La maltraitance envers les personnes aînées

Marie Beaulieu, Roxane Leboeuf, Caroline Pelletier
avec la collaboration de Julien Cadieux Genesse

Université de Sherbrooke

Messages clés

  • La maltraitance envers les personnes aînées survient lorsqu’un geste singulier ou répétitif, ou une absence d’action appropriée, intentionnel ou non, se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance, et que cela cause du tort ou de la détresse chez une personne aînée. Elle touche à la fois les personnes aînées qui vivent à domicile, en milieu d’hébergement ou dans tout autre milieu de vie.
  • Au Québec, on distingue deux formes de maltraitance envers les personnes aînées : la violence et la négligence. La maltraitance peut être de type physique, sexuelle, psychologique, matérielle ou financière. Elle peut aussi être organisationnelle, se manifester par de la discrimination en fonction de l’âge (âgisme) ou la violation des droits.
  • La maltraitance envers les personnes aînées est un problème complexe et multifactoriel qui s’inscrit dans une dynamique relationnelle dépassant la relation maltraitant-maltraité, puisqu’elle est influencée par des facteurs sociaux, politiques et culturels, ainsi que par des facteurs propres à la personne aînée, à la personne maltraitante et à l’environnement.
  • La maltraitance peut avoir un impact immédiat à court et à long terme sur le bien-être global de la personne aînée. L’entourage de la personne maltraitée peut en être également affecté : les membres de la famille, les amis, le voisinage, le milieu de vie. Étant un problème social, la maltraitance envers les personnes aînées a des effets à long terme plus globaux sur la société, bien que ceux-ci soient méconnus, peu documentés et pas toujours aisément détectables.
  • La prévention de la maltraitance envers les personnes aînées implique à la fois des actions visant la réduction des situations à risque, tant pour la personne aînée que pour son entourage, ainsi que la promotion d’attitudes positives envers les personnes aînées et la sensibilisation au phénomène. Elle comprend notamment des actions ayant comme objectifs d’informer et d’éduquer la population générale sur les facteurs de risque de la maltraitance (ex. : perceptions âgistes), mais aussi sur les bonnes pratiques pour diminuer le risque qu’une telle situation puisse s’installer (ex. : promotion de la bientraitance).
  • Au Québec, la lutte à la maltraitance s’organise principalement autour des mesures du Plan d’action gouvernemental pour contrer la maltraitance envers les personnes aînées 2017-2022.