Présence de radon dans les lieux publics de l'Estrie

Isabelle Vézina
Émilie Collin, Philippe Pinard, Véronique-Élisabeth Roy
Audrey Thibault
Fabien Gagnon

Contexte :
Gaz imperceptible, le radon est la seconde cause de cancer du poumon après le tabagisme. Radioactif et formé naturellement à partir de l'uranium contenu dans le sol, le radon est préoccupant lorsqu'il s'accumule à de hautes concentrations dans les bâtiments. Or, la distribution du radon au Québec est peu connue et aucune mesure n'avait encore été réalisée dans les bâtiments publics. Le dépistage dans les édifices publics représente un programme d'intervention prometteur selon le Comité provincial sur le radon. Ce projet pilote visait à dépister la concentration de radon dans les écoles et autres édifices publics situés à proximité de zones propices à l'émission de radon d'après les teneurs en uranium mesurées dans les sédiments de ruisseaux en Estrie.

Méthode :
Des appareils à chambre d'ionisation avec électret ont été installés pendant sept à huit jours dans les pièces utilisées du sous-sol et du rez-de-chaussée de cinq écoles pour un total de 59 appareils posés. 36 appareils ont été placés dans trois autres écoles (écoles contrôles) situées sur des zones jugées non à risque selon l'indicateur géologique utilisé.

Résultats :
Cette étude démontre que des concentrations élevées de radon peuvent être rencontrées dans les édifices publics au Québec mais la teneur en uranium dans les sédiments de ruisseaux n'est pas le seul facteur expliquant les concentrations mesurées dans les écoles. Un dépistage universel dans les écoles du Québec devrait être envisagé.

Conclusion :
La concentration moyenne de radon obtenue dans les cinq écoles tests a été de 155 Bq/m3 et celle dans les trois écoles contrôles de 99 Bq/m3. Une seule école (Saint-Sébastien) dépasse la directive de Santé Canada (200 Bq/m3), se démarque des écoles de comparaison et était significativement plus élevée que celle des autres écoles tests. La moyenne des cinq écoles tests (155 Bq/m³) est supérieure à celle des trois écoles contrôles (99 Bq/m³) de façon statistiquement significative. Si on exclut Saint-Sébastien, la moyenne des quatre autres écoles tests (96 Bq/m³) devient comparable à celle des écoles contrôles. Cela démontre la limite de l'indicateur géologique dans l'identification des édifices pouvant présenter des concentrations élevées de radon; plusieurs autres facteurs pouvant intervenir.