Conférenciers principaux 2013

Lundi 25 novembre 2013

If We Want More Evidence-Based Practice, We Need More Practice-Based Evidence 

Lawrence W. Green

D’où vient l’idée qu’en santé publique les interventions issues d’essais randomisés doivent être identifiées comme étant les meilleures pratiques, tel que c’est le cas dans le domaine médical?

M. Lawrence W. Green a revisité les origines de cette idée et exploré les réflexions actuelles autour de la notion de « meilleures pratiques ». Devant les participants des Journées annuelles de santé publique, il s'est ensuite aussi penché sur leur application dans le domaine de la promotion de la santé, puis a précisé les grands défis qui se sont présentés jusqu’à maintenant dans les tentatives de généralisation de ces pratiques dans divers milieux, à des époques différentes et auprès de populations variées.

Selon lui, une incompréhension commune selon laquelle la recherche en promotion de la santé détermine, ou devrait déterminer, des solutions magiques et des recettes clé-en main persiste. M. Green défend que le concept de « meilleures pratiques » devrait plutôt être vu comme un processus et non comme un ensemble figé d’interventions. Il expliquera pourquoi et comment nous devrions chercher les meilleures façons de planifier l’intervention la plus adaptée selon le contexte et la population.

Notes biographiques

Avant de joindre l'Université de la Californie à San Francisco en 2005, Laurence Green a été directeur du Bureau des sciences et de la recherche extra-muros et directeur du Centre collaborateur de la lutte contre le tabagisme de l'Organisation mondiale de la santé pour les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies. Il a travaillé à temps plein pour les facultés de médecine et de santé publique à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, à l'Université de la Californie (Berkeley), à l'Université Harvard, à l'Université du Texas et à l'Université de la Colombie-Britannique. Dr Green a été le premier directeur du bureau fédéral de la promotion de la santé sous le gouvernement Carter et vice-président de la Henry J. Kaiser Family Foundation.

Il a publié de nombreux livres et plus de 300 articles sur la planification des programmes, les enjeux liés aux données probantes et l’évaluation des services de santé, des interventions en santé publique et des politiques.

Il a reçu de nombreux titres honorifiques, notamment les plus hautes distinctions de l'American Public Health Association, de l'American Academy of Health Behavior, de l'American Association for the Advancement of Health Education et de la Society for Public Health Education ainsi que le titre d'ancien de l'année de la Berkeley School of Public Health au sein de l'Université de la Californie. Il a également reçu un doctorat honorifique ès sciences de l'Université de Waterloo. En 2009, il a été élu à l'Institute of Medicine of the National Academies.

 

Mardi 26 novembre 2013

L'engagement citoyen! Un soutien concret des enjeux de santé publique

Jean Rochon et Heidi Rathjen

Cette plénière, présentée par l’Association pour la santé publique du Québec qui célèbrait en 2013 son 70e anniversaire, a convié les participants à s’intéresser à la mobilisation des citoyens comme levier du changement social.

Mme Heidi Rathjen, à l’origine de la Coalition pour le contrôle des armes à feu et de la Coalition pour le contrôle du tabac, a partagé sa vaste expérience avec l’auditoire et a abordé les secrets d’une mobilisation réussie et durable, tout autant que les obstacles à franchir. Ensuite, Dr Jean Rochon est venu donner un aperçu de ce que représente l'engagement citoyen d'un point de vue politique, lui qui a été ministre québécois de la Santé et des Services sociaux.

Notes biographiques

Dr Jean RochonDr Jean Rochon est présentement expert-conseil à l’Institut national de santé publique du Québec et exerce notamment cette fonction à l’IPCDC (Initiative sur le partage des connaissances et le développement des compétences pour relever le défi de la responsabilité populationnelle).

Au cours de sa carrière, M. Rochon a été membre du gouvernement du Québec où il a entre autres occupé le poste de Ministre de la Santé et des Services sociaux (1994-1998). C'est sous son mandat que le gouvernement du Québec adopte, en 1998, une loi qui réglemente l'usage du tabac dans les endroits publics à la grandeur du Québec.

 

 

Dr Jean Rochon a également été :

  • directeur du Département de médecine sociale et préventive à l'Université Laval (1970-1979);
  • directeur du Département de santé communautaire au Centre hospitalier de l'Université Laval (1973-1979);
  • doyen de la Faculté de médecine de l'Université Laval (1979-1985);
  • président de la Commission d'enquête sur les services de santé et les services sociaux de 1985-1988 (aussi connue et souvent citée sous l'appellation de "Commission Rochon";
  • adjoint au directeur général pour l'Europe de l'Organisation mondiale de la santé à Copenhague;
  • responsable de la création d'une Direction des programmes en santé publique pour l'ensemble de l'O.M.S., à partir de son siège social, à Genève.

