Le mode de vie et les conditions climatiques font en sorte que la grande majorité des Québécois passent en moyenne 90 % de leur temps à l’intérieur. Une bonne qualité de l’air à l’intérieur des habitations est donc un facteur essentiel à la santé (Santé Canada, 2015). Les occupants peuvent toutefois être exposés à différents types de contaminants dans leurs milieux de vie. Les contaminants peuvent provenir de l’extérieur, de l’environnement intérieur ou encore des activités des occupants (voir Figure 2).
Figure 2 - Principaux contaminants ou groupes de contaminants présents dans l’environnement intérieur, selon leur origine
Les principaux contaminants de l’air intérieur sont présentés dans le Tableau 1.
Tableau 1 - Principaux contaminants et groupes de contaminants présents dans l’environnement intérieur
Contaminants biologiques
Acariens et poussières
Effets potentiels sur la santé
Principales sources ou causes de leur présence
Principales mesures préventives ou de contrôle
Lignes directrices & Documentation pertinente
Symptômes d’allergies :
congestion, éternuements, sifflements, démangeaisons, irritation des yeux, du nez et de la peau, toux.
Autres symptômes :
exacerbation des symptômes de l’asthme, crises d’asthme, eczéma, rhinites, conjonctivites, infections des voies respiratoires supérieures et inférieures.
Les acariens sont présents là où il y a de la poussière ou de la matière organique (p. ex. peaux mortes, poils), principalement dans les milieux qui retiennent la poussière, dont les tapis, les meubles rembourrés, la literie et les jouets en peluche, qui sont des milieux propices à leur développement.
Humidité élevée, manque d’entretien et de nettoyage des surfaces et des textiles.
Réduire l’humidité et tenter de la maintenir entre 30 et 50 % (plage optimale).
Assurer un entretien général adéquat, nettoyer fréquemment les textiles à l’eau chaude (particulièrement la literie).
congestion, éternuements, sifflements, démangeaisons, irritation des yeux, du nez et de la peau, toux.
Autres symptômes :
exacerbation des symptômes de l’asthme, crises d’asthme, eczéma, rhinites, conjonctivites, infections des voies respiratoires supérieures et inférieures.
irritation des yeux, du nez, de la gorge, congestion nasale, etc.
Effets immunologiques :
symptômes allergiques tels que rhinites, conjonctivites, dermatites, asthme, sinusites, etc.
Effets infectieux (rares) :
chez les personnes immunodéprimées.
HR élevée, dégâts d’eau, inondations, infiltrations d’eau, refoulements d’égouts, matériaux poreux (faits de matières organiques) imbibés d’eau et exposés à l’humidité plus de 24 à 48 h.
Eau stagnante des humidificateurs, déshumidificateurs.
Réduire l’humidité et tenter de la maintenir entre 30 et 50 % (plage optimale).
Colmater les fuites et réparer les dommages causés par les infiltrations et les dégâts d’eau.
Faire fonctionner les ventilateurs extracteurs d’air dans la salle de bain et la cuisine.
Assurer une ventilation adéquate.
Assurer un entretien général adéquat, nettoyer fréquemment les surfaces où la moisissure peut croître (garde-robe donnant sur un mur extérieur, salle de bains, milieux humides).
de contrôler l’humidité dans les résidences et d’y réparer rapidement toute fuite ou infiltration d’eau afin de prévenir la croissance des moisissures;
de nettoyer en profondeur toute moisissure croissant dans les immeubles résidentiels, qu’elle soit visible ou non.
Certaines odeurs peuvent occasionner des nausées et des vomissements chez les individus incommodés.
L’urine animale contient de l’ammoniac qui est un irritant pour les voies respiratoires et pour les yeux.
Odeurs de cuisson, odeurs corporelles, fumée de tabac, produits d’entretien, matériaux qui émettent des COV, etc.
Odeurs associées à la présence de plusieurs animaux, mauvais entretien des animaux, des accessoires associés et de l’habitation dans laquelle ils vivent.
Assurer une ventilation adéquate, utiliser la hotte de cuisinière lors de la cuisson d’aliments.
Assurer un entretien général adéquat de l’habitation et de la niche ou la litière le cas échéant.
Aucune ligne directrice en milieu résidentiel
Pollens
Effets potentiels sur la santé
Principales sources ou causes de leur présence
Principales mesures préventives ou de contrôle
Lignes directrices & Documentation pertinente
Symptômes d’allergies :
congestion, éternuements, sifflements, démangeaisons, irritation des yeux, du nez et de la peau, toux.
