Les dévoilements de violence sexuelle sur les médias sociaux
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Faits saillants
- Les mouvements sociaux de dénonciations et de lutte contre la violence sexuelle se sont multipliés dans les dernières années, que ce soit hors-ligne ou en ligne. Les médias sociaux offrent un nouvel espace aux personnes victimes et survivantes pour témoigner de leurs expériences de violence sexuelle.
- En 2017, le mouvement #MoiAussi (en anglais, #MeToo) devient viral sur les médias sociaux et reçoit une importante attention médiatique. Créé à l’origine en 2006 par Tarana Burke, il avait comme objectif de dénoncer la violence sexuelle à l’encontre des filles et des femmes noires, racisées et issues de milieux défavorisés.
- Au Québec, les multiples mouvements de dévoilements de violence sexuelle sur les médias sociaux, comme #AgressionNonDénoncée et #MoiAussi, ont contribué à modifier la manière dont la violence sexuelle est abordée dans l’espace public et à souligner le caractère sociétal de cet enjeu, au lieu de le présenter, à tort, comme un problème individuel et isolé.
- Dans les mouvements de dévoilements de violence sexuelle, comme #MoiAussi, les femmes noires, les femmes racisées, les femmes autochtones et les personnes de la diversité sexuelle et de genre sont sous-représentées, comme le démontre une moins grande visibilité de leurs messages dans l’espace public.
- Plusieurs raisons expliquent pourquoi les personnes victimes et survivantes partagent leurs expériences sur les médias sociaux. Le désir de se faire entendre, de reprendre le contrôle sur leur histoire, de rechercher du soutien, ou de sensibiliser la population à la violence sexuelle en sont des exemples. Pour plusieurs, dévoiler leur vécu sur les médias sociaux représente une alternative au système judiciaire.
- Les dévoilements de violence sexuelle sur les médias peuvent entraîner des conséquences importantes sur la santé mentale et la sécurité des personnes victimes et survivantes et sur les croyances, les attitudes et les comportements de la population générale.
- Le mouvement #MoiAussi a aussi eu une influence sur la couverture médiatique de la violence sexuelle, sur les signalements d’agression sexuelle à la police, sur les politiques publiques québécoises et sur le système judiciaire.
Dans ce texte, les termes sont définis comme suit :
- dévoilement : démarche informelle que les personnes victimes et survivantes entreprennent pour parler de leur vécu, que ce soit fait publiquement, par les médias sociaux, ou dans leur vie privée. Les termes « dénonciation » ou « signalement » renvoient généralement au fait de déposer une plainte aux autorités1.
- personnes victimes et survivantes : personnes ayant vécu ou continuant de vivre de la violence sexuelle. Les personnes ayant un tel vécu peuvent s’identifier à la fois aux termes « victime » et « survivante », à l’un ou l’autre ou à aucun des deux.
Pour en savoir plus sur les définitions de la violence sexuelle et des agressions sexuelles, consultez La violence sexuelle : de quoi parle-t-on.
Les médias sociaux et les mouvements de dévoilements de violence sexuelle
Les mouvements sociaux de dénonciations et de lutte contre la violence sexuelle se sont multipliés dans les dernières décennies. La reconnaissance de cette violence comme une violence genrée et la mise sur pied de ressources venant en aide aux personnes victimes et survivantes sont des exemples de changements entrainés par ces luttes féministes1,2. En plus des efforts de mobilisation hors-ligne, les groupes féministes québécois ont largement utilisé les médias sociaux afin de développer des initiatives complémentaires, que ce soit par le partage d’informations, d’images, d’hyperliens ou de mots-clics3. Les médias sociaux sont devenus porteurs de messages importants, en rendant visible et en documentant la lutte contre la violence sexuelle faite aux femmes et en offrant de l’aide aux personnes victimes et survivantes3.
