Impact à court et long terme d'un programme d'autogestion des symptômes de l'arthrite pour les personnes âgées en perte d'autonomie

Sophie Laforest, Ph.D., Département de kinésologie et GRIS, Université de Montréal; Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale, CSSS Cavendish-CAU
Kareen Nour, Ph.D. Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale, CSSS Cavendish-CAU; Département de médecine sociale et préventive, Université de Montréal; Monique Gignac, Ph.D. Division of Outcomes & Population Health, University Health Net
Lise Gauvin, Ph.D. Département de médecine sociale et préventive et GRIS, Université de Montréal ; Manon Parisien, M.Sc., erg., CSSS Cavendish-CAU
Marie-Christine Poirier, B.Sc., erg., CSSS Laval ; Hassane Lankoande, B.Sc., étudiant maîtrise en Kinésiologie, Université de Montréal ; Geneviève Boivin, B.Sc., stagiaire au Centre de recherche et d'expertise en gérontologie sociale, CSSS Cavendish-CAU

Contexte :
Les interventions psychosociales de gestion des symptômes de l'arthrite amènent des résultats positifs sur la santé physique et psychologique de leurs participants. À l'heure actuelle, ce type d'intervention n'était pas adapté à la population âgée arthritiques en perte d'autonomie. Le programme « Mon arthrite, je m'en charge ! » fut spécialement développé pour prendre en considération les contraintes de cette population (disponible gratuitement sur le site ww.monarthrite.ca). Les objectifs de l'étude vivaient à : 1) Décrire l'impact à court et à long terme d'un programme d'autogestion des symptômes de l'arthrite sur la santé physique (ex. limitations fonctionnelles), psychologique (ex. sentiment de désespoir) et comportementale (ex. activités physiques) ; 2) Explorer, à court et à long terme, les rôles modérateurs et confondants d'une série de variables stables (ex. caractéristiques personnelles) et/ou variables « changeantes » (ex. confiance dans les stratégies de gestion); 3) Explorer le rôle modérateur du renforcement social sur le maintien des acquis suite au programme.

Méthode :
Un total de 113 personnes âgées en perte d'autonomie vivant avec de l'arthrite rhumatoïde (35%) ou de l'ostéoarthrite (65%), et âgées en moyenne de 77,7 ans ont été assignées aléatoirement dans un groupe expérimental (n=65) ou témoin sur liste d'attente (n=48). Des questionnaires standardisés ont été administrés à cinq temps de mesure.

Résultats :
Les analyses multiniveaux ont démontré qu'immédiatement après le programme, les participants du groupe expérimental vivent avec moins de limitations fonctionnelles, ressentent moins de désespoir face à leur situation et pratiquent davantage d'activités physiques (fréquence et diversité), que les participants du groupe témoin. Les améliorations post-programme sur la pratique d'activités physiques et/ou sur la confiance face aux stratégies de gestion modèrent les résultats observés sur le sentiment de désespoir et sur les limitations fonctionnelles. Le revenu et le sentiment de dépression influencent pour leur part les résultats sur la pratique d'activités physiques. Finalement, huit mois après le programme, les participants expérimentaux pratiquent toujours plus d'activités physiques et ceux ayant reçu du renforcement social perçoivent moins de limitations fonctionnelles.

Conclusion :
Un programme d'autogestion des symptômes de l'arthrite structuré et conçu pour une population en perte d'autonomie peut avoir des impacts positifs sur la santé physique, psychologique et comportementale de celle-ci. Cette recherché a été financée par les Instituts de Recherche en Santé du Canada (MOP-42547).