Epicoccum purpurascens

Epicoccum nigrum sur panneau de gypseEpicoccum nigrum sur boisEpicoccum nigrum sur panneau cartonnéEpicoccum nigrum sur gélose EMEpicoccum nigrum  sur gélose RBEpicoccum nigrum - Microscopie (culture EM)

Introduction

Il n’y a que deux espèces nommées d’Epicoccum, E. purpurascens (anciennement connu sous le nom d’E. nigrum) et Eandropogonis, ainsi que de nombreuses autres souches enregistrées, mais auxquelles aucun nom n’a encore été attribué {1794, 816, 3318}.

Taxonomie

Règne Fungi Famille Leptosphaeriaceae
Phylum Ascomycota Genre Epicoccum
Classe Dothideomycetes Espèce purpurascens
Ordre Pleosporales    

Le genre Epicoccum comprend des moisissures pour lesquelles aucune forme sexuée n’est connue : l’Epicoccumappartient donc au groupe des Fungi Imperfecti. Il est aussi classé comme mycète dématiacé.

Écologie

L’Epicoccum est une moisissure saprophyte cosmopolite répandue et il est souvent associé à des plantes sénescentes et à de la matière végétale en décomposition {1781}. C’est un agent phytopathogène s’attaquant aux feuilles de diverses plantes; il est isolé à partir du bois, du papier, de textiles et d’une variété d’aliments, et il est trouvé sur des insectes et de la peau humaine {816, 1056}. On le trouve également dans le sol {3964} et il est facilement isolé dans les échantillons d’air {1794, 1683, 386}. Il arrive même qu’il soit trouvé occasionnellement dans les échantillons d’air intérieur. Les spores sèches d’Epicoccum sont facilement dispersées par le vent et les mouvements hygroscopiques. Dehors, les spores d’Epicoccumsont plus communes les jours secs et venteux, avec des décomptes plus élevés en fin de journée {1781} : dans les études en milieu urbain, les résultats diffèrent considérablement d’une étude à l’autre, ce qui permet de classer Epicoccum à la fois comme contaminant mineur et comme contaminant important.

Plus de détails

Ce mycète est souvent trouvé à la surface des feuilles, faisant de ce dernier une partie potentiellement importante de la mycoflore aéroportée; cependant, quelques études aérobiologiques ont prouvé qu’Epicoccum n’est pas prédominant dans les échantillons d’air de certains centres urbains, même lorsque la surface des feuilles des végétaux est contaminée, comme l’a démontré une étude menée en Oklahoma {1281}. Pareillement, une étude urbaine croate a constaté qu’Epicoccum était un genre mineur {1785}.

Dans une ville des Pays-Bas, Beaumont et al. {864} ont prélevé des échantillons d’air extérieur à partir du toit d’un hôpital;Epicoccum arrivait au huitième rang parmi les mycètes les plus répandus, mais il représentait moins de 1 % des décomptes fongiques totaux. Un résultat semblable a été obtenu dans deux grandes villes de la Grèce, soit à Thessaloniki ( 0,37 % du décompte total) {1788} et à Athènes ( 0,3 % du décompte total) {1282}. Cependant, au cours d’une étude portant sur l’exposition personnelle aux spores de moisissures à l’extérieur (dans une ville australienne), l’Epicoccum a été trouvé parmi les taxa les plus fréquemment identifiés {618}. Cette étude a également mesuré le nombre de spores inhalées par des volontaires, et Epicoccum a semblé être parmi les genres les plus fréquents.

Exigences de croissance

Epicoccum est un mycète mésophile capable de se développer entre -3 °C et 45 °C, avec une croissance optimale à 23-28 °C, à un pH de 3-4,5; la thermotolérance de ce mycète, qui peut se développer à 37 °C, lui permettrait d’être un microbe pathogène humain {1683}. L’activité en eau nécessaire à sa croissance est moyenne, soit un Aw situé entre 0,86 et 0,90 {813}, ce qui fait de ce mycète un colonisateur secondaire {603}.

Activité de l’eau : Aw =  0,86-0,90

Croissance sur matériaux de construction et en environnement intérieur

À l’intérieur, Epicoccum est souvent trouvé dans des bâtiments contaminés par des moisissures; il peut se trouver sur des panneaux de gypse, dans la poussière des planchers, des tapis et des matelas ainsi que sur des plantes d’intérieur {1822, 3729, 1683}. Une étude contrôlée, ayant trait à la croissance de moisissures sur des panneaux de gypse humides, a été menée en environnement intérieur : dans cette étude, l’Epicoccum n’est pas apparu en tant que colonisateur primaire, étant donné qu’il a été décelé seulement un mois après que le matériau de construction a été trempé dans l’eau {587}.

