Nolwenn Noisel
Elisabeth Masson, Pascale Krzywkowski, Marie-Johanne Nadeau
Contexte :
Les populations pauvres ou isolées sont davantage exposées aux sources de pollutions et de nuisances que les populations favorisées. Afin de prévenir et de réduire les inégalités de santé liées à l’environnement par des interventions efficaces pour les groupes les plus vulnérables, une connaissance des différentes composantes de l’environnement bâti en lien avec la défavorisation permet de mieux cerner les situations de vulnérabilité et d’iniquité environnementale.
Méthode :
Dresser le portrait de l’environnement bâti dans les milieux défavorisés urbains en Montérégie pour mettre en évidence des problématiques et des secteurs d’interventions prioritaires et orienter la prise de décision en matière de lutte aux inégalités de santé liées à l’environnement.
Résultats :
Quatorze bases de données ont été exploitées pour documenter plus de 60 indicateurs populationnels et environnementaux. Elles ont été complétées par des informations recueillies par une enquête de la DSP auprès de 526 informateurs-clés (intervenants locaux). Les indicateurs ont été compilés à l’échelle des territoires des CRÉ (Conférence régionale des élus), des CSSS (Centre de santé et de services sociaux) et des municipalités de la Montérégie. Un système d’information géographique (SIG) a permis de réaliser des analyses spatiales en lien avec l’accessibilité géographique aux services publics et commerces, aux infrastructures de loisirs ainsi que sur la distance entre les populations défavorisées et des sources de nuisances et de risques technologiques. Les analyses géomatiques permettent d’évaluer des caractéristiques de l’aménagement urbain favorables ou non à la santé (mixité des usages, îlots de chaleur, etc.).
Conclusion :
Le Projet HABITAT analyse 72 secteurs caractérisés par de fortes proportions de population vivant sous le seuil de faible revenu ( % SFR), situés dans 21 municipalités urbaines ou arrondissements de la Montérégie. Les problématiques reliées au logement (abordabilité, réparations majeures) sont en général trois fois plus importantes dans les secteurs défavorisés par comparaison aux populations plus favorisées. Les secteurs défavorisés sont également cinq fois plus touchés par les îlots de chaleur que les populations favorisées. Ils sont également situés à plus courte distance des sources de nuisances (aéroport, risques technologiques, rejets de polluants) que les populations plus favorisées.