Autres symptômes :
exacerbation des symptômes de l’asthme, crises d’asthme, eczéma, rhinites, conjonctivites, infections des voies respiratoires supérieures et inférieures.
Troubles du sommeil, anxiété ou insécurité associées à la présence de punaises de lit dans l’habitation.
Les punaises se trouvent près des endroits où elles se nourrissent, soit généralement dans les matelas et les sommiers, les textiles et les matériaux rembourrés, mais également derrière des moulures ou des cadres de porte, dans les fissures dans le plâtre et les planchers, etc.
Éviter l’encombrement.
Inspecter les articles usagés ramenés à la maison.
Prendre des précautions lors des voyages et au retour pour éviter d’en introduire dans l’habitation.
Une exposition aux fibres d’amiante peut augmenter le risque de développer un cancer du poumon, du larynx ou de l’ovaire, un mésothéliome (forme rare de cancer de la paroi thoracique ou de la cavité abdominale) ainsi qu’une amiantose (maladie respiratoire chronique conduisant à la formation dans les poumons de tissus cicatriciels qui gênent la respiration), risque qui augmente avec l’importance et la durée de l’exposition.
Matériaux de construction contenant de l’amiante (p. ex. panneaux d’isolation, amiante-ciment, carreaux de plafond et de sol), flocage, isolant de vermiculite. Lorsque ces matériaux sont friables ou endommagés, ils libèrent les fibres d’amiante dans l’air intérieur.
Les bâtiments résidentiels construits ou rénovés avant 1990 peuvent renfermer de l'amiante.
Ne pas endommager ou déplacer des matériaux contenant de l’amiante.
Prendre les mesures de précaution appropriées au moment de procéder à l’enlèvement des matériaux contenant de l’amiante (p. ex. faire affaire avec une firme spécialisée, sécuriser le chantier).
(formaldéhyde, benzène, hydrocarbures aromatiques polycycliques [HAP], etc.) et semi-volatils (COSV) (retardateurs de flamme, phtalates)
Effets potentiels sur la santé
Principales sources ou causes de leur présence
Principales mesures préventives ou de contrôle
Lignes directrices & Documentation pertinente
Irritation du nez, des yeux ou de la gorge, maux de tête, réactions allergiques cutanées, nausées, vomissements, conjonctivites, saignements de nez, fatigue, étourdissements, diarrhée, somnolence, convulsions.
Certains contaminants sont aussi reconnus pour être mutagènes ou cancérigènes et d’autres sont soupçonnés de l’être. Le formaldéhyde et le benzène sont des cancérigènes reconnus par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) (Groupe 1)
Les COSV ont plusieurs effets suspectés (encore à l’étude) : toxicité sur la reproduction, effet potentiel de perturbation endocrinienne, cancérogénicité, neurotoxicité, etc.
Produits ou matériaux de construction, de décoration, d’ameublement (p. ex. panneaux de bois agglomérés, peintures, vernis, cires, aérosols).
Fumée de tabac.
Produits de nettoyage, cosmétiques et personnels (p. ex. assainisseurs d’air, produits nettoyants).
Fuites ou déversement d’huile ou d’autres produits pétroliers.
Les retardateurs de flamme sont surtout utilisés dans les meubles rembourrés, les vêtements, les matériaux synthétiques (mousses, résines, etc.), le matériel électronique et les textiles.
Les phtalates sont des plastifiants utilisés dans une foule de produits : jouets, cosmétiques, dispositifs médicaux, etc.
Ne pas fumer à l’intérieur.
Entreposer adéquatement les produits de nettoyage.
Sélectionner des produits et matériaux moins émissifs (identifiés par certaines étiquettes environnementales) et exempts de retardateurs de flammes et de phtalates, si possible.
Assurer une ventilation adéquate des lieux après avoir réalisé des travaux ou appliqué des substances émissives.
Faire aérer les nouveaux matériaux et meubles avant de les installer dans le domicile.
Irritation des voies respiratoires inférieures, œdème pulmonaire, bronchites chroniques ou aiguës, diminution de la fonction respiratoire, augmentation de la susceptibilité aux infections respiratoires chez les enfants, augmentation des crises d’asthme.
Les principales sources de NO2 proviennent de l’air extérieur (émanations de véhicules, d’avions, de locomotives, de centrales à combustible fossile, de procédés industriels et de systèmes de chauffage des bâtiments).
