Tchouaket Nguemeleu Eric
Lamarche Paul
Goulet Lise
Contexte :
A l'heure où on assiste à une profonde récession des économies mondiales, une croissance continue des dépenses de l'État et des coûts dans le domaine de la santé, une interaction entre le vieillissement et le développement technologique, l'introduction de « privé » dans le financement de la santé est souvent évoqué pour soulager les États et répondre aux besoins de la population. Cette recherche poursuit deux objectifs : 1) Analyser l'influence du financement sur la performance des systèmes de soins en prenant en compte le caractère configurationnel de chacune des deux notions ; 2) en déduire de l'attraction du financement « privé ».
Méthode :
Nous avons analysé les 27 pays de l'OCDE à revenu élevé afin de construire les modèles de financement et les profils de performance des systèmes de soins émergeant. Plusieurs sources de données ont été utilisées : une trentaine de rapports sur les systèmes de santé publiés annuellement (1999-2006) par l'Observatoire de l'OMS Europe pour la construction des modèles de financement ; la banque de données Eco Santé 2008 pour les indicateurs de performance et l'élaboration des différents profils.
Résultats :
Le financement « privé », caractérisé par un prélèvement via les assurances privées ou les versements directs des ménages, une allocation des ressources localisées et un paiement mixte les professionnels, est associé à une performance globale faible. Il en est de même du « public » fiscalisé, à gouverne centralisée axé principalement sur les soins médicaux. Par ailleurs, un financement « semi-privé », définit par l'assurance sociale et une rémunération à l'acte et budget global, est associé à une performance globale Mi-élevée. Idem pour Le « public » fiscalisé, avec une gouverne régionalisée à base populationnelle et un paiement ciblant les épisodes de soins.
Conclusion :
L'une de nos contributions empiriques est d'avoir explicité les visions configurationnelles et complexes du financement et de la performance des systèmes de soins. Les principaux messages qui ressortent de nos analyses sont que : les financements privé pur et public pur ne sauraient être bénéfiques pour les systèmes de soins ; Seuls les financements vers le risque avec paiement à l'acte ou public décentralisé semblent prometteurs. Le seul défi resterait à les implanter!