Médias et violence sexuelle

Cette section s’adresse aux journalistes, aux professionnels et professionnelles des médias d’information, aux personnes appelées à intervenir dans l’espace public et aux étudiants et étudiantes en journalisme et en communication. Les pratiques à privilégier présentées dans cette section peuvent servir de repères pour ces publics cibles et les soutenir dans leur travail.

Soulignons que ces pratiques ne pourront pas être toujours appliquées. En fonction du sujet traité, du cas ou de l’évènement couvert, du type de reportage et de ses objectifs, et des contraintes particulières au domaine du journalisme, il faudra potentiellement faire des choix.

Les médias d’information constituent l’une des principales sources consultées par la population pour s’informer au sujet de la violence sexuelle. Ainsi, ils peuvent contribuer à faciliter la compréhension de cet enjeu par la population en mettant de l’avant les manifestations, les facteurs de risque et les conséquences de la violence sexuelle (Comprendre la violence sexuelle). Ils peuvent également faire ressortir son ampleur (Statistiques sur la violence sexuelle) et fournir des informations sur les ressources d’aide.

Certaines pratiques recommandées par nombre d’organisations nationales et internationales facilitent un traitement médiatique adéquat de la violence sexuelle. Elles visent à éviter de porter préjudice aux personnes victimes et survivantes, ainsi qu’à leur entourage. Sept grandes pratiques sont relevées : 

  • Rendre compte de la complexité et de l’ampleur de la violence sexuelle
  • Contextualiser les faits rapportés lors de la couverture d'un cas de violence sexuelle
  • Respecter les lois et les paramètres juridiques entourant la couverture judiciaire
  • Recourir à une variété de points de vue visant à informer sur le cas couvert, comme en interrogeant des personnes expertes sur le sujet
  • Favoriser un vocabulaire approprié, neutre et précis
  • Favoriser l’utilisation d’images et de vidéos appropriées
  • Faire connaître les ressources d’aide et encourager la recherche d’aide

Pour en savoir plus, consultez la section Pratiques à privilégier pour traiter de la violence sexuelle dans les médias.

Les médias d’information font partie des acteurs qui peuvent refléter et influencer les normes sociales. Ces normes renvoient aux règles de conduite et aux comportements attendus au sein d’un groupe ou d’une société. Par la manière dont l’information est diffusée au grand public, les médias peuvent contribuer au façonnement des idées et des perceptions de la population sur un sujet donné. Par exemple, en mettant de l’avant l’ampleur, les facteurs et les conséquences de la violence sexuelle, les médias peuvent contribuer à sensibiliser la population à cet enjeu et modifier ses attitudes, ses croyances et ses comportements à cet égard.

Le traitement médiatique de la violence sexuelle peut avoir des conséquences positives sur les personnes victimes et survivantes, et sur la société en général lorsqu’il est adéquat. Il peut notamment :

  • Améliorer la compréhension de la violence sexuelle par la population
  • Encourager les personnes victimes et survivantes à chercher de l’aide

Cependant, un traitement médiatique inadéquat peut entraîner des conséquences négatives, notamment :

  • Contribuer à renforcer les normes sociales favorisant la discrimination fondée sur le genre et la normalisation de la violence
  • Mener à un nouveau traumatisme pour les personnes victimes et survivantes 

Pour en savoir plus, consultez la section Médias et prévention de la violence sexuelle.

L’utilisation des termes « personne victime et survivante » désigne une personne ayant vécu ou vivant de la violence sexuelle. Cette personne peut s’identifier à la fois aux termes « victime » et « survivante », à l’un ou l’autre ou à aucun des deux. Le mot neutre et générique « personne » est aussi utilisé pour désigner tout être humain, peu importe son genre, et pour mettre l’accent sur le fait que la personne ayant un tel vécu n’est pas uniquement définie par son statut de victime ou de survivante de violence sexuelle.

Rédaction : Maude Lachapelle, conseillère scientifique, INSPQ
Cynthia Nasr, conseillère scientifique, INSPQ
Collaboration : Dominique Gagné, conseillère scientifique, INSPQ
Richard Daigle, agent d'information, INSPQ
Amélie Daoust-Boisvert, Professeure adjointe au département de journalisme à l’Université Concordia
Révision externe : Karine Mac Donald, criminologue et coordonnatrice aux communications 
et aux relations publiques du Réseau des CAVAC
Malorie Comtois, travailleuse sociale et spécialiste clinique en violences à caractère sexuel à Juripop

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