Profil santé des communautés francophones minoritaires au Canada

Louise Bouchard
Isabelle Gaboury
Marie-Hélène Chomienne
Isabelle Gagnon-Arpin

Contexte :
Les communautés francophones vivant en situation minoritaire évaluées à 1 million de personnes (4,4% de la population canadienne) sont dispersées un peu partout au pays. Les plus fortes concentrations sont en Ontario (509 265) et au Nouveau Brunswick (239 400), alors qu'ailleurs, on peut compter de 63 000 francophones (Alberta) à moins de 500 francophones (Nunavut). Ces communautés présentent un profil diversifié : elles sont en général moins jeunes, moins scolarisées, ont de plus faibles revenus. Elles sont davantage concentrés dans des régions où l'économie est plus instable rendant ainsi plus difficile le développement et l'accès aux ressources sociales. L'objectif de cette affiche est de présenter une sélection d'indicateurs décrivant certains aspects des déterminants de la santé de la population francophone en situation linguistique minoritaire.

Méthode :
Les indicateurs de santé sont extraits d'une analyse secondaire de l'ESCC combinant les cycles 2001, 2003 et 2005. L'analyse se fonde sur un échantillon d'adultes de 25 ans et plus de 244 382 : 12 583 francophones ; 256 966 anglophones. Le profil montre les situations et les déterminants les plus défavorables comparant la communauté minoritaire à la majorité anglophone dans l'ensemble du Canada excluant le Québec.

Résultats :
Sur l'ensemble des indicateurs sélectionnés (variables sociodémographiques, santé perçue, présence de maladie, difficulté à accomplir une tâche, services de santé, styles de vie, le sentiment d'appartenance), les communautés francophones présentent un profil de santé plus défavorable que la majorité anglophone et ce de façon plus marquée dans certaines zones géographiques.

Conclusion :
Les résultats permettent de soutenir que le rapport minoritaire/majoritaire semble traduire une inégalité sociale et d'accès aux ressources qui, traversée par les autres déterminants sociaux de la santé (statut socioéconomique, éducation et littératie, immigration) contribue de facto aux disparités de santé. Ils montrent l'importance d'approfondir et de mieux comprendre l'ensemble des déterminants de la santé ainsi que les interactions entre les contextes, les milieux de vie locaux, l'impact des politiques et la santé.