Les études portant sur la prévalence et la concentration de ce mycète en milieu intérieur arrivent à des résultats très variables.

Plus de détails

Dans une étude concernant les concentrations de mycètes et les types de mycètes aéroportés dans les maisons d’une ville située en Argentine (Santa Fe), Epicoccum arrivait au troisième rang des mycètes les plus répandus, avec une prévalence de 5,74 % (suivant le Cladosporium et l’Alternaria) {1584}.

Une étude, réalisée dans des bâtiments institutionnels, a démontré qu’Epicoccum pouvait coloniser les filtres des systèmes de ventilation et de climatisation des hôpitaux {386}. E. purpurascens a été identifié dans les filtres à air de trois des sept hôpitaux étudiés dans l’est des États-Unis. Dans une autre étude réalisée pendant la rénovation de bâtiments en Égypte, les chercheurs ont constaté que les spores aéroportées d’Epicoccum n’étaient pas parmi les plus fréquemment rencontrées dans l’air (prévalence de 0,33 %) {1790}.

Étant donné qu’Epicoccum se développe souvent sur les feuilles des végétaux, la qualité de l’air à l’intérieur des serres chaudes ainsi que des logements où se trouvent des plantes d’intérieur pourrait être amoindrie. Une étude a démontré qu’un petit nombre de plantes d’intérieur, si elles ne sont pas agitées, contribuent d’une façon négligeable à la concentration d’aéroallergènes dans les maisons, y compris la concentration de l’Epicoccum qui a cependant été trouvé dans environ 12 % de tels environnements {1822}. Néanmoins, particulièrement dans l’environnement de serres chaudes, les plantations peuvent soutenir une croissance fongique abondante qui peut devenir aéroportée, particulièrement lorsque les plantes sont agitées ou arrosées.

Laboratoire

La manipulation des cultures de ce genre doit se faire en respectant
les précautions de laboratoire de base (niveau de biosécurité 2).

Morphologie macroscopique des colonies

L’Epicoccum est un mycète à croissance rapide : sur gélose à l’extrait de malt (MEA) ou sur gélose à la farine d’avoine, les colonies atteignent un diamètre d’au moins 6 cm en 10 jours. La texture des colonies varie de suédée à duveteuse; les colonies sont jaune à orange, à rouge ou à rose au commencement, puis elles deviennent brun verdâtre à noir avec l’âge. Le revers de la colonie est semblable, souvent de couleur plus intense. Un pigment diffusible peut être produit; ce pigment change la couleur du milieu de culture de jaune moyen à orange ou à brun.

En sporulant, de nombreux sporodochia noirs (agrégats de conidiophores) apparaissent comme des points noirs mesurant 100-2 000 µm de diamètre. On peut observer macroscopiquement les sporodochia sur la surface de la colonie; ce sont des touffes d’hyphes avec des conidiophores à leur surface {816, 1056}.

Morphologie microscopique

Les hyphes sont de jaunes à bruns. Les conidiophores sont courts, mesurant 5-15 x 3-6 µm et ils sont légèrement pigmentés (d’incolores à brun pâle); chaque conidiophore pousse directement sur un hyphe, et, la plupart du temps, ils sont regroupés en faisceaux. Les conidiophores sont ramifiés à plusieurs niveaux et se terminent en une cellule conidiogène plus ou moins isodiamétrale. Chaque conidiophore produit une conidie multicellulaire, globuleuse ou piriforme, de 15-25 µm de diamètre, avec une base en forme d’entonnoir et une large cicatrice lors du détachement de la conidie à maturité.

Les conidies sont habituellement présentes dans les masses denses de faisceaux de conidiophores. Les conidies sont brun foncé doré, puis noircissent à maturité jusqu’à cacher les septa qui divisent les conidies, parfois jusqu’en 15 cellules {814, 1056}.

Métabolites spécifiques

Composés organiques (incluant les COV)

Aucun composé organique volatil (COV) produit spécifiquement par l’Epicoccum, qui serait nocif pour les humains ou les animaux, n’a été rapporté. Cependant, Epicoccum peut produire plusieurs métabolites secondaires qui semblent avoir des propriétés biologiques actives potentiellement utiles.