Les sources intérieures potentielles de NO2 proviennent de la mauvaise installation, du mauvais fonctionnement, du manque d’entretien, de l’utilisation dans un endroit clos ou mal ventilé d’appareils de combustion au gaz (p. ex. cuisinière), au bois ou au kérosène.
Installer et entretenir convenablement les appareils à combustion utilisés pour le chauffage (p. ex. fournaises à gaz ou au mazout, poêles à bois, chauffe-eau à gaz) en s’assurant que leur évacuation est adéquate.
Actionner la hotte de cuisinière à sa plus haute intensité lors de l’utilisation d’une cuisinière à gaz, s’assurer qu’elle a une sortie à l’extérieur et utiliser préférablement les brûleurs du fond.
Ne pas faire tourner le moteur d’une voiture ou de tout autre équipement fonctionnant à combustion dans un garage attenant ou proche d’une fenêtre.
Fumée de tabac environnementale (fumée secondaire et tertiaire)
Effets potentiels sur la santé
Principales sources ou causes de leur présence
Principales mesures préventives ou de contrôle
Lignes directrices & Documentation pertinente
Adultes :
rhinites, pharyngites, congestion nasale, toux persistante, sifflements respiratoires, aggravation de maladies respiratoires chroniques, cancer du poumon, irritation des yeux, céphalées;
l’exposition à la fumée secondaire accroîtrait aussi le risque de maladie cardiaque, de crises cardiaques et d’accident vasculaire cérébral.
Enfants :
crises d’asthme, aggravation ou difficulté de contrôle de l’asthme, infections respiratoires supérieures fréquentes, pneumonies et bronchites à répétition, otites et écoulements de l’oreille moyenne.
Tabagisme passif :
fumée secondaire provenant de la combustion de la cigarette et de la fumée exhalée par un fumeur;
fumée tertiaire (fumée imprégnée dans les cheveux, la peau, les murs, les tissus, les tapis, les meubles, les jouets).
irritation de la bouche et des bronches, détresse respiratoire, céphalées, fièvre, sudation.
Expositionchronique :
fatigue, faiblesse, insomnie, perte de l’appétit, tremblements des extrémités, problèmes de coordination motrice oculaire, modification des réflexes, instabilité de l’humeur, etc.
Présence de vapeurs dans un local où du mercure liquide a été déversé à la suite d’un bris de thermomètre, baromètre, thermostat, tube fluorescent, etc.
Prendre les mesures et précautions appropriées lors d’un déversement accidentel de mercure.
mal de tête persistant avec sensation de battements, confusion, désorientation, nausées, vertiges ou étourdissements, somnolence, vomissements, pouls rapide, baisse des réflexes et du jugement.
Exposition très importante :
faiblesse, évanouissement, convulsions, anxiété ou dépression, troubles de la vision et de la coordination, coma, décès.
Intoxication chronique :
problèmes neurologiques potentiels (comme céphalées tenaces, migraines, difficultés de concentration et problème de mémoire).
Appareils de combustion alimentés au bois, à l’huile, au gaz naturel, au kérosène, au propane ou au naphte :
mauvaise installation, mauvais fonctionnement, manque d’entretien, utilisation dans un endroit clos ou mal ventilé.
Utilisation à l’intérieur d’appareils non conçus à cette fin :
barbecue, hibachi.
Gaz d’échappement de véhicules à moteur provenant du garage attenant à l’habitation ou d’un stationnement intérieur mal ventilé.
Utiliser et entretenir les appareils selon les directives du fabricant.
Vérifier et ajuster régulièrement les moteurs à combustion des génératrices et autres appareils qui fonctionnent au combustible.
Installer des détecteurs de monoxyde de carbone aux endroits stratégiques.
Toux, douleur à la poitrine, diminution de la fonction pulmonaire, essoufflement, irritation des yeux, du nez et de la gorge.
L’exposition à l’ozone de source extérieure a été plus fortement étudiée et pourrait augmenter le nombre de décès prématurés, en plus d’être associée à des risques plus élevés de mortalité cardiovasculaire et respiratoire.
L’ozone retrouvé à l’intérieur des habitations provient essentiellement des sources extérieures. Il peut se former au niveau du sol lors de l’interaction du rayonnement solaire avec la pollution urbaine (smog).
