Définition de la violence

La violence est définie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme étant « l’utilisation intentionnelle de la force physique, de menaces à l’encontre des autres ou de soi-même, contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fortement d’entraîner un traumatisme, des dommages psychologiques, des problèmes de développement ou un décès » [1]. Cette définition inclut tous les types et toutes les formes de violence (tableau 1), et ce, sans égard au milieu (école, travail, communauté, etc.) ou au stade de la vie. De même, elle rend explicites les conséquences de la violence sur la santé physique et mentale de la personne qui la subit.

Selon la typologie proposée par l’OMS, il est possible de diviser la violence en trois grandes catégories : la violence auto-infligée, la violence interpersonnelle – qui inclut autant la violence perpétrée par un proche que par un inconnu (nommé violence communautaire) –, et la violence collective qui peut être sociale, politique ou économique [1]. Chaque catégorie englobe plusieurs types de violence qui sont définis en référence au groupe envers qui la violence est dirigée (maltraitance envers les enfants, maltraitance envers les personnes aînées), à la relation entre l’auteur et la victime de violence (violence conjugale, violence familiale) ou au milieu dans lequel la violence est commise (violence à l’école, au travail). Chaque type de violence peut prendre plusieurs formes. Les formes de violence réfèrent à la nature des actes. Les formes les plus souvent considérées sont la violence physique, la violence sexuelle, la violence psychologique et verbale, les privations et la négligence [1]. D’autres formes de violence sont propres à des problématiques précises, par exemple la violence économique en contexte conjugal ou l’exploitation financière des personnes aînées.

Tableau 1 - Types et formes de violence

Types de violence

En fonction :

  • Du groupe envers qui la violence est dirigée (ex. : enfants, Autochtones);
  • De la nature de la relation entre les personnes impliquées, c’est-à-dire le lien entre elles (ex. : conjugale, relations amoureuses);
  • Du milieu dans lequel la violence survient (ex. : école, travail).

Formes de violence

Nature des actes violents (ex. : physique, sexuel, psychologique, verbal).

La figure 2 présente les types de violence abordés dans les 10 chapitres thématiques de ce rapport. Bien que certains chapitres du présent rapport abordent la violence auto-infligée ou la violence collective, l’accent est mis davantage sur la violence interpersonnelle. Sans être mutuellement exclusifs, les chapitres sont classés par type de violence (tableau 1), selon le groupe de personnes qui subissent la violence, la nature de la relation dans laquelle la violence survient ou le milieu dans lequel elle se produit. Un chapitre est aussi dédié au suicide, c’est-à-dire à la violence auto-infligée [1]. Lorsqu’on prend en considération les stades de la vie, la figure 2 illustre que la violence peut survenir à tout moment, même si certains types de violence sont propres à un stade précis.

Figure 2- Types de violence abordés dans le rapport, selon les stades de la vie

 

Qu’est-ce qui explique la violence?

Le modèle écologique (figure 3), qui classe les facteurs associés à la violence selon quatre niveaux, peut nous aider à mieux comprendre les causes et les conséquences de la violence [1,3]. Le premier niveau considère l’influence des facteurs liés aux caractéristiques personnelles de l’individu sur la survenue de la violence. Le deuxième niveau de facteurs examine l’influence des relations sociales étroites ou proximales, c’est-à-dire les liens entre les membres de la famille, les partenaires amoureux, les amis ou les pairs, et les conséquences de ces facteurs sur les trajectoires individuelles et familiales. Le troisième niveau, soit le niveau communautaire, s’intéresse à l’influence des caractéristiques des contextes et des milieux (milieu scolaire, sport, voisinage, lieu de travail) dans lesquels ont lieu les relations sociales. Le dernier niveau tient compte de l’influence des caractéristiques de la société (ex. : normes culturelles et sociales, lois, inégalités) sur l’adoption de comportements violents. Enfin, dans la figure 3, le facteur temporel ou historique (notion de temps) transcende tous les niveaux du modèle. Bien que les façons de nommer les niveaux peuvent varier d’un chapitre à l’autre, tous les chapitres de ce rapport reconnaissent et illustrent l’influence et l’interaction de multiples facteurs qui se situent à différents niveaux.

Figure 3 - Modèle écologique : niveaux de facteurs

 

Source : Inspiré du modèle écologique (Krug et collab., 2002) [1].