Fatma Mathlouthi, Allan Brand, Céline Plante, Audrey Smargiassi
Contexte :
De nombreuses études ont rapporté des associations entre l'exposition journalière aux particules fines en suspension (PM2.5) et la mortalité. Peu d’études ont quantifié les risques attribuables aux PM2.5 émanant des feux de forêt et transportées sur de longues distances. La présente étude vise à estimer les décès attribuables à l'exposition de la population montréalaise à des niveaux élevés de particules fines PM2.5 associés aux deux derniers épisodes majeurs de feux de la forêt boréale dans le Nord de la province du Québec (Juillet 2002 et Juin 2005).
Méthode :
Pour estimer les décès attribuables aux PM2.5 originaires des feux de forêt pour les épisodes en question, nous avons i) comparé le nombre de décès enregistrés durant les jours « d'épisode » à celui noté pendant des jours « contrôle » et ii) utilisé les fonctions de risque de mortalité associées à l’exposition aux PM2.5 rapportées par l’EPA ainsi que développées spécifiquement pour l’île de Montréal durant la saison estivale (1997-2007).
Résultats :
Les deux épisodes de feux de la forêt boréale du nord du Québec ont été associés à une augmentation de la mortalité journalière sur l'île de Montréal. Les décès observés par jour ont augmenté respectivement d'environ 30% et 10%, lors des épisodes de 2002 et 2005. Les excès de décès estimés à partir des différentes fonctions de risque étaient environ la moitié de ceux observés lors des épisodes.
Conclusion :
Les PM2.5 émises lors de feux de forêt et transportées sur de longues distances, sont associées à une augmentation de la mortalité journalière à Montréal. On observe un écart important entre les mortalités observées et celles estimées durant les jours d'épisodes. Ceci soulève l’importance du contrôle des facteurs de confusion lors de la quantification des risques (ex. chaleur). Des études futures devraient quantifier les risques d'utilisation de services sanitaires pour problèmes respiratoires lors de feux de forêts.