Grippe aviaire

L’INSPQ surveille de près l’éclosion d’influenza aviaire qui sévit depuis 2022 en Amérique du Nord. La situation aux États-Unis, où des centaines de troupeaux de vaches laitières ont été affectés et des dizaines de cas humains ont été détectés en 2024, demande une vigilance en raison de la crainte que cette situation évolue vers une transmission entre humains et une éventuelle pandémie. Aucun cas de transmission interhumaine n'a cependant été rapporté à ce jour.

Qu’est-ce que la grippe aviaire?

La grippe aviaire est causée par des virus influenza, faisant partie de la famille des Orthomyxoviridae. Cette famille inclut également les autres virus influenza, notamment ceux responsables de la grippe saisonnière.

Il existe 4 types de virus influenza: A, B, C et D. Des virus influenza de types A et B circulent chez les humains, mais seulement ceux de type A sont connus pour causer des pandémies.

Les virus influenza A sont classés en sous-types selon les protéines à leur surface : H (hémagglutinine) et N (neuraminidase). Il existe 18 sous-types d’hémagglutinines (H), 11 sous-types de neuraminidases (N) et plus d’une centaine de combinaisons possibles.

Les sous-types d’influenza A sont ensuite classés en clades et sous-clades en fonction de leurs séquences génétiques. 

Les virus causant la grippe aviaire sont des influenza type A et affectent principalement les oiseaux, mais peuvent occasionnellement infecter des mammifères, dont les humains. La caractéristique faiblement ou hautement pathogène réfère d’ailleurs à la gravité de la maladie qu’ils causent chez les oiseaux. 

Les sous-types d’influenza aviaires ayant été identifiés le plus souvent chez l’humain sont H5, H7 et H9 et particulièrement les combinaisons H5N1 et H7N9.

IAHP H5N1 2.3.4.4b : un clade préoccupant

Depuis 2020, une propagation sans précédent du virus de l’influenza aviaire hautement pathogène A(H5N1) (IAHP H5N1) de clade 2.3.4.4b a lieu à travers le monde.

Ce clade est responsable de nombreuses éclosions chez les oiseaux sauvages et d’élevage, ainsi que chez plusieurs mammifères marins et terrestres.

Détecté pour la première au Canada en 2021, il est responsable d’une éclosion majeure chez les vaches laitières aux États-Unis depuis le printemps 2024.

Cas humains

Les différents sous-types d’influenza aviaire causent rarement des infections chez l’humain. Depuis 1997, quelque 900 cas humains causés par le sous-type H5N1 ont été déclarés à travers le monde.

L’IAHP H5N1 de clade 2.3.4.4b a tant qu’à lui causé jusqu’à maintenant moins d’une centaine de cas chez l’humain, principalement aux États-Unis, dont deux décès.

Un cas sévère a été signalé au Canada en novembre 2024. Il s'agissait du premier cas humain ayant acquis l’infection au pays.

Transmission

Le contact direct avec des animaux infectés, ou indirect via des environnements contaminés, présentent un risque de transmission du virus à l’humain.

Aucune transmission interhumaine du clade IAHP H5N1 2.3.4.4bn’ a été documentée pour le moment.   

Symptômes

Les symptômes de la grippe aviaire chez l’humain varient de l’absence de symptôme à des symptômes grippaux ou gastro-intestinaux, avec des complications possibles comme la pneumonie.

L’IAHP H5N1 de clade 2.3.4.4b cause généralement des symptômes plus légers, tels que des conjonctivites, mais reste préoccupant en raison de sa capacité à muter et à se propager largement à travers les espèces. 

Traitement

Des traitements antiviraux peuvent être utilisés pour traiter les cas symptomatiques. Dans certaines circonstances, ils peuvent aussi être recommandés pour les personnes exposées mais asymptomatiques.

Prévention

Le gouvernement du Canada a fait l’acquisition du vaccin contre la grippe aviaire en vue de protéger les personnes à risque (ASPC). Ce vaccin fait partie de la planification d’urgence du Canada et pourrait être utilisé en fonction des conditions de risque.

Pour le moment, la meilleure façon de se protéger contre ce virus est de suivre les mesures de biosécurité recommandées pour les animaux d’élevage et les recommandations pour la protection des travailleurs en contact avec ces animaux. Il importe également d’éviter de s’exposer à des animaux sauvages, particulièrement s’ils sont morts ou malades.

État de situation au Québec

La présence du virus IAHP H5N1 de clade 2.3.4.4b a été détectée pour la première fois au Québec en avril 2022 chez des oiseaux sauvages et d’élevage. Depuis, des éclosions sporadiques ont eu lieu dans des élevages de volailles et plusieurs animaux sauvages ont été infectés, principalement des oiseaux.

En date de février 2025, aucune éclosion chez le bétail n’a été signalée au Québec et aucun cas humain n’a été détecté.

Ligne du temps

De 1997 à 2020

1997Identification des premiers cas humains d’IAHP H5N1, en Chine.
2003Ré-émergence du virus IAHP H5N1 et cas humains en Chine. 
Propagation chez la volaille en dehors de la Chine.
2004Premiers cas humains d’IAHP H5N1 en dehors de la Chine.
2013Première identification du sous-type d’IAHP A(H7N9), en Chine.
2014Premier cas humain d’IAHP H5N1 au Canada (acquis à l’étranger).
2014 à 2020Éclosions causées par différents sous-types chez les oiseaux et quelques cas humains. 
Cas humains d’IAHP H5N1 principalement en Égypte.

Depuis 2020 – Clade 2.3.4.4b

2020L’IAHP H5N1 de clade 2.3.4.4b émerge et se répand chez des oiseaux sauvages et d’élevage en Europe.
Fin 2021Premiers cas signalés chez des oiseaux aux États-Unis et au Canada.
Décembre 2021Premier cas humain mondial de ce clade, en Angleterre.
Avril 2022Premiers cas signalés chez des oiseaux au Québec.
Avril 2022Premier cas humain déclaré aux États-Unis.
Mai 2022Premier cas chez un mammifère sauvage (phoque commun) au Québec.
Septembre 2022Premier décès humain mondial de ce clade, en Chine.
Automne 2022Éclosion chez des mammifères d’élevage (visons) en Espagne.
Fin 2022 et 2023Évènements de mortalité de masse observés chez des mammifères marins.
Été 2023Éclosion chez des mammifères domestiques (chats) en Pologne.
Printemps 2024Début de l’éclosion chez des bovins laitiers aux États-Unis.
Avril 2024Premier cas humain d’influenza aviaire transmis par un mammifère, aux États-Unis.
Été 2024Augmentation du nombre de cas humains aux États-Unis. Plusieurs sont dus à l’éclosion importante chez des bovins laitiers en Californie, mais le contact avec des volailles infectées est en cause pour certains.
Novembre 2024Premier cas humain d’influenza aviaire acquis au Canada – source inconnue.
Janvier 2025Premier cas humain aux États-Unis présentant une maladie sévère menant au décès.

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