Cartes de répartition actuelle et future du virus du Nil occidental en contexte de changements climatiques

Pourquoi cartographier la répartition actuelle et future du virus du Nil occidental?

Le virus du Nil occidental (VNO) est une maladie infectieuse qui se transmet par une piqûre de moustique à un humain ou à un animal. Ses principaux vecteurs sont les moustiques Culex pipiens et Culex restuans.

La période d’activité saisonnière du VNO est typiquement d’avril à la fin septembre, donc les humains sont plus à risque de contracter le VNO durant la période estivale.

Les changements climatiques, principalement les hausses de températures et les fluctuations de précipitations, peuvent impacter la transmission du VNO en influençant le développement et l’activité des moustiques, ainsi que la réplication du virus.

Plus spécifiquement, les hausses de températures pourraient accélérer l’élargissement de la répartition du VNO au Québec dans le futur, puisque les températures favorables à la survie des moustiques et à la réplication du virus devraient être plus souvent atteintes.

Les cartes développées permettent de situer la zone d’activité du VNO et de visualiser comment la zone climatique favorable à la transmission du VNO par Culex pipiens pourrait progresser en contexte de changements climatiques.

Comment se transmet le VNO?

Pour transmettre l’infection, le moustique doit d’abord avoir été infecté en piquant un hôte réservoir.

  • Vecteurs :  moustiques porteurs du VNO et qui peuvent le transmettre à un hôte par une piqûre. Au Québec, les moustiques Culex pipiens et Culex restuans sont les principaux vecteurs du VNO. Deux autres espèces de moustiques sont des vecteurs secondaires : Aedes vexans et Coquillettidia perturbans.
  • Hôtes réservoirs : oiseaux qui peuvent être infectés par le VNO à la suite d’une piqûre de moustique et qui peuvent retransmettre le virus aux moustiques.
  • Hôtes accidentels : mammifères (principalement les humains et les chevaux) qui peuvent être infectés par le VNO à la suite d’une piqûre de moustique, mais qui ne peuvent généralement* pas transmettre le virus. *D’autres modes de transmission sont possibles chez l’humain, par exemple lors d’une transfusion de sang, d’une transplantation d’organe ou par l’allaitement.

Répartition actuelle

 

La carte présente la zone d’activité du VNO (en jaune), c’est-à-dire le territoire où des cas de VNO ont été documentés par la surveillance humaine, animale et entomologique (collecte de moustiques) de 2002 à 2023 au Québec. Cette zone indique où il y a une probabilité plus élevée de présence du virus. En dehors de cette zone, la présence du VNO demeure possible, mais elle n’a pas été détectée par la surveillance. Cela peut s’expliquer entre autres par les déplacements des oiseaux et des moustiques infectés sur des distances variables.

Répartition future

Répartition aux horizons de 2030, 2050 et 2080

Les cartes présentent en dégradé les zones où les températures moyennes saisonnières estimées pendant la période d’activité du VNO (calculée d’avril à septembre) seront favorables à la transmission du VNO par Culex pipiens au Québec pour les horizons 2030 (rouge), 2050 (corail) et 2080 (rose) selon des scénarios climatiques d’émissions de gaz à effet de serre (GES) modérées (SSP2-4.5) et élevées (SSP3-7.0).

Scénarios de répartition du VNO aux horizons de 2030, 2050 et 2080


À l’horizon 2030, la zone climatique favorable à la transmission du VNO par Culex pipiens couvre la majorité du sud du Québec, de manière similaire pour les deux scénarios d’émissions de GES. Aux horizons 2050 et 2080, la zone progresse de plus en plus vers le nord de la province, avec une étendue plus rapide sous le scénario d’émissions de GES élevées. Les cartes doivent être interprétées avec prudence en raison des incertitudes liées aux projections climatiques et à l’utilisation du 50e percentile pour simplifier la lecture des cartes.

Sur le Géoportail de santé publique, la zone climatique favorable à la transmission du VNO par Culex pipiens selon les données de températures d’une réanalyse météorologique de 1989-2018 est également disponible à titre de référence.

Voir la carte interactive sur le Géoportail

Comment sont construites les cartes?

Pour produire ces cartes, des données de surveillance ont été utilisées pour déterminer la zone d’activité du VNO. Des projections climatiques ont aussi été générées pour identifier les zones où les températures moyennes saisonnières (calculées d’avril à septembre) supérieures ou égales à 14°C seraient favorables à la survie des moustiques et à la réplication du virus et, par conséquent, favorables à la transmission du VNO par Culex pipiens en 2030, 2050 et 2080.

Pour des informations plus détaillées, consultez :

Comment utiliser les cartes?

Les cartes peuvent être utilisées pour visualiser la zone d’activité du VNO de 2002-2023, anticiper la progression des zones climatiques favorables à la transmission du VNO en 2030, 2050 et 2080 et ainsi planifier des mesures de prévention et d’adaptation à être déployées en priorité. Pour ce faire, il est possible de superposer d’autres couches de données disponibles sur le Géoportail de santé publique et aussi d’importer vos propres données.

Possibilités de superposition

Des exemples de facteurs d’exposition et de vulnérabilité pouvant être superposés aux cartes de la zone d’activité du VNO et de la zone climatique favorable à la transmission sont présentés dans le Rapport méthodologique. Ces facteurs ont été classifiés dans cinq catégories :

  • La distribution de la population humaine;
  • Les activités humaines professionnelles ou récréatives à risque;
  • La distribution des hôtes animaux;
  • L’habitat et l’écologie favorables aux vecteurs;
  • Les sous-groupes vulnérables de la population humaine.

Pour en apprendre davantage sur le fonctionnement du Géoportail de santé publique, consultez la page Cartes de répartition actuelle et future des zoonoses au Québec.

Les autrices tiennent à remercier tous ceux et celles qui ont collaboré à ce projet. Pour la liste détaillée des remerciements, voir le Rapport méthodologique.

Ce projet est financé par le gouvernement du Québec dans le cadre de l’action A1-010 « Cartographier et diffuser les risques comme les îlots de chaleur, les pollens allergènes et les zoonoses» du Plan pour une économie verte (PEV) 2030.

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