Les facteurs de risque et de protection de la violence vécue en milieu autochtone

En milieu autochtone comme dans d’autres milieux, la violence résulte de la dynamique entre de nombreux facteurs sociétaux, communautaires, familiaux, relationnels et individuels. Pour identifier clairement les racines de la violence et, du même coup, détecter les facteurs qui protègent de la violence, le modèle écologique s’avère particulièrement utile. Ce modèle permet également de rendre explicites l’interaction, l’accumulation et l’équilibre entre les différents facteurs qui teintent les parcours de vie des individus et, plus largement, des collectivités [30,34,76,77].

Plusieurs des facteurs explicatifs de la violence dans les communautés autochtones, particulièrement ceux de niveau individuel, ne sont pas différents de ceux que l’on retrouve dans d’autres milieux. Toutefois, la pauvreté, les taux de chômage élevés, les problèmes de dépendance ou encore la surpopulation des logements s’y retrouvent de façon alarmante et concomitante [1,4,5,30,35,36,50,51,61,68,78].

Il est aujourd’hui largement reconnu que ces problèmes sociaux sont liés aux politiques d’assimilation des Autochtones et aux lois adoptées dans l’intention d’aliéner leur accès au territoire et à ses ressources. Ces profonds bouleversements ont atteint plusieurs pans de leurs structures sociales et de leur culture, et ont porté de lourdes entraves à leurs conditions socioéconomiques. Les conditions de vie actuelles qui perdurent dans certains milieux compromettent la santé, la sécurité et le bien-être de nombreux enfants et de nombreuses familles. Toutefois, à travers la famille se révèle divers facteurs de résilience des différents groupes autochtones qui ont su résister, chacun à leur façon, au choc colonial qu’ils ont dû encaisser.

Des facteurs de niveau sociétal et communautaire

La Commission royale sur les peuples autochtones (1996) et la Commission de vérité et réconciliation du Canada (2015) ont largement contribué à faire connaître l’ampleur et les répercussions des politiques coloniales du gouvernement canadien sur les Autochtones, leurs familles et leurs communautés. Les travaux de ces commissions ont démontré de façon exhaustive que le gouvernement canadien a historiquement mis en place des mesures législatives, comme la Loi sur les Indiens, et des mécanismes, comme les pensionnats, la rafle des années 196010 et les réinstallations11. Ces mesures avaient pour objectif d’éliminer le « problème indien » en favorisant l’assimilation des Autochtones aux normes, valeurs, croyances et pratiques occidentales [1,5,6,50,80–82] (voir l’encadré Les pensionnats au Canada). Les stratégies de colonisation et leur impact sur la santé et le bien-être des populations autochtones ne sont pas uniques au Canada. Des effets similaires ont été documentés en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis et ailleurs dans le monde [1].

Pour plusieurs experts, le colonialisme n’appartient pas au passé, mais perdure dans les politiques gouvernementales actuelles qui ne reconnaissent pas systématiquement les droits autochtones ou qui ne comblent pas les écarts des conditions de vie des populations autochtones par l’investissement des sommes nécessaires. Les enjeux entourant le déploiement des services publics et l’amélioration des infrastructures et des logements sont fréquemment évoqués comme facteurs contribuant au maintien des déterminants de la santé délétères et, ce faisant, à la perpétuation de la violence sous toutes ses formes [2,47,90,91].

Environnement socioéconomique

Il est reconnu qu’un environnement socioéconomique défavorable caractérisé par des ressources et des perspectives économiques peu élevées, de forts taux de chômage, la pauvreté et un faible niveau de scolarité exacerbe la vulnérabilité sociale, effrite l’efficacité collective et expose la population à de multiples formes de violence et d’abus, y compris l’abus de substances [6,31,33,51,77,92].

Un accès limité aux emplois, pour les hommes et pour les femmes, un revenu moyen plus faible et un niveau de scolarité peu élevé prédisposent à la violence interpersonnelle et auto-infligée et, dans les milieux autochtones, aux interactions des adolescents et des adultes avec le système judiciaire [31,32,50,69,77,84,90,93]. De même, les conditions de vie dans lesquelles les familles évoluent figurent parmi les facteurs structurels clés de la négligence [48–53].

