Encadré 1 − La violence dirigée vers soi en contexte sportif

 

La violence dirigée vers soi dans le contexte sportif a récemment été définie comme étant : « Une pratique intentionnelle spécifique au contexte sportif et perpétrée par l’athlète lui-même qui met en danger directement sa santé et son bien-être physique, psychologique ou émotionnel » (traduction libre) [46]. Parmi les pratiques athlétiques pouvant constituer une telle violence, notons :

  • La poursuite de la pratique sportive malgré les blessures, la fatigue extrême ou la douleur [3,11,44,46–48];
  • L’utilisation de méthodes visant à augmenter les performances ou la consommation de produits dopants (ex. : stéroïde anabolisant, hormone de croissance, érythropoïétine, injection et transfusion sanguine) [3,11,27,46];
  • L’adoption de comportements compensatoires pour atteindre un poids idéal dans le cadre de la pratique sportive (ex. : jeûner, se faire vomir, se déshydrater, prendre des pilules amaigrissantes) [3,11,46,49–51].

Malgré le fait que ces comportements d’athlètes soient relativement bien documentés, rares sont les études qui les considèrent comme des formes de violence dirigée vers soi. Pourtant, ils sont associés à de nombreuses conséquences sur la santé physique et mentale (anxiété, dépression, culpabilité, honte, comportements suicidaires, faible estime de soi, blessures, infections, déshydratation, etc.), et peuvent mener à une diminution des performances sportives [51–55]. La littérature suggère également que ces comportements individuels ne surviennent pas toujours de façon isolée, et qu’ils peuvent être vécus simultanément avec d’autres formes de violence [9,28,48,56,57]. Par exemple, des athlètes ayant vécu de la maltraitance psychologique de la part de leur entraîneur ont rapporté avoir par la suite adopté des comportements compensatoires [28]. Au regard de la définition proposée par Atkinson et Young [46] et de l’ensemble des informations disponibles sur ces pratiques athlétiques, il semble que la violence dirigée vers soi est bien présente dans le contexte sportif, mais elle n’est pas encore clairement établie par la communauté scientifique. Plusieurs avenues de recherche restent donc à explorer dans ce domaine.