Conséquences chez les victimes d’agression sexuelle à l’âge adulte

Une mise à jour de cette section est prévue en 2025.

Selon les études, entre 17 % et 65 % des femmes ayant vécu une agression sexuelle à l’âge adulte vont présenter les symptômes d’un état de stress post-traumatique (ÉSPT)18.

  • Les agressions sexuelles vécues à l’âge adulte peuvent mener à des conséquences négatives immédiates et directes, telles des blessures, des traumatismes physiques ou la mort, ou encore entraîner indirectement une variété de conséquences pour la santé physique et mentale, et le bien-être2.
  • Les agressions sexuelles à l’âge adulte sont plus souvent uniques et surviennent à un moment de la vie où le développement de l’identité et de la personnalité est complété. Les agressions sexuelles vécues à l’âge adulte sont donc susceptibles d’entraîner un spectre de séquelles plus circonscrit que celles vécues à l’enfance3.
  • Même plusieurs années après l’épisode d’agression sexuelle, les victimes sont plus susceptibles de présenter des symptômes de stress post-traumatique que les adultes n’en n’ayant pas été victimes4,5.

Le stress post-traumatique

L’État de stress post-traumatique (ÉSPT) est un trouble réactionnel qui peut apparaître à la suite d’une situation traumatique et dont le diagnostic peut être posé par un médecin. L’événement traumatique réfère à une situation durant laquelle l’intégrité physique et/ou psychologique d’une personne a été menacée et/ou atteinte. La réaction immédiate à l'événement doit s'être traduite par une peur intense, par un sentiment d'impuissance ou par un sentiment d'horreur.

Les symptômes incluent trois grandes catégories :

  1. Symptômes de reviviscence : la personne revit continuellement l’événement traumatique en pensées (flashbacks) ou en cauchemars.
  2. Évitement : En pensée ou de par ses comportements, la personne cherche à éviter, volontairement ou non, tout ce qui pourrait lui rappeler le trauma. Cela peut inclure la dissociation, l’amnésie ou l’engourdissement émotionnel.
  3. Hyperactivité neurovégétative : la personne est fréquemment aux aguets et en état d’hypervigilance, même en l’absence de danger. Ces symptômes peuvent inclure l’insomnie.

Pour plus d’informations sur le stress post-traumatique, consultez le site Info-trauma.

Les victimes d’agression sexuelle à l’âge adulte sont plus à risque de présenter les conséquences suivantes :

Conséquences possibles de l’agression sexuelle à l’âge adulte1,4,5
Santé physique et sexuelle
  • Problèmes somatiques (ex.: migraines, nausées, fatigue)
  • Problèmes d’alimentation, perte d’appétit
  • Comportements sexuels à risque (rapports sexuels non-protégés, partenaires sexuels multiples, etc.)
  • Plus grande consommation de soins de santé
  • Douleurs gynécologiques et menstruelles (femmes)
  • Dysfonctions sexuelles
  • Plus grand risque de VIH et ITSS (4 % à 30 % des victimes
    contracteraient une ITSS suite à une agression sexuelle)
  • Revictimisation
Psychologique
  • Peur, anxiété, phobie sociale
  • Détresse psychologique et dépression majeure
  • Symptômes de stress post-traumatique
  • Automutilation
  • Idéations suicidaires, tentatives de suicide
  • Abus de drogue et d’alcool
Relationnel et social
  • Moins de confiance envers les autres
  • Isolement
  • Craintes de l’intimité

Facteurs influençant la diversité des conséquences chez les victimes adultes

Les conséquences psychologiques négatives développées suite à une agression sexuelle à l’âge adulte varient d’une personne à l’autre et sont influencées par plusieurs facteurs.

Les caractéristiques de l’agression sexuelle, les caractéristiques de la victime (âge, sexe, personnalité), les circonstances du dévoilement à l’entourage, la recherche d'aide et les normes socioculturelles contribuent à façonner la manière dont l’agression sexuelle subie affectera l’adaptation et le bien-être de la victime1.

Comparativement aux femmes, les hommes victimes d’agression sexuelle rapportent davantage de dysfonctions sexuelles et présentent aussi plus de confusion et d’inquiétude quant à leur orientation sexuelle4.

Même si les hommes sont moins à risque d’être victimes d’agression sexuelle que les femmes, plusieurs études ont montré que ces derniers rapportaient autant de conséquences que les femmes victimes, voire davantage selon les études, et de même intensité4,5.

Références

  1. Campbell, R., Dworkin, E. et Cabral, G. (2009). An ecological model of the impact of sexual assault on women’s mental health. Trauma, Violence, & Abuse10 (3), 225-246.
  2. World Health Organization (WHO), London School of Hygiene and Tropical Medicine. (2010). Preventing intimate partner and sexual violence against women. Taking action and generating evidence. Genève: World Health Organization.
  3. Cyr, M. et Payer, M. (2011). Les interventions curatives auprès des adultes ayant été victimes d’agression sexuelle pendant leur enfance. Dans M. Hébert, M. Cyr, et M. Tourigny (dir.), L’agression sexuelle envers les enfants Tome 1 (pp. 303-332). Québec: Presses de l’Université du Québec.
  4. Peterson, Z.D., Voller, E.K., Polusny, M.A. et Murdoch, M. (2011). Prevalence and consequences of adult sexual assault of men : Review of empirical findings and state of the literature. Clinical Psychology Review, 31, 1-24.
  5. Elliott, D.M., Mok, D.S. et Briere, J. (2004). Adult sexual assault: Prevalence, symptomatolgy, and sex differences in the general population. Journal of Traumatic Stress, 17(3), 203-211.