Logement

De nombreuses communautés autochtones font également face à d’importants enjeux en matière d’accessibilité et d’insalubrité des logements (y compris des infrastructures) qui perdurent dans de nombreuses communautés [82,87,93,94]. Des causes historiques, culturelles, démographiques, financières et politiques sont généralement évoquées pour expliquer les retards accumulés dans la gestion et la maintenance des logements existants, et dans la construction de nouveaux logements [95]. Le surpeuplement des logements – et donc le manque d’intimité qui nuit à la santé et à la réussite scolaire – est associé à l’abus d’alcool et de drogues, et est propice à l’éclosion et au maintien de situations de violence [2,4,96]. Les enjeux en matière de logement font également en sorte que les personnes victimes de violence ne peuvent pas toujours quitter aisément leur demeure pour trouver refuge chez un proche ou s’installer ailleurs avec leur famille [47].

« Le surpeuplement dans les communautés autochtones signifie souvent que les femmes n’ont nulle part où échapper à la violence dans leur propre maison. » [traduction libre] [9]

Services

L’inadéquation ou le manque de services et de programmes sociaux et de santé pertinents et culturellement sécuritaires12 constituent également d’importants facteurs communautaires interférant dans la mitigation de la violence [92]. L’offre de services destinée aux Autochtones demeure fragmentée et insuffisante, spécialement lorsqu’il s’agit de la violence [47,90].

Au Québec, les communautés autochtones ne bénéficient pas toutes des mêmes programmes et services pour répondre à leurs besoins, et les organismes communautaires sont largement sous-financés [91]. Par exemple, de nombreuses femmes n’ont pas accès aux rares maisons d’hébergement adaptées à la culture autochtone, et ne disposent pas toujours des moyens financiers pour payer les frais de transport pour s’y rendre et pour ensuite retourner dans leur communauté [84]. Confrontées à ces capacités financières limitées, les femmes qui désirent obtenir les services disponibles dans les maisons d’hébergement sont donc parfois contraintes de laisser leurs enfants derrière elles [84]. La surreprésentation des enfants autochtones dans les services de protection de la jeunesse participe assurément au maintien de la crainte de ces mères [47,90].

Services de protection de la jeunesse

Au Québec, la surreprésentation des enfants autochtones est constatée à chacune des étapes de la trajectoire de services de protection de la jeunesse (incluant le signalement, l’évaluation, l’application des mesures et les placements) [97]. Plusieurs facteurs structurels sont fréquemment évoqués pour tenter d’expliquer cette situation (tels le surpeuplement des logements, la pauvreté et les problèmes de dépendance des parents, en l’absence d’accès à des services adéquats en toxicomanie), mais la présence de discrimination systémique à l’égard des familles autochtones et de leurs conditions de vie constitue l’avenue d’explication privilégiée (voir l’encadré La discrimination à l’égard des enfants autochtones) [48–51,53].

Conflits juridictionnels

La prestation de services sociaux et de santé est également bien souvent marquée par des conflits juridictionnels et de compétence complexes qui peuvent entraver l’accès aux services, et mettre en danger des individus qui se trouvent au cœur de longs processus de négociation13. La responsabilité en matière de compétence pour les services de protection de l’enfance est un exemple maintes fois évoqué [78,100].

La discrimination à l’égard des enfants autochtones

Dans une décision rendue en 2016, le Tribunal canadien des droits de la personne a conclu que la ministre des Affaires autochtones et du Nord Canada a exercé de la discrimination à l’encontre des enfants autochtones en ce qui a trait à la prestation de services de protection de la jeunesse. En reposant simplement sur le maintien de niveaux de financement des services similaires aux provinces plutôt que sur la comparabilité des niveaux de service, en ignorant les niveaux de besoins des Premières Nations et les coûts réels de tels services, l’approche du gouvernement a été jugée comme ayant « causé des écarts, des lenteurs et des refus en matière de service et par le fait même ont eu une incidence négative sur les enfants et les familles membres des Premières Nations dans les réserves » [100].

