits de personnes qui ont surmonté un événement suicidaire)19, 20. Lorsqu’elles interagissent avec les médias, il est souhaitable que les personnes œuvrant en santé publique, celles du réseau de la santé et des services sociaux (RSSS) et des organismes en prévention du suicide aient accès facilement aux bonnes pratiques.
Quelles sont les bonnes pratiques?
À l’échelle mondiale, plusieurs organisations de santé publique ont diffusé de bonnes pratiques basées sur la recherche scientifique ainsi que sur la consultation d’experts en prévention du suicide, de personnes et organismes impliqués dans sa prévention et des professionnels et professionnelles des médias3–7,17. Par conséquent, les bonnes pratiques y figurant sont issues de données probantes, d’avis d’experts et de l’éthique guidant la profession journalistique17,21.
Une recension des bonnes pratiques a été réalisée. Pour plus de précisions sur la méthodologie, voir Note méthodologique.
Cinq documents ont été examinés :
- Department of Health and Aged Care - Mindframe : Communicating about suicide3
- Manatu Hauora - Ministry of Health : Media Guidelines for Reporting on Suicide4
- Department of Health and Social Care, Public Health Agency : Samaritans’ media guidelines for reporting suicide5
- Suicide Awarness Voices of Education (SAVE), U.S. Centers for Disease Control and Prevention (CDC) : Reporting on Suicide6
- Organisation mondiale de la Santé : Preventing suicide: a resource for media professionals7
Les bonnes pratiques concernent autant le contenu de l’information à diffuser que la façon de la diffuser. Elles sont regroupées en quatre thèmes :
- Rendre compte de la complexité du suicide
- Rappeler que le suicide ne devrait jamais être une option pour mettre fin à la souffrance et réitérer l’importance de la recherche d’aide
- Tenir compte des contextes de vie des personnes et des communautés touchées par le suicide
- Vérifier l’exactitude des faits rapportés et communiquer de manière neutre
Rendre compte de la complexité du suicide
Mentionner que les causes d’un suicide sont nombreuses
- Considérer que le geste suicidaire ne peut pas se réduire à une seule cause3–7. Toutes les personnes sont uniques et réagissent différemment face à la détresse. C’est pourquoi il faut éviter d’expliquer un événement suicidaire en particulier comme s’il était généralisable à d’autres situations. Les bonnes pratiques rappellent de mettre en contexte l’événement au regard des multiples facteurs qui se combinent et y contribuent : problèmes de santé physique ou mentale, survenue d’événements stressants, facteurs sociaux, etc.3–7.
Rappeler que le suicide ne devrait jamais être une option pour mettre fin à la souffrance et réitérer l’importance de la recherche d’aide
Susciter de l’espoir à surmonter les idées suicidaires et encourager les personnes à demander de l’aide
- Éviter de présenter le suicide comme une option pour soulager la souffrance3–7;
- Informer que de l’aide existe et encourager la demande d’aide3–7;
- Souligner que l’aide que reçoivent les personnes avec des idées suicidaires peut prévenir le passage à l’acte. Par exemple, si le contexte d’un article ou d’une nouvelle le permet, rapporter des exemples de demandes d’aide qui ont permis à des personnes de surmonter des difficultés en apparence insurmontables et qui ont renoncé au suicide3–7.
Fournir des références de services d’aide
- Fournir une liste à jour de services reconnus, disponibles et accessibles 24/7, par exemple des lignes d’intervention, des groupes d’entraide, y compris pour des groupes de populations spécifiques3–7. Fournir des références permettent d’offrir des possibilités de soutien rapidement pour des personnes qui vivraient de la détresse.
Décrire les signes de détresse pour prévenir le suicide
- Informer sur les signes avant-coureurs afin d’appeler à la vigilance3,5–7;
- Encourager l’entourage, en cas de doute, à ne pas hésiter à aller chercher de l’aide.
Tenir compte des contextes de vie des personnes et des communautés touchées par le suicide
Être sensible à l’impact qu’une nouvelle peut avoir sur les proches de la personne décédée par suicide;
- Dans le cas où un média souhaite interviewer un proche endeuillé, procéder avec prudence, respecter la vie privée et le processus de deuil3;
- Les entrevues avec des enfants d’âge mineur d’un parent décédé par suicide sont à proscrire7.
Considérer les spécificités culturelles
- Demander conseil auprès d’une communauté culturelle donnée avant d’utiliser des images ou d’identifier une personne de cette communauté décédée par suicide, ceci afin d’éviter d’exacerber la détresse3;
- Rester attentif aux traductions, certains termes ou expressions n’ayant pas la même signification pour différentes communautés culturelles3.
Être particulièrement attentif lors de la nouvelle du suicide d’une célébrité
- Éviter le traitement sensationnaliste de l’événement et appliquer avec vigilance les mêmes considérations que pour d’autres nouvelles concernant un suicide3–5,7;
- Garder en tête que parmi le public exposé à la nouvelle du suicide d’une célébrité, certaines personnes y seront plus sensibles et que ces personnes doivent pouvoir obtenir du soutien3–5,7;
- Tenir compte du contexte et du moment de la nouvelle (p. ex., lorsqu’il s’agit du suicide d’une seconde célébrité dans un court laps de temps; lorsque l’annonce du suicide d’une célébrité est faite en même temps que la sortie d’un film où elle apparaît)3.
En faisant la couverture médiatique d’un suicide, il est possible que les journalistes en soient personnellement affectés. Les personnes œuvrant en santé publique, lorsqu’elles interagissent avec des médias, doivent être sensibles à cette possibilité. Bien qu’il ne leur appartienne pas de fournir du soutien psychologique, ces derniers et dernières doivent être en mesure de diriger les journalistes vers les ressources compétentes3,7.