Le mouvement #MoiAussi (en anglais, #MeToo) est un exemple de mobilisation en ligne tirant son origine des inégalités sociales, économiques et structurelles touchant particulièrement les femmes noires. En 2006, Tarana Burke, organisatrice communautaire et activiste afro-américaine, crée l’initiative MeToo, qui avait pour objectif de dénoncer la violence sexuelle, particulièrement celle à l’encontre des filles et des femmes noires, racisées et issues de milieux défavorisés. Tarana Burke est aujourd’hui la fondatrice et la directrice de l’organisation me too Movement (contenu en anglais seulement) qui vise toujours à soutenir les personnes victimes et survivantes de violence sexuelle en leur proposant par exemple des ressources adaptées à leurs réalités.
En octobre 2017, le mot-clic #MoiAussi devient viral sur les médias sociaux et relance le mouvement en ligne. Au cours de sa première année, le mot-clic (ou hashtag) #MeToo a été utilisé plus de 19 millions de fois sur X (anciennement Twitter)4. Un grand nombre de personnes ont utilisé ce mot-clic sur les médias sociaux afin d’indiquer qu’elles ont vécu de la violence sexuelle à un moment ou à un autre de leur vie. Le mouvement #MoiAussi, qui s’inscrit au sein d’un mouvement social plus large de lutte contre la violence sexuelle, est déclenché à la suite d’enquêtes journalistiques ayant mené à la médiatisation d’affaires impliquant des personnalités publiques accusées de violence sexuelle, telles que l’affaire Weinstein5,6. Bien que la plupart de ces affaires aient eu lieu aux États-Unis, #MoiAussi a aussi été utilisé au Québec pour parler de violence sexuelle dans l’espace public, où plusieurs personnalités publiques ont également été visées par des dévoilements de violence sexuelle.
D’autres mouvements déclenchés sur les médias sociaux dénonçant aussi la violence sexuelle précèdent #MoiAussi, comme :
- #AgressionNonDénoncée en 2014 (lancé par la Fédération des femmes du Québec inspirée du mot-clic #BeenRapedNeverReported);
- #OnVousCroit en 2015 (lancé par le Regroupement québécois des Centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel) et;
- #StopCultureDuViol en 2016 (lancé par la militante féministe et poète autochtone Natasha Kanapé Fontaine à la suite de plusieurs scandales sexuels médiatisés et d’un reportage portant sur les violences commises à l’endroit de femmes autochtones).
En 2018, on retrouve également les mots-clics #WhyIDidntReport, #EtMaintenant et #AprèsMoiAussi. Au Québec, en juillet 2020, une autre importante vague de dénonciations a eu lieu. Contrairement aux mouvements précédents, celui-ci n’était pas associé à un mot-clic spécifique et allait au-delà du témoignage pour nommer explicitement des personnes ayant été identifiées, souvent de façon anonyme, en tant qu’auteures de violence sexuelle7.
Les mouvements en ligne de dévoilements de violence sexuelle se sont principalement déroulés sur les médias sociaux, tels que X, Facebook et Instagram, mais aussi sur YouTube, sur Reddit ou sur des blogues8. Les expériences des personnes victimes et survivantes ont majoritairement été partagées par l’entremise de textes, de dessins ou de vidéos9.
Alors que les expériences de violence sexuelle sont souvent présentées, à tort, comme un problème individuel plutôt que sociétal, les médias sociaux offrent un nouvel espace aux personnes victimes et survivantes pour témoigner de leurs expériences9. Ils peuvent leur permettre d’avoir un sentiment de contrôle sur leur discours, d’être visibles, de montrer qu’elles ne sont pas seules, ainsi que de sensibiliser et d’aborder les enjeux entourant la violence sexuelle dans l’espace public10–12. Les médias sociaux ont aussi permis à différents mouvements sociaux de gagner très rapidement en popularité. Ils facilitent une large participation aux mouvements de dévoilements de violence sexuelle11. Les mots-clics permettent de rechercher des messages connexes, diffuser de messages et s’allier avec d’autres personnes. Ils accroissent la visibilité, attirent l’attention et ciblent ou rendent visibles des communautés pour lesquelles l’accès à l’espace public ou aux médias était difficile ou impossible11,13. Le mouvement #MoiAussi a particulièrement précipité et favorisé les dévoilements de violence sexuelle sur les médias sociaux14. Par exemple, les dévoilements faits sur X au début de la campagne ont mené à d’autres dévoilements par le biais de partages (ou retweets) et de réponses à ces publications15.