Au Québec, le gouvernement provincial a adopté la loi 99 (Loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse et d’autres dispositions) qui apporte des amendements et des dispositions concernant spécifiquement les enfants et les communautés autochtones. Les travaux qui ont mené à ces amendements ont été réalisés en concertation avec différentes organisations autochtones. L’un des nouveaux principes porte sur la préservation de l’identité culturelle des enfants et une participation accrue des organisations autochtones lorsqu’un enfant risque d’être placé14. La modification de cette loi vise à prendre en compte la réalité sociale et culturelle des familles autochtones.

Approches de certains intervenants

Dans certains cas, particulièrement dans les petits milieux et les milieux isolés, la recherche d’aide pour les victimes de violence ou leurs proches peut être entravée par la honte, les craintes de représailles, le souci de confidentialité ou le désir de vouloir préserver l’intégrité de la famille. L’insuffisance de la formation de certains intervenants en ce qui a trait à la violence et les inhabiletés culturelles d’autres intervenants freineraient l’accès aux services disponibles [6,47,90]. Certains intervenants peuvent, par leur approche, cultiver une attitude « culpabilisante et moralisatrice » à l’égard de certains comportements, dont la consommation d’alcool [47,61]. S’ajoutent la barrière de la langue, la méfiance alimentée par le fort roulement de personnel, la méconnaissance des services à leur disposition, le manque de continuité entre les services offerts dans les communautés et ceux offerts par le réseau de la santé et des services sociaux québécois, et bien d’autres [47,84,90].

L’inadéquation des services aux besoins des Autochtones ne se fait pas uniquement ressentir dans les communautés. Bon nombre des Autochtones qui vivent en milieu urbain doivent également faire face à des comportements racistes sur la base de leur origine ethnique [19]. Cette expérience serait plus fréquente chez ceux qui vivent à l’extérieur de leur communauté que parmi ceux qui ne l’ont jamais quittée [27]. Une évaluation des besoins effectuée auprès des personnes autochtones vivant à Montréal révèle en effet que plusieurs d’entre eux auraient reçu des services de santé de mauvaise qualité sur la base de leur origine ethnique. Ces perceptions étaient d’ailleurs largement corroborées par les témoignages des fournisseurs de services de santé. De plus, l’un des auteurs a rapporté que plusieurs Inuit vivant en situation d’itinérance évitaient les refuges à cause du racisme qu’ils y vivent de la part des autres clients et des intervenants [28]. Or, l’isolement et le choc culturel vécus par plusieurs Autochtones vivant en milieu urbain font en sorte que certains ont un grand besoin de services de santé, particulièrement de services de santé mentale [101].

Isolement géographique

Par ailleurs, comme il est vécu dans plusieurs régions éloignées du Québec, l’isolement géographique de certaines communautés est également un facteur pouvant prédisposer à la violence, et ce, non seulement par son impact sur les conditions socioéconomiques et le faible accès aux services adéquats, mais également par son impact sur les liens sociaux et communautaires [31,77]. En effet, dans les contextes où les gens entretiennent des liens familiaux et sociaux de proximité, il peut être difficile pour certains de dénoncer les actes de violence commis par un membre de la famille, un ami, une connaissance ou une personne en position d’autorité [47]. La violence interpersonnelle peut ainsi passer sous silence et demeurer dissimulée dans certaines communautés [31,47,90]. Cela dit, à l’inverse, le soutien dans les collectivités peut s’avérer un important facteur de protection contre la violence.

Protection publique et système de justice

Les conditions actuelles du système de justice ne favorisent pas toujours les victimes qui désirent dénoncer les comportements violents qu’elles subissent. Plusieurs craignent en effet de porter plainte aux services de police de leur communauté. Le travail des forces de l’ordre auprès des victimes et de leurs proches, et particulièrement dans le traitement de la violence dénoncée par les femmes, a fait l’objet de nombreuses critiques et de dénonciations médiatiques au cours des dernières années. Maints efforts ont été déployés par des communautés, des organismes autochtones et des corps policiers pour favoriser le déploiement d’approches préventives et de stratégies d’intervention communes. Malgré ces efforts, la discrimination, le racisme systémique, le profilage et le manque de compétences culturelles continueraient de miner le travail de certains membres associés aux forces policières, et freineraient les victimes à tenter de dénoncer la violence dont elles se disent victimes [47,90].