Plus de détails

Par exemple, les épicoccamides (B-D) ont des effets antiprolifératifs envers des lignées cellulaires de la leucémie {1871}; l’épicoccone est un antioxydant {1796} et l’épicocconone est un fluorochrome naturel dont l’affinité pour les protéines pourrait être utile comme marqueur {1782, 1795}.

Mycotoxines

Selon les connaissances actuelles, il n’y a aucune mycotoxine produite par Epicoccum qui serait nocive pour les humains ou les animaux. Epicoccum produit quelques substances toxiques connues qui sont biologiquement actives contre des bactéries, des mycètes, des virus et quelques cellules animales in vitro.

Plus de détails

Certaines toxines, telle l’épicorazine B, ont des propriétés antifongiques et antibactériennes {3775}. Toutefois, l’épicoccine A montre une faible activité antimicrobienne {3773}. Les autres substances antibiotiques produites parEpicoccum sont les suivantes : l’épicorazine A et B, l’indole-3-acetonitrile et la flavipine.

Problèmes de santé

Les risques sanitaires liés à l’exposition aux moisissures dans les bâtiments endommagés par l’eau sont bien établis, particulièrement en ce qui concerne les symptômes reliés aux voies respiratoires supérieures et inférieures. L’Epicoccum,bien qu’il soit probablement un contaminant mineur, peut contribuer à différents problèmes associés à la qualité de l’air intérieur. Les risques sanitaires associés à l’Epicoccum sont essentiellement des réactions allergiques par inhalation {1802, 1683}.

Irritation et inflammation

Aucun symptôme spécifique d’irritation ou d’inflammation n’a été attribué à Epicoccum, mais ses glycoprotéines sont des initiateurs potentiels de la réaction inflammatoire. Des études in vitro démontrent que les glycoprotéines extraites à partir des spores et des hyphes d’Epicoccum peuvent expérimentalement induire un processus d’inflammation significatif par l’intermédiaire d’une lécithine liant le mannose (MBL), ce qui mène à l’activation du système du complément {1776}.

D’une manière générale, toutes les moisissures contiennent des substances communes qui sont des irritants et favorisent l’inflammation à un certain degré.

Plus de détails

Il semblerait que certains composés organiques volatils (COV) produits par les moisissures en environnement intérieur, sur des matériaux de construction humides, peuvent contribuer à différents problèmes de santé, telle l’irritation des yeux, du nez et de la gorge, et pourraient également contribuer à des problèmes comme la léthargie et les maux de tête {594}.

Réactions allergiques

Epicoccum est l’un des mycètes importants qui engendrent la sensibilisation allergique menant à des troubles respiratoires {1794, 1820}; il est un important allergène, tant à l’intérieur {1790} qu’à l’extérieur {1780}, en milieu urbain {1813} et en milieu de travail {1777}. L’allergie à Epicoccum est répandue mondialement : plusieurs études ont signalé la présence de l’état de sensibilisation à Epicoccum chez 5-7 % des individus au sein de différentes populations dans le monde {1789}, et jusqu’à 36 % des patients allergiques réagissent aux épreuves par cuti-réactions réalisées avec des extraits spécifiques {1817}. Des spores d’Epicoccum sont reconnues pour produire des allergènes avant et après la germination, contrairement à plusieurs autres mycètes qui libèrent des allergènes seulement après la germination comme l’Aspergillus fumigatus et lePenicillium chrysogenum {935}.

Les réactions allergiques à Epicoccum incluent les réactions des voies respiratoires supérieures {1777} et inférieures, la rhinite, la sinusite {1790, 1781} et l’asthme {1780, 1817}. Une augmentation des concentrations de spores d’Epicoccumdans l’air extérieur peut provoquer ou aggraver les crises d’asthme chez les enfants {1780}.

Plus de détails

On a observé une association entre les concentrations moyennes élevées de certains mycètes en milieu intérieur, y compris les concentrations d’Epicoccum, et les problèmes perçus de santé respiratoire {1814}.

Atkinson et al. ont étudié l’association entre les concentrations fongiques extérieures quotidiennes de spores et les indicateurs des taux quotidiens d’exacerbation de l’asthme dans une grande population urbaine (Londres, R-U) {1780}. Chez les enfants âgés de moins de 14 ans, les auteurs ont constaté qu’une certaine concentration de spores, y compris les spores d’Epicoccum, semblait associée à une augmentation de la fréquentation du service des urgences des hôpitaux pédiatriques; aucune association de ce type n’a pu être faite chez les adultes.