Il peut aussi être produit par certains types de purificateurs d’air disponibles sur le marché : certains produisent de l’ozone afin d’éliminer les impuretés de l’air, d’autres libèrent de l’ozone comme sous-produit.
Fermer les fenêtres lorsque le niveau d’ozone est élevé à l’extérieur, surtout en après-midi.
Santé Canada met les consommateurs en garde contre l’utilisation domestique de purificateurs d’air générateurs d’ozone.
Irritation des yeux et des voies respiratoires, affections respiratoires, maladies de nature allergique ou infectieuse, aggravation de troubles préexistants comme l’asthme, la maladie pulmonaire obstructive chronique et les maladies cardiaques.
L’exposition aux particules fines de source extérieure a été plus fortement étudiée et pourrait augmenter le nombre d’hospitalisations et de décès prématurés, en plus d’être fortement liée à la mortalité cardiovasculaire et respiratoire.
Les particules fines peuvent provenir de l’air extérieur et être introduites dans l’habitation par la ventilation (naturelle ou mécanique) et l’infiltration au travers de l’enveloppe.
Procédés de combustion :
tabagisme, cuisson des aliments, appareils de combustion (p. ex. foyers) qui ne sont pas utilisés ou entretenus correctement, bougies et encens.
Ne pas fumer à l’intérieur.
Réduire la ventilation naturelle lors des épisodes de pollution extérieure (trafic routier accentué).
Installer une hotte avec sortie extérieure; l’entretenir et l’utiliser adéquatement.
Installer, utiliser et entretenir correctement les appareils de combustion intérieurs; remplacer les anciens modèles par d’autres plus efficaces.
Entreprendre, dans la mesure du possible, des travaux de rénovation ou de loisir à l’extérieur, ou installer des systèmes d’aspiration locale qui évacuent l’air directement à l’extérieur.
de maintenir les concentrations intérieures de PM2,5 aussi basses que possible, car il n’existe aucun seuil en ce qui concerne leurs effets sur la santé.
En milieu intérieur, les pesticides (insecticides, fongicides, rodenticides) peuvent causer des problèmes de santé variés s’ils ne sont pas utilisés selon les recommandations de l’étiquette (p. ex. doses trop élevées, sites inappropriés, mauvaise ventilation, non-respect des délais requis pour réintégrer le secteur traité, etc.). Bien qu’habituellement peu sévères, les symptômes d’une intoxication aiguë peuvent varier d’une simple céphalée à un décès selon le niveau d’exposition et la toxicité du produit utilisé. Certains pesticides pourraient aussi avoir des effets à plus long terme.
Utilisation de produits antiparasitaires par l’occupant pour contrôler les insectes nuisibles, les moisissures ou les rongeurs.
Entreposage inadéquat.
Traitement antiparasitaire réalisé par un professionnel en gestion parasitaire.
Confier les travaux de gestion parasitaire à un exterminateur.
Lorsque possible, utiliser des produits écologiques ou naturels, ayant une efficacité démontrée.
Toujours utiliser des produits homologués au Canada et respecter les indications du fabricant concernant l’utilisation du produit.
Assurer un entreposage sécuritaire des pesticides et s’assurer qu’ils soient inaccessibles pour les enfants.
Lorsque requis, assurer une ventilation et une aération adéquates après l’utilisation de ces produits.
À la suite d’un traitement, réintégrer l’habitation uniquement à l’expiration du délai recommandé par la santé publique ou celui de l’étiquette.
Certains pesticides et ingrédients actifs sont interdits au Québec. Des dispositions réglementaires encadrent l’entreposage, la vente et l’utilisation des pesticides homologués au Canada :
symptômes gastro-intestinaux, constipation, anorexie, nausées, fatigue, faiblesses, céphalées, perte de l’audition, tremblements, problèmes de coordination, changements de comportement.
Enfants :
douleurs abdominales, ataxie (incoordination des mouvements involontaires), crises d’épilepsie, pertes de conscience, irritabilité, hyperactivité, problèmes chroniques d’apprentissage, troubles du comportement.
Intoxication aiguë :
convulsions, paralysie, anémie, constipation, vomissements, réduction de l’appétit et décès.
Intoxication chronique :
dommages sérieux au cerveau et aux reins, au système reproducteur, augmentation de la pression sanguine, anémie.
Peintures anciennes écaillées ou détériorées (maisons construites avant 1974).
Travaux de rénovation, matériel de bricolage (peinture, vernis, verres colorés, soudure, etc.).
