Counseling antitabagique en clinique dentaire en Montérégie

Huy Hao Dao
Catherine Risi
Sophie Arpin
Hawa Sissoko
Maryse Guay

Contexte :
Malgré l’efficacité démontrée du counseling en abandon du tabagisme (incluant minimalement l’identification du statut tabagique et une recommandation claire et personnalisée de cesser de fumer) réalisé par les dentistes et hygiénistes dentaires, cette pratique clinique préventive ne semble pas exploitée à son plein potentiel dans les cliniques dentaires (CD). C’est dans ce cadre qu’un projet pilote visant à soutenir le counseling en abandon du tabagisme dans les cliniques dentaires (projet SCACD) par une intervention multifacette (IM) a été lancé en février 2012 sur 2 territoires de CSSS de la Montérégie. Une évaluation normative de ce projet est en cours pour décrire son implantation. Le projet SCACD et les premiers résultats de l’évaluation sont présentés.

Méthode :
Le modèle logique du projet SCACD a été développé par l’équipe de la Direction de santé publique (DSP). Ce modèle repose sur le soutien des CD par l’infirmière-conseil en prévention clinique (ICPC) du CSSS, qui est elle-même accompagnée par l’équipe de la DSP. L’ICPC facilite l’implantation de l’IM dans les CD en utilisant divers outils développés par l’équipe DSP. L’IM a été construite en se basant sur le modèle de Walsh et McPhee (1992) et vise à agir notamment sur l’organisation du milieu clinique. Les principales variables d’intérêt pour l’évaluation sont la participation des CD, les facteurs facilitants et les obstacles à l’implantation du projet qui sont collectées par différents journaux de bord. Une analyse descriptive quantitative et qualitative a été effectuée.

Résultats :
Depuis l’initiation du projet SCACD, 5 CD sur 9 sollicitées d’un des territoires ont accepté l’offre de soutien en counseling en abandon du tabagisme, alors que dans l’autre territoire, le recrutement s’est avéré infructueux. La présentation du projet SCACD lors d’une rencontre sous-régionale de la Société dentaire et l’intérêt des dentistes pour le counseling antitabagique ont représenté des facteurs favorables à l’implantation de l’IM. Cependant, le manque de temps des dentistes est invoqué comme un obstacle important à l’accueil de l’IM.

Conclusion :
L’implantation d’une IM soutenue par un tandem DSP-CSSS représente une approche innovatrice afin d’optimiser le counseling offert par les dentistes et les hygiénistes dentaires. La suite du projet SCACD et de son évaluation permettront de mieux apprécier sa faisabilité sur le terrain.