L’allergie fongique peut être aggravée par des phénomènes météorologiques tels que les épisodes de brume l’été. Neas et al. ont examiné l’effet de ce phénomène sur les enfants habitant en Pennsylvanie et ont rapporté que l’acidité excessive des aérosols en été et la pollution particulaire sont intensément associées à la diminution des débits unitaires expiratoires maximaux (PEFR) et augmentent la fréquence de la toux {1810}. Certaines concentrations de spores aéroportées d’Epicoccum, regroupées avec d’autres mycètes, ont été associées aux déficits de PEFR.

En milieu de travail, à l’intérieur des entrepôts de stockage des grains, Epicoccum a été rapporté parmi les spores fongiques dominantes pouvant contribuer aux symptômes allergiques (rougeurs, démangeaisons, larmoiements, éternuements, toux, etc.) chez les travailleurs {1777}.

À Toronto, Tarlo et al. ont mesuré les concentrations et identifié les espèces aéroportées de mycètes dans les maisons des patients présentant de la rhinite ou de l’asthme allergique; ensuite, en utilisant les épreuves de cuti-réactions, ils ont constaté que 36 % de ces sujets réagissaient aux extraits d’Epicoccum purpurascens. Une étude semblable portant sur des patients d’un service d’allergologie aux Pays-Bas a démontré la présence d’une cuti-réaction positive chez 4,9 % des patients examinés {864}. Une étude menée auprès de patients présentant de l’asthme et auprès de personnes choisies dans la population générale a permis de déceler des réactions positives à l’épreuve intradermique chez 21,6 % des patients du service de réanimation, chez 20 % des sujets admis à l’hôpital et chez 2 % des personnes de la communauté {1806}.

Une étude concernant la fréquence et le degré de sensibilisation à plusieurs aéroallergènes a été réalisée au Missouri au sein d’une population de sujets allergiques {1820}; les chercheurs ont noté que, parmi les patients allergiques aux moisissures, un quart (25 %) étaient sensibilisés à l’Epicoccum. Ces résultats soutiennent les rapports qui placent ce genre comme moisissure aéroportée dominante.

Des chercheurs ont mesuré simultanément, chez des sujets occupant des bâtiments endommagés par l’eau, les concentrations d’immunoglobulines spécifiques de type IgA, IgE, IgG et IgM dirigées contre les moisissures les plus communes et leurs mycotoxines; ces moisissures provenaient d’échantillons prélevés dans des bâtiments endommagés par l’eau {116}. L’étude avait pour but de noter les types de réactions, autres que des réactions allergiques de Type I, pouvant se produire lors de ces expositions; les chercheurs ont constaté une augmentation sensible des anticorps (IgM, IgG ou IgA) dirigés contre plusieurs de ces mycètes, mais pas contre l’Epicoccum, même si des études expérimentales démontrent le potentiel immunogène de ce mycète {1802}.

Composés et mécanismes allergènes

L’examen de filtrats de cultures d’Epicoccum purpurascens (nigrum) a révélé la présence de composés protéiniques réagissant avec des anticorps IgG et IgE de lapin, ce qui montrait leur nature allergène et immunogène {1802}. De fait, les extraits bruts d’Epicoccum contiennent un grand nombre de protéines allergènes, principales et mineures, qui ne sont pas encore toutes caractérisées {1813}.

Une glycoprotéine allergène importante, Epi-p-1, a été purifiée {1794} et démontre un niveau de réaction croisée important (activité hétérospécifique) avec d’autres espèces telles que l’Alternaria alternata, l’Aspergillus fumigatus et le Chrysogenum herbarum. Cette protéase allergène peut induire la libération d’histamine chez les patients allergiques à Epicoccum {1789}.

Pneumonite d'hypersensibilité

La pneumonite d’hypersensibilité (HP) de Type III attribuable à Epicoccum a été rapportée dans un cas d’exposition en milieu intérieur. Il s’agit de deux jeunes enfants, ayant les mêmes parents, exposés à une douche non aérée, située au sous-sol; ces deux enfants ont développé une HP à Epicoccum, qui a été confirmée par épreuve sérologique.

Effets toxiques (mycotoxicoses)

Aucune mycotoxicose humaine ou animale associée à Epicoccum n’a été rapportée.

Infection et colonisation

L’Epicoccum est souvent rapporté comme un mycète non infectieux, et, lorsqu’il est isolé à partir d’échantillons cliniques, on le soupçonne d’être un contaminant environnemental {813, 816}. Un seul rapport de cas fait mention d’une infection mortelle hématologène, où l’agent possible identifié était Epicoccum {1792}; cette infection s’est produite chez un patient gravement immunosupprimé, receveur d’une greffe allogène de cellules souches hématopoïétiques (HSCT).