Enfin, la surreprésentation des Autochtones dans le système de justice témoigne également de leur exclusion sociale. Plusieurs dénoncent en effet l’inefficacité de l’application des règles juridiques actuelles pour diminuer la présence des facteurs de risque de la violence dans les communautés, et aussi pour réduire la surreprésentation des Autochtones dans le système carcéral [50,87].

Des facteurs de niveau relationnel et familial

Le cumul des difficultés sociales auxquelles sont confrontées nombre de communautés a des impacts directs sur la qualité du tissu social garant du bien-être des collectivités (voir la description de la violence latérale à la section La violence vécue en milieu autochtone). Ces difficultés peuvent avoir le dessus sur la force du groupe et entraver inévitablement le développement des collectivités dans la mesure où il s’avère alors difficile pour elles de tirer avantage des bénéfices du sens communautaire [39].

Le développement des individus et des communautés est également éprouvé par la désorganisation de certains milieux familiaux. La domination du modèle occidental de la famille nucléaire et les impacts transgénérationnels des pensionnats ont entraîné de profonds changements dans les dynamiques familiales autochtones, sur la définition des rôles de tous les membres et sur la transmission des pratiques parentales [54,61,102]. Avec eux, les services provinciaux de protection de la jeunesse ont aussi fortement contribué à la dévalorisation des systèmes familiaux autochtones dès lors jugés inadéquats et problématiques dans la mesure où ils ne s’emboîtent pas convenablement au modèle occidental valorisé. D’une génération à l’autre, les blessures affectives profondes et les sévices physiques causés aux enfants ont ainsi perturbé la capacité de plusieurs d’entre eux à mener une vie saine et à établir des relations intimes stables, entraînant alors un cycle d’effets dévastateurs aggravés par des problèmes de santé mentale et de dépendance. L’impact du colonialisme aura donc été d’effriter le sentiment d’appartenance dans des milieux où la famille était l’institution centrale [60]. 

Cela dit, le sens communautaire et la famille peuvent s’avérer de puissants facteurs de protection de la violence.

Des facteurs de protection 

Alors que les sociétés autochtones ont été contraintes de s’adapter au modèle dominant afin de négocier leur propre position [102], les normes, les valeurs, les expériences et les façons de faire autochtones continuent d’influencer la manière dont nombreux Inuit et Premières Nations s’inscrivent dans l’univers social. La dynamique des collectivités se retrouve dans leurs démarches de réappropriation de leur pouvoir d’agir, dans la redéfinition de leur identité collective, la revitalisation de leurs cultures et les efforts de réconciliation. Ces démarches témoignent de leur résilience collective [103].

Emprunté de la psychologie, le concept de résilience a longtemps été considéré comme un facteur de protection de niveau individuel. Aujourd’hui, il est cependant de plus en plus considéré sur le plan de la collectivité et de la société. À titre d’exemple, à la fin des années 1990, Chandler et Lalonde ont présenté les résultats d’une étude épidémiologique qui démontre la corrélation de facteurs de continuité culturelle15 avec les taux de suicide de jeunes autochtones en Colombie-Britannique [58]. Leur analyse a démontré une relation inversement proportionnelle entre le nombre de facteurs de continuité culturelle et le taux de suicide; en d’autres mots, plus le nombre de facteurs était grand, moins le suicide était prévalent. À la lumière de ces résultats, les auteurs ont conclu que la variation des taux de suicide entre les communautés dépend de la cohésion communautaire et de l’identité collective, lesquelles permettent aux collectivités de se maintenir dans le temps en préservant leur passé et en sécurisant leur futur.