Éviter d’exposer les enfants à des objets susceptibles de contenir du plomb (p. ex. vieux jouets).
Remplacer les vieilles peintures par de nouvelles, sans plomb, tout en prenant les mesures de précaution appropriées avant de procéder à l’enlèvement (voir documentation ci-contre).
Les contaminants présentés précédemment peuvent avoir différents effets sur la santé en fonction de (Gouvernement du Canada, 2015) :
leur nature ou leur toxicité;
la voie d’exposition (inhalation, cutanée, ingestion);
la durée de l’exposition (p. ex. ponctuelle, intermittente, chronique);
la dose d’exposition;
la vulnérabilité du sujet exposé.
Ainsi, un contaminant toxique à faible dose (p. ex. monoxyde de carbone) sera plus dommageable pour la santé lors d’une exposition ponctuelle qu’un contaminant présentant des effets nocifs à long terme (p. ex. particules fines). De plus, pour un même contaminant (p. ex. moisissures), une exposition de courte durée aura des effets différents d’une exposition sur plusieurs années. Enfin, certains facteurs personnels peuvent moduler l’ampleur des effets d’un contaminant sur la santé d’un individu, de même que le délai entre l’exposition et l’apparition de ces effets. Parmi les principaux facteurs de vulnérabilité, il faut mentionner l’âge (les jeunes enfants et les personnes âgées étant plus vulnérables) et la susceptibilité individuelle (les personnes atteintes d’asthme, d’allergies, de maladies pulmonaires ou cardiovasculaires étant plus sensibles à certains contaminants de l’air) (Gouvernement du Canada, 2016). De plus, comme ces groupes d’individus passent généralement plus de temps à l’intérieur, ils sont souvent davantage exposés (MSSS, 2001).
Il est cependant difficile de déterminer avec certitude le lien causal entre les problèmes de santé rencontrés chez un individu et l’exposition à des contaminants présents dans l’air intérieur. Plusieurs symptômes ne sont pas spécifiques (p. ex. maux de tête, nausées, symptômes grippaux à répétition, sinusites) et peuvent donc être associés à diverses causes (p. ex. humidité excessive, virus, moisissures, pollens) (Gouvernement du Québec, 2016a). Par ailleurs, les individus qui passent beaucoup de temps à l’intérieur de leur habitation sont exposés de façon chronique aux contaminants présents, souvent en faible concentration. Bien que le sujet soit plutôt méconnu à cet égard, les contaminants peuvent dans certains cas interagir entre eux et entraîner des effets additifs, antagonistes ou potentialisés. Compte tenu de toutes ces particularités, il est souvent difficile d’établir un lien de cause à effet dans des situations de problèmes de qualité de l’air intérieur (ASSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec, 2012; Gérin et al., 2003; Lajoie et Levallois, 1995; MSSS, 2001). Seul un médecin ou un professionnel de la santé, idéalement formé en santé environnementale, peut poser un diagnostic établissant le lien entre un ou des contaminants de l’air intérieur et les effets sur la santé.
Par contre, plusieurs indicateurs peuvent permettre d’établir une relation « circonstancielle » de cause à effet entre les problèmes de santé décelés et la qualité de l’air intérieur. Par exemple (Lajoie et Levallois, 1995; SHQ, MSSS, INSPQ et SCHL, s.d.) :
Plusieurs occupants présentent des symptômes identiques ou s’apparentant;
Les occupants qui sont le plus longtemps à la maison ont des symptômes plus prononcés;
Les symptômes sont chroniques et récurrents; ils peuvent diminuer ou disparaître au cours d’absences prolongées du domicile;
Les symptômes sont apparus dans les jours ou les semaines qui ont suivi l’emménagement dans un nouveau logis;
Les symptômes se présentent ou s’accentuent pendant la saison froide ou lorsque les fenêtres sont fermées pendant une longue période (p. ex. la nuit);
Les symptômes surviennent quand le ou les occupants se trouvent dans une pièce donnée (p. ex. chambre à coucher);
Les symptômes sont apparus après un dégât ou une infiltration d’eau.
Ainsi, en présence de plusieurs de ces indices, il devient impératif de rechercher les sources possibles de contamination à l’intérieur de l’habitation. Pour ce faire, il peut être nécessaire de recourir à des experts en inspection résidentielle et des professionnels de la santé pour tenter d’établir un lien entre l’exposition présumée et les symptômes rencontrés chez les individus concernés.
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