Les caractéristiques des dévoilements sur les médias sociaux
Les personnes qui font un dévoilement de violence sexuelle
Il est difficile d’avoir un portrait détaillé des personnes qui dévoilent sur les médias sociaux, puisque les dévoilements sont souvent faits de façon anonyme et publiés sur des plateformes où leurs informations personnelles ne sont pas publiques. Les études montrent cependant que ce sont principalement les femmes qui dévoilent leurs expériences de violence sexuelle sur les médias sociaux. Cela peut s’expliquer notamment par le fait que la majorité des victimes et survivantes de violence sexuelle sont des femmes16–18. Cela dit, certains hommes choisissent aussi de dévoiler leurs expériences de violence sexuelle sur ces plateformes, mais il est possible que leurs récits n’aient pas été amplifiés de la même manière par le mouvement #MoiAussi15.
Parmi les femmes ayant fait un dévoilement en ligne, les femmes blanches sont surreprésentées, alors que les femmes noires et les femmes racisées sont sous-représentées et partagent moins leur vécu en ligne7,17,19. Cet écart dans la représentation est d’ailleurs une critique importante du mouvement #MoiAussi7,19,20 qui avait à l’origine l’objectif de soutenir les personnes victimes et survivantes issues de communautés marginalisées, particulièrement les jeunes femmes noires1. Les femmes autochtones et les personnes de la diversité sexuelle et de genre sont aussi largement sous-représentées dans le mouvement, bien que les médias sociaux soient un moyen utilisé par ces groupes pour dénoncer les violences dont ils sont victimes. Le manque de représentation de toutes ces personnes, qui se manifeste par exemple par une moins grande visibilité de leurs messages dans l’espace public, peut découler des préjugés sexistes et raciaux, de la marginalisation et de la discrimination auxquels elles sont plus susceptibles de faire face dans leur vie quotidienne (p. ex. à l’école, au travail, dans les lieux publics, dans le système judiciaire)7,19,21–23. Leur invisibilisation dans la sphère publique peut influencer les discours autour de la violence sexuelle et mettre de côté les enjeux à l’origine de ces mouvements sociaux qui sont essentiels à leur compréhension, comme les inégalités sociales liées au genre, à l’orientation sexuelle et à l’appartenance ethnique. À l’inverse, une représentation inclusive de tous ces groupes au sein de ces mouvements peut faciliter l’adoption de changements adaptés à différentes réalités vécues par les personnes victimes et survivantes, particulièrement celles qui sont plus susceptibles d’être confrontées à des barrières d’accès aux services de santé et de justice19,24.
Les expériences partagées de violence sexuelle
Le contenu partagé sur les médias sociaux quant aux expériences de violence sexuelle permet de mieux comprendre quels détails de ces expériences sont considérés comme plus importants ou d’intérêt public par les personnes victimes et survivantes8. Cela permet de mieux cibler leurs besoins afin de guider l’élaboration de stratégies de prévention. Les études montrent qu’il existe une grande variabilité dans le type de contenu et le niveau de détails des expériences de violence sexuelle qui sont dévoilées sur les médias sociaux. Certaines personnes publient des descriptions détaillées de l’évènement, alors que d’autres partagent des informations limitées16. Les récits incluent notamment des informations sur le qui, quoi, où, quand, pourquoi et comment des expériences vécues (p. ex. le type de violence sexuelle subie, le nombre d’expériences vécues, le lieu où elles se sont produites, l’âge de la personne victime et survivante au moment des faits)8,25. Des détails sur la personne auteure sont aussi parfois divulgués, comme la nature du lien avec la personne ou des informations sur son identité. Dans certains cas, les personnes victimes et survivantes partagent plusieurs expériences subies, soulignant le caractère continu ou récurrent de cette violence dans leur vie15.
Les récits des personnes victimes et survivantes font également état d’un large éventail d’émotions et de sentiments, incluant la honte, la tristesse, la culpabilité, la colère ou la peur16,26. De plus, certains dévoilements abordent les conséquences psychologiques découlant de la violence sexuelle (p. ex. trouble de stress post-traumatique, anxiété, dépression, automutilation)26.