La résilience s’observe également dans la durabilité des relations familiales. Pris dans son sens large, le concept de la famille demeure un élément central de la définition du bien-être par les Autochtones, et continue d’être perçu comme une force des communautés [54,55,60,104]. La vie familiale et les pratiques parentales autochtones sont encore vivantes et cohérentes pour plusieurs aînés, parents et enfants. Au-delà des particularités qui témoignent de la singularité des Nations et des communautés, les conceptions autochtones de la famille sont encore souvent fondées sur le rôle de la famille élargie, laquelle représente un réseau étendu de parenté (grands-parents, tantes, oncles, cousins et d’autres) et de proches régi par un ensemble de règles et d’obligations assurant le fonctionnement du groupe [33]. La famille est également associée aux concepts d’appartenance et d’interdépendance ainsi qu’aux expériences sur le territoire, au partage et à l’oralité [60,103]. En contexte de violence, le réseau familial occupe une place primordiale dans la mesure où plusieurs victimes vont chercher le soutien des membres de leur famille et de leurs proches avant de faire appel aux ressources d’aide formelles [47,69,105].

  1. Mieux connue sous le nom de Sixties Scoop, la rafle des années 1960 correspond à une politique gouvernementale fédérale de protection de la jeunesse responsable d’une augmentation frappante du retrait d’enfants autochtones à leur famille d’origine pour les confier à des familles d’accueil non autochtones au Canada, aux États-Unis et en Europe en vue de leur adoption ultérieure [32,50].
  2. Contrairement aux autres éléments énumérés, les réinstallations des peuples autochtones au Canada ont bien souvent été le résultat de mesures délibérées du gouvernement canadien plutôt que de mesures législatives. Sans consultation ou presque, le gouvernement canadien a, pour des raisons administratives ou liées au développement, déplacé des populations autochtones de leurs territoires de chasse, de pêche et d’habitation vers des terres plus petites, plus éloignées et plus peuplées. Sous des objectifs de protection, de civilisation et d’assimilation, le gouvernement voyait dans ces réinstallations une solution à un certain nombre de problèmes précis, perçus par lui-même ou d’autres organismes. Par exemple, la réinstallation d’un ou de plusieurs groupes pouvait être justifiée par le désir de faciliter la prestation des services. Selon la Commission royale des peuples autochtones, ces réinstallations doivent être considérées dans le contexte de la dépossession et du déracinement, processus qui peut avoir contribué au dysfonctionnement de collectivités autochtones, ainsi qu’à la violence qui s’y manifeste. Elles ont provoqué une réduction importante du patrimoine culturel et un sentiment de dépossession, de déracinement et d’aliénation au territoire. Les réinstallations ont également porté atteinte à la santé physique et psychologique des peuples autochtones, et ont eu des impacts sociaux, politiques et économiques complexes marqués par la réduction de l’infrastructure économique et l’affaiblissement des structures et des activités sociales. Enfin, elles ont teinté les rapports entre les Autochtones et les non-Autochtones [79].
  3. Le concept de sécurité culturelle est présenté à la section Favoriser les services culturellement pertinents et sécurisants.
  4. Les conséquences de l’entrave aux services à la suite de conflits d’ordre juridictionnel et de compétence sont clairement illustrées dans le principe de Jordan, une initiative de la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada, qui vise à répondre aux besoins des enfants des Premières Nations en s’assurant que les services de santé et les services sociaux ne soient pas retardés, interrompus et refusés pendant qu’ils font l’objet de discussion ou d’examen [98]. Plus de détails sur cette initiative sont disponibles sur le site de l’organisme [99].
  5. L’article 3 énonce qu’une décision prise à l’égard d’un enfant membre d’une communauté autochtone doit tendre à confier cet enfant à un milieu de vie substitut en mesure de préserver son identité culturelle.
  6. Les auteurs ont retenu six facteurs : (1) le degré d’autonomie gouvernementale des communautés, (2) les actions entreprises par elles dans le cadre de revendications territoriales et le contrôle des communautés sur (3) les services de santé, (4) les services d’éducation, (5) les services policiers et (6) les services de protection des incendies.