Inégalités sociales de santé buccodentaire
Les inégalités sociales de santé consistent en un écart de santé entre les individus en fonction de facteurs ou de critères sociaux, par exemple, le niveau d’éducation, le revenu, la qualité de l’environnement physique et l’accès aux soins. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la quasi-totalité des conditions buccodentaires est touchée par les inégalités sociales de santé.
Dès le primaire
Au Québec, l’Étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire réalisée en 2012-2013 a révélé que les inégalités sociales de santé buccodentaire sont un enjeu de santé publique chez les jeunes d’âge scolaire. En effet, la carie irréversible se rencontre plus fréquemment chez les élèves moins favorisés sur le plan socioéconomique. De plus, les élèves de 2e année provenant de ménages défavorisés présentent plus souvent un besoin évident de traitement lié à la carie, moins de dents permanentes scellées et plus de débris sur leurs dents. En 6e année, s’ajoutent à ces situations la gingivite modérée et les traumatismes dentaires.
Perception plus négative
Selon l’Enquête québécoise sur la santé de la population 2020-2021(EQSP), 22 % des personnes issues de ménages à faible revenu ont davantage tendance à percevoir leur santé buccodentaire de façon plus négative. Pour les personnes provenant de ménages à revenu plus élevé, cette proportion varie de 6 % à 14 %.
Moins de visite chez le dentiste
En 2020-2021, les ménages à faible revenu sont proportionnellement moins nombreux à avoir consulté le dentiste au cours de la dernière année (40 %) comparativement à ceux ayant un revenu moyennement faible (55 %) ou élevé (72 %). L’écart se creuse davantage lorsqu’on tient compte des visites datant de 5 ans et plus : ménage à faible revenu (18 %), revenu moyennement faible (11 %), revenu élevé (4 %), selon les données de l’EQSP.
Les inégalités se creusent non seulement lorsqu’on tient compte des visites remontant à plus de 5 ans, mais elles se prolongent également dans la nature des consultations. Les personnes issues de ménage à faible revenu sont plus susceptibles de consulter le dentiste en raison de problèmes aigus. Par exemple, 35 % d’entre elles consultent lorsque quelque chose ne va pas, dérange ou fait mal, comparativement aux personnes ayant un revenu moyennement faible (24 %) à élevé (9 %). Les personnes à faible revenu ont également tendance à consulter moins souvent pour des examens de routine, des nettoyages ou des soins de routine (65 %) que celles ayant un revenu élevé (91 %).
Carie et fluoration de l’eau potable
Des études ont abordé les inégalités sociales de santé buccodentaire liées à l’expérience de la carie chez les jeunes et les jeunes adultes. Les preuves scientifiques soutiennent une association entre l’exposition à une eau fluorée et l’atténuation des inégalités sociales de santé buccodentaire liées à l’expérience de la carie. Cependant, l’INSPQ a constaté que davantage de recherche serait nécessaire pour se prononcer sur l’effet potentiel, à l’échelle populationnelle, d’une réduction ou de l’arrêt de la fluoration sur les inégalités sociales de santé liées à la carie. Pour en savoir plus, consultez notre publication Effets buccodentaires et systémiques de l’eau potable fluorée à 0,7 ppm.
Pour en savoir plus
- Étude clinique sur l’état de santé buccodentaire des élèves québécois du primaire 2012-2013
- Mesures visant à réduire la consommation de boissons sucrées et promouvoir la consommation d’eau : leurs effets potentiels sur les inégalités sociales de santé
- Ministère de la Santé et des Services sociaux – Santé dentaire publique