Les réactions aux dévoilements
Les mouvements en ligne, comme #MoiAussi, ont suscité un grand nombre de réactions et, par le fait même, de commentaires sur les médias sociaux25,27. La manière de réagir lorsqu’une personne dévoile une violence sexuelle est importante, car elle prédit les conséquences sur sa santé et son bien-être. Les réactions négatives peuvent nuire à son rétablissement et de la freiner dans sa recherche d’aide, alors que les réactions positives favorisent son rétablissement et sa capacité d’adaptation28–31. Plus spécifiquement, ces dernières peuvent contribuer à diminuer les obstacles et la honte associés au dévoilement de violence sexuelle, et permettent aux personnes victimes et survivantes de se sentir entendues, soutenues et validées (c.-à-d. comprises et reconnues dans leurs expériences)16. De manière générale, les réponses et les réactions aux publications contenant un dévoilement de violence sexuelle sont positives et soutenantes; seule une minorité d’entre elles sont négatives16,25,32,33. Les réactions positives les plus communes sont celles offrant un soutien émotionnel ou informationnel, et celles qui appuient le mouvement16. Les réponses soutenantes sont exprimées de différentes façons, comme par le fait de croire le récit de la personne qui dévoile ou d’être présente pour celle-ci33. Les réactions négatives les plus courantes sont celles qui détournent l’attention du récit de la personne qui dévoile ainsi que celles qui focalisent sur ses propres émotions en réaction à la publication ou qui sont de nature promotionnelle (p. ex. faire la promotion d’articles de journaux sur le sujet). D’autres réactions défavorables peuvent prendre la forme d’insultes dirigées vers la personne ayant vécu la violence sexuelle, ainsi que de commentaires visant à la discréditer, à la blâmer pour son expérience, à porter atteinte à son estime ou à l’agresser psychologiquement9,12,16,32.
Les raisons évoquées pour dévoiler sur les médias sociaux
La plupart du temps, les raisons rapportées par les personnes victimes et survivantes pour dévoiler leur vécu sur les médias sociaux sont multiples16. Parmi celles couramment rapportées, on retrouve le fait de libérer sa parole, de se faire entendre et de reprendre le contrôle ou le pouvoir sur sa vie, en décidant, par exemple, comment, quand et où l'histoire est partagée1,14,16. Lire le récit d'autres personnes ayant partagé leur expérience est aussi une motivation, pour certaines personnes, de partager leur vécu15,16.
D’autres motivations sont rapportées par les personnes victimes et survivantes pour dévoiler leur vécu en ligne, telles que :
- Rechercher du soutien, de l’aide et/ou des conseils;
- Être solidaires avec les autres personnes victimes et survivantes;
- Être crues, prises au sérieux et reconnues;
- Documenter son expérience et sa réhabilitation;
- Libérer ses émotions de blâme ou de honte;
- Offrir du soutien et de l’aide aux autres personnes victimes et survivantes;
- Responsabiliser le ou les personnes auteures de violence sexuelle et/ou espérer qu’elles reconnaissent le caractère violent de leurs actes;
- Rechercher un sentiment de justice;
- Mettre en garde d’autres personnes contre la personne auteure;
- Sensibiliser et changer les perceptions ainsi que les opinions des autres sur la violence sexuelle;
- Militer contre la violence sexuelle et la culture du viol, au niveau collectif et sociétal, et susciter une prise de conscience collective1,2,9,14–16.
Le mouvement #MoiAussi a également mis en lumière les préjugés auxquelles font face les personnes victimes et survivantes d’agression sexuelle devant les tribunaux de juridiction criminelle2. Des critiques envers le système judiciaire et un manque de confiance à son égard appuient la décision de certaines personnes de raconter leur histoire sur les médias sociaux. Parmi les critiques évoquées, on retrouve les perceptions selon lesquelles les plaintes des personnes victimes et survivantes sont peu retenues, les personnes victimes et survivantes sont laissées à elles-mêmes dans le processus, le système judiciaire est lent et insensible, le personnel du système judiciaire (p. ex. policières ou policiers, juges, avocates ou avocats) n’est pas suffisamment formé, et les personnes auteures ne sont pas punies pour leurs gestes2.