Plus de détails

Sadfar et al. ont réalisé une analyse rétrospective des dossiers de 48 patients en vue d’évaluer la signification clinique des isolats fongiques, autres que Candida, présents dans des hémocultures prélevées chez des patients gravement immunosupprimés. Le décès de cinq patients a été attribué à une fongémie hématogène; parmi ces cas, une infection a été attribuée à l’Epicoccum. Selon cette étude, les sujets gravement immunosupprimés, tels les patients souffrant de cancers hématologiques, les receveurs de greffes de cellules souches hématopoïétiques et les patients soumis à des traitements cytotoxiques reçus à la suite de complications post-transplantation demeurent à risque de développer des infections fongiques, incluant une infection à Epicoccum {1792}.

Facteur de virulence

Étant donné qu’aucune infection confirmée d’Epicoccum n’a été rapportée, il est présumé que ce mycète ne possède aucun facteur particulier de virulence.

Cependant, la thermotolérance de ce mycète, qui peut se développer à 37 °C, lui permettrait d’être un microbe pathogène humain {1683}.

Milieux particuliers

Infections nosocomiales

L’Epicoccum a été détecté en milieu hospitalier {386}. Cependant, aucune infection nosocomiale confirmée à Epicoccum n’a été rapportée.

Plus de détails

Une étude a démontré que l’Epicoccum peut coloniser les filtres des systèmes d’aération et de climatisation des hôpitaux {386}. E. purpurascens a été identifié dans des filtres du système de ventilation de trois des sept hôpitaux étudiés dans l’est des États-Unis.

Maladies professionnelles

L’Epicoccum a été rapporté, en combinaison avec d’autres moisissures, dans certains environnements de travail, en particulier là où sont manipulés de la matière végétale ou du grain {1822, 1777}. En raison des propriétés allergiques bien connues de ce mycète, de telles expositions peuvent mener à des réponses allergiques et à des réactions d’hypersensibilité; dans une étude, cette exposition multiple a été associée à des problèmes respiratoires de types restrictif, obstructif ou combiné chez des ouvriers {1777}. Cependant, la pneumonite d’hypersensibilité de Type III n’a pas été rapportée en milieu de travail.

Outils de diagnostic

Cultures

La culture des sécrétions des sinus peut aider, dans certains cas, à confirmer l’Epicoccum comme agent de la sinusite fongique allergique {1776, 719}. L’observation des éléments fongiques lors d’un examen direct de ces mêmes sécrétions est habituellement considérée comme une confirmation d’une sinusite allergique fongique.

Histopathologie

Aucune donnée histopathologique infectieuse n’est disponible; aucune infection profonde confirmée à Epicoccum n’a été rapportée.

Des colorations expérimentales histologiques des sécrétions des sinus ont permis de démontrer la présence d’anticorps à la surface des fragments fongiques présents dans ces sécrétions. Ces colorations pourraient servir à confirmer l’étiologie des sinusites à Epicoccum.

Immunodiagnostic

Les réactifs nécessaires aux épreuves in vivo et in vitro sont disponibles commercialement et peuvent parfois être utiles pour établir une association entre une réaction allergique et une exposition à Epicoccum.

Plus de détails

Les préparations d’extraits allergènes d’Epicoccum, pour usage in vivo ou in vitro, sont disponibles commercialement sous présentation d’allergènes simples ou contenus dans certains mélanges {3284, 581}.

Les extraits allergènes d’Epicoccum font partie du programme américain de surveillance de la Federal Drug Administration (FDA) des États-Unis et du Biological Products Deviation Reporting. Non-Blood Product Codes (registre des substances biologiques fongiques recevant les rapports concernant la non-conformité de produits [traduction libre]) {3285}.

  • GJ50 – Epicoccum nigrum
  • GJ51 – Epicoccum purpurascens
  • GJ52 – Epicoccum sp.

Liste constituée à partir du registre de l’année 2008 de la Federal Drug Administration (FDA), qui permet de faire le suivi des substances biologiques homologuées, soit le Biological Products Deviation Reporting. Non-Blood Product Codes {3285}.

Épreuves immunodiagnostiques disponibles

Épreuve IgE IgG Antigènes Autre
Cuti-réactions X      
RAST-IgE X      
RAST-IgG   X    
ELISA-ELIFA        
Immunodiffusion   N/D    
Immunofluorescence   N/D    
Fixation du complément   N/D    
PCR     N/D  
Autre        

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