 

Quant à elle, HHeidi Rathjeneidi Rathjen a obtenu un baccalauréat en génie civil à l’École Polytechnique de Montréal. Au lieu de poursuivre sa carrière en génie, Mme Rathjen s’est lancée dans la lutte politique pour un meilleur contrôle des armes à la suite de la tuerie le 6 décembre 1989 dans son université.

Un an après la tragédie, elle a cofondé avec Wendy Cukier la Coalition pour le contrôle des armes (CCA), pour laquelle elle a agi en tant que directrice générale jusqu’au lendemain de l’adoption de la Loi sur les armes en décembre 1995. Elle maintient son engagement pour un meilleur contrôle des armes en agissant bénévolement comme porte-parole et organisatrice principale de Polysesouvient, un mouvement qui rassemble les nombreux témoins et victimes de la tragédie à Polytechnique qui continuent d’appuyer un meilleur contrôle des armes.

En 1996, Mme Rathjen a cofondé avec Louis Gauvin la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT) et en est la directrice depuis ce temps. La CQCT, un regroupement de plus de 450 organismes québécois et de centaines d’intervenants en santé publique, a été au centre de la mobilisation menant à l’adoption des deux législations québécoises en matière de contrôle du tabac, en 1998 et en 2005, et a contribué à l’adoption de deux lois antitabac au niveau fédéral.

Pour ses efforts en santé et en sécurité publique, Heidi a reçu deux doctorats honorifiques, le Prix de la Justice du Gouvernement du Québec, la Croix du Service Méritoire du Gouvernement du Canada et la Médaille 1999 pour un monde sans tabac de l'Organisation mondiale de la Santé.

 

Mercredi 27 novembre 2013

Résistance aux antibiotiques : vers une catastrophe écologique et sanitaire?

Vincent Jarlier

Vincent Jarlier

La menace que représente la résistance aux antibiotiques et son stade ultime, l’impasse thérapeutique, sont évidentes lorsqu’elles concernent de grandes maladies bactériennes contagieuses comme la tuberculose, la typhoïde ou les infections génitales à gonocoques.

En revanche, la résistance est beaucoup moins visible lorsqu’elle concerne les bactéries qui peuplent de manière permanente et normale notre tube digestif, notre rhinopharynx et notre peau.

Professeur Jarlier a entretenu les participants des différents facteurs qui favorisent et accélèrent le phénomène de la résistance aux antibiotiques ainsi que des solutions à envisager pour sauvegarder l’efficacité des antibiotiques existants qui ont jusqu’ici sauvé tant de vies et qui constituent l’héritage des générations à venir.

La lutte contre la résistance bactérienne appartient tout autant aux milieux de soins, aux collectivités et à la population, chacun ayant rôle à jouer. En fait, cette lutte représente une question de développement durable au même titre que la prévention du réchauffement de la planète ou la déforestation.

Téléchargez ici l’article complet rédigé par le conférencier.

 

Notes biographiques

Professeur Vincent Jarlier est bactériologiste à la Faculté de Médecine Pierre et Marie Curie de l’Université Paris 6. Il a obtenu son doctorat en médecine en 1977, puis son doctorat en sciences à Paris en 1990. Il a effectué un stage postdoctoral au département de microbiologie et d’immunologie à l'Université de Californie.

Depuis 1999, M. Jarlier est le coordonnateur national de la surveillance des bactéries multirésistantes par les réseaux interrégionaux dans le cadre du Réseau Alerte Investigation-Surveillance des Infections Nosocomiales (RAISIN) à Institut de Veille Sanitaire. Il est aussi directeur du Centre national de référence pour la surveillance des infections à mycobactéries et de leur résistance aux antituberculeux depuis 1999 et membre du Comité Technique National des Infections Nosocomiales  depuis 1992.

M. Jarlier assure également de nombreuses responsabilités scientifiques dans les instances décisionnelles se rapportant à la résistance aux antibiotiques en France. Il est entre autres membre du conseil scientifique de l'Observatoire National de l'Épidémiologie de la Résistance aux Antibiotiques (ONERBA) et du Comité de l'Antibiogramme de la Société Française de Microbiologie (CASFM) ainsi que délégué à la prévention des infections nosocomiales à la Direction de la Politique Médicale de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.