Un manque de confiance envers le système pour obtenir justice est aussi une raison pour laquelle plusieurs décident de ne pas dénoncer aux autorités la violence vécue. Ce manque de confiance est particulièrement présent chez les femmes autochtones, par crainte d’être victime de profilage et de brutalité policière, de discrimination systémique, et de devoir faire face à la lourdeur bureaucratique et à l’insécurité culturelle ressentie envers le système de justice2,22. Les femmes issues de l’immigration, racisées, autochtones, en situation de handicap, sourdes et de la diversité sexuelle et de genre peuvent aussi être confrontées à « des obstacles à la dénonciation et à la justice qui sont modulés par différents systèmes d’oppression et diverses affiliations identitaires et communautaires qui les exposent à diverses discriminations »22. Ainsi, pour certaines personnes, les médias sociaux représentent une alternative au système de justice traditionnel, même s’il n’en est pas un équivalent.
Les conséquences associées aux dévoilements sur les médias sociaux
Les mouvements de dévoilements de violence sexuelle sur les médias sociaux ont entraîné de multiples conséquences chez les personnes victimes et survivantes, sur la population générale et sur la société, que ce soit au niveau politique ou juridique.
Les conséquences sur la santé mentale et physique des personnes victimes et survivantes
Les conséquences des dévoilements de violence sexuelle sur les médias sociaux qui portent sur la santé mentale et physique des personnes victimes et survivantes sont diversifiées. Elles ont été rapportées soit directement par les personnes victimes et survivantes ayant dévoilé ou non ou par des intervenantes et intervenants travaillant auprès de celles-ci16,18,34.
Conséquences positives :
- Reconnaissance d’être une personne victime ou survivante
- Diminution de la stigmatisation associée à la violence sexuelle
- Diminution du sentiment de solitude et la contribution à la mise en place d'un réseau de soutien
- Amélioration de la santé mentale ou un meilleur rétablissement
- Diminution des sentiments de honte et de culpabilité
- Changement au niveau identitaire (p. ex. s’identifier comme personne-ressource)
- Amélioration des conditions de travail et un meilleur soutien des collègues (suite à un dévoilement sur les médias sociaux d’une expérience violence sexuelle subie dans le milieu de travail)
- Sentiment de soulagement d’avoir dénoncé la personne auteure
Conséquences négatives :
- Fatigue personnelle due à l’exposition publique et l'épuisement résultant de l'intensité du mouvement #MoiAussi
- Rejet social
- Blâme dirigé sur la personne victime et survivante
- Perception des autres que la personne auteure est la principale victime
- Reviviscence d’un traumatisme et la résurgence d’émotions non désirées
- Risque de se faire accuser de diffamation en ligne (lorsque la personne auteure est nommée)
- Dégradation des conditions de travail (suite à un dévoilement sur les médias sociaux d’une expérience violence sexuelle subie dans le milieu de travail)
Les risques potentiels de dévoiler en ligne pour les personnes victimes et survivantes
Les médias sociaux présentent certains risques sur la sécurité et la santé mentale et des personnes victimes et survivantes qui y dévoilent leur vécu. Par exemple, les femmes victimes et survivantes sont particulièrement à risque d’être visées par des comportements d’hostilité en ligne, ce qui peut entraver leur sécurité dans le cyberespace12. L’hostilité en ligne découle principalement de la misogynie et peut se manifester en discréditant ou blâmant les personnes qui dévoilent leur vécu en ligne (victim-blaming), en tentant de les réduire au silence et en perpétuant des mythes sur la violence sexuelle1,12,18,35. Des personnes ayant décidé de ne pas publier leur vécu de violence sexuelle en ligne ont dit ne pas l’avoir fait en raison de préoccupations entourant la protection de leur vie privée, la peur de se faire étiqueter comme trouble-fête et la crainte de représailles et répercussions qui pourraient découler du partage d'un message #MoiAussi, notamment dans leur milieu de travail18. La possibilité qu’un dévoilement de violence sexuelle soit considéré comme une fausse allégation par d’autres personnes peut aussi contribuer à la réticence des personnes victimes et survivantes à dévoiler leur vécu, bien que les fausses allégations soient rares34. Un autre risque associé aux dévoilements en ligne, qui est plus courant depuis le mouvement #MoiAussi, est la poursuite en diffamation par la personne auteure, surtout dans les cas où celle-ci est explicitement nommée ou lorsqu’il y a des détails qui permettent de l’identifier1,36. En plus de la possibilité d'entrainer d’importants coûts financiers, les poursuites judiciaires en diffamation peuvent être longues et traumatisantes pour les personnes victimes et survivantes36. Ce risque peut amener certaines personnes à dévoiler leur vécu de façon anonyme1.
