Les effets sur la santé de l’exposition à la violence au travail

Il existe de nombreuses études documentant les effets sur la santé de l’exposition à la violence physique et psychologique en milieu de travail [60,79,108–114]. Une revue de la littérature conclut que les conséquences de la violence psychologique sur la santé peuvent être aussi sévères que celles associées à la violence physique, et que la violence au travail est un risque à la santé dans tous les pays, sans égard au niveau de développement économique [115]. Plusieurs recherches montrent que le harcèlement psychologique peut mener au développement de problèmes de santé mentale, incluant la dépression [79,109,113], la détresse psychologique [79,80], le syndrome de stress post-traumatique [116] et les idées suicidaires [117,118]. Les études ont également démontré que le harcèlement psychologique au travail peut avoir des effets persistants sur la santé [119]. Il est à noter que la violence psychologique (dont le harcèlement sexuel) peut avoir des effets sur la santé physique, incluant les troubles musculo-squelettiques [120–122].

Selon une méta-analyse, le statut de l’auteur de la violence, qu’il soit un supérieur, un collègue ou une personne externe à l’organisation, n’entraîne pas de différences significatives concernant les effets de la violence sur la santé de la victime [123].

Voici quelques faits saillants concernant les liens entre l’exposition à la violence au travail et la santé au Québec :

  • Les personnes exposées à la violence au travail sont plus nombreuses, en proportion, à avoir une moins bonne perception de leur état de santé générale, une moins bonne santé mentale et musculo-squelettique, que les personnes qui n’y sont pas exposées (Source : EQCOTESST, 2011).
  • Le cumul de plusieurs types de violence (harcèlement psychologique, harcèlement sexuel et violence physique) est associé à des prévalences de mauvaise santé plus importantes que celles qui sont associées à l’exposition à une seule forme de violence (Source : EQCOTESST, 2011).
  • Les travailleurs qui se disent victimes de harcèlement psychologique au travail sont proportionnellement plus nombreux à considérer que la détresse psychologique ressentie est liée à leur travail (79 %) que ceux qui déclarent ne pas vivre de harcèlement (12 %) (Source : EQSP, 2016).
  • Parmi les lésions psychiques attribuables à la violence au travail et acceptées par la CNESST, 25,1 % ont conduit à une absence du travail de plus d’un an. Les débours moyens de la CNESST pour ce type de lésion ont augmenté de 29,9 % entre 2011 et 2014, malgré une baisse du nombre de lésions acceptées pour la même période (Source : CNESST, 2016).
  • Comme le montre la figure 3, l’exposition au harcèlement psychologique, en tant que victime, est associée à l’ensemble des mesures de conséquences négatives sur la santé.

Figure 3 : Prévalence d’indicateurs de santé en fonction de l’exposition au harcèlement psychologique

 

Source : Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST) [80].