Vérifier l’exactitude des faits rapportés et communiquer de manière neutre
Publier des informations factuelles et confirmées
- Évaluer l’intérêt public de rapporter un cas de suicide. Solliciter au besoin un expert (par ex., en prévention du suicide) sur les impacts de rapporter un cas particulier3 ou inviter les journalistes à le faire;
- Attendre la confirmation que la cause du décès est un suicide avant de l’annoncer comme tel3,4;
- Fournir un portrait juste du phénomène avec des données appropriées et à jour3–7;
- Consulter au besoin un expert en prévention du suicide ou inviter les journalistes à le faire, afin d’obtenir une perspective plus complète de la situation3,5–7. Éviter de perpétuer des mythes et lorsque possible, les déconstruire3,5–7, par exemple, une personne qui a des idées suicidaires à un moment de la vie ne les aura pas de façon permanente.
Éviter de mettre en évidence la nouvelle d’un suicide
- Bien que les journalistes ne décident pas eux-mêmes de l’emplacement d’une nouvelle, suggérer de placer l’information sur un suicide plus bas dans un fil de nouvelles ou dans les pages intérieures d’un média papier, plutôt qu’à la « Une »3,5–7. Faire la une avec une nouvelle portant sur un décès par suicide aurait un impact plus grand pour certaines personnes en situation de vulnérabilité face au suicide, qu’un positionnement de la nouvelle dans des pages parmi d’autres informations d’importance moindre;
- Pour la même raison, éviter de répéter la nouvelle d’un suicide7 ou d’ajouter une telle nouvelle lorsqu’il y en a déjà un grand nombre dans l’environnement médiatique3;
- Il est préférable de ne pas utiliser le terme « suicide » dans un titre, toujours dans la perspective de réduire le risque d’un effet d’imitation chez des personnes en situation de vulnérabilité face au suicide3–5,7;
- Ne pas diffuser de photographies ou de vidéos d’une personne décédée par suicide ni du lieu où s’est produit un suicide; néanmoins, si le média choisit de le faire, éviter des images qui permettent de déduire le moyen utilisé3–5,7.
Éviter de valoriser le geste suicidaire
- Éviter de présenter le suicide comme un geste héroïque, par exemple en affirmant « qu’il est mort par amour », dans le titre, dans le texte, en image ou dans le ton d’une communication verbale3–7.
Ne pas divulguer le contenu d’une lettre ou d’un message transmis par la personne décédée par suicide
- Éviter de publier des extraits d’une lettre3,5–7 ou des messages (post) provenant des médias sociaux7 de la personne qui est décédée par suicide, ceci afin de protéger les personnes en situation de vulnérabilité face au suicide, qui pourraient voir dans les propos rapportés des similitudes avec leur propre réalité et être tentées d’imiter le geste suicidaire.
Privilégier certaines expressions plus neutres, à d’autres
- Utiliser « tentative de suicide » plutôt que « suicide raté » et éviter d’utiliser des termes qui réfèrent à un succès (p. ex., « suicide réussi ») ou à un échec du geste suicidaire3–7;
- Privilégier une expression comme « la personne est décédée par suicide » plutôt que « la personne s’est suicidée », « la personne a mis fin à ses jours » ou « la personne s’est enlevé la vie »3–5,7.
- S’il y avait une tendance à la hausse dans une région, il est préférable d’utiliser « le nombre de suicides a augmenté » plutôt que de parler d’une « épidémie de suicide »3,5–7.
Adopter une approche sensible
- Ne pas décrire le moyen utilisé ni le lieu où s’est produit le suicide dans le texte, dans le titre, en image ou dans une communication verbale permet de protéger les personnes en situation de vulnérabilité face au suicide3–7;
- Éviter un langage qui pourrait encourager la stigmatisation3,6,7, par exemple qu’une personne qui tente de se suicider « cherche à attirer l’attention »;
- Traiter l’information avec retenue en portant attention au choix des mots et au ton de la communication, par opposition à une communication sensationnaliste3–7;
- Contextualiser les données pour éviter qu’elles soient alarmistes, particulièrement si elles concernent un groupe particulier de la population, une région ou une localité5;
- Une attention est particulièrement de mise lorsque la nouvelle concerne une jeune personne, puisque le risque de contagion par imitation pourrait être accru dans cette population4,5.
Éviter d’inclure une section « commentaires » à la suite de l’annonce d’un suicide
- Les médias en ligne peuvent éviter d’inclure une section « commentaires » sous une nouvelle concernant un suicide5,7.
Note méthodologique
Une recherche de la littérature grise sur les bonnes pratiques sur la couverture médiatique du suicide a été effectuée avec l’aide d’une bibliothécaire de l’INSPQ, afin d’identifier les documents à inclure. Les documents ont été retenus s’ils étaient produits par une organisation de santé publique reconnue ou référés par ces derniers et s’ils concernaient directement les médias. Les organisations de santé publique reconnues sont définies comme des agences gouvernementales ou non gouvernementales dont l’objectif est de promouvoir la santé des populations et de prévenir la maladie. Les critères d’admissibilité des documents sont également basés sur la liste de vérification AACODS (Authority, Accuracy, Coverage, Objectivity, Date et Significance)22,23.
La démarche de recherche (stratégie de recherche et résultats), les critères d’admissibilité et la liste de vérification pour chaque document utilisé sont disponibles sur demande.
Références
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- WHO. Live Life. Geneva: World Health Organization; 2021.
- Mindframe. Mindframe. Communicating about suicide.
- Ministry of Health - NZ. Ministry of Health NZ. Media guidelines for reporting on suicide.
- Samaritan’s. Samaritans. Samaritans’ media guidelines for reporting suicide.
- SAVE. Reporting on Suicide. Recommendations - Reporting on Suicide.
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