Les conséquences sur les croyances, les attitudes et les comportements de la population générale
Plusieurs sondages, enquêtes et études ont été menés au Canada et aux États-Unis afin de documenter les conséquences sur les croyances, les attitudes et les comportements de la population générale37–40. Plusieurs conséquences sont positives et d’autres sont négatives1,37–39.
Conséquences positives :
- Diminution de l’indifférence face à la problématique de la violence sexuelle
- Plus grande susceptibilité à qualifier « l’expérience sexuelle non désirée la plus bouleversante » comme une agression sexuelle
- Plus grande sensibilisation et conscientisation à la violence sexuelle
- Acquisition de connaissances et une meilleure compréhension de la violence sexuelle
- Nouvelle opportunité pour s’exprimer publiquement contre la violence genrée
- Meilleure compréhension du consentement sexuel
- Diminution de la stigmatisation et du sentiment de honte associés aux dévoilements de violence sexuelle
Conséquences négatives :
- Exclusion des groupes qui n’utilisent pas les médias sociaux ou qui ne s'identifient pas au message #MoiAussi
- Exclusion des personnes qui diffèrent de celles s’ayant les plus fait entendre dans le mouvement #MoiAussi, en termes de culture, d'ethnicité, de statut socio-économique et d’identité sexuelle et de genre
- Manque de représentation des personnes trans
- Intensification des craintes d'être tenu responsable à tort d'une violence sexuelle
- Augmentation des risques de fausses accusations d’agression sexuelle via les médias sociaux
Plusieurs changements comportementaux ont aussi été notés. Tout d’abord, le mouvement #MoiAussi est associé à une augmentation significative de la recherche d'information sur Google en ce qui concerne les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel. Cette hausse s’est maintenue six mois après les évènements, selon une étude s’étant déroulée du 1er janvier 2017 au 15 juillet 201841.
Par ailleurs, le mouvement #MoiAussi a aidé les Canadiennes et les Canadiens à mieux comprendre ce qu’est le consentement sexuel et à être plus susceptibles d’avoir le consentement de leur partenaire avant de s'engager dans une activité sexuelle, selon une enquête canadienne menée en 2019. Près de la moitié des participantes et participants ont aussi dit avoir changé leur manière d’interagir avec leurs collègues de travail (p. ex. en faisant plus attention à leurs commentaires)37.
De plus, certaines activités ou publications liées à #MoiAussi peuvent créer une opposition entre les femmes et les hommes, alors que la participation des hommes est nécessaire au changement11. Tarana Burke rapporte que le mouvement #MoiAussi fonctionne réellement lorsque le grand public comprend qu’il n’y pas de portraits typiques de personnes auteures et victimes ni de récits ou d’histoires de violence typiques42.
Les conséquences sur les signalements, les politiques publiques et le système judiciaire
Le mouvement #MoiAussi a également entraîné une hausse des signalements aux autorités. En octobre 2017, le nombre de victimes d’agression sexuelle déclarées par la police au Canada a atteint un sommet. Au cours des 21 mois précédant le mouvement #MoiAussi (1er janvier 2016 au 30 septembre 2017), il y avait en moyenne 15,0 personnes victimes d’agression sexuelle déclarées par la police pour 100 000 personnes par trimestre. Dans la période suivant le mouvement (1er octobre 2017 au 31 décembre 2017), cette moyenne s’est établie à 18,6 pour 100 000 personnes, ce qui représente une hausse de 24 % du taux d’agressions sexuelles déclarées par la police. Au Québec, cette augmentation était de 61 %43. Cette augmentation ne reflète pas nécessairement la hausse de la prévalence réelle des agressions sexuelles, mais l’augmentation du nombre de signalements à la police43.
La demande de services d'aide aux personnes victimes de violence sexuelle a également considérablement augmenté. Au Québec, le Regroupement québécois des centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) a indiqué qu’à la suite du déclenchement viral du mot-clic #MoiAussi en octobre 2017, le nombre de demandes d’aide avait plus que triplé du 16 au 26 octobre 201710.
Le mouvement #MoiAussi a aussi influencé les pratiques journalistiques et la façon dont les enquêtes portant sur des histoires impliquant de la violence sexuelle sont menées44,45. Les couvertures médiatiques portant sur la violence sexuelle se sont diversifiées et un plus grand intérêt a été porté à la question des fausses accusations et à la violence sexuelle en tant qu’enjeu sociétal. Toutefois, même après le mouvement #MoiAussi, la violence sexuelle est toujours largement traitée comme relevant de cas isolés plutôt que de problèmes systémiques46.
Pour les pratiques à privilégier dans le traitement médiatique de la violence sexuelle, consultez la section Médias.
Les mouvements comme #MoiAussi peuvent aussi avoir une influence sur les décideurs et les politiques publiques. Au Québec, les luttes féministes portées par des communautés étudiantes, des chercheuses et chercheurs, des organismes communautaires et des personnes victimes et survivantes, qui vont de pair avec la visibilité obtenue par des mouvements en ligne (p. ex. #StopCultureDuViol en 2016), ont contribué à la réalisation de recherches portant sur la violence sexuelle en milieu postsecondaire (p. ex. le rapport ESSIMU), à des campagnes de sensibilisation et à des politiques publiques ciblant la violence sexuelle47,48. L’adoption en 2017 de la Loi visant à prévenir et à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur3 en est un exemple. Cette loi vise à renforcer les actions pour prévenir et pour combattre la violence à caractère sexuel dans les établissements d’enseignement supérieur, et à favoriser un milieu de vie sain et sécuritaire pour la communauté étudiante et les membres du personnel. Elle prévoit la mise en œuvre de moyens de prévention, de sensibilisation, de responsabilisation, d’accompagnement et d’aide aux personnes49.
Le mouvement #MoiAussi a contribué à la mise en place de nouvelles mesures concernant le système de justice au Québec. En mars 2019, un comité réunissant 21 expertes et experts, dont des universitaires, des juristes, des travailleuses et travailleurs sociaux, des criminologues, des acteurs terrain et des personnes victimes, est créé par des membres de différents partis politiques en réponse au mouvement #MoiAussi. Il avait comme objectif d’améliorer l’accompagnement des personnes victimes d’agressions sexuelles et de violence conjugale, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du système de justice. Dans le rapport du comité publié en 2021 intitulé Rebâtir la confiance, 190 recommandations ont été émises. L’une d’entre elles concernait l’instauration d’un Tribunal spécialisé en matière d’agressions sexuelles et de violence conjugale au sein de la Cour du Québec. Ce tribunal, dont les dispositions sont énoncées dans La Loi visant la création d’un tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et de violence conjugale, vise à rebâtir la confiance des personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale envers le système de justice, et à leur offrir des services psychosociaux et judiciaires intégrés et adaptés. Le tribunal spécialisé est en projet-pilote dans plusieurs districts judiciaires et devrait être déployé de façon permanente dans l’ensemble du Québec d’ici novembre 20262.
Si vous êtes ou avez été victime de violence sexuelle ou si vous connaissez une personne qui en a été victime, consultez les ressources d'aide.
Références
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Rédaction : Maude Lachapelle, conseillère scientifique, INSPQ
Catherine Moreau, conseillère scientifique, INSPQ
Collaboration : Dominique Gagné, conseillère scientifique, INSPQ
Révision externe : Véronique Durocher, chargée de cours et doctorante en communication sociale, Université du Québec à Trois-Rivières
Lena A. Hübner, professeure adjointe, Université d’Ottawa
Kharoll-Ann Souffrant, candidate au doctorat en travail social